Citations de William Wilkie Collins (453)
Préambule
Cette histoire montre avec quel courage une femme peut supporter les épreuves de la vie et ce dont un homme est capable pour arriver à ses fins.
Si l'on pouvait attendre de la machine judiciaire qu'elle se mette en route, dans chaque affaire, dans chaque procès, avec toute l'indépendance qu'il sied en face de la force persuasive de l'or, nul doute que les événements dont nous allons faire le récit eussent dû faire l'objet de l'attention générale devant une cour d'assises.
La quarantaine mélancolique, dépourvue de tout attrait visible, elle était de ces femmes qui paraissent endurer la vie à leur corps défendant, comme un fardeau qu'elles n'eussent pas consenti à porter si on les avait seulement consultées au préalable.
Nulle part âme qui vive, pas un oiseau, pas un seul chien qui aboyât. On n'entendait que les frissons des arbres nains balayant les tombes ainsi que le gémissement du ruisseau coulant sur son lit de pierres.
Où dans l'histoire du monde, trouve-t-on un homme de ma trempe qui n'ai pas eu dans son ombre une femme s'étant immolée sur l'autel de sa vie ? ...
L'expression de ses propres opinions sur les principes de son époux fait-elle partie des obligations que le mariage impose à une femme ? Non !
Seuls sont exigés l'amour, la vénération et l'obéissance.
C'est exactement ce que fit ma femme. je veux témoigner de sa grandiose élévation morale et affirme qu'elle s'est superbement acquittée de ses devoirs conjugaux.
Tandis que je me laissais aller à ces réflexions, les redoutables paroles de l'Ecriture me revinrent à la mémoire : "les fautes des parents retomberont sur les enfants."
Songez bien à ce que vous allez faire. Etes-vous certaine que le jour du châtiment soit venu? Etes-vous décidée à monter avec moi dans le passé, à écouter la confession, à savoir le secret des morts?
- Quelle bêtise ! a repris le calomniateur, elle mange trop pour sentir autrement que par l'estomac.
Les gros mots soulagent votre coeur qui succombe sous un trop lourd fardeau, ma pauvre enfant.
Comment faire taire cette langue démoniaque, ou rendre inoffensif le poison qu'elle distillerait dans ma vie goutte à goutte?
Ainsi avait disparu le fantôme habillé de blanc qui hanta ma vie.
Comme une ombre, elle m'était apparue dans la solitude de la nuit; comme une ombre, elle s'était évanouie dans la solitude de la mort.
Nos mots sont des géants quand ils nous blessent, des nains quand ils doivent nous servir. (p.64)
Les meilleurs hommes ont leur faiblesses; je ne vois pas pourquoi les pires criminels n'aurais pas leurs vertus.
Je ne suis plus intéressant; tout comme vous, je ne suis que respectable.
Pas davantage que Rachel, je ne saurais expliquer l'extraordinaire rapidité de notre réconciliation. Le lecteur n'a qu'à se reporter aux périodes de sa vie où il fut lui-même le plus passionnément épris pour comprendre ce qui arriva quand Ezra Jennings eut fermé la porte et nous eut laissés seuls.
Là, brillait, au milieu du front de la divinité, le célèbre diamant jaune, dont j’avais vu pour la première fois les feux étinceler en Angleterre, alors qu’il ornait le corsage d’une femme !
Le domestique attendait toujours, non comme un être humain qui prend intérêt à ce qui se passe, mais comme il convient à un véritable valet de chambre, c’est-à-dire un objet mobilier artistement construit pour se mouvoir, aller et venir au moyen d’un ressort.
Julian toucha le ressort, et, s’adressant à l’automate qui portait le nom de James :
« Où est cette dame à présent ? demanda-t-il.
– Dans la salle à manger, monsieur.
– Bien. Attendez au dehors jusqu’à ce que je sonne. »
Les jambes du meuble vivant le portèrent sans bruit hors de la chambre.
Julian se tourna vers sa tante.
« Comment pouvez-vous raisonnablement penser, demanda-t-il, que ce soient les journaux qui aient causé la guerre ?
– Ils en sont tout à fait responsables, répondit Lady Janet. – Quoi !… vous ne comprenez donc pas le siècle, dans lequel vous vivez ! Est-ce que personne fait quelque chose aujourd’hui, y compris la guerre, sans désirer que les journaux en parlent ? Ce qu’on fait en vue des journaux ?… Mais tout cela se conjugue : Je souscris à une œuvre de charité ; tu donnes une attestation ; il prononce un discours ; nous souffrons d’une douleur ; vous faites une découverte ; ils vont à l’église et s’y marient. Eh bien, je, tu, il, nous, vous, ils, tous ne veulent qu’une seule et même chose… qu’on s’occupe d’eux dans les journaux. Rois, soldats, diplomates, font-ils exception à la règle générale de l’humanité ? Pas le moins du monde ! Je vous le dis sérieusement, si les journaux d’Europe avaient les uns et les autres résolu de ne pas faire la plus petite allusion imprimée à la guerre entre la France et l’Allemagne, c’est ma ferme conviction que la guerre aurait pris fin depuis longtemps déjà faute d’encouragement. Que la plume cesse de faire des réclames au sabre, et le sabre se remettra au fourreau. Pas de comptes rendus…, plus de combats.
– Vos idées ont au moins le mérite d’être d’une nouveauté piquante, Lady Janet, dit Horace, trouveriez-vous quelque inconvénient à les voir exposées dans les journaux ?
Si j'avais les privilèges d'un homme, je demanderai qu'on me selle le meilleur cheval de Sir Percival et j'irais galoper dans la nuit, à leur rencontre, vers le soleil levant. Mais je ne suis, hélas! qu'une femme, et cela m'est interdit.
Ainsi le fantôme habillé en blanc qui a hanté ces pages comme il a hanté ma vie est-il retourné aux ténèbres. Comme une ombre il m’était apparu dans la solitude de la nuit, comme une ombre il s’est évanoui dans la solitude de la mort.
Ma chère enfant, d’après votre exposé même, ce n’est pas d’un homme estimable que vous aurez besoin dans la situation où vous vous êtes mise, c’est d’une crapule comme moi.