Citations de Vladimir Fédorovski (344)
Tout ce que m'avait raconte Vorontsov de sa souveraine et de ses orgies me revint a la pensee.Je me dis que cette femme,qui était la devant moi,avait recu dans ses bras je ne sais combien d'hommes,ramasses au hasard et dans la rue;que sa bouche,son cou,ses seins avaient été macules,fletris par des baisers de soldats.Et je reculai devant cette reine imperiale,salie par tant de souillures,delabree et minee par tant de desordre
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Au tournant du XIXè et du XXè siècle, Raspoutine traversa la vaste scène de l'histoire russe en jouant simultanément les rôles de séducteur, de mystique, de gourou et d'homme d'Etat. Ainsi devint-il une légende, rejoignant le panthéon des "surhommes diaboliques" de l'histoire. Celui que l'on surnommait tantôt "le saint diable", tantôt "le plus grand coup du siècle" fit souffler le vent de sa Sibérie natale sur la cour impériale. Exubérant, il paraissait incarner l'âme russe, tout en contrastes et en fantasmagories, au point que la Russie éternelle semble avoir sombré avec lui.
Richement documenté, cet ouvrage rouvre le sulfureux "dossier Raspoutine" à l'aide de témoignages inédits, notamment sur les rivalités des services secrets impliqués dans son assassinat et, parallèlement, dans l'arrivée au pouvoir des bolcheviks.
Raspoutine a-t-il détruit l'empire des tsars, comme on l'a longtemps dit, ou a-t-il servi de prétexte aux erreurs d'autres personnages? D'ailleurs, a-t-il vraiment disparu? Son fantôme, telles les âmes égarées avec lesquelles il prétendait communiquer, semble toujours hanter le pouvoir et la société russes, avides de mysticisme et de miracles...
Quand elle portait ces fragrances, elle se sentait invincible. La robe moulait sa silhouette que trois maternités avaient magnifiquement épanouie.
Massif, carré, avec son épaisse chevelure grise, Eltsine ressemble à l'homme de la rue, tandis que la population considère avec méfiance l'allure trop occidentale de Gorbatchev. Quand Eltsine part en tournée politique aux États-Unis, Raïssa propose de le faire suivre jour et nuit par une équipe de télévision. Et elle obtient ce qu'elle veut : un film d'horreur montrant Boris ivre mort avec des députés américains, pissant au pied de son avion sous le nez des journalistes et donnant l'image pathétique du boyard russe à l'ancienne. Elle jubile et fait diffuser les images sur toutes les chaînes de télé russes. L'effet est catastrophique pour elle, mais immédiat pour Boris : sa popularité monte en flèche. Les Russes se retrouvent en lui.
Pour la première fois, il n'était plus "seul devant les glaciers muets de la vieillesse".
Allait-elle l'aimer autant qu'elle en avait le désir? L'aimer aussi fort qu'elle l'admirait?
Il fut alors envahi -- selon sa propre formule -- par "l'espoir fou de la posséder". Comment se rapprocher de cette femme à la fois douce et orgueilleuse, vibrante et lointaine, et surtout, quand serait-elle enfin à lui?
Le roman vrai qui commençait à s'écrire sur un mode épistolaire entre Eva et Honoré serait un véritable choc entre les deux civilisations slave et occidentale : la rencontre au sommet façonnée par l'imagination, insolite et inattendue à l'image de l'architecture de Saint-Pétersbourg avec ses décors flamboyants.
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Oui il y a peut-être un paradoxe chez Staline en ce sens que le culte de la personnalité honni dans la doctrine communiste trouvait ici quelques accommodements mais un peu faibles pour s'en étonner . Il a cédé aux sirènes de la consommation comme tout bon apparatchik.
Fedorovski évoque son hareng et ses pommes de terre quotidiennes, repas frugal dit-il ; sa paillasse misérable sur laquelle il dort !.. Le tyran n'est pas dans le luxe et son plaisir de la concupiscence tourne autour de bonnes soirées avec ses compagnons bien arrosées et passées à danser. Lui, il ne danse pas, il ne peut pas en fait, il a un bras plus court que l'autre et il a les pieds plats. Bon pourquoi pas se rapprocher des appétits de bouche du Vojd depuis toujours, la madeleine de Proust passe si bien en littérature ..
A vrai dire cela m'intéresse peu cette curiosité presque cynique pour le tyran à part au quotidien, pour un peu on va lui trouver une figure humaine. C'est comme Hitler avec ses bergers ! Même si j'ai bien compris Fedorovski, accessoirement, il aime le bonne femme du peuple bien plantureuse, mais se borne à quelques excentricités de nature à humilier en public sa propre femme qui ira pas moins jusqu'au suicide !
Ce n'est pas le sinistre qui permet d'aborder cela, ni même cela qui permet d'aborder le sinistre. Il y a un vrai procès à faire à Staline qui dépasse tout ça ! Bras trop court ou bras trop long ou pieds plats, il ne fut nullement gêné pour envoyer en déportation sibérienne 1/4 de se concitoyens
Merci mille fois cher Joseph : ils étaient tellement bons les bonbons que tu as offerts à Maxime et la générosité dont tu as fait preuve à l'égard de ton premier fils était tellement touchante !..
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La révolution de 1905
"Le 9 janvier 1905, les travailleurs de la capitale se dirigent pacifiquement vers le palais d'Hiver pour réclamer au tsar une augmentation des salaires. Ce n'est encore qu'une pétition ouvrière, mais la réaction des autorités sera terrible. Le cortège est étroitement contrôlé par la police secrète qui cherche à infiltrer les syndicats, quand , soudain, l'ordre est donné de tirer : c'est le fameux "dimanche rouge" ou "dimanche sanglant", où l'on dénombre 96 morts et 333 blessés de source officielle, tandis que Staline, plus tard, évoquera plusieurs centaines de morts. Un Soviet de députés du peuple, assemblée populaire sur le modèle anarchiste, est formé à Saint-Pérersbourg. Les partis révolutionnaires et les syndicats lancent la première grève générale de l'histoire de la Russie. L'insurrection armée est imminente, mais elle sera entravée in extremis, le 17 octobre 1905, grâce à la signature par le tsar d'une proclamation entérinant la fin du pouvoir absolu en Russie (...)."
Une scène forte du Docteur Jivago de Pasternak illustre parfaitement la réaction sanglante du Palais d'Hiver
Dans le train qui nous emmène à l'Ouest, nous découvrons la désolation des plaines polonaises, la richesse des villes allemandes, la mélancolie des canaux belges, et puis, la douce France... L'arrivée à Paris est une surprise pour notre couple qui n'a entrevu la capitale qu'à travers la littérature. Un éblouissement aussi, devant les petites choses de la vie, les rues séchées par le soleil après la pluie, les tulipes du printemps, la beauté des avenues, la splendeur de l'architecture.
[…] les hommes des services secrets gèrent la maison Russie comme le faisait hier la nomenklatura de Staline, pour leurs intérêts personnels, ce qui se confond avec la sauvegarde de leur pouvoir. Au total, sept hommes de son [Poutine] entourage ont la haute main sur 40% du PIB ; la substance de l’Etat russe est à présent transmise à de très grandes sociétés qui, derrière le paravent du marché, demeurent la propriété exclusive de l’Etat.
(p. 249-250)
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C'était au tout début de l'automne 1906, le vapeur Pouchkine filait sur la Volga (...) Michel se montra plus pressant encore. Si la jeune fille n'encourageait pas son soupirant, elle ne le repoussait pas non plus. elle le trouvait émouvant et si drôle quand il roulait les "r". Mais Catherine ne céda point. Le troisième jours de la traversée, il lui avait dit à plusieurs reprises : "si vous ne venez pas dans ma cabine, j'irai jusqu'à la vôtre". Impressionnée par cette menace, Catherine ferma sa porte à double tour ce soir-là. Songeant à son fougueux compagnon, le visage illuminé par une étrange légèreté, elle regarda par le hublot (...) Le chant des haleurs s'était tu. Catherine descendit alors prendre du lait chaud. Pour ne pas risquer de rencontrer son sigisbée, elle remonta l'escalier sur la pointe des pieds à la lueur de la veilleuse pour ne pas risquer de chuter. Soudain sa tête buta dans quelque chose. Un baiser ardent fit taire son cri tandis qu'elle se sentait enlevée par des bras puissants. Michel, entièrement nu, emmena sa captive dans sa cabine sans qu'elle eût la moindre envie de lui résister. Il la déposa sur le lit et lui signifia très tendrement qu'il ne l'obligeait nullement à rester si tel n'était pas son désir. Mais, gagnée par cet amour fulgurant, Catherine ne songea pas à s'échapper.
le 19 juillet, l'Allemagne déclara la guerre à la Russie. Raspoutine supplia le tsar de ne pas se laisser entraîner dans le conflit, dans une lettre qui témoigne de son don de prophétie. Le style hésitant est celui d'un illetré, mais quelle lucidité!
Mais la perestroïka ne fonctionnera pas comme prévu. L'arrivée de Gorbatchev au pouvoir résulte de luttes intestines. L'homme le sait et entretient une totale ambiguïté avec ses opposants. Il sous-estime aussi les problèmes de l'empire, en particulier la crise. Croyant disposer d'atouts pour en venir à bout, il donne la priorité aux transformations politiques, puis médiatiques, afin d'assurer sa popularité à l'étranger, espérant s'attirer le soutien économique de l'Occident. Yakov Riabov, l'ambassadeur soviétique en poste à Paris, me dit alors que l'équipe Gorbatchev ne connaît rien au fonctionnement de l' "économie réelle" de l'URSS... Et la situation se dégrade effectivement jusqu'à un point dramatique.
Le père Alexandre s'arrêta de marcher. Pointant son index crevassé sur ma tête, il poursuivit : "La Russie reflète la lumière comme les ténèbres, la beauté comme la grisaille. l'invisible cristallisé dans le visible se débouble constamment, passant sans cesse de la réalité au mirage, de l'éclat à l'obscurité."
A ses créations personnelles hantées par la recherche de l'amour, le génie de Tolstoï a su donner une ampleur épique et une portée universelle.
L'effervescence du printemps ukrainien semblait vouloir le retenir -- ce printemps tant aimé de Gogol. A peine la neige avait-elle fondu au soleil, que cette riche terre entrait en amour, en folie, la vie éclatait en couleurs, en parfums.
En automne, la capitale française baigne dans une atmosphère particulière, une sorte de charme, ou de sortilège, qui émane d'un mélange de soleil fantomatique et de fraîcheur hivernale, revigore les âmes et rend les esprits légers.