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Critiques de Yann Moix (347)
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Naissance

A déguster lentement, pour l'apprécier encore plus.
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Mort et vie d'Edith Stein

Style vraiment bizarre, on n'a pas du tout affaire à une biographie "classique ", résultat des courses on reste un peu sur sa faim, cela dit je n'en suis qu'au tiers du livre, Moix va peut être remonter la pente d'ici la fin du couquin. Autre remarque Moix a une utilisation de la ponctuation déroutante voire gênante pour la lecture, il met des deux points partout, ce qui saccade la lecture. Bref je suis mitigée.
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Orléans

Question sûrement naïve de celui qui ignore tout des arcanes du monde littéraire : pourquoi Yann Moix qualifie-t-il de roman ce qu'il revendique en parallèle comme un récit autobiographique ?

En 2019, la sortie d'"Orléans" avait fait grand bruit et l'on comprend pourquoi le père de l'auteur s'était indigné de son contenu, tout comme son jeune frère qui lui a intenté un procès en diffamation, en vain puisqu'il a été débouté en décembre 2023.

Si les faits relatés sont exacts, il n'est nul besoin de chercher très loin les raisons pour lesquelles Yann Moix présente ce visage tourmenté : qui pourrait prétendre à la sérénité, à l'équilibre, après avoir subi de telles humiliations physiques et morales ?

Scindé en deux parties, Dedans et Dehors, elles-mêmes divisées en chapitres portant comme titres les classes où se trouve l'auteur de la maternelle aux études supérieures, le roman traite d'abord des innombrables et surprenants sévices subis dans la sphère familiale avant de prendre pour cadre le milieu scolaire et les relations qui s'y sont nouées.

Yann Moix évoque aussi sa passion pour les lettres, que ce soit dans ses lectures (Gide, Péguy) ou dans ses propres productions qui témoignent d'une grande précocité. Les qualités d'écriture dont il fait preuve dans "Orléans", même si de nombreux passsages ne sont pas dénués d'une certaine affectation, ne laissent guère planer de doute sur un talent qui n'a pas attendu le nombre des années pour s'exprimer, ce malgré l'opposition de ses parents en ce domaine aussi.

Même si le fond peut être sujet à caution, Yann Moix aurait confié à des proches qu'il avait exagéré certaines situations, la forme atteste que nous avons affaire à un écrivain qui sort du lot.
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Verdun

Yann Moix a rassemblé dans ce court roman des souvenirs du service militaire, une époque aujourd'hui révolue.

On suit donc le parcours du narrateur, un étudiant, qui, plutôt que de passer douze mois comme simple "militaire du rang", c'est-à-dire sans grade, opte pour le PPEOR, le Peloton Préparatoire aux Écoles d'Officiers de Réserve. Il en suit la formation pendant un mois à Angers, ce qui lui permet ensuite d'intégrer, au camp militaire de Canjuers, près de Draguignan, l'École d'Application de l'Artillerie, avant d'être nommé aspirant au 3ème régiment d'artillerie de marine, à Verdun.

J'ai trouvé le récit un peu délayé ; plus court m'aurait semblé plus percutant. Des portraits d'appelés du contingent y côtoient des anecdotes illustrées du jargon propre à l'institution militaire, et quelques considérations philosophico-religieuses, qui m'ont paru artificielles. Un livre qui ne laissera pas de trace dans ma mémoire.
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Orléans

J'ai découvert l'auteur après avoir entendu parler de lui dans la presse. L'image donnée du personnage n'est guère attachante ... misogyne, suffisant, voire agressif dans ses interventions chez Ruquier ... Il avait tout pour m'interpeller. Je l'ai donc emprunté à la bibliothèque sans attente particulière.



Et j'ai été happée par ce texte, faisant abstraction de ce que je connaissais du personnage, j'ai lu avec effarement l'enfance de l'auteur, la violence à laquelle il a été confronté dès son plus jeune âge.

J'ai aussi été terriblement choquée du silence de son entourage, surtout à l'époque et à l'endroit où cela se passe. On n'est pas en rase campagne au 19ème siècle.



J'ai beaucoup apprécié ma lecture malgré la dureté des faits. Je n'ai pas cherché à justifier l'attitude de l'adulte en fonction de son vécu d'enfant, je suis une simple lectrice lambda, ce petit bonhomme m'a fait bien de la peine.

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Rompre

Toujours les avis très partagés sur cet auteur qui demeure incompris, aussi bien en simple particulier qu'écrivain.

Le thème de la rupture est analysé sous tous ses angles, rupture éprouvante chez lui qui fait naître empathie et sympathie en même temps chez tout lecteur qui en a connu ou subi une ou plusieurs.

Évidemment l’auteur développe aussi ses thèmes particuliers que nous lui connaissons à présent, son enfance martyrisée qui laisse des traces - cherchant à expliquer son mal être, et des solutions pour survivre. Par tout moyen.

Étonnant toujours de remarquer qu’on ne le comprendra jamais. Que certains le détesteront à tout jamais et cela se voit et se confirme de plus en plus au fil de ses productions littéraires.

Seulement ses productions, même si elles exploitent le thème de l’amour qui tourne mal, qui donne des coups et fait vomir, pleurer, saigner du corps comme de l'âme, ses productions finissent par devenir un corpus gigantesque littéraire qui doit enfin être reconnu comme l’oeuve d’un des plus grands écrivains actuels par le fait même du genre et du style.

Alors que certains balbutient dans le politiquement correct et nous gavent de gentils écrits ou, au contraire, font croire qu’ils écrivent fort bien et établissent une œuvre d’art, Moix tord les mots et les expressions à l’extrême pour exorciser son âme et accoucher d’une œuvre enfin originale qui nous prend aux tripes, nous qui savons ce qu’est la souffrance de l’écriture et de la vie toute crue, la cruelle vie qui laisse ses crocs plantés dans notre chair et notre cœur pour toute notre vie, parfois.

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Paris

De très belles tournures de phrases, un choix des mots sublime mais au final, je reste déçu. Le contenant est magnifié au détriment du contenu. tout au long de cette lecture, j'ai trouvé que l'auteur "s'écoutait parler" mais ne disait pas grand chose. J'aurais aimé qu'il se livre plus et plus profondément, qu'il conte plus qu'il ne philosophe sur ces expériences de vie.

Au final, je n'ai pas ressenti les étapes de la création de son premier roman au travers de celui-ci.

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Orléans

A propos de ce roman, Yann Moix écrit qu'Orléans est un roman d'humiliation comme il existe des romans d'initiation. Voilà, le décor est posé. Loin de l'arrogance qu'on lui prête, Yann Moix évoque son enfance passée dans la capitale de la région Centre-Val de Loire vu de l'intérieur, c'est-à-dire entre les murs de la maison familiale, puis vu de l'extérieur, c'est-à-dire à l'école avec les amis et les premières amours.



Si Orléans débute par de belles phrases empreintes de poésie, "Le monde rouillait. Derrière la fenêtre, c’était l’automne. L’air jaunissait. Quelque chose d’inévitable se déroulait dehors : la mort des choses." s'ensuivent des scènes de violence et d’humiliations pas ordinaires. En les découvrant les viscères se nouent. Les horreurs s'enchainent rendant le tout insoutenable. On aimerait tellement que tout cela soit faux. Et si tel n'est pas le cas, on s'interroge. Que des parents prennent un malin plaisir à humilier et à violenter leur enfant, malheureusement on sait que cela existe. Mais quand un enfant est déposé à l'école en pyjama avec son petit déjeuner qu'il doit prendre au pupitre devant toute la classe hilare, on s'interpelle. Comment est-ce que l'institution scolaire a pu se rendre complice de tels actes dégradants ? Même si en 1970 on était moins sensibilisé à ces questions, comment se fait-il qu'un membre de l'Education Nationale ne se soit pas aperçu de la maltraitance Et puis au milieu de toutes ces violences, on se réjouit que très tôt le narrateur ait rencontré la littérature. Ce fut pour lui, et même si ses tortionnaires de parents ne l'ont pas entendu ainsi, une salvatrice découverte. Je crois ne pas me tromper en affirmant que la littérature a maintenu l'enfant Yann Moix en vie. Elle l'a aidé à encaisser les coups, les insultes et les humiliations. Elle lui a apporté un halo de lumière dans son monde de noirceur.

La seconde partie d'Orléans, "Dehors" est dédiée aux relations que le narrateur a pu entretenir avec les autres. Ses camarades de classe d'abord, puis avec la gente féminine. Empreinte de passages moins violents, voire tendres, cette dernière permet peut-être de mieux cerner la personnalité de l'auteur, si tant est qu'il en ait voulu ainsi, mais elle est surtout plus poussive à lire. Yann Moix évoque ses souvenirs de classe comme on regarde un album photo. Ce genre d'exercice est souvent délicat parce qu'en dehors de l'intéressé, il passionne rarement ceux qui ne figurent pas sur la photo.



Alors faut-il lire Orléans ?

Ce roman est le regard de l'adulte Yann Moix devenu écrivain sur son enfance servie par une plume toujours aussi acérée. On referme ce texte habité en se réjouissant que l'enfant martyr qu'il a été, ait eu la chance un jour de croiser la plume de Gide, Péguy, Sartre, Bataille et les autres. Non seulement la Littérature a permis à l'auteur de survivre, mais surtout elle illumine et enchante son écriture. Rien que pour cela Orléans mérite d'être lu.
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Reims

Je l'a trouvé absolument vide malgré que les premières pages m'aient poussé à le prendre en librairie. Je ne savais pas à quoi m'attendre mais le ton du narrateur et son cynisme m'avaient plu. Le reste n'est qu'un ameublement. Faux style qui essaie de se donner des airs, copinage de name-dropping ( j'ai horreur des name-dropping en littérature, laissez cela aux romans pré-ados ). Fausses anecdotes bêtement "subversives" et drôles peut-être pour l'auteur. Je crois que c'est une écriture forcée, c'est plat, vide. Un livre inutile. Il "ajoute au malheur du monde". Rien que ça. Ah, et l'histoire ? Passez votre chemin.
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Les cimetières sont des champs de fleurs

Gilbert et Elise, un couple comme tant d'autres à tout pour être heureux, deux jumeaux de sept ans. Ce bonheur ne devait pas durer. Elise lors d'un accident de voiture a fait perdre la vie à ses enfants.

Le mari ne s'en remettra jamais de ce drame et considère dés lors sa femme comme une assassine, ne lui parlera plus jamais, se vengera de ce drame, souhaitera sa mort.

Ames sensibles, lisez d'autres romans.
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Orléans

Orléans a fait polémique. On ne s'en étonnera pas. Tout ce que publie ou dit Yann Moix est provocation.

(...) Connaissant bien cette ville, où j'ai moi-même passé une partie de mon adolescence et mes premières années de jeune adulte, j'ai eu envie de me faire ma propre opinion. J'espérais probablement aussi retrouver quels souvenirs à la faveur de la description d'un quartier.(...).



Pour tout dire je ne courais pas un grand risque puisque je m'apprêtais à l'emprunter en bibliothèque. J'ai malgré tout par acquis de conscience lu un paragraphe au hasard, puis un autre ailleurs, et encore un troisième quelques pages plus loin. Ce livre m'est, comme on dit, tombé des mains.



Le style est tellement travaillé qu'il ne laisse aucune place à l'émotion alors que c'est sans nul doute ce que l'auteur a cherché à diffuser, et qui pour moi est rédhibitoire à susciter la moindre empathie. Je vous donne un exemple : La gifle, comme son avatar lexical, était maritime et aérienne ; il y entrait un je en sais quoi de voltige salée.



Pour lire la totalité de la chronique : https://abrideabattue.blogspot.com/2020/12/orleans-de-yann-moix.html
Lien : https://abrideabattue.blogsp..
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Orléans

Affabulations, le bourreau qui se fait passer pour une victime... C'est indigne de tout être humain. Il a détruit son frère, l'a empêché de se faire édité et raconte tout ce qu'il lui a fait subir en faisant croire que c'est lui qui en était victime par son père. C'est tellement bas...
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Orléans

Du grand Yann Moix : écrire pour étaler sa culture littéraire et pour justifier sa personnalité acariâtre (suite aux violences parentales, suite aux multiples humiliations de ses enseignants et de ses camarades ou encore suite à ses nombreux échecs amoureux, les femmes étant trop superficielles pour voir l'homme sensible et cultivé au delà de son physique, dixit l'auteur lui-même...).
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Orléans

ORLEANS est le premier livre que je lis de Yann Moix. Autant la premiere partie interpelle autant la deuxième ennuie.

Abus du plus que parfait du subjonctif , un style un peu ampoulé mais qui peut plaire à certains.

Je me suis posé la question de savoir comment cet enfant puis adolescent maltraité avait pu accéder à tant de livres lorsqu'on lit les razzias que ses parent faisaient dans sa chambre. Le milieu parental semble plutôt bourgeois et l'on peut penser que l'argent de poche pouvait subvenir à ses lectures en complément de la bibliothèque qui de mon temps ( 1950 -1960 ) ne délivrait pas tout les livres aux enfants.

Son parcours scolaire interroge aussi .

Sublimation de la maltraitance ?
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Orléans

Quand on referme le livre et qu’on considère l’architecture d’ensemble, quelque chose manque. La façade est belle, mais les murs tiennent mal. Le lecteur ne se satisfait pas tout à fait de ces petites nouvelles conclues de manière souvent réussie mais ne proposant aucune progression narrative, sans ouverture vers quoi que ce soit.
Lien : https://www.actualitte.com/a..
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Orléans

J'ai bien aimé ce livre même s'il ne m'a pas passionnée. Je ne suis pas fan de l'autofiction qui consiste à ce qu'un auteur se mette en scène dans un passé ou un présent qui n'intéresse que lui ou ses proches. Par contre, j'ai aimé ce que j'ai découvert - pensait savoir - sur Moix en le suivant ça et là dans ses apparitions télévisuelles.

Effectivement, il est assez prétentieux dans sa façon de s'exprimer, mais je ne peux m'empêcher, vu ce qu'il relate de son passé, de penser qu'il s'agit d'un mécanisme d'auto-défense chez lui, un besoin presque irrationnel de se sentir exister au-delà de la violence et du désir d'annihilation de ses parents. Parce qu'il ne s'agit que de ça et de rien d'autre vu la nature des sévices prodigués avec soin par ses géniteurs.

Le roman se divise donc en deux parties, la première se penche sur la maltraitance, les humiliations subies par le jeune Yann, jusqu'au jour où il devient trop grand pour que son père lui administre une énième volée de son cru.

La deuxième se penche sur les petites humiliations de ses camarades, les coups de cœur qu'il a pu avoir pour toutes les filles qu'il a croisées jusqu'au moment où il dépose son premier manuscrit.

Le lien entre les deux? L'art, et plus particulièrement la littérature, sa seule issue concrète. C'est l'histoire d'un survivant qui n'a que les livres pour s'échapper, peu importe si, enfant, il comprenait ou non ce qu'il lisait (Gide, Kafka, Sartre, Péguy entre autres...), peu importe s'il touchait à peine du bout des doigts les pensées complexes qui s'alignaient sur les pages, qu'il sache qui était Gide ou ce qu'aimait Kafka. La littérature, puis l'écriture, devient son seul moyen d'évasion.

Alors est-ce que tout ça est vrai ou pas? Je peux difficilement croire que ça ne l'est pas, même si j'admets pouvoir me tromper. Mais Moix est une mauvaise victime, Orléans n'est pas assez misérabiliste pour attirer la compassion. Perso, c'est ce qui m'a plu. Il y a une certaine distance, et en même temps les souvenirs sont crus et vivaces. Comme il le dit lui-même, c'est "un roman d'humiliation comme il existe des romans d'initiation.". C'est peut-être pour ça qu'il a créé la polémique alors qu'il n'a jamais caché avoir été un enfant battu. Dommage que ça n'ait pas servi la cause, que ça n'ait pas déclenché de véritables discussions sur la maltraitance, institutionnelle et autre, des enfants.
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Orléans

La 1ère partie : dedans est troublante. Ce qui me gêne dans ce témoignage, c'est que je ne sais quel crédit accorder à Yann Moix pour cette enfance qui semble avoir été atroce. Même Vipère au poing fait figure de roman à l'eau-de-rose, comparativement.

La 2ème : dehors est, selon moi, sans intérêt. Tellement contrastée par rapport à "dedans" ! De plus, j'aime et déteste son style parfois brillant, souvent pompeux, quasi toujours amphigourique.

A lire tout de même !

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Naissance

Comment gâcher son talent ? En se répandant dans des talk-shows médiocres à la télévision, en essayant à tout prix de faire le buzz, quitte à ce que la boue qu’on a soulevé nous retombe dessus, mais aussi en écrivant de tels livres, qu’aucun éditeur n’aurait jamais édité si l’auteur n’avait pas déjà été connu. Il s’agit d’un patchwork d’imprécations (dont certaines, il faut l’avouer, sont très drôles et bien trouvées), de listes, de répétitions, de néologismes (comme le niais « témouine »). Il n’y a aucune trame narrative, ce n’est qu’un piétinement, qu’un ressassement perpétuel, condamnant le lecteur à l’abandon par K.O. Seul l’extrait Kindle gratuit est vraiment bien ficelé : il représente moins de 0,5 % du livre : du bon marketing. Comment le jury Renaudot a-t-il pu donner le prix à ce qu’aucun autre auteur n’aurait osé publier en l’état ? Je suis venu à ce livre après avoir lu Orléans, que j’ai adoré : quelle déception !
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Orléans

Difficile de faire abstraction de la figure du personnage de l'auteur derrière le narrateur. Dans l'autofiction il y a des arrangements avec la réalité -enfant unique dans le livre, un frère dans la réalité. Peu importe la polémique autour de la véracité des faits, peu importe la figure médiatique de l'auteur. Il reste une histoire de maltraitance, avec des moments de pure horreur. Où l'on se demande comment on aurait réagi en tant qu'adulte assistant à ces scènes. Je pense notamment au dîner entre amis, lorsque la mère sert une assiette d'étrons. Vos amis chez qui vous êtes invités font ça, vous faites quoi ? Vous dites quoi ? Yann Moix place les faits dans leur brutalité, avec le sentiment de honte que cela induit, mais ne détaille pas l'après. Ne s'étend pas. L'écriture comme procédé thérapeutique, pour trouver la bonne distance, entre refaire surgir le souvenir et le tenir à distance par les mots.
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Orléans

Dans cette autobiographie découpée en deux parties – dedans et dehors – Yann MOIX revient sur son enfance puis sa jeunesse à Orléans.



Il y raconte d’abord la cruauté, l’abomination vécue dans le huis clos familial entre 3 et 16 ans.

Sans pathos, l’auteur retrace son enfance. Une enfance brisée. Brisée par les humiliations répétées de ses parents. Une enfance cassée. Cassée par les coups quotidien donnés.

Le voisin, l’épicière du coin de la rue, la maîtresse d’école … Tous savaient les souffrance endurées par cet enfant. Tous. Tous se sont tus.



C’est pour s’échapper à cette réalité douloureuse que le petit MOIX s’est plongé dans la littérature. La littérature comme exutoire. Les mots pour chasser les maux.

Il rencontre – au grès de ses lectures – Gide, Proust ou encore Ponge à un âge où beaucoup d’entre nous n’en étions qu’à la bibliothèque verte !

Et, c’est pour faire comme ses illustres aînés, que Yann MOIX se lance dans l’écriture. A 14 ans, il est déjà riche d’une œuvre « inachevée et inachevable considérable ».



Dans la seconde partie de son récit, l’auteur retrace – sur la même période de temps – son enfance et sa jeunesse hors du huis clos familial. Hors de cette prison sans amour ni tendresse. Il y raconte l’école, la prépa, ses amis, ses émois et ses humiliations aussi. Comme si, en dehors du carcan familial, celles-ci le poursuivaient.

Sans arrêt.



Yann MOIX fait partie de ces personnes publiques qui ne laissent pas indifférentes. Celles pour lesquelles nous nous forgeons un avis tranché dès la première prise de parole : on les adore ; on les déteste.

Notre réaction est immédiate. Instinctive. Épidermique. Pour eux, il n’y a pas d’entre-deux. Elles sont condamnées aux deux extrêmes.



Je vais être honnête, pour ma part, je n’ai jamais eu un a priori très positif du chroniqueur de Laurent RUQUIER. Je le trouvais pédant et présomptueux.

De ce fait, je n’avais jamais cherché à connaître sa plume. A lire ses écrits. Ses romans. Sa vie.



Quelle erreur !



La lecture d’Orléans a été une incroyable surprise! J’y ai découvert une plume sublime. Triste. Poétique. Une plume qui sait raconter l’horreur avec beauté.

J’ai également découvert un homme blessé. Un adulte prisonnier de son passé. Prisonnier d’une enfance qui lui a été volée.



J’ai eu entre les mains un roman bouleversant. Fascinant. Flamboyant. J’ai dévoré ce livre.

J’ai dévoré ce livre qui m’a fait mal au cœur mais qui n’en reste pas moins, mon coup de cœur de cette dernière rentrée littéraire.
Lien : http://unlivreunvoyage.com
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