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Critiques de Walt Whitman (63)
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Alone on the Beach at Night

Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec On the Beach at Night Alone ?

"J'aime beaucoup cette petite collection qui me permet de découvrir tout un tas de textes, d'élargir mon horizon, à moindre coût et en peu de temps. À chaque fois que je tombe dessus, je prends donc plaisir à en choisir un ou deux."



Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

"Il s'agit d'un recueil de poèmes de ce grand auteur américain qu'est Walt Whitman, essentiellement autour du thème de la mer."



Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?

"J'ai craqué pour ce titre, si beau, si poétique justement. J'ai craqué aussi parce que j'entends souvent parlé de l'auteur, encore récemment dans une lecture sur Marilyn Monroe. Et puis, j'ai craqué parce que c'est quand même lui qui a écrit le fameux 'Oh capitaine, mon capitaine'... Mais la poésie et moi, on est un peu fâchés. J'ai adoré ça à l'adolescence et si aujourd'hui, je peux encore relire certains de ces poèmes avec plaisir, ça s'arrête là. Et ce n'est rien de dire que j'ai été malheureusement complètement hermétique aux extraits de l'oeuvre de Walt Whitman. Bien sûr, la langue ne doit pas aider mais de toutes façons, je suis convaincue qu'un poème est intraduisible donc je ne l'aurais pas lu en français. Je vais donc devoir me contenter du fait que ce n'est juste pas pour moi."



Et comment cela s'est-il fini ?

"J'ai souvent envie de retenter l'expérience avec la poésie (et souvent parce que les couvertures sont belles, soyons honnêtes). Je pense que celui-là me servira de leçon. Pour un temps du moins."
Lien : http://booksaremywonderland...
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Battements de tambour

Walt Whitman participa à la guerre de sécession en tant qu'infirmier. C'est cette expérience qu'il retranscrit dans cet intéressant recueil de poésie qu'il publia en 1965. Y transparaît son homosexualité dans les scènes de camaraderie. Grâce à la prosodie, Whitman révèle la violence d'une guerre fratricide, la mort idéalisée. Il chante la bravoure. Il incarne ces hommes qui se battent pour leur représentation d'une civilisation américaine.

Dans ce recueil transparaît le deuil d'un monde qui s'effondre et la fracture d'une jeune société qui se cherche.

"Dans l'air nocturne moite et mystique, et de temps à autre,

Lever mon regard dans un silence total en direction des étoiles."
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Chant de moi-même

J’étais vraiment curieuse de découvrir ce poète américain, un des rares dont le nom a traversé l’atlantique me semble-t-il. Intimidée par l’ampleur de son recueil, je me suis décidée pour ce long poème, emblématique de son œuvre. Et je crois que je m’arrêterai là.

D’accord, le « je » de ce poème doit être vu comme plus général que la seule personne de Whitman, d’accord, il y a du transcendantalisme dans tout ça. Mais j’ai du mal à y voir autre chose qu’une ode à lui-même, une façon assez désagréable de se placer au-dessus de la mêlée : moi j’ai tout vécu (ben oui, puisque je communie avec tous mes frères, pas besoin de souffrir moi-même, ils souffrent pour moi et je m’imagine que je suis à leur place pour dire que moi aussi je souffre, c’est un peu facile, non ?).

Bon, je m’arrête là puisque manifestement, je ne suis pas de ceux qui réussissent à entrer dans l’œuvre de Whitman. J’éprouve pour lui la même sensation désagréable que lorsque j’ai lu [Walden] (que je n’ai pas réussi à finir, d’ailleurs) de [[Thoreau]], tiens lui aussi un transcendantaliste. Je dois avoir une dent contre les idées et le style des écrivains qui gravitent autour de ce mouvement. Je le saurai pour la prochaine fois.
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Ecrits de jeunesse

Ma première incursion dans l'oeuvre de Walt Whitman, plus connu pour sa poésie, mais comme ce n'est pas un genre que j'apprécie, j'ai opté pour cet opus, bien en évidence à la bibliothèque municipale. Des nouvelles, sous-titrées récits de jeunesse, d'un style suranné, magnifiant la vie champêtre et les bons sentiments. La mort y est aussi omniprésente ainsi que les liens familiaux surtout ceux avec la mère. Dans cette édition, une courte biographie vient clore l'ouvrage. Une lecture brève mais intense.
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Feuilles d'herbe

Quelle surprise !

J'avais comme à peu près tout le monde une idée des Feuilles d'Herbe de Whitman : une série de poèmes qui célèbrent le pittoresque de la nature, d'un poète promeneur, qui fume la pipe et s'arrête en chemin pour noter ses impressions. Il y a un peu de ça, mais ce serait très réducteur de ces quelques 400 pages riches et denses, où le poète aborde mille et un sujets; prend différentes postures et différentes voix (et on apprend dans l'éclairante préface de Asselineau que ces 400 pages, ce n'est en fait qu'une sélection, que l'ensemble était un fouillis encore plus vaste, écris et réécris durant toute la vie de l'homme).

Whitman célèbre autant la ville que la campagne, autant Manhattan que l'Ouest américain ; il célèbre autant le petit que le très grand, le cosmos... de toute façon, pour lui, c'est presque du pareil au même, l'un se retrouve dans l'autre, et vis-versa, par un dispositif de vases communicants. Il célèbre l'individualité, qui condense autant l'univers que tout le passé dont il hérite. C'est parfois assez déroutant. Il n'émet aucune distinction entre les individus, bons ou mauvais.

Une autre surprise est le ton et/ou le tonus du bonhomme. Dire poème pourrait être trompeur, il s'agit plutôt de « chants », sorte de déclamations de l'Amérique en pleine expansion. On y retrouve le tonus de ces écrivains du 19e siècle, sûrs d'eux-mêmes, sorte de prophètes quelque peu mystiques et qui sacrifient leur vie pour les autres, au service des autres : ils ont été chargés de leur montrer le chemin. Une Ode à la démocratie, à l'égalité et à la liberté. C'est vrai que par moment, cette vision peut paraitre naïve, simplificatrice, mais elle est pleine d'enthousiasme, de « bonne foi » comme le précise Asselineau. Mais dire cela, cache le côté sombre du personnage, avec ses pulsions inavouables, ses insomnies et ses désespoirs.

Les Feuilles d'Herbe nous donne à entendre le chant d'un homme, de sa vie, dans toute sa complexité, ses espoirs et ses tourments. Écris à une époque où tout semblait possible, cet hymne à la vie apporte une fraicheur bienvenue à notre époque quelque peu compliquée.
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Feuilles d'herbe

Un très bel ouvrage à la fois du point de vue de la forme car l'objet livre est magnifique avec de nombreux dessins mais également du point de vue du texte qui est également très beau. La nature y prend une très belle place et la plume de Whitman est sublime. Une oeuvre classique à découvrir.
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Feuilles d'herbe

Cette première approche de la poésie ne risque pas de m'encourager à poursuivre son exploration. En effet peut être je garde un souvenir douloureux de ma scolarité qui tenta de me donner le gout des poètes. Annoncé comme le chef d'œuvre de ce pilier de la poésie américaine qui met en exergue la sensualité et les émotions vives, mon erreur est d'avoir sans doute lu ce recueil en français et non pas en anglais d'origine?

Je ne sais même plus pourquoi j'avais noté le nom de Walt Whitman dans les choses à lire. Toujours est-il que je ne sais par quelle motivation masochiste je me suis farci jusqu'au bout ces presque 600 pages (en tous cas dans l'édition des Carnets Rouges) d'astiquage sur la beauté de l'homme et de la grande Amérique et de ses états. L'ode à la splendeur de sa terre, particulièrement à l'ile de Manhattan et de sa population tourne littéralement à l'obsession. Il ne peut vraiment s'empêcher de revenir sans cesse à la grandeur de la nation américaine et sa brillante démocratie. A pleurnicher sur la mort des pauvres soldats de l'Union et à glorifier la bannière étoilée. Du patriotisme jusqu'à la nausée! Cette naïve croyance en la bonté humaine fait presque vomir. Je n'ai donc pas été sensible à cette pseudo merveille de la littérature, agacé par ce positivisme à outrance bercé par l'amour de l'impérialisme.

Bien qu'il revendique une certaine égalité entre chaque peuple et, je tiens à le souligner entre homme et femme, il admire le progrès dans cet eldorado qu'est le Nouveau Monde qui va servir d'exemple glorieux au monde entier dans les années 1850-1860... Mais oui peuplons cette terre nouvelle, exploitons les sols et sous sols, conquérons les océans, construisons de belles villes, le reste du monde doit prendre exemple!

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Feuilles d'herbe

Walt Whitman est pour moi le plus grand poète américain, son génie poétique, sa fluidité littéraire, ses paroles hypnotiques et son utilisation du vers libre a libéré la poésie américaine, enserrée à l'époque dans un carcan religieux et puritain presque enfantin.

Avec son chef-d'œuvre monumental Feuilles d'herbe, il transcende la didactique poétique l'emmenant sur les chemins de la beauté retrouvée. Ode à l'esprit libre, au corps sensuel, à la nature, source d'harmonie indissociable pour les êtres humains qui veulent exister dans un univers tempétueux. Car l'action incessante pour la liberté, la dignité, la paix sont les moteurs intellectuels de Whitman, ses vers regorgent de lyrisme quand il évoque la guerre de sécession, la camaraderie de combat, la bravoure des hommes pour une juste cause, comme celle de la lutte contre l'esclavage.

Mais là où Whitman diffère vraiment des autres poètes et poétesses américains, c'est dans sa célébration sans tabou d'une âme transgressive exaltant un narcissisme spirituel et sensuel du corps et de l'esprit, brisant la chape de plomb puritaine de la société. D'ailleurs, sans vraiment l'énoncer clairement, l'auteur suggère dans ses mots une homosexualité personnelle de façon discrète.

Comme pour d'autres grands poètes, la censure lui tombera dessus pour des allusions tendancieuses à son mode de vie libre et hors des conventions sociétales de l'époque.
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Feuilles d'herbe

'' Reste ce jour et cette nuit avec moi et tu posséderas l'origine de tous les poèmes ''



Vous ne connaissez pas Walt Whitman ? Moi non plus je ne le connaissais pas avant et pourtant il mérite un peu de notre curiosité.



En réalité peu de grand.e.s amateurices de poésie ont pu passer totalement à côté de ce personnage : le premier grand poète du nouveau monde.



Ce recueil est un assemblage de courts poèmes qui énumèrent la magnificence de la vie, de la mort, de l'amour, du monde connu, de l'inconnu et des peuples divers et variés. C'est une forme de célébration.



Il prend le temps de poser chaque mot, chaque phrase avec un soin particulier. Qui n'apporte pas forcément un élan musical, mais une certaine mélancolie poétique.



Je l'ai beaucoup apprécié, bien que ce ne soit pas mon préféré de cette collection des Poésies magiques .



Connaissez-vous cette collection ? Avez-vous envie de la découvrir ?
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Feuilles d'herbe

Merci pour cet envoi lors de la dernière masse critique. Je souhaitais découvrir cet éditeur.

Pour la forme:

L’ouvrage est beau : élégant, illustré, une couverture en relief doré, un papier de qualité.

Pour le fond:

Je possède déjà des bribes de poésie de Walt Whitman édité par Gallimard et traduit par différents poètes. Je peux donc tenter quelques comparaisons.

La préface de ce volume ci est très agréable et permet de mieux comprendre l’évolution de l’œuvre de l’auteur.

Il y a de très beaux passages, de très beaux moments de lecture

oui mais

Je trouve cette traduction relativement lisse. La poésie est faite pour être passée en bouche et ici elle sonne parfois en creux, ce qui est moins le cas dans certaines autres traductions (qui sont évidemment trop disparates pour oser une comparaison solide).

Je suis ravie de posséder ce nouvel opus des œuvres de Whitman dont j’aime particulièrement les valeurs que transpire sa poésie mais j’aurais aimé plus de relief à la traduction, plus d’engagement et de jeux autour de la langue. Un regret donc.

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Feuilles d'herbe

Recueil de courts poèmes dans lesquels Whitman loue la Nature et le rôle qu'y tient l'être humain. Il y fait notamment l'apologie de la sensualité.

Au même titre que Les Fleurs du mal ou Madame Bovary, l'auteur a frôlé le procès pour atteinte aux bonnes moeurs... La publicité qui en découla produisit le résultat inverse, les ventes ont explosé.

Les choses n'ont pas vraiment changé. Qu'on parle de quelque chose en bien ou en mal, pouvu qu'on en parle.

Bien entendu, à notre époque, les moeurs ont plus qu'évolué, et ce qui défrayait la chronique à l'époque passe allègrement de nos jours. Il n'en reste pas moins un recueil très agréable à feuilleter de temps à autre.

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Feuilles d'herbe

Belle découverte. Un recueil de poésie pas comme les autres. Les thèmes sont assez classiques, la nature, l'être humain, l'amour mais il y a ce petit plus qui le rend original. Tout d'abord, les illustrations simples et colorées. On dirait un livre d'enfant avec ses couleurs primaires. Les poèmes ne sont pas toujours très simples à comprendre mais tout est dans le ressenti, c'est cela qui est magique. C'est un hymne à la vie et à la nature.

L'auteur, Walt Whitman à vécu au 19e siècle aux États-Unis. Dans sa préface : il est à la fois un cow-boy et un indien : un homme libre. Il est tout à la fois et son contraire, il symbolise l'universalité, le monde entier à lui tout seul.

Un bien beau recueil que je vous conseille.
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Feuilles d'herbe

The Waltie’s go on



Enfants posthumes et adultérins

de Walt Whitman

et de Henry David Thoreau

sortis de l’enfer des images de Blake et de Dante,

serrés entre Kid Ory

et Dizzie Gillespie

partis de Woodstock où Pétrarque oubliait Laure

dans l’amour de Jean Harlow,

par la route 66, conduits par Neal Cassidy,

la musique à fond, Ornette Coleman accompagne Janis Joplin,

ils croisent le marcheur Vachel Lindsay

qui échange ses poèmes contre un toit, un verre,

…des rimes à échanger contre du pain.

ils vont partager le blues de Ti-Jean à Mexico

et chercher le chaman Yaqui

qui les guidera dans le labyrinthe de leur œcuménisme

de juifs bouddhistes

de catholiques calvinistes

mystiques du vivant révélé par

la poésie qui révèle ce qui est inconnu et pourtant en nous.

poètes des vies en cut-up des vers de

Rimbaud et Shakespeare,

rêveurs d’un monde sans coercition,

dans une nature sauvegardée

où tout est saint

les poètes beats porteurs

de toute notre actualité…


Lien : http://holophernes.over-blog..
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Feuilles d'herbe

Feuilles d’Herbe de Walt Whitman est un recueil de poèmes où il raconte ce qu’il a vécu et ce qui l’inspire. Il parle de la guerre, de ses voyages, de la vie, de la mort, des événements politiques, de la nature et de ses conquêtes amoureuses.

J’ai aimé lire ses poèmes car son fonctionnement n’est pas comme tous les autres poètes que j’ai pu lire. En effet, la structure est en prose et la longueur des poèmes peut être très longue comme très courte. J’aime sa façon d’écrire et son franc-parler que l’on ne retrouve pas souvent chez les poètes. Voici les trois poèmes que j’ai le plus apprécié :



- Ne me concerne ni la jeunesse :

Ce poème parle à tous les timides, les personnes en manque de confiance. Le fait qu’il s’exprime sur des choses que presque personne n’ose dire rend le texte touchant et vrai. Le texte est brut et sans métaphore, j’aime le côté « sans filtre » de ce poème.



- Les critères :

J’aime sa structure, et comment le poème sonne. L’anaphore (v.4 et v.6) et le chiasme « qui se corrobore soi-même, s’atteint soi-même » (v.8-9) qu’il emploie rend son poème plus puissant. Ses figures de style comme par exemple « à proximité comme à distance » est une antithèse. De plus, le sujet évoqué est encore une fois un fait dont peu de poètes parlent.



- Partout la vérité :

Je trouve que ce poème a une belle morale qui peut toucher n’importe qui. La morale m’inspire beaucoup. Ce poème parle de mensonges et de la vérité et c’est encore une fois un sujet peu évoqué en poésie et c’est pour cela que je l’apprécie. Il pose des questions rhétoriques (v.18 à 21) et rend le poème philosophique à mon goût.



Pour finir, voici les citations qui m’ont le plus plu dans Feuilles d’Herbe :

- « Quand je serai mort est-ce ainsi qu’on racontera ma vie ? » - Quand je lis la biographie

- « L’horloge marque l’heure juste — mais l’éternité, qu’indique-t-elle ? » - Chanson de moi-même

- « Par quoi le temps passé reçoit justice » Les états de la prairie

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Feuilles d'herbe

Joli environnement de dessins pour accompagner les poèmes de Whitman.

Pas mal pour cette première lecture du poète américain.

Au final une impression mitigée, rien ne m'a marqué dans les vers de cet hédoniste assumé.

Cependant, cela donne envie de relire de la poésie et en soi ce n'est pas rien….
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Feuilles d'herbe, tome 1

Bizarrement, j'ai détesté.

Insipide, masochiste, les qualificatifs négatifs sont les seules me venant en tête.
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Feuilles d'herbe, tome 1

Je crois que c'est Saint Augustin qui demandait qu'on se méfiât de l'homme d'un seul livre. Walt Witman fut pourtant cet homme puisque son recueil de poèmes « Feuilles d'herbe »[Leaves of grass), même s'il ne fut pas son œuvre unique [Il est moins connu pour Good by my Fancy, Spécimen Days and Collecte...], il reste qu'il est surtout célèbre pour ce recueil de textes souvent remaniés et réédité neuf fois de son vivant, parfois sans l'aide d'un éditeur. On ne sait d'ailleurs pas s'il s'agit de prose ou de poésie, tant sa prosodie emprunte la forme nouvelle pour son époque du vers libre, pourtant le film « Le cercle des poètes disparus » de Peter Weir [1989] a remis à l'honneur un de ses poèmes, écrit à la suite de l'assassinat d'Abraham Lincoln [Oh capitaine, mon capitaine]. Son style est à la fois baroque et les grandes envolées lyriques voisinent avec des banalités étonnantes et quotidiennes. Son écriture passe sans grandes transitions de phrases prétentieuses voire pédantes, à l'usage de mots argotiques, abstraits, voire des néologismes ou des mots créés à partir de langues étrangères ou d'onomatopées, pour repartir en évocations mystiques, usant d'une langue faite d'éléments hétéroclites donnant au lecteur une impression mitigée, déconcertante même, sans réelle différence entre la langue parlée et la langue écrite. C'est un peu comme si l'auteur se sentait grisé par les mots et leur musique. On a voulu en faire le précurseur des symbolistes en ce qu'il a voulu exprimer l'inexprimable puisqu'existe dans sa créativité des correspondances entre le monde matériel et spirituel. On a même été jusqu'à voir en lui l'annonciateur des surréalistes. C'est dire l'importance de cet écrivain qui ne laisse personne indifférent.

On a beaucoup parlé de Witman, et il est vrai qu'il s'agit d'un grand poète américain, autodidacte et humaniste. L'expression peut d'ailleurs surprendre chez un peuple traditionnellement plus attaché à la recherche du profit et à la réussite sociale qu'à la culture et qu'à la poésie dont on sait qu'elles ne rapportent rien ou pas grand chose, mais c'est ainsi! Ce fils de fermier de Long Island s'est très tôt tourné vers l'écriture, comme journaliste d'abord, comme homme de Lettres ensuite. Il reste un écrivain spécifiquement américain qui croit en l'homme, en ses capacités de construire l'avenir dans le respect de la démocratie et la foi dans le bonheur sur terre et l'égalité entre hommes et femmes. Il était en cela tout à fait en phase avec son temps, mais aussi un précurseur notoire.

C'est vrai qu'il a été un auteur controversé, mais il a évoqué l'humanité toute entière, ce qui a fait de lui un poète universel. Il a été un être complexe, comme nous le sommes tous, à la fois poète de la terre, du peuple, célébrant les valeurs physiques, celles du travail, de la vie au grand air et volontairement oublieux des barrières sociales, mais étonnamment moderne et intellectuel. Pour autant son écriture trahit un être angoissé, désespéré parfois ou bizarrement optimiste, mais sans la souffrance et le mélange de sentiments que seule nous inspire la vie, il n'y a pas de création artistique, d'autant que son existence ne fut pas exempte de passions tumultueuses [on a même évoqué l'homosexualité] dont il parla.

En cela, Witman était un être humain, avec ses passions, ses contradiction, ses doutes, ses espoirs et ses découragements. Il fut à la fois un écrivain mythique et mystique en ce sens qu'il parla de la vie sous toute ses formes, évoqua Dieu, source de toute création mais aussi force qui donne l'impulsion à toute l'humanité. Pourtant il n'était pas chrétien, mais célébra l'âme comme intimement liée au corps, aux sens. Il fut un visionnaire, chantre de la liberté et de l'égalité entre les hommes, désireux de voir d'avènement de « l'homme moderne »mais étonnamment individualiste, voire anarchiste parfois, un romantique et un prophète aussi!

Un poète disparu et injustement oublié!

© Hervé GAUTIER - Décembre 2007.
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Feuilles d'herbe, tome 1

Ouvrir les Feuilles d'Herbe à n'importe quelle page, n'importe où, et faire l'expérience insolite de ce flot de poésie monumentale que n'auraient sans doute pas boudés les aèdes antiques, ni quelque prophète prêchant du haut d'une montagne: L'incantation de Whitman chante l'esprit pionnier et la vigueur du progrès, la liberté des corps et la beauté de leurs efforts, même dans la guerre. La magnificence de la nature et l'urgence d'y vivre chaque seconde comme une apothéose:



« Jeunesse vaste aimante et vigoureuse, jeunesse gracieuse, force fascinante, Sais-tu que la vieillesse viendra sur tes talons avec non moins de grâce, de force ou de fascination ? Jour en plénitude de fleur, jour splendide, jour de l'immense soleil, du rire, de l'action ambitieuse, La Nuit viendra après toi, ses millions de soleils, son sommeil, son obscurité rafraîchissante. »



Ode à la vie et à la mort, évangile lyrique du nouveau monde, liturgie humaniste et matérialiste de la démocratie en marche qui reconnaît en chaque individu une singularité inaliénable, nécessaire et consubstantielle de ce que les anciens grecs nommaient l'Œkoumène: Le monde anthropisé, la nature immense faite jardin d'abondance, l'humanité et son infatigable industrie.

Dans cette perspective positiviste athlétique, Whitman oppose aux héros aristocratiques de l'ancien temps l'égalité absolue de tous les hommes: Nous sommes tous les héros. Chacun de nous est le dieu vivant, et mortel, d'un univers de phénomènes et de relations enlacées. Et dans ce panthéon démocratique vagabonde le double divin que s'est créé l'auteur pour dialoguer indéfiniment avec nous, celui auquel nous tous avons droit, et auquel tout lecteur peut s'identifier: Walt Whitman.



« Voir, entendre, toucher, sont des miracles et chaque partie et chaque particule de moi-même est un miracle.»



Amen.
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Feuilles d'herbe, tome 1

La poésie ne s'explique pas, allez le lire. Grand voyage en vue.
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Feuilles d'herbe, tome 1

Je découvre Walt Whitman, poète américain. En 1855, il écrit et imprime lui-même « Feuilles d’herbe », un recueil de poèmes qui reste inaperçu dans un premier temps puis s’élève au rang d’écrit de grande influence grâce à Malcolm Cawley.

La poésie de Walt Whitman est considérée par sa modernité, sa clarté, son authenticité. Elle sera reconnue sur la même lignée que celle des plus grands tels que Homère ou encore Shakespeare.

L’auteur sait provoquer, emporter, prendre par le bras et transmettre par son écriture réaliste très terre à terre l’expression de bons sentiments.

Sa vision du monde est admirablement optimiste et joyeuse.

Sa poésie est différente de celle de nos auteurs français, elle respire la nature, le naturel, les feuilles d’herbe…

Une belle découverte.

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