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Citations de Violaine Bérot (110)


[j'adore la chute^^]
Je vous dis, moi ça m'étonne pas. Si la gosse est en bonne santé, c'est qu'il lui a fait du bien. Faut écouter ce que la môme elle essaye de vous faire comprendre. Moi, mon taureau il me le disait, que ce grand gars, tout simplet qu'il est, il lui avait changé la vie. Ceux qui ont été guéris, s'ils pouvaient témoigner, tous, et on s'en fout que ce soit des taureaux ou des gamines, ils disent qu'il faut pas punir ce type, que l'Ours il les a sauvés. Moi je veux bien y rester des heures dans vos bureaux, et j'ai pourtant pas que ça à foutre, mais je veux bien y rester dans cette gendarmerie, y rester autant qu'il faudra pour vous expliquer. Parce que mon taureau, si je l'avais repris disons à la moitié du temps, je suis sûr qu'il en aurait pas sailli une, de vache, et que le mal des onglons lui serait revenu. Il faut laisser les choses aller jusqu'au bout, je vous dis. Il faut de la patience. Je comprends que ça choque, une petite dans la montagne avec un simplet et des bêtes, mais moi je dis qu'il faut faire confiance, laisser l'Ours continuer ce qu'il a commencé, parce que peut-être il leur fallait encore du temps, à lui et à la gosse. Mon taureau, vous voyez, il l'a gardé autant que ça lui a semblé nécessaire, j'ai pas cherché à le reprendre avant la fin, je l'ai laissé finir. Et quand Albert m'a dit que c'était bon, là je suis revenu, mais pas avant. Et c'était le bon moment, il était guéri totalement. Vous comprenez ce que je vous explique ? Vous le voyez le lien entre mon taureau et la gamine ? Vous comprenez ou vous voulez que je recommence ?
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Je ne crois pas à cette rumeur qui dit que c'est lui qui élevait cette enfant. Non. Ce genre d'histoire n'existe que dans les contes. Et encore, même dans les contes, quand l'ogre s'intéresse à un enfant c'est mauvais signe.

Chap 1. p14
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Devant l’institutrice qui, je vous le répète, n’était pas une tendre, elle l’a embrassé, lui, son fils, notre idiot de l’école. Et elle ne l’a pas embrassé vite fait, sans y penser, par habitude, non, elle l’a embrassé avec une application et une lenteur incroyables. Ce baiser de mère, moi il m’a bouleversé. Vraiment. Un pareil amour entre une mère et son fils, je n’avais jamais vu ça. Je ne savais pas que c’était possible.
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[…] puisqu'il n'y a que lui pour t'écouter, tu lui dis, « je suis amoureux, je viens de tomber amoureux », et c'est absolument n'importe quoi de parler d'elle devant ce type, et de ce que ça te remue dans le corps, dans la tête, de retomber en amour pour ta femme sur laquelle tu ne te retournais plus, c'est absolument stupide tu le sais de raconter cela à ce jeune gars que tu ne connais pas, mais c'est plus fort que toi, tu en as besoin, et puis tu ne comprends tellement rien à ce que tu fais là que tout devient possible, alors tu te lances, tu y vas, tu décris comment cette femme auprès de laquelle tu vis tu as failli l'oublier, alors que c'est d'elle que tu devais retomber amoureux, et comme ça te paraît évident maintenant, et tu n arrêtes plus de la raconter, tu cherches, tu veux surtout ne pas mal la dire, tu t'appliques à être exact, ou peut-être au contraire es tu en train de follement l'idéaliser, et tu ne sais plus si tu fouilles dans ta mémoire ou dans tes rêves, […] (p.47)
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La voilà qui rougit sous ton regard et immédiatement ça te flatte, et c'est suffisant pour que tu retrouves la foi en votre histoire. Mais ton amour est une girouette, il s'effondrera, tu le sais, à la première distraction. Car aimer, tu en es désormais certain, aimer ne dure que le temps où l'on se persuade que l'on aime. (p.77)
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Et à force de ciel et de nuages, à force de chaos et de soif, à force de sentir les autres à moitié sur toi et toi à moitié sur eux, à force tu t'endors. Tu t'endors comme un enfant que l'on aurait oublié sur son cheval de manège, et le manège toujours et encore tournerait, tu t'endors comme l'enfant du manège qui ne lâche pas du regard le pompon tout là-haut, inatteignable, tu t'endors en fixant le ciel par un petit trou ridicule, tu t'endors le goût du ciel plein les yeux. (p.32)
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Si au moins tu pouvais discuter avec les autres, comprendre ce qui vous relie, si tu pouvais savoir qui sont ceux que l'on a fait asseoir comme toi à même le sol de ce hangar, ce que vous avez en commun, ce qui fait de vous des indésirables, si tu pouvais parler avec eux de vos arrestations, et si, même ne serait-ce qu'avec un seul, tu parvenais à échanger quelques mots. Mais tu n'oses pas, tu n'oses rien, tu as trop peur, tu as vu les coups pleuvoir sur les rares qui ont protesté, puis leurs corps disparaître, ne plus revenir, or tu n'as rien d'un héros, cela au moins tu en es désormais convaincu, tu n'as absolument rien d'un héros, et tu as beau être dépité par ce constat tu continues de te faire tout petit, le plus discret possible, parce que la vérité c'est que tu crèves de trouille et qu'à choisir tu préfères la trouille aux coups, même si ça n'a rien de glorieux, mais c'est comme ça, il va falloir t'y faire, tu es un pleutre. (p.16-17)
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Tu les regardes rire, eux qui sont venus au monde dans un environnement pourrissant où l'on ne parlait que chômage et inflation et grande distribution, eux qui ont vu durant toute leur enfance, toute leur adolescence, leurs parents vivre dans l'angoisse de perdre leur emploi, de gagner moins, de ne plus pouvoir rembourser leurs emprunts, leurs parents de moins en moins amoureux, de plus en plus tendus et stressés et pressés, leurs parents qui se battaient pour joindre les deux bouts et pouvoir payer à la famille des vacances, histoire de se poser quelques semaines avant de reprendre le boulot et la course et la pression, qui n'avaient plus assez de temps pour être heureux. Tu comprends pourquoi les enfants de ces parents-là ont dit stop, pourquoi la peur ils ont choisi de la balayer de leur chemin. (p.98)
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Préciser ce que disent les vieux ? Je vous l’ai déjà dit, ce problème avec les fées. Les vieux en démordent pas. Les fées, si on a le malheur de leur reprendre un enfant, deviennent pires que des sorcières. Ils disent que ce qui va se passer va être terrible, que le village se remettra jamais de la malédiction. Je vous répète ce que j’entends. Pour eux il faut relâcher l’Ours et ramener la gosse dans sa grotte. Que tout redevienne comme avant.
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Mais pourquoi on charcute les gens qui ont rien demandé ? Pourquoi on casse toujours tout ce qui fonctionne ? Pourquoi on a toujours besoin de chercher la merde ? Je comprends pas, moi.
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On jouait à le terroriser. On devait attraper l'Ours sans se faire attraper par lui. On montait de véritables battues. C'était des conneries de sales gosses. On était atroces
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Il ne s'intéressait à rien. Je n'ai jamais réussi à capter son attention. Jamais. Je ne crois pas à cette rumeur qui dit que c'est lui qui élevait l'enfant. Non. Ce genre d'histoire n'existe que dans les contes. Et encore, même dans les contes, quand l'ogre s'intéresse à un enfant c'est mauvais signe.
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C'est cette nuit-là que j'ai compris que ça voulait rien dire, dormir, que c'étaient rien que des petits galops plus ou moins réussis, que la vraie course qui s'arrête jamais, c'est la mort. (p 221)
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Quand son ombre a fini par me toucher, ça m’a fait un drôle d’effet, comme si elle entrait dans moi, l’ombre, et qu’elle, cette femme, avait pas besoin de faire plus pour que je la comprenne, que son ombre était la seule chose dont elle pouvait me faire cadeau, même si elle en savait rien, parce que cette ombre, c’était la seule chose qu’on lui volerait jamais. (p 230)
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…, elles avaient recopié en très gros quelques phrases d’un toubib et c’était malin parce que dans nos campagnes ce que dit le médecin a valeur de parole divine, … (p 57)
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On dirait que les choses instantanément rentrent dans l'ordre: la mère s'empresse de redevenir l'enfant, l'enfant est redevenu la mère.
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C'est à cause des éclats de rire, et surtout parce qu' à ce rire un âne répondait. C'était difficile de comprendre qui entraînait qui.
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"Que ce bébé se soit permis de pénétrer à l'intérieur de moi sans ma permission m'était intolérable, je n'acceptais pas la violence avec laquelle il s'était imposé dans mon corps, je ne pouvais pas supporter cette intrusion, cette "souillure", mais à qui aurais-je pu raconter cela, à qui aurais- je pu dire ces mots inaudibles, ce bébé m'a Violée.."
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Certaines voix discordantes dissonantes les voix de certains normaux anormalement normés.
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Pour un bébé j’étais pas trop au courant, moi ma spécialité c’est plutôt les veaux.
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