AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782253118312
279 pages
Le Livre de Poche (14/02/2007)
3.52/5   63 notes
Résumé :
Après Le Roman de Saint-Pétersbourg, prix de l'Europe en 2003, et Le Roman du Kremlin, prix du Meilleur Document de l'année et prix Louis-Pauwels en 2004, Vladimir Fédorovski présente un livre inattendu.

Après le rêve de la ville créée par Pierre le Grand, et les secrets de la forteresse moscovite, vient le temps du roman de l'âme slave.

Trois femmes d'exception seront le fil conducteur du texte : Alexandra Fedorovna, la dernière tsarin... >Voir plus
Que lire après Le roman de la Russie insolite : Du Transsibérien à la VolgaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
3,52

sur 63 notes
5
3 avis
4
3 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
1 avis
L'âme russe. Comment la définir et comment les Occidentaux que nous sommes peuvent comprendre la force de ce peuple qui a traversé tant de malheurs ?
La description que l'auteur donne de Pouchkine nous aide déjà :
"Dans la clarté de son coeur, il était capable d'accueillir toutes les contradictions de la vie. Il pouvait être à la fois pro-occidental et patriote, aristocrate et favorable à l'abolition du servage, sentimental et cynique, partisan d'un Etat fort et défenseur de la liberté individuelle, jamais doctrinaire et si souvent prophétique."
L'horizon aussi. Si loin dans ces contrées s'étendant sur des dizaines de milliers de kilomètres carrés. Inaccessible ? Au contraire, il a toujours agit comme un aimant et invite au voyage, à la découverte.
L'homme est si petit dans cette immensité qu'il se sent insignifiant. Mais la foi lui donne la force d'avancer, de supporter. Une foi proche du mysticisme où vieux-croyants, chamans et gourous côtoient et font partie intégrante de la vie du paysan comme celle du tsar.
Cet univers sans fin, d'abord traversé par les fleuves, la Volga, la Neva, la Moscova, puis par les trains engloutissant les 10.000 km séparant Saint-Pétersbourg de Vladivostok aux termes d'un seul voyage, rapproche les hommes et favorise les échanges. Plaines, désert, montagnes défilent à travers les vitres du Transsibérien où l'auteur nous convie, en charmante compagnie d'ailleurs.
C'est à bord de ce train mythique qu'il fera la connaissance de Catherine L., une dame âgée qui acceptera de lui conter sa vie durant le voyage. Française, amoureuse de la Russie, Catherine rencontra Alexandra Fedorovna, la dernière tsarine et Inès Armand, l'amour français de Lénine. Au travers d'histoires insolites de femmes amoureuses, Catherine et l'auteur nous feront traverser ce 20ème siècle qui a connu les plus grands bouleversements. Et cette Catherine, qui a elle aussi réellement existé, est bien mystérieuse ...
Bref, j'ai autant voyagé dans ce Transsibérien que dans le coeur de ces grandes amoureuses.
Commenter  J’apprécie          372
La collection « le Livre de Poche » offre une belle série de l'écrivain Vladimir Fédorovski que je ne voulais surtout pas rater (en plus les couvertures sont magnifiques). Ayant déjà apprécié « Les Tsarines », j'ai décidé de lire tous les romans de cet auteur russe. Avec lui, je découvre la Russie, son histoire, ses villes, ses personnages et surtout « l'âme slave ».
Ce n'est pas une histoire que nous conte Fédorovski mais des histoires tissées l'une a l'autre comme une longue tapisserie aux couleurs bleu et doré, couleurs des églises de la Moscovie.
Dans le Transsibérien, on traverse les villes et on s'attarde avec de grands noms de la littérature russe comme :
Nicholas Gogol : Les âmes mortes, ca vous dit quelque chose ? une oeuvre écrite en 17 ans.
Fédor Dostoïevski : sorti de l'Ecole des ingénieurs militaires de St-Petersbourg. Condamné, exilé puis libéré et pardonné.
Léon Tolstoï : et son magistral Anna Karenine.
Le roman de la Russie insolite raconte le destin de trois femmes Catherine, Inès et Alexandra. Chacune d'elle dévoile la Russie qu'elle aime et qu'elle rêve.
Lire ce roman c'est voyager, parcourir les steppes et longer la Volga. Un dépaysement total à ne pas rater.

Commenter  J’apprécie          281
Ce qui est surtout insolite dans cet ouvrage, c'est l'approche choisie par l'auteur d'utiliser le parcours de trois femmes pour étayer son propos, qui du coup est quelque peu décousu.
Car quoi de commun entre la dernière tsarine, d'origine allemande, épouse de Nicolas II, Ines Armand, la maîtresse française de Lénine et Catherine L, une française ayant passé une partie de sa vie en Russie ?
sinon que toutes trois se sont trouvées à un moment ou à un autre, si l'on en croit l'auteur, sous la coupe d'un starets !
Mais qu'est-ce donc qu'un starets ? une spécialité typiquement russe : un anachorète persuadé d'obéir à la volonté divine et s'improvisant guide spirituel intercesseur entre les hommes et Dieu.
Selon Dostoïevski, c'est "celui qui s'empare de votre âme et de votre volonté et les fait siennes. En faisant choix d'un starets, vous renoncez à votre volonté, vous la lui donnez en complète obéissance, en plein renoncement ...".
Pour la tsarine, c'est évident elle s'est retrouvée sous la coupe de Raspoutine.
Inès Armand a subi, selon elle, la présence magnétique de Lénine.
Quant à Catherine L, elle a volontairement, pendant un certain temps, choisi d'être sous le joug du mage Gurdjieff.

Cette spécialité typiquement russe, explique que ce peuple se soit si aisément inféodé à tous les tyrans qui ont dirigé le pays, à commencer par les tsars, pour ensuite subir les oukases de Lénine, puis sans broncher la terreur instaurée par Staline !
Et l'auteur d'en donner nombre d'exemples qui font froid dans le dos et de truffer son récit de nombreuses sinistres anecdotes.
Dans cet ordre d'idées, Vladimir Fedorovski démonte impitoyablement le délirant processus des procès des généraux de 1937, et l'intolérable existence dans le goulag, oeuvre de Lénine.

Car il est évident pour un dirigeant que "Mieux vaut faire souffrir dix innocents que laisser échapper un espion" !

Et pour le peuple, vivant dans l'angoisse d'une possible dénonciation et d'une éventuelle arrestation, il devient préférable de ne rien avoir, ainsi il est sûr que l'on ne peut rien lui prendre. C'est d'une logique imparable !
Et c'est cette logique typiquement russe qui a permis à ce peuple de supporter l'intolérable joug d'un autocratisme criminel.

L'auteur rend sa démonstration évidente, dommage que la construction, par trop bancale, nuise à l'intérêt du propos !
Commenter  J’apprécie          160
L'âme slave c'est un mélange de mélancolie et d'euphorie, de moeurs rustiques et de culture subtile, de rudesse et de passion … c'est en tout cas ce qui ressort de cette Russie Insolite contée au travers des parcelles de vie de trois femmes. Catherine une espionne, Alexandra Fédérovna la dernière tsarine et Inès Armand la maîtresse de Lénine.

C'est dans le transsibérien, au milieu des années 80, que l'auteur Vladimir Fédorovski rencontre Catherine L. c'est une vieille dame qui repart sur les traces du Conte Micherski son mari mais surtout son fulgurant amour. Cet homme au tempérament fougueux va lui faire découvrir LA Russie. le voyage débute en 998 quand le prince Vladimir – qui tenté par l'islam y renonça car l'interdiction de s'enivrer était absolument incompatible avec le tempérament russe – convertit la Russie à l'Orthodoxie chrétienne. Pour autant, thaumaturges, chamans et sorciers resteront toujours très présents et cela dans tous les milieux. Quelques siècles plus tard, nous traversons un pays dominé par les Mongols de la Horde d'Or. Dans le désespoir ambiant des razzias et de la violence un mystique nommé Serge va devenir au XIV° siècle, le premier starets autrement dit une sorte d'ascète maître spirituel. Sur l'emplacement de son ermitage se dressera le Monastère de la Sainte Trinité. le goût très prononcé des Russes pour les maîtres et gourous persistera au travers des siècles et on croisera dans ce roman insolite d'autres figures mystiques : Raspoutine, conseiller du dernier Tsar mais aussi Georges Gurdjieff figure contesté de l'ésotérisme dans les années 20.
Le présent, le passé mais aussi la réalité et la fiction s'entrecroisent. Ainsi, alors que nous quittons Andreï Roublev – disciple de Serge mais aussi le plus célèbre peintre d'icônes de tous les temps – nous rencontrons le prince Muichkine héro de l'Idiot de Dostoïevski, Gogol, Tolstoï mais aussi Boulgakov seront au rendez-vous. Évidemment, la guerre de 14 redistribue toutes les cartes. le mari de Catherine meurt au front, la famille royale va voir son destin bouleversé et Lénine arrive sur le devant de la scène. La révolution est là, Staline va faire son entrée terrifiante. Avec lui, l'image ce froid sidérant qui servira à anéantir des milliers de zek (ces prisonniers du goulag). Ce n'est pas l'épisode le plus passionnant peut-être parce qu'il est tellement connu. Cependant, on y découvre une femme étonnante Inès Armand une française, féministe et maîtresse de Lénine. Boyard, Cosaques, Tatars, Mongols… les immensités russes abritent des cultures profondes et exotiques pour les européens que nous sommes. On termine le roman au début des années 2000 sans jamais avoir quitté ces espaces immenses car comme le dit l'auteur « ce sont bel et bien les énormes espaces qui ont déterminé cette mentalité russe marquée par ses contradictions et ses excès, son lien avec l'invisible, parfois son fatalisme, eux-mêmes conséquence de l'histoire et de la politique, de la géographie et du climat. »
Commenter  J’apprécie          120
J'avais choisi ce livre pour découvrir l'ambiance Russe. Et bien cette lecture m'a permis en quelques pages de survoler l'histoire Russe avec un personnage Catherine qui épouse un Russe, découvre la Russie, explique les liens qui se tissent entre les Pays et cette Russie. Mais Catherine nous fait découvrir aussi d'autres pans de la Russie avec ces ermites, ses voyants, ses "fanatiques"...La Russie croit au surnaturel et les puissants aiment s'entourer de personnages sombres qui es éclairent sur leur propre destinée. En quelques pages on survole l'avant Révolution, la Première Guerre Mondiale, la Révolution Russe, les conséquences, Staline....Ce livre se lit aisément en plus il existe en version Grands Caractères. C'est l'âme slave qui y ait conté avec TROIS FEMMES totalement différentes : Alexandra Fedorovna, la dernière tsarine, Inès Armand, l'égérie de Lénine et surtout Catherine qui au fil du voyage nous conte son parcours. Un temps, elle a été espionne. Nous parcourons la civilisation Russe avec des éclaircissements sur certains personnages : Doitoïevski, Lénine,Staline, la famille du Tsar, Mikhaïl Gorbachov....Ce livre couvre la période de Nicolas II à nos jours...
A tous ceux qui veulent découvrir la Russie, son âme, ses secrets, son histoire....
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
[...] Michel raconta à Catherine l'histoire de la conversion de la Russie par le grand-prince Vladimir, en 998.
Avant de choisir une religion, Vladimir avait fait venir auprès de lui des représentants des principaux cultes. Connu pour son épicurisme, il avait été tenté par le paradis de Mahomet, mais l'interdiction de s'enivrer, ne cadrant pas avec la tradition russe, le rebuta!
Intéressé par le judaïsme, il refusa la circoncision.
Quant aux catholiques, leur soumission à Rome irritait également le souverain :
- Nos pères, déjà, refusaient de recevoir leur baptême du pape!
En revanche, la religion décrite par le moine gréco-bulgare séduisit le grand-prince pour la beauté de ses rites. Ses messagers envoyés à Constantinople lui décrivirent ainsi leur éblouissement : «Nous ne savions pas si nous étions au paradis ou sur terre. Car sur terre, nous n'avions pas rencontrés une telles splendeur.»
Puis, l'orthodoxie était une foi tolérante qui n'interdisait ni de boire, ni de manger, ni d'aimer, ni de guerroyer, ni de conquérir de nouvelles terres. Cette religion conviendrait donc à son peuple.
Commenter  J’apprécie          224
C'était au tout début de l'automne 1906, le vapeur Pouchkine filait sur la Volga (...) Michel se montra plus pressant encore. Si la jeune fille n'encourageait pas son soupirant, elle ne le repoussait pas non plus. elle le trouvait émouvant et si drôle quand il roulait les "r". Mais Catherine ne céda point. Le troisième jours de la traversée, il lui avait dit à plusieurs reprises : "si vous ne venez pas dans ma cabine, j'irai jusqu'à la vôtre". Impressionnée par cette menace, Catherine ferma sa porte à double tour ce soir-là. Songeant à son fougueux compagnon, le visage illuminé par une étrange légèreté, elle regarda par le hublot (...) Le chant des haleurs s'était tu. Catherine descendit alors prendre du lait chaud. Pour ne pas risquer de rencontrer son sigisbée, elle remonta l'escalier sur la pointe des pieds à la lueur de la veilleuse pour ne pas risquer de chuter. Soudain sa tête buta dans quelque chose. Un baiser ardent fit taire son cri tandis qu'elle se sentait enlevée par des bras puissants. Michel, entièrement nu, emmena sa captive dans sa cabine sans qu'elle eût la moindre envie de lui résister. Il la déposa sur le lit et lui signifia très tendrement qu'il ne l'obligeait nullement à rester si tel n'était pas son désir. Mais, gagnée par cet amour fulgurant, Catherine ne songea pas à s'échapper.
Commenter  J’apprécie          40
Jeune aristocrate menant une vie légère et dissolue, Tolstoï partit combattre au Caucase et en Crimée. Il en rapporta une aversion pour la guerre et un intérêt profond pour la nature humaine.
Commenter  J’apprécie          230
Les gens ne s'intéressaient plus à ce qui se passait ailleurs, ils estimaient qu'il était enfin temps de se détendre. Ils en avaient assez des grandes causes et de l'esprit de croisade. Trop de listes de morts avaient endeuillé les journaux. Leurs nouveaux héros, ils les cherchaient dans les colonnes mondaines, sur le ring, les stades ou l'écran.
Commenter  J’apprécie          100
Ancien médecin devenu écrivain opprimé, Boulgakov avait admis _ précisément comme Catherine _ qu'il fallait regarder le cauchemar stalinien à travers les rapports mystiques du Bien et du Mal.
Pour Catherine, le modèle de Woland, autrement dit Satan, le personnage du roman emblématique de Boulgakov, Le Maître et Marguerite, n'était autre que Staline lui-même.
Commenter  J’apprécie          80

Videos de Vladimir Fédorovski (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Vladimir Fédorovski
Ukraine : "Une guerre nucléaire est tout à fait possible", avertit Vladimir Fédorovski
>Histoire, géographie, sciences auxiliaires de l'histoire>Histoire de l'Europe>Histoire de l'Europe de l'Est (123)
autres livres classés : russieVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (180) Voir plus



Quiz Voir plus

La littérature russe

Lequel de ses écrivains est mort lors d'un duel ?

Tolstoï
Pouchkine
Dostoïevski

10 questions
436 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature russeCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..