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Critiques de William Somerset Maugham (285)
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Of Human Bondage

Roman de formation, où l on suit le héros de ses 8 ans à ses 30 ans

3 grandes périodes

L enfance

Les voyages

Londres



Des épisodes courts, haletants, qui décrivent très bien les différents environnements dans lequel le héros évolue, en cette fin de xix ème siècle.
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La lune et soixante-quinze centimes (L'envo..

A lire en anglais si possible (the moon and sixpence)

Très inspiré de la vie de Gauguin, transformé en agent de change anglais qui plaque tout pour la peinture

Avec une galerie de personnages variés puisque la vie du héros est décrite en partie par leur témoignage

La partie tahitienne est ma préférée
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Servitude humaine

Alors, honnêtement, j’ai bien cru que j’allais le lâcher ce bouquin. Quand j’ai constaté déjà que mon édition de poche (10/18) révélait dans sa 4e de couverture toute l’intrigue jusqu’à la moitié du roman, soit tout de même plus de trois cent cinquante pages éventées. Ensuite quand j’ai subi le morose de cette biographie commencée sous de si tristes auspices et guère encline à s’améliorer.



Philippe Carey n’est pas né qu’il n’a déjà pas de chance puisque le voilà affligé d’un pied bot. Son enfance n’est pas achevée que son père meurt, laissant sa pauvre mère seule, démunie et enceinte. Pour bien faire, elle mourra elle aussi, en couches et son potentiel petit frère également. Morts : 3, blessé : 1, heureux : 0. Eh bien, ça va être charmant !



Nous voilà partis pour une enfance à la Dickens dans une Angleterre de la fin du 19e siècle. Un parrain pasteur le recueille dans une générosité austère, imbécile et guindée. Des brimades au collège, des rebuffades, une fierté qui ravale ses larmes. La bêtise des enseignants mal embouchés, le caractère obtus d’un orphelin trop orgueilleux. Oh la la, de grâce, épargnez-moi ce fatras de sottises mâchées et remâchées ! Ego plus misérabilisme plus bêtise humaine, n’en jetez plus, après On m’appelle Demon Copperhead, ma coupe est pleine !



Pour ne pas singer la fâcheuse 4e de couverture et m’épargner ce calvaire, je tairai la suite de ces aventures. Vous ne saurez donc rien du parcours sentimental, intellectuel et initiatique du jeune Philippe sinon qu’il ne s’est pas marré tous les jours et, par ricochet, moi non plus.



Et puis aussi, tout de même, qu’on aura une intéressante description des milieux artistiques parisiens de ces années-là, où, prospérant sur la vague impressionniste, les cours de peinture, ateliers d’artistes et gargotes plus ou moins fameuses s’engraissent des jeunes esprits anglais, américains ou espagnols venus conquérir dans la capitale du monde leurs galons d’artistes maudits. Pas un rond, des verres d’absinthe, un mauvais gourbi, la bohème et l’amour, ah Paris !



Avec ce folklore, quelques discours philosophiques désabusés aussi sur le sens de la vie. Ces messieurs abimés dans l’huile de térébenthine et le rouge qui tache n’ayant pour seul objet de culte leur propre gloire, on comprendra vite que le jeune Philippe trouvera à leur contact bien peu de source d’espérance. Nihilisme, déterminisme et misère radicale.



Nous voilà bien.



D’aventures en aventures, le caractère de Philippe s’aigrit un peu plus. Il rencontre l’amour sous différentes formes : on s’éprend de lui mais il n’aime pas, il aime mais on ne répond pas à ses sentiments. Tout cela lui gâchera bellement une partie de ses économies et les plus belles années de sa jeunesse. La passion amoureuse apparaitra comme une forme de fatalité monstrueuse qui vous dévore et vous aliène quelle que soit la médiocrité de la femme qui en est l’objet. De quoi remonter ce roman dans mon estime, vous imaginez bien.



Velléitaire, Philippe mettra un temps qui m’a paru incommensurable à se stabiliser dans une profession. Bien sûr, l’adversité lui opposera moulte rebondissements afin qu’il ne parvienne à triompher de son caractère et de la méchanceté de certains hommes (en l’espèce, c’est une femme, la garce) au bout de très longtemps. La dèche, les piécettes qu’on compte, les loyers qu’on ne peut payer, les vêtements qu’on met en gage. C’est reparti pour un tour !



Alors, alors ? Pourquoi n’ai-je pas abandonné ? Parvenu à ce stade de ma recension, vous pouvez légitimement vous poser la question. D’abord parce que j’ai découvert cet auteur grâce à Eduardo (Creisifiction) qui lui voue un attachement nostalgique que j’avais trouvé charmant lorsqu’il nous en avait fait la confession au détour de sa critique du Fil du rasoir. J’ai donc longtemps temporisé mes agacements à la lumière tamisée de cette affection peut-être sentimentale pour un genre désuet. Il s’agissait de lire ce roman comme on plonge dans les odeurs d’encaustique et de tisane d’une maison familiale aimée, pas d’y dénicher le génie romanesque à l’état pur. C’est donc modérée par cette componction respectueuse pour des souvenirs inconnus que j’ai poursuivi ma lecture.



Et puis, tout de même, passés les deux tiers, certains personnages tout à fait plaisants sont apparus. Philippe est devenu presque charmant. Au moins, par petites touches et de façon d’abord fugace, tout à fait attachant. Alors des paillettes de joie et de reconnaissance ont commencé à modifier le tableau et toute la réflexion sur la vanité de l’existence, la gratuité de ce qui nous arrive a commencé à mettre en place non plus les aspirations suicidaires et désespérées d’un cynique fauché mais la possibilité de nouer des liens heureux, loin de toute affectation, loin de toute prétention.



Requinquée par un petit tour à la campagne à fouler le houblon, l’air de la mer et la rencontre d’une famille aussi excentrique que délicieuse, je me suis laissé doucement bercer jusqu’aux dernières pages, finalement heureuse de compter désormais cette Servitude humaine dans le panorama de mes lectures achevées. Merci Eduardo !

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Servitude humaine

La première partie du livre racontant les jeunes années de Philip Carey fut très longue. Philip Carey, orphelin, est hébergé par son oncle, pasteur, et sa tante. Handicapé par un pied bot, il subira pendant sa scolarité un harcèlement qui le mènera à se plonger dans les livres. Il en fera de la vie une idéalisation littéraire au risque de la désillusion. Cherchant un sens à sa vie, il tentera des études e Allemagne, s'essayera à la comptabilité, de peintre à Paris. Ces différents rencontres l'amènerons à prendre conscience de la futilité de l'existence. La deuxième partie relative à ses 7 années d'études en médecine et sa confrontation amoureuses avec les femmes est plus intéressantes. Haïssant la médiocrité, tentant de s'élever, sa déchéance financière et sentimentale, lui feront comprendre que l'existence n'est que "naître, travailler, se marier, fonder une famille et mourir". Tout le reste n'étant qu' insignifiant, puéril. Un roman en demi teinte, un brin autobiographique, qui manque de temporalité (on a du mal à placer le héros dans l'évolution du temps) sur la notion philosophique de l'existence. Un classique du genre.
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Le Fil du rasoir

Repéré dans la liste “1001 livres à lire avant de mourir”, j’ai emprunté ce titre à la médiathèque, action sans aucun risque bien que régulièrement navré des choix des éditeurs très anglo-saxons, encore une folle expérience. Après avoir lu critiques et commentaires et autres synopsis, je me lance. So what ? comme dirait Somerset. L’auteur se met en scène, pourquoi pas, choix rédactionnel. C’est extrêmement bien écrit, littérature limpide, style élégant, certes, mais… J’ai bien dû finir par m’avouer que les pérégrinations amoureuses des bourges, leurs états d’âme, leurs préoccupations de rentiers oisifs m’ont très vite fatigué. Ils ont les préoccupations qu’ils méritent, faudrait-il les plaindre ? L’auteur n’est pas dupe des mœurs de la ménagerie, sans doute même s’en amuse-t-il ! Harlequin de luxe ou littérature de dentiste ? Les talents littéraires de l’auteur ne sont pas en question, mais comment s’intéresser à ces gens ? Un petit stage à l’usine, peut-être !
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Madame la colonelle et vingt-trois autres n..

Encore une fois j'ai été fort séduit par cette belle écriture ( et sans doute une belle tradition également) , tres British, un peu vieillotte mais pas tant que cela et même si c'est cela, je prends beaucoup de plaisir à cette finesse. Au delà de l'écriture, ces nouvelles , plus ou moins longues, mettent sur scene des personnes de l'aristocratie britannique, au royaume uni ou dans les colonies ( Malaisie essentiellement) ...Cela se passe entre les 2 guerres....et les intrigues sont percutantes , fines, et mettent en évidence les caractères brillants mais aussi les plus vils.....Cela se lit si bien!
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Mrs. Craddock

Fidèle adepte des romans anglais du XIXè siècle, il était impossible de passer à côté de l'auteur de «ces nouvelles pour dames » que je découvre avec Mrs Craddock. Ce roman qui a été censuré à sa parution n'en est que plus beau. C'est bien écrit, je n'ai pour ma part trouvé aucune niaiserie sentimentale, mais ce qu'il faut d'ironie et de rigorisme dans cette peinture de l'Angleterre du XIXè siècle. Bertha est amoureuse d'Edward Craddock, jeune gentleman farmer qu'elle épousera très vite. Mariée trop vite, pour échapper sans doute à la surveillance et prendre son envol dans cette société où les femmes n'ont d'autre vie que celle du foyer, allant à l'encontre des souhaits des proches, elle ira à sa perte. Car Edward ne l'aime pas plus que les vaches qu'il tapote de ses mains puissantes de farmer. J'ai aimé ce roman, et cette jeune femme éperdue d'amour et de liberté, qui découvre la vie et ses duretés.
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Le Fil du rasoir



Il y a des lectures considérées «ardues», d'autres «faciles», des romans dits pour «intellos» ou bien «populaires», des livres qu'on «dévore», d'autres qui risquent de nous dévorer, des ouvrages qu'on apprécie en raison de leurs grands mérites littéraires, d'autres qu'on aime justement pour l'absence de ces mêmes «mérites»…!

Il y aurait tout de même, fort heureusement, une qualité dite «intrinsèque» à chaque oeuvre, et donc la possibilité (il faut le croire!), sur la base d'un argumentaire cohérent et étayé, bien évidemment, de prétendre à une certaine objectivité critique, même si celle-ci reste difficile à fonder en dehors d'appréciations guidées par les goûts et la sensibilité souverains de chaque époque, ainsi que de chaque lecteur en particulier.



Mon père, par exemple, préférait largement la littérature de langue anglaise et le cinéma américain à ceux d'Europe. Prenant le cinéma pour exemple, il l'expliquait par une formule très imagée:



- Mon fils, disait-il, dans un film américain, si un personnage doit aller quelque part, eh bien, il part de chez lui, on nous le montre à l'appui une ou deux fois peut-être au volant de sa voiture, et la scène d'après il est en train d'arriver à destination. En revanche, si cela se passe en Europe, il y a de fortes chances pour qu'on le voit enfiler son manteau, chercher ses clés, ouvrir puis refermer la porte derrière lui, allumer une cigarette, descendre les escaliers, s'installer dans sa voiture, la faire démarrer, rouler pendant un temps indéterminé sous une pluie battante («Il pleut beaucoup dans les films européens !» -rajoutait-il facétieux), scène accompagnée souvent d'une flopée interminable de pensées en voix off, à tel point que quand le personnage arrive enfin, on doit faire un effort pour se rappeler ce qu'il était vraiment censé y faire !!



Très populaire, de son vivant William Somerset Maugham connut un succès retentissant de public, d'abord comme dramaturge (jusqu'à avoir à l'affiche, au début du XXe siècle, quatre de ses pièces de théâtre jouées en même temps à Londres !), puis comme auteur de romans et de nouvelles, notamment avec la publication en 1915 de «Servitude Humaine», son roman le plus célèbre qui lui avait fait accéder rapidement à une importante notoriété internationale.

L'écrivain aura été en revanche boudé par une partie non-négligeable de la critique littéraire de son époque, considéré quelquefois comme un auteur mineur, «efficace» mais néanmoins «superficiel». Né en 1874, mort en 1965, à la fois contemporain et ayant survécu à quelques-uns des plus grands auteurs des lettres anglaises de son temps (Shaw, James, Conrad, Woolf, Joyce…), Somerset Maugham serait de nos jours, semble-t-il, tombé quasiment dans l'oubli par un lectorat plus jeune.



Et pourtant…Le temps passe, les modes et les mentalités changent, mais les vraies oeuvres, n'est-ce pas, résisteraient malgré tout (et les lieux communs de même, tel celui-ci, peut-être tout simplement parce qu'ils comportent eux aussi quelque chose d'intrinsèquement authentique ?).

Parfois ensevelies sous la neige des années ou plus ou moins reléguées à un second plan, il n'est pas exclu qu'un dégel soudain accorde à ces dernières une fraîcheur insoupçonnée aux yeux de nouvelles générations de lecteurs. Celle de Jane Austen, à ce propos, et pour rester dans le domaine des lettres anglo-saxonnes, en serait un exemple relativement récent, très emblématique à mon avis de ce qui pourrait constituer l'un des critères les plus solides en matière de qualité littéraire : la longévité d'une oeuvre sur ou… sous terre !



Pour revenir au «Fil du Rasoir», roman situé dans l'entre-deux-guerres, il ferait partie, il est vrai, de ces ouvrages qui se lisent plutôt «facilement». Malgré la citation issue d'un des livres de l'Upanishad qui lui sert d'épigraphe et avait inspiré son titre - «Il est difficile de passer sur le fil d'un rasoir. Aussi difficile, disent les sages, est le chemin qui mène au salut»- , il ne s'agirait nullement, tout au moins en apparence, d'un roman dit «à thèse» ou «à idées».

Oeuvre de la maturité de Somerset Maugham, âgé de soixante-dix ans au moment de sa publication (1943), on a le sentiment que l'écrivain tient, à l'inverse, à assumer et à endosser (et à s'amuser aussi peut-être face aux critiques formulées à l'encontre de la légèreté et de la soi-disant «superficialité» de son oeuvre), le rôle de modeste raconteur d'histoires dépourvu de toutes autres prétentions littéraires ! Maugham se met d'ailleurs lui-même en scène en tant que narrateur et personnage à part entière de son récit : l'écrivain à succès qu'il était devenu ayant eu, nous dit-il, envie de coucher sur le papier, tels quels, quelques souvenirs personnels de gens qu'il aurait côtoyés par le passé. Et bien que son livre ait manqué de matière romanesque («mon récit ne se termine ni par une mort ni par un mariage»), et qu'il n'ait surtout pas voulu faire appel à son «imagination» pour «combler les vides» entre les faits relatés afin de procurer "un peu plus de cohésion" à son récit, si l'on veut bien, dit-il, on pourrait le qualifier par défaut de «roman»!



Du réalisme, du réalisme, rien que du réalisme ?



Maugham nous raconte en tout cas qu'au cours d'une escale littéraire aux États-Unis, juste après la fin de Première Guerre mondiale, il avait eu l'occasion de rencontrer la famille d'une de ses connaissances parisiennes, Elliot Templeton, américain expatrié dans la Ville-lumière s'étant enrichi grâce à ses talents de négociant de tableaux et d'objets d'art. Elliot, incarnation proustienne s'il en est du parfait snob, intermédiaire discret entre une aristocratie européenne de plus en plus en mal de trésorerie et une haute bourgeoisie décomplexée en quête de prestige social (toute ressemblance avec d'autres personnages de fiction ne serait bien sûr que simple coïncidence!), de passage alors dans sa ville d'origine, l'invitait à un dîner au cours duquel Maugham ferait la connaissance de sa soeur et de sa nièce, Isabel, ainsi que du jeune fiancé de celle-ci, Larry Darrel. Rentré depuis peu d'Europe où il s'était engagé en tant que pilote volontaire, ce dernier, qui s'avérera peu à peu être le personnage central du roman, semble à ce moment-là toujours très impacté par son expérience personnelle de la guerre.



Le récit se construit en flash-back, à partir des rencontres qui s'en étaient suivies, étalées dans le temps et dans l'espace durant une vingtaine d'années, entre les États-Unis et l'Europe, à Paris ou à Londres, retraçant les échanges et les liens qui se tisseraient progressivement entre les personnages du roman, essentiellement Templeton et les membres de sa famille, et l'écrivain réel. L'auteur devenant avec le temps une sorte de confident à qui ces derniers n'hésiteront pas à demander avis et conseils.



Maugham, tenant donc visiblement à s'astreindre aux faits et gestes qu'il prétend rapporter sans retouches, se passant de toute «imagination», composera son (vrai ?) (faux ?) roman sur ce même ton de «neutralité bienveillante» avec lequel il prête l'oreille aux confidences adressées par ses personnages au fil de leurs rencontres sporadiques.



Il n'y a, au-delà de ce qui est manifesté lors de ces échanges, aucun autre enjeu à rechercher dans l'intrigue, pas de motivations cachées de la part des uns et des autres, pas de flux subjectifs ou de monologues non plus, dans un livre reposant essentiellement sur des «conversations» et dans lequel Maugham excellera par contre dans l'art d'un dialogue teinté d'ironie amicale (parfois très incisive mais toujours indulgente) ; guère plus d'«à-côtés» développés par son personnage «d'auteur», attaché par des liens personnels d'amitié à ceux qu'il observe avec curiosité, mais vis-à-vis desquels il ne semble pas vouloir porter de regard extérieur critique. Un regard dépourvu de tout jugement de valeur, malgré même le caractère «d'apprentissage» que recèlent potentiellement les faits. L'auteur s'abstenant en définitive, non seulement de toute morale implicite face aux choix de vie et aux attitudes de ses personnages, mais aussi de toute autre considération abstraite sur la nature humaine en général, ou de toute remarque ou critique ouverte concernant la mentalité de la société entre les deux guerres.



C'est la vie, a l'air de nous dire Maugham !

« Tous les hommes recherchent d'être heureux » (Pascal) : voici une vérité toute simple elle aussi… Et qui est bien de se faire rappeler de temps en temps.



«Le Fil du Rasoir» parle essentiellement de cette quête, et des sens très différents qu'on peut lui accorder. À travers tous ses personnages, et notamment des deux protagonistes au centre de l'intrigue, Isabel et Larry, dont les choix personnels vont s'opposer au sentiment amoureux qui les unissait au départ, Maugham écrit un très subtil roman existentialiste, sans nausée pourtant, sans soubresauts tragiques ou spectaculaires.



Un récit dont le ton léger n'approche jamais de manière frontale les thèmes qui le sous-tendent et que l'auteur explore en libre-penseur, entre autres la crise de valeurs résultant de l'impact de la Première Guerre mondiale, le déclin du Vieux Monde et l'influence croissante de celles mises en avant par la société capitaliste américaine. Aussi, lorsque dans sa quête à lui, Larry est amené à s'intéresser aux philosophies orientales, jusqu'à partir s'installer dans un ashram en Inde, Maugham anticipe-t-il d'une manière assez surprenante, et précise, un mouvement de jeunesse qui n'allait éclore qu'une vingtaine d'années après la publication du roman, au sein de cette même Amérique positive et entrepreneuse servant ici de toile de fond.



Efficace ? Oui. Et même si d'emblée l'on ne saisit pas forcément dans quel vif l'auteur veut trancher, on se laisse volontiers séduire par le talent du conteur. Un phrasé discrètement élégant, des dialogues souvent cocasses font le reste : le rasoir s'aiguise progressivement. Et la coupe s'avère en fin de compte sur mesure pour chacun. À bon entendeur… !



Superficiel ? Je ne pense pas. Même si on doit admettre que Maugham cherche à faire fond sur la surface, on ne peut pas dire que son style, fluide et proche de l'oralité, n'aurait d'autre but ici que de «distraire efficacement» son lecteur (ce qui, en soi, serait déjà tout de même très honorable, n'est-ce pas !) : son roman interroge astucieusement, entre les lignes et en filigrane, des valeurs aujourd'hui primordiales pour les individus que nous sommes devenus au cours du XXe siècle, à savoir, «réussir» dans la vie et, surtout, «réussir sa vie».



Maugham pratiquerait ainsi un style naturel, cherchant un dépassement de l'artifice purement discursif ou romanesque ? Jouant de cet expédient qui, comme expliquait La Bruyère, «préfère faire trouver par les autres ce qu'on avait voulu dire» ?



Ce qui paraît incontestable, à mon sens, c'est qu'avec «Le Fil du Rasoir», roman tout aussi distrayant qu'intelligent et subtilement construit, Maugham aura sûrement fait pièce, avec panache, à ceux qui avaient voulu l'étiqueter comme un écrivain purement «superficiel».



(Ce que je vous ai omis tout à l'heure, c'est que William Somerset Maugham faisait aussi partie des auteurs préférés de mon père!

Je me devais donc de le lire, tôt ou tard.

C'est d'ailleurs surtout, et avant tout à lui, à l'intention de mon père, où qu'il soit, que ce billet aura été rédigé...)





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Liza de Lambeth

Liza, c'est Liza de Lambeth, premier roman de l'écrivain anglais William Somerset Maugham.

Le succès de ce livre dès sa parution lui permit de renoncer à la carrière de médecin à laquelle il se destinait.

L'auteur nous immerge dans l'atmosphère sombre et glauque d'un quartier industriel de Londres à la fin du XIXème siècle.

Liza Kemp est une jeune et belle fille de dix-huit ans, qui mène une existence misérable. Elle travaille à l'usine, vit seule avec sa mère, alcoolique, malade et querelleuse, dans un taudis de Vere Street, une rue du district de Lambeth. Elle est issue d'une famille de quatorze enfants.

C'est pourtant une fille étonnamment joyeuse et brillante, qui ne se laisse pas apitoyer par la vie, prenant soin de sa mère. Son caractère enjoué la rend proche des autres gens du quartier. Ainsi Tom, un garçon de son âge, n'est pas indifférent à son charme, Liza aime sa compagnie, mais rejette celui-ci lorsqu'il la demande en mariage.

Un jour, alors qu'elle est poursuivie par un groupe d'hommes, elle fait la connaissance de Jim Blakeston, bien plus âgé qu'elle. Celui-ci lui fait aussitôt des avances, lui volant un baiser. Plus tard, elle accepte de le revoir, elle apprend que Jim est marié et père de cinq enfants, découvre aussi sa violence domestique... C'est peut-être pour cela aussi que Tom espère encore un peu, pourtant Liza ne l'entend pas ainsi et continue d'être attiré par Jim...

À travers ce jeune personnage féminin fougueux et déluré, dont le désir insolent l'entraîne sur une voie inévitablement tragique, Somerset Maugham bouscule ici les codes traditionnels que la société britannique bien-pensante de l'époque imposait à la littérature romanesque.

Mais si Liza s'était contentée d'accepter les avances de Tom, il n'y eût pas d'histoire, vous êtes d'accord, n'est-ce pas ?...

Somerset Maugham nous plonge ici avec un réalisme criant de vérité dans l'inconfort d'un quartier pauvre du Londres de la fin du XIXème siècle.

Le malaise social qui est la toile de fond du récit nous saisit à la gorge dès les premières pages. Grèves ouvrières, problème de logement, de santé publique, alcoolisme, insécurité, criminalité... Tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce mélodrame populaire une oeuvre forte.

Cette peinture réaliste et sombre m'a fait tout de suite fait penser à Zola ou Maupassant. J'y ai reconnu le talent d'un peintre, comme il m'est arrivé de le ressentir devant ces deux auteurs français si chers à mon coeur. Ainsi, la description de la chambre de Liza relève d'un tableau d'un peintre expressionniste allemand, jouant sur les lumières et les contrastes.

Qui plus est, Somerset Maugham fait preuve d'un talent de dialoguiste rendant si vrais les personnages qui se cherchent, se frôlent et se confrontent...

Et puis il y a toujours une petite touche humoristique... Pour pitoyable et pathétique qu'est l'histoire de Liza, celle-ci est en effet agrémentée de scènes parfois comiques. Certes c'est un humour noir...

La construction du récit, sous forme de scènes qui se succèdent et qui sembleraient dédiées à une représentation théâtrale, accentue l'intrigue, laissant flotter dans l'air comme un douloureux et cruel présage au-dessus de la solitude palpable de Liza.

Et moi, je ne voulais pas qu'il arrive du mal à Liza Kemp...

Je ne suis pas surpris de découvrir que la première vocation de l'écrivain était de devenir médecin, c'est un observateur fin de l'âme humaine.



She hangs her head and cries on my shirt ♫

She must be hurt very badly

♫ Tell me what's making you sad, Lisa

Open your door, don't hide in the dark

You're lost in the dark, you can trust me ♫

'Cause you know that's how it must be

Lisa, Lisa, sad Lisa, Lisa ♫

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La passe dangereuse

Une lecture agréable mêlant amour, drame et maladies.



Kitty se marie avec, à son goût, un ennuyeux homme bactériologiste de métier, Walter, ne sachant pas trop pourquoi d'ailleurs le « oui » fatidique sortit de sa bouche ce jour-là.

Elle commettra l'impardonnable adultère lorsqu'elle rencontra Charlie Townsend, un véritable coup de foudre se produira entre eux, pourtant marié lui aussi.

Walter n'étant pas dupe, cela entraînera la fuite vers la Chine, en pleine épidémie de choléra.

Kitty devra alors se remettre sérieusement en question et songer à son avenir.



Une très belle histoire dramatique, qui laisse à réfléchir.



CHALLENGE SOLIDAIRE 2023
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Il suffit d'une nuit

Ce livre a été adapté au cinéma bien que je ne l'ai pas vu, avec de brillants acteurs tels que Kristin Scott Thomas ou Sean Penn. Mon imaginaire s'est trouvé un peu frustré, avantageusement après tout. Sean Penn en Rowley est plutôt bien !



On y trouve tous les ingrédients d'un roman pour midinette : une trentenaire, veuve très belle, Florence une ville romantique à souhait, des demandes en mariage à foison, l'oisiveté ambiante de la bonne société, le mauvais garçon, la belle vie. C'est sans compter avec l'ironie mordante et tragique de l'auteur…



A Florence, en 1938, en pleine période fasciste.

Il suffira effectivement d'une nuit pour bouleverser les vies de la très courtisée belle jeune veuve anglaise Mary Paton, du distingué quinquagénaire Edgar Swift, futur gouverneur du Bengale, du séduisant- sans être beau – Rowley Flint à la réputation bien sulfureuse, et de l'étudiant autrichien Karl Richter.

Mon avis



L’écriture de W.S. Maugham est délicieuse, les dialogues sont excellents et ciselés.

Les descriptions de la Toscane sont magnifiques

Cependant les personnages sont un tantinet caricatural ; même si Rowley a un petit côté Rett Buttler qui plait.

L’intrigue est cousue de fil blanc. Un Hercule Poirot en culotte courte verrait les incohérences de la situation.

La vision des femmes à travers le portrait de Mary ou la comtesse m’a un peu déçue. Certes, nous sommes en 1941… ce que subit Mary – je ne veux pas spolier- n’est absolument pas pris en compte, même elle, reste de bois semble-t-il !

Il suffit d’une nuit reste une agréable lecture. La valeur de ce roman est le style dans lequel il est écrit. Nonobstant, il reste d’une immoralité incroyable !
Lien : https://www.plkdenoetique.co..
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La passe dangereuse

Livre emprunté en médiathèque pour le challenge Solidaire, je n'étais pas du tout emballée par le résumé de l'histoire.

Peur de l'ennui, du côté trop fleur bleue.

Et pourtant...

Je me suis laissée agréablement surprendre par ce court roman racontant l'histoire de Kitty, qui s'est mariée par obligation à Walter, un bactériologue de talent.

Cette femme n'a pas les mêmes centres d'intérêt que son mari, elle s'ennuie à mourir à ses côtés au point même de le mépriser.

Cela va la mener dans les bras d'un autre, Charlie, lui aussi marié.

Ils commencent une liaison secrète.

Mais Kitty se voit contrainte de suivre son mari en Chine, où une épidémie de choléra décime la population.

Ce voyage à haut risque et loin de la sécurité pourrait bien permettre à Kitty de se découvrir, se remettre en question, et faire son choix entre les deux hommes.



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Il suffit d'une nuit

Nouvelle découverte avec le challenge solidaire de cette année et ce très court roman. Des aristocrates britanniques en Italie et une adaptation célèbre au cinéma, voila ce qui a attisé ma curiosité. Mary, jeune veuve, hésite encore a accepter la demande en mariage d'un homme plus âgé qu'elle connait depuis l'enfance, qui a tout du bon époux et n'accorde qu'une curiosité amusée à Flint séducteur a la réputation scandaleuse qui ne cache pas son jeu. Classique d'accord, mais il y a cette nuit, ces évènements tragiques et imprévisibles qui font de ce livre plus qu'un simple dilemme entre raison et sentiments, y ajoutant de la surprise et de la peur en plus des tiraillements de la conscience.
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Liza de Lambeth

Roman social court sur Lambeth, un quartier de Londres à la fin du XIXe siècle, qui souligne bien les maux et difficultés des femmes de l'époque, et dont l'inspiration proviendrait des observations de l'auteur en tant qu'interne en médecine dans ce même quartier.

Liza Kemp est une ouvrière d'usine de 18 ans, vivant désormais seule avec sa mère vieillissante. Très populaire auprès de tous les habitants de Vere Street, elle aime Tom, un garçon de son âge, mais pas autant qu'il l'aime, alors elle le rejette lorsqu'il la demande en mariage.

Lors d'une sortie vers un village voisin, elle se rend compte que Jim Blakeston lui fait des avances en lui tenant la main. De retour chez lui, Jim parvient à lui parler seul et à lui voler un baiser. Il est pourtant marié et père de 5 enfants.

Entre violences familiales, alcoolisme et ragots, leur liaison est ponctuée d'épisodes dramatiques, laissant présager une issue peu heureuse. Bien évidemment, les relations sexuelles entre un homme marié et une femme célibataire étaient condamnées à la fois par la loi et par la société dans cette époque victorienne.

Malgré les quelques moments de répit où les habitants semblent profiter de la vie autant qu'ils le peuvent (tavernes du dimanche, jardins d'agrément et même le théâtre), ce récit naturaliste d'un triangle amoureux tragique reste très sombre, montrant que les femmes étaient plus vulnérables que les hommes aux conditions de vie dans ces quartiers pauvres.
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Le fugitif

C'est une première incursion dans l'œuvre de Somerset Maugham pour moi et j'aurais aimé apprécier davantage cette lecture. Je dois dire que je me suis un peu ennuyée dans ce récit, où il est beaucoup question des états d'âme d'hommes fortunés ou aventuriers dans un époque où le colonialisme est loin d'être remis en question et le racisme une évidence. L'auteur n'accorde que peu d'intérêt aux autochtones ou à ses personnages féminins, qui sont soit des mégères (la femme du capitaine), soit des manipulatrices ou des petites vertus. Les personnages masculins sont tous un peu voyou, alcooliques et drogués mais le narrateur les apprécie sans les juger.
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La ronde de l'amour

L'écrivain Edward Driffield n'a connu le succès qu'à plus de soixante-dix ans. Après sa mort, sa deuxième épouse trouve un jeune auteur qu'elle charge d'écrire sa biographie ; pour cela, il demande au narrateur, qui a bien connu Driffield trente ans auparavant, de lui raconter ses souvenirs et des anecdotes. C'est le prétexte pour le narrateur à revenir sur son passé, lorsqu'il n'était qu'un jeune homme imberbe et imbu de sa personne.

En effet, dans ce roman, la société anglaise du début du XXe siècle est dépeinte de manière acerbe, la valeur de chacun ne tenant qu'à son respect des convenances et à sa parfaite connaissance de ce qui se fait et de ce qui ne se fait pas. le narrateur, en vacances chez son oncle pasteur, n'aurait donc jamais dû côtoyer Driffield, qui n'a ni noblesse ni savoir-vivre, et encore moins sa femme, ancienne barmaid, paraît-il.

Au-delà de cette critique sociale, le roman fait aussi sourire de la naïveté et des méprises du narrateur, empêtré dans sa fatuité, qui croit tout connaître et tout savoir et se trompe lourdement. Au fil des pages, le ton change et devient plus sérieux, peut-être parce que William, le narrateur, viellit. Ce n'est plus tant la biographie de Driffield qui importe, ni de savoir ce qui peut y figurer ou non, que le récit de la vie de sa première épouse et de la fascination qu'elle exerce sur le narrateur.

D'après la quatrième de couverture, je m'attendais à un récit plus enlevé, plus rythmé et je l'ai finalement trouvé un peu plat et convenu, trop dans la retenue et trop centré sur le narrateur, au détriment du personnage original de l'écrivain conspué puis vénéré sans vraiment d'explications.
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Archipel aux sirènes

Ce bouquin trouvé dans une boîte à livres prenait la poussière depuis un bail sur mes étagères. Somerset Maugham faisant partie de la liste des auteurs du challenge solidaire, ça faisait une bonne occasion d’exhumer cet « Archipel aux sirènes » et de découvrir cet auteur dont je n’avais encore rien lu. D’une pierre deux coups. Bonne pioche que ce recueil de nouvelles, j’ai passé un très bon moment de lecture.



Le point commun des 6 nouvelles (je ne compte pas le prologue) réunies ici sont qu’elles se déroulent en Polynésie. Chaque récit est l’occasion pour l’auteur de proposer une fine étude de caractères et d’évoquer les relations entre Hommes, autochtones et exilés européens, ainsi que les relations entre les Hommes et la Nature. Le ton y est souvent doux-amer. Bien que les personnages vivent dans des contrées paradisiaques, ils vivent souvent des drames et les histoires racontées ne sont guère joyeuses. J’ai trouvé très frappante le contraste entre les superbes descriptions des paysages enchanteurs, envoûtants, paradisiaques et les affres dans lesquels sont plongés les personnages. Les paysages ont une beauté charmeuse et pourtant les personnages sont animés de passions violentes et souvent destructrices.



Chaque récit est très bien mené, savamment construit et se révèle plaisant à lire. De plus l’écriture de Somerset Maugham est vraiment très agréable. Même s’il narre des destins tragiques, sa plume n’est jamais plombante. On trouve même parfois des petites touches d’humour. C’est à la fois léger et mélancolique, frais et tragique. Bien entendu, sur certains aspects, notamment en ce qui concerne les relations entre Blancs et Polynésiens, il y a un côté daté dans les considérations des personnages ou même de l’auteur. N’oublions pas que ce recueil date de 1921. Et ce côté désuet ajoute un charme à l’ensemble.



Je suis vraiment ravie d’avoir découvert cet auteur et encore plus à l’idée qu’un autre de ses livres est déjà dans ma PAL.

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Mr. Ashenden, agent secret

Ah la littérature anglaise du XXeme siècle quand même! quel style! quelle fluidité! Cela se lit tout seul , c'est un vrai plaisir!

et les histoires ne sont presque là que pour mettre en avant des personnages eux aussi tout en finesse ou en caractère particulier....On n'est tres loin des agents secrets à la James Bond car tout ceci se passe dans l'Europe de la premiere guerre mondiale dont on n'entend aucun son de canon....Ici,cela se passe plutôt dans les salons feutrés des beaux hôtels....il y a 2 nouvelles qui sont vraiment brillantes pour moi....
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La passe dangereuse

Kitty et Walter sont mariés depuis 2 ans et pourtant, cette dernière a déjà trouvé un amant pour la sortir de l ennui qui lui inspire son couple. Le jour où elle se fait surprendre commence le désenchantement ...

Elle en apprendra ainsi beaucoup sur elle-même et sur les autres dans cette sombre période d'épidémie du choléra
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Catalina

Tout à fait implanté dans l'Inquisition espagnole du XVIIème siècle, ce drôle de roman enchante et amuse là où en toute logique il devrait terrifier et fixer. L'histoire de Catalina, très dense malgré un nombre de pages très accessible, sinue entre miracles et ravissements. En excellent écrivain qu'il est, Maugham parvient à élever son art au rang de religion et l'humour à celui de la vertu, faisant de son récit une narration vivante et nuancée, rythmée et passionnante.
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