Je ne me risquerai pas à noter ce récit autobiographique avec des étoiles : trop de protagonistes vivants qui pourraient être blessés, aussi par une critique qui deviendrait un jugement...
Faudrait il pour ce faire communiquer ses critères d'appréciation ? détailler et qualifier tant l'écriture que la sincérité perçue, que le souffle et la possible adhésion à des valeurs défendues ?
Plutôt une impression de vertige devant les dangers encourus et les malheurs décrits précisément, mais sans qu'une ligne de cohérence s'en dégage vraiment, rien que le sentiment de quelques chances bien saisies in extremis... le fait de survies et pas encore vies maîtrisées.
Effets des transmissions de traumas plus ou moins historiques, sociologiques, amnésiques ?
Une situation étrange dans laquelle les livres tant de Vanessa Springora que de Camille Kouchner nous précipitent. Plus encore celui d'Evelyne Pisier "Une question d'âge"... Mêmes décennies, même milieu d'intellectuels de gauche, même vacances au soleil, même débauche de sexe si pas toujours de sentiments. Des récits sur fond de fusion-confusion qui déséquilibrent plus encore les lignées générationnelles explosées par la génération des baby boomers soixante-huitards.
Une génération droguée par l'irruption incompressible d'une 'liberté sexuelle' qui n'expurgeait ni violences ni domination ni exploitation.
Une génération qui inversait les responsabilités, parentifiant ses enfants.
Une génération qui balançait les interdits au plus vite sans vouloir savoir qu'une société ne peut pas faire l'économie de l'interdit de l'inceste fondateur de paix relationnelle familiale et sociale.
Si la génération de Virginie Linhart arrive à penser la protection des enfants sans tout à fait encore pouvoir l'assurer, on est très curieux des récits à venir de la génération suivante. Parce qu'il est beaucoup parlé dans ces livres du contentieux avec les ascendants, mais encore très peu du devenir des descendants.
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