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Critiques de Yann Moix (347)
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Mort et vie d'Edith Stein

Edith Stein est née en 1891, à Breslau ville qui fut en Prusse puis en Pologne, dans une famille juive. Elle suit des études brillantes de philiosophie à Göttigen où elle a Husserl comme professeur. Edith est fascinée par la phénoménologie qui "s'intéresse au transcendant, au révélé, au divin: elle n'est pas la seule. Elle opère un retour aux choses "elles-mêmes", à la conscience intime "elle-même". Elle opère par forage dans la vérité intime de l'être. Elle fouille et triture les abîmes de la conscience: la foi habite par là, un recoin. La phénoménologie aime les recoins: elle les visite. Elle les ausculte." (p 53)

"La phénoménologie, c'est un regard simple sur les choses. Voilà ce que c'est. dans le but de découvrir leur vérité propre. ce qu'il y a dedans. A l'intérieur. Ce qu'elles recèlent. Ce qu'elles cachent. Ce qu'elles dissimulent." (p 55)

En travaillant sur sa thèse sur "L'Einfühlung, la sympathie ou perception intuitive", en côtoyant étudiants et professeurs, Edith Stein s'intérresse de plus en plus au catholicisme, elle qui ne fut jamais pratiquante. Peu à peu elle se "déjudaïse" tout en gardant son identité culturelle juive. Elle se convertira en 1931 au catholiscisme, "Edith adore ce contraste (qui est tout sauf une opposition, tout sauf un paradoxe, tout sauf un oxymore): être chrétienne: et juive. Edith est chrétienne parce que juive. Et redevient juive parce que devenue chrétienne. La foi chrétienne prend sa source chez les juifs: elle ne l'oubliera pas. Plutôt mourir. Que peut-on lui reprocher?" (p 103 et 104)

Edith Stein entrera dans les ordres, au Carmel et en 1942 périra à Auschwitz en martyre chrétienne et juive. Elle sera béatifiée par Jean-Paul II le 1er Mai 1987 et canonisée le 18 octobre 1998.

Yann Moix ne s'est pas donné une tâche facile en écrivant la biographie de cette femme extraordinaire, féministe avant l'heure, éprise de liberté intellectuelle et religieuse, passionnée de philosophie, au parcours plus qu'atypique. Or, il réussit à rendre lisible le parcours d'Edith Stein en racontant sa vie de fillette, de jeune fille, de jeune femme à l'intelligence vive et sagace, à la puissance de travail étonnante, au caractère emporté et entier, tous ces petits riens qui sont les traits essentiels de la femme qu'elle deviendra et de la voie qu'elle choisira de suivre.

Le style de Yann Moix est très déroutant avec ses répétitions et surtout l'utilisation, agaçante au début, des ":". Ce signe de ponctuation s'avère bien choisi au fil de la lecture. Grâce à lui, le lecteur devient attentif et l'auteur, de cette manière, met en exergue ce qui lui semble important à souligner.

La biographie d'Edith Stein a le mérite d'amener le lecteur à s'interroger sur un certain nombre de choses: Qu'est-ce qu'être juif? Que devient un juif devenu catholique? Quelle est la dictinction entre le sacré et le profane: comment devient-on une sainte après avoir vécu une vie ordinaire? Comment peut-on être fidèle en ayant été infidèle? Qu'est-ce l'éternité ou l'immortalité pour un saint ou pour un homme? Autant de questions auxquelles les réponses peuvent être ressenties une fois la lecture achevée et digérée. En effet, sous des aspects, au début, légers parfois anecdotiques, Yann Moix amène le lecteur à aborder la complexité de la philosophie, la complexité du cheminement intellectuel d'une femme engagée d'une grande culture, et il est parfois bien difficile, lorsque les notions philosophiques abordées au lycée sont bien loin, de saisir la subtilité d'un raisonnement pointu.

Ce qui permet, dans l'ensemble, la fluidité de lecture est le côté romancé de la biographie. Est-ce une hérésie ou pas? Toujours est-il que la narration "romanesque" permet de tenir jusqu'au bout du récit sans s'ennuyer ni être perdu dans les multiples références philosophiques, religieuses ou historiques. Yann Moix offre un portrait émouvant, complet d'Edith Stein tout en s'autorisant une drôlerie intime avec elle. Ce qui ne fait que la rendre, paradoxalement, encore plus grande et plus humaine. Seuls les ultimes chapitres de la biographie m'ont parus non pas inutiles mais inappropriés au propos: la justification d'Israël me paraît être en trop et j'ai eu du mal à suivre le fil de sa pensée car ces derniers chapitres parasitent la biographie. Etait-ce essentiel pour illustrer le parcours d'Edith Stein? Rien n'est moins sûr, à mon humble avis. Cependant, malgré ce petit bémol, je trouve que Yann Moix parvient à titiller sérieusement non seulement les consciences mais aussi à provoquer le désir, chez le lecteur, de savoir qui était vraiment Edith Stein et c'est ce qui fait la réussite de son livre!

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Mort et vie d'Edith Stein

N°1792– Novembre 2023



Mort et vie d’Édith Stein – Yann Moix- Grasset.



J’ai, à titre personnel, au regard des religions un avis bien établi. Cela dit, je suis toujours dubitatif devant les motivations de ceux qui choisissent d’en changer soit par opportunité ou par réelle conviction.

Étonnant parcours que celui d’Édith Stein (1891-1942) née dans une ville de l’actuelle Pologne, dans la religion juive et convertie au christianisme après être passée par une période marquée par l’athéisme. Elle entrera au Carmel sous le nom de Marie-Bénédicte de la Croix et sera arrêtée par la SS et gazée à Auschwitz « Pour son peuple». Elle a été canonisée par le pape Jean-Paul II en 1998.

L’auteur, à travers des citation d’Édith, nous la présente comme une jeune fille solitaire, extrêmement douée, caractérielle, travailleuse, passionnée, que le judaïsme ennuie et qui se jettera dans l’étude de la philosophie.

J’ai lu cette biographie avec curiosité mais le mysticisme dont parle Moix abondamment dans ce livre ne m’a jamais ému ni même intéressé. En revanche, en savoir davantage sur un personnage exceptionnel m’attire, surtout si, comme c’est le cas ici, s’il tranche sur la noirceur ordinaire de l’espèce humaine sans pour autant la racheter. Même s’il s’agit d’un message religieux que pourtant l’auteur distille largement à longueur de chapitres avec sans doute la volonté de convaincre son lecteur (on ne choisit pas par hasard d’écrire une telle biographie) j’y suis resté relativement indifférent.

Un saint, ça donne l’’exemple et celui d’Édith est d’autant plus emblématique qu’elle est une femme que l’Église catholique maintient constamment en état d’infériorité (Édith militera en faveur du droit des femmes avant d’entrer au Carmel), qu’elle est une brillante intellectuelle, une mystique animée d’un esprit de dévouement de sacrifice et de charité sans faille, un personnage d’exception mais surtout parce qu’elle est juive et qu’elle a choisi volontairement et en toute liberté le catholicisme (On se souviendra que ce genre de conversion n’a pas toujours été volontaire comme le montre le film de Marco Bellochio « L’enlèvement »). On n’oubliera pas non plus que l’Église a nourri l’antisémitisme (on se souvient du silence assourdissant de Pie XII au regard de la Shoah) et que celui-ci est particulièrement fort en Pologne, même si depuis le concile Vatican II un dialogue fraternel a été ouvert entre catholiques et juifs.. Quant à l’exemple d’Édith, il est plutôt le bienvenu face à une hiérarchie qui semble avoir oublié le message de l’Evangile dont par ailleurs elle se recommande. En témoignent les nombreux scandales qui ont émaillé son histoire dont le plus récent d’entre eux a bouleversé notre société.

Édith reste une sainte controversée puisque si elle a embrassé le catholicisme elle n’a jamais renié ses origine juives et a protesté vigoureusement contre les mesures nazies à l’encontre des juifs. Elle a accepté la mort « Pour son peuple » c’est à dire les juifs. Elle n’en a pas moins été reconnue comme coprotectrice de l’Europe ce qui lui donne une dimension à la fois actuelle, immortelle et universelle.

C’est bien écrit et bien documenté et je garde de cette rencontre l’extraordinaire empreinte qu’à laissée cette femme lors de son passage sur terre. Je retiens entre autre chose qu’elle a été une sorte de synthèse spirituelle entre le catholicisme et le judaïsme, Jésus étant lui-même juif. ;
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Rompre

Yann Moix auto analyse ses comportements qui conduisent systématiquement ses relations sentimentales vers l’échec.

Récit intime mortifère d’une rupture amoureuse douloureuse. Ce texte semble avoir été rédigé à chaud. La réflexion est intéressante mais reste selon moi autocentrée. On navigue entre humilité et narcissisme exacerbé. La réflexion tend vers la responsabilité mais elle n’est pas pleinement prise. M. Moix charge le nouveau rival et profite de cet écrit pour sauver son ego, sous couvert d’authenticité. On est pas dupes. Le travail analytique reste à poursuivre…

Je reste sensibilisée par l’évocation de bribes insoutenables de son enfance. Et je lirai d’autres textes de cet auteur dont j’ai apprécié la plume.

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Paris

Yann Moix sait écrire. C’est une affaire entendue. Il est même un écrivain. Il a des fulgurances, des images qui explosent, des idées qui emportent loin - elles font Tilt, on se dit Waouh. Mais qu’en fait-il ? Pas grand-chose. Qu’en reste-t-il la dernière page lue ? Pas davantage.



Enfermé dans son personnage, obnubilé par soi, un soi qu’il s’acharne à tordre, concasser et déprécier (assez faussement) (car il s’estime à proportion qu’il se déprécie, campant la figure écorchée (qu’il est) du Grand Écrivain Maudit (qu’il n’est pas) (ce qui ajoute au trouble où nous laissent ses textes où perce en permanence une auto-satisfaction ricanante)), Moix se plaît à mettre du fécal, du crachat et de la rage dans les brèves et noires chroniques de sa vie. Il réécrit en continu et en mode saccage son premier roman publié : ça donne, à Orléans, Reims, Verdun et Paris, Jubilations vers l’Enfer que sont les autres et qui est soi.



Il salit, sulfate et (s’auto)détruit mais n’est pas Céline (dans le More) ou Cioran (dans le Less) qui veut. Ses imprécis de décomposition, hésitant entre ces deux figures de proue (et quelques autres, Gide, Claudel, Péguy, Dubout…), sonnent trop rarement juste. Il y a, dans Paris, à travers une galerie de personnages drolatiques

surgis de nulle part (mentions à Drach, Garabédian, Luzzini…), au mieux une série de morceaux choisis - d’or pur ; au pire, un étalage complaisant et factice de pensées assez déplaisantes - d’ordures.



Moix vaut et peut mieux que Moix…
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Reims

Yann Moix n'aime pas grandchose. Dans Reims, il n'aime pas la ville, il n'aime pas ses études, il n'aime pas ses condisciples. Il s'invente donc une galerie de portrait travaillée dans la glaise de ses fantasmes et des gens qu'il a rencontré. Il réinvente leur nom pour pouvoir sans risques moquer leur déviance. Il s'explique sur ses ignobles caricatures qui ne sont finalement que les cris d'un grand ado qui déteste le caractère humain et se caricature lui-même plus qu'il ne hait une partie de l'humanité. Cela peut éventuellement se lire si vous avez du temps à perdre, si vous avez fait partie de sa promo. Il oublie peut-être quelques éléments comme le fait qu'une de ses condisciples l'a orienté vers Sciences PO ce qui lui paraissait mieux que Sup de co Reims.

Ce livre m'a donné une furieuse envie de ne plus jamais lire Yann Moix, il réussit donc toujours bien à se faire détester mais si chaque page transpire le narcissisme...
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Une simple lettre d'amour

J'ai passé plusieurs années à le haïr, à vouloir jeter des tomates à la figure de son air suffisant, et encore bien plus dernièrement avec l'affaire que chacun connaît.



Mon mari ne cessait de me répéter que c'était un excellent écrivain, alors j'ai voulu lui montrer que je tenais à mon indépendance (littéraire du moins) en en lisant un au hasard, pas trop gros si possible, pour ensuite me disputer avec lui et se réconcilier sur l'oreiller (je plaisante, on n'a pas besoin de s'engueuler !). Manque de chance, il ne l'avais pas lu, alors je me suis contentée de l'adorer seule, mais alors un coup de foudre hallucinant, ne craignant même plus le mot sur trois que je ne connaissais pas (au début j'avais un dictionnaire près de moi), au bout d'un moment je me suis laissée emporter par le rythme de ses mots, de son sens de la passion dans la laideur. Pour une fois que la bannière ne ment pas : les hommes effectivement ne savent pas aimer, lui du moins, et il le dit magnifiquement.
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Orléans

Première lecture insupportable pour moi en 2020, ce Yann Moix que je me suis efforcée de lire objectivement, en faisant abstraction du personnage que lui-même s'obstine pourtant à brandir à tort et à travers, et surtout en travers de ses propres écrits.

Ne voulant pas m'arrêter au personnage, je me suis donc jetée bravement dans la bataille, toute prête à aimer un récit compassionnel et intime d'une enfance difficile. Hélas ! Trois fois hélas ! comme dans la poésie où le siècle avait deux ans, ce bouquin a deux siècles, et déjà Moix perce sous le Yann. On a beau calmer sa lecture, s'exhorter à la patience : rien n'y fait. L'auteur nous pond un livre supposé sincère, (bien que labellisé "roman") et pourtant, c'est à chaque ligne une exercice pâtissier atroce, plein de meringues, de crèmes et de glucose.

Moix enfile les termes pompeux, les vocabulaires abscons, les métaphores lourdingues, avec un style atrocement ampoulé. Pour prouver à quel point il est cultivé, il cumule des listes entières de philosophes, de jazzmen, de théories mathématiques, sans que jamais cela ne serve le propos du récit. Tout ce qu'on en retient, c'est que le jeune Yann a fait prépa en harcelant les filles. Aaah ce subjonctif passé, qui m'a incité plus d'une fois à jeter le livre par la fenêtre (j'ai des fenêtres solides, plus que le style de Moix) : est-ce que je viens de lire "nous voulussions ?" et pourquoi pas "nous voulussassissions" ? Le principal défaut de ce livre, au-delà du fait de décrire de manière excessive et totalement fausse une enfance abusée, réside sans doute dans le fait, que de page en page, il nous vient malheureusement le même désir qu'aux parents de notre Gide en culottes courtes (et tapissées) : le frapper à notre tour. C’est probablement voulu par l'auteur, qui se complaît à présenter un personnage détestable, vaniteux, que le public adore haïr. Yann, par pitié ; change de thérapeute. Les lecteurs méritent mieux que de payer pour que toi tu ailles mieux.
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Rompre

J'ai lu le roman de Yann Moix, Rompre, il y a de cela un an. Le découvrant d'abord à la télévision où sa verve m'avait captivé, j'ai acheté ce roman, sublime de poésie, que j'ai lue rapidement.

Il s'agit d'une autobiographie sur fond d'un amour perdu et de la psychologie d'un homme qui ne trouvera jamais le bonheur d'être à deux. Un livre thérapie en quelque sorte.

Un roman intéressant dans sa forme (discours socratique) et dans le fond, car il peut parler à tout le monde, au vu de la manière dont Yann Moix prend le temps de choisir ses mots. Je pourrais reprocher un versant très (trop) centré sur lui-même, et des centaines de phrases qui amènent à réfléchir, mais qui étant trop dense, nous asphyxie et nous enferme dans une trop grande réflexion.

Un roman à découvrir et qui peut aider à mettre des mots sur le processus qu'est la rupture amoureuse - Moix préfère évoquer le terme 'rompre' - et ses conséquences maladives.
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Orléans

" Le roman […] est la seule forme d'art qui cherche à nous faire croire qu'elle donne un rapport complet et véridique de la vie d'une personne réelle. "

Je trouve que cette phrase de Virginia Woolf éclaire très bien ce qui se dégage à la lecture de ce roman .



Yann Moix nous livre ici un récit autobiographique ( ou pseudo- autobiographique) en 2 parties.



La première, simplement intitulée "dedans", égrène les années d'enfance de l'auteur vécues à l'intérieur du cercle familial, dans une famille bourgeoise d'Orléans. Une enfance d'enfant martyrisé par des parents qui lui infligent les pires humiliations et sévices corporels et psychologiques.

Cette partie m'a procuré un certain malaise. Plus que les descriptions des multiples châtiments qui lui ont été administrés par ses parents, c'est la distance que Yann Moix semble mettre entre ce qu'il aurait réellement vécu, et la façon dont il nous le transmets, qui m'a donné cette sensation d'inconfort ( que j'apprécie dans une expérience de lecture).



La seconde partie, logiquement appelée " Dehors" reprend la même période de la vie de l'auteur ( maternelle à études post-bac) .Il raconte l'école, les copains, les premiers émois. Et là aussi , on ne peut pas dire que les expériences de l'auteur aient été des plus réjouissantes. Le style de cette partie est différent de celui de la première. Beaucoup plus flamboyant avec l'emploi de mots parfois très peu usités ( un dictionnaire est parfois utile à ce stade ) et une syntaxe recherchée.



Mais avant tout , ce livre est une déclaration d'amour à la littérature. Que les expériences décrites aient été réellement vécues en tant que victime par l'auteur, ou en tant que bourreau comme l'a insinué son frère lors de la polémique qui suivit la sortie du livre, ce qui est indéniablement autobiographique c'est l'amour que Yann Moix porte aux mots et à la littérature française, un amour indubitable dont la sincérité transpire tout au long des pages de ce livre. De Gide à Bataille , de Flaubert à Ponge en passant par Hugo, Sartre , Peguy, etc, ce sont ces auteurs qui ont structuré Yann Moix , qui ont été fondateurs de ce qu'il est aujourd'hui. Comme si, d'une certaine façon, il les avait substitué à ses propres parents.



Une lecture que je recommande vraiment
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Orléans

Il manque sans doute un peu de présence à ce récit factuel et précieusement distant pour en faire un roman saisissant. La dénonciation prend le pas sur l'émotion, la lecture reste extérieure au texte, le projet d'écrire un roman de l'humiliation comme on écrit un roman d'initiation est en partie manqué. Barfuss de Kleberg et, en un sens, En finir avec Eddy Bellegueule, rapportent l'humiliation de manière beaucoup plus fracassante.



Je n'ai pas cru à cet enfant qui subirait de tels sévices sans en ressentir une très forte déstabilisation psychologique : où trouver une structure, un lien, un secours, voire un recours, un palliatif en somme à tout cela, et comment se ferait-il qu'aucun voisin, aucun prof, aucun parent d'élèves ne sermonne les parents, sinon n'en réfèrent aux autorités. Si on lui met le nez dans la merde, où est-il écrit qu'il en sent l'odeur dans la journée, qu'il la recherche, qu'il veut s'humilier soi-même dans des expériences glauques - ou au contraire qu'il entretient un rapport des plus révulsé à toute idée scatologique, voire toute émission corporelle ? On ne peut pas ne pas aborder l'influence de ces expériences sur le comportements et les pensée ; dans la seconde partie, le personnage est amoureux.... que peut être l'amour quand on a vécu dans la haine de parents que le personnage devait tout de même bien, et c'est là l'horreur, aimer, parce que ce sont ses parents... Mais rien de cela n'est abordé, l'amour y est aussi insignifiant, plat ou banal que chez n'importe qui : je suis attiré par cette fille, elle est belle, mais bon, bref, enfin.



Par ailleurs, je n'ai pas saisi le sens de cette narration précieuse et distante et du sens qu'elle devait avoir. Il est entendu que l'enfant (personnage ou vivant) n'avait pas ce recul. Quel sens à cette nonchalance narrative ? Un pardon, un oubli des événements, une indifférence ? Cela ruine le projet d'évoquer l'humiliation. Je me suis dit à la lecture : je ne savais pas que Moix était si vieux, octogénaire ou nonagénaire ; il raconte une enfance dans les années trente, lointaine et un peu oubliée. Mais non, il est cinquantenaire et aurait écrit sur la suggestion de ses amis : c'est donc que les souvenirs sont suffisamment présents pour que l'auteur les évoque dans son quotidien.



Tout cela renforce l'artifice de la narration, accentue la distance et contribue à l'échec du projet d'un roman de l'humilitation : je garde le souvenir d'une intention d'écriture élégante et du récit d'un adolescente amoureux. le tout se tenant de ce point de vue, le roman n'est pas illisible.
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Orléans

Découpé en deux parties qui se font écho, "Orléans" est un livre qui fait froid dans le dos. Yann Moix y dénonce les sévices qu’il a subis durant son enfance, sévices que son père et son frère dénoncent eux-mêmes comme une pure affabulation. L’affaire est délicate et il est difficile de dissocier l’homme public, figure clivante du milieu médiatique, et l’écrivain prolifique, talentueux et amoureux des belles lettres. Lors de la lecture d’Orléans, mon esprit n’a cessé de faire des allers-retours entre l’enfant, le Moix du passé et l’adulte, le Moix du présent, tentant de repérer le passage d’identité de l’un à l’autre. C’est un livre calme et violent, calme par le ton détaché qu’il utilise et violent par les thèmes ou les scènes qu’il décrit. Le contenu littéraire est brillant avec une métaphore filée dans tout le récit entre l’être et le livre. L’enfant et les livres subissent les mêmes mauvais traitements, les mêmes humiliations avec une analogie continue entre personnage et ouvrage littéraire. L’écriture est originale malgré quelques tournures rebutantes ou prétentieuses. J’ai apprécié le découpage du livre en deux parties qui se répondent, miroir de notre double identité, celle qui nous est donnée à la naissance par l’extérieur, par le dehors et celle du dedans, du moi intérieur que chacun se construit. La deuxième partie, plus répétitive dans les thèmes qu’elle aborde, m’a malheureusement un peu plus ennuyé. Le livre s’inscrit dans la tradition du récit de soi, du récit d’enfance, du récit de vie à la première personne, c’est la quête du moi(x) avec la littérature comme arme de libération, comme absolu. Le motif de trouver sa place, quelle qu’elle soit, même celle de raté, est d’ailleurs extrêmement important et prégnant dans le livre. Yann Moix parle même paradoxalement d’imposture pour qualifier celle qu’il a adoptée enfant « au milieu des foules humaines ». Mais l’homme qui ne s’est évidemment pas sorti indemne de toutes ces épreuves, n’est plus à un paradoxe ou une provocation près. Et à l’instar d’autres sujets comme les erreurs de jeunesse, les amitiés douteuses ou le rapport aux femmes, de nombreuses questions restent en suspens.
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Orléans

Ce roman qui fait énormément parlé de lui ces derniers temps le mérite amplement, découpé en deux parties: Dedans, Dehors, l'auteur retrace son enfance au sein de la cellule familiale et son environnement (amis, école).

Ayant déjà lu quelques avis avant de débuter ma lecture je redoutais ce que j'allais y découvrir, dans la première partie nous suivons l'auteur entre les murs de l'appartement familial où l'enfer règne en maître. Des parents violents qui refuse à leur fils une quelconque émancipation préférant le garder à l'oeil ... cet enfant pas vraiment désiré. La lecture de grands écrivains comme Gide puis Péguy et Ponge suivi de Sartre et bien d'autres l'aideront à s'évader, l'écriture prendra aussi une place importante avec la musique. Mais même avec ces bouées le jeune Yann aura du mal à faire abstraction de l'humiliation quotidienne, de cet acharnement à vouloir briser tout ce qu'il entreprend.

Les mots ont été durs à lire, cette violence d'un père et une mère sans amour, on lit le calvaire d'un enfant subissant les tortures physiques et morales, une enfance terrible au point de se demander comment l'auteur a pu s'en sortir.



C'est ce que l'auteur nous offre en deuxième partie, le dehors, ce qui l'a sauvé de la barbarie de parents fous furieux. L'école, les amis mais aussi les rencontres, une partie qui décrit le jeune Yann comme un enfant normal et qui ne rencontre aucune difficulté à part son entrée dans l'adolescence et ses petits drames. On s'en tout de même une certaine fragilité plus poussée chez Yann que chez un enfant "normal", il se réfugie toujours dans la littérature même si ses parents le poussent vers les mathématiques. Il s'accroche à l'écriture, débute des histoires qu'il ne finit jamais avant de débuter le roman qui lui apportera le prix Goncourt.

Pas de patho, une description des faits presque froide pour décrire une douleur et une résurrection un peu comme le dit l'auteur lui même: écrire à la manière de Gide. Ce n'était probablement pas des ouvrages à lire pour un enfant pourtant le jeune Yann a trouvé dans les mots de Gide un peu de réconfort. Une écriture délicate et énormément de références littéraires pour décrire une enfance pleine de traumatismes, la première partie m'a bouleversé par cette violence familiale remplacée par un autre type de souffrance à l'école. J'ai été un peu déstabilisée par la trop grande présence d'auteurs dans le récit tel Ponge ou Zola. L'enfant terrorisé se crée une vie à l'abri de ses parents.



Je ne m'attendais pas à cette construction mais le roman tout en retenu permet d'appréhender l'enfance de l'auteur sous deux aspects, et au fil des pages atténue le malaise. J'espère que l'auteur par l'écriture réussi à trouver l'apaisement.
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Orléans

L'avis qui va suivre est forcément biaisé par la polémique qui tourne autour de son auteur (plus parfois même que de son oeuvre) ce qui me gâche un peu mon plaisir.





J’aurais préféré, et de loin, pouvoir découvrir Orléans, dernier ROMAN de Yann Moix, vierge de tout parasite, dussé-je m’offusquer ensuite de m’être fait berner. Mais c’est ainsi et j’espère avoir réussi, malgré toute cette contrainte, à vous livrer mon avis de simple lectrice sur ce que j’appellerai une oeuvre majeure.



Ce que j’attend des livres de Yann Moix en particulier, ce sont les mots, l’intelligence de la plume, la nourriture poétique, parfois tranchante, et la musicalité de textes anodins, rendus extraordinaires.

On prête à celui-ci des valeurs autobiographiques. Et loin d’être anodines.

Pourtant l’existence de ce petit garçon c’est celle de milliers d’autres anonymes. Son public celui de millions d’autres à fermer les yeux, ou à faire subir. Cette violence, qu’elle soit vraie ou fausse, subie ou donnée, c’est l’expression de nombreuses vies. Et la minutie des sensations sont véritablement douloureuses. Mais indispensables.



Orléans, c’est aussi la rencontre amoureuse avec la littérature. Surtout Gide. D’abord. Puis tant d’autres que je souhaiterais découvrir. Cet apprentissage et cet amour indéfectible des mots c’est savoureux. C’est beau… Parce que c’est bien écrit. Je me suis tellement retrouvée dans cet amour des Lettres !



Nous apprenions à lire, ce qui signifie que nous commencions à penser. Au tableau, les lettres se formaient, offrant des boucles, des déliés, des lacets. Je mettais beaucoup d’ardeur à les connaître.

J’étais récalcitrant envers les chiffres : ils m’apparaissaient fourbes, tranchants, humiliants. Ils ne soulevaient à mes yeux aucun voile. Là ou les mots tracés, eux, ouvraient des passages dans les glaces. Leur signification dansait.



Sur le fond, c’est une lecture exigeante.



La magie retombe un peu sur la seconde partie, ou j’ai été un peu lasse de la sur fragmentation de tout et de rien. Chaque notion telle que premier, dernier, vie et mort est décortiquée à outrance et à fini par me lasser. Un biais lié à l’époque sans doute car dans les écrits des Inspirants de Yann Moix, cette pratique était légion.



Monsieur Moix, j’aurais voulu vous lire avant qu’on parle de vous. Chercher les clés. Trouver les énigmes. M’interroger sans que l’ensemble du monde médiatique s’empare de votre vie privée et de votre histoire et la passe au tamis de la médiatisation… et me livre une image de vous traîné dans la boue (une fois de plus?) avec pour seule volonté d’assouvir la curiosité des masses…



Si je meurs maintenant, ce n’est pas de mon passé que l’on me délestera, mais de la seconde que j’étais en train de vivre. Cette seconde était tout ce que je possédais. Mon existence, ce n’est que cela, rien que cela : l’instant présent, dans sa gratuité pure, coupé de toute racine, sourd, ingrat à tous les hiers. Je ne suis qu’une imminence.
Lien : http://serialreadeuz.be/orle..
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Orléans

Dans ce récit autobiographique, Yann Moix raconte son enfance, il scinde son texte en deux grandes parties, Dedans et Dehors, dans lesquelles il retrace son histoire dans de courts chapitres scandés par les changements de classe, de la maternelle aux classes préparatoires scientifiques. Chaque chapitre relate un moment d'une de ces années scolaires. Dedans c'est sa vie au sein de la cellule familiale à Orléans ; Dehors, c'est sa vie en dehors de sa famille, l'école, la rue, ses amis et ses premières amours. Les deux parties suivent exactement la même chronologie.



La première partie est glaçante car Yann Moix y raconte son enfance martyrisée soumis à la violence physique et psychologique de ses deux parents qui ne craignent pas de lui dire qu'ils préféreraient le voir mort. Coups, insultes, humiliations se succèdent de la part de parents qui semblent être de sombres brutes perverses et sadiques. Yann Moix décrit des scènes d'une insoutenable cruauté d'une façon assez factuelle n'évoquant qu’occasionnellement ses ressentis, ses réactions face aux sévices que la folie de ses parents lui fait subir. Très solitaire, il trouve, dès l'âge de neuf ans, refuge auprès d'André Gide " il revivait en moi tandis que je survivais en lui" , premier pas vers une passion pour la littérature qui le sauvera même si ses parents l'ont contraint à s'engager dans des études scientifiques alors qu'il détestait les mathématiques.



Dans la deuxième partie ses obsessions sexuelles prennent beaucoup de place. Yann Moix s'étend sur ses fantasmes sur une fille différente à chaque chapitre. Ce qui est saisissant c'est la séparation entre ses deux mondes, Dedans et Dehors, car aucune allusion aux traitements qu'il subit chez lui n’apparaît dans cette deuxième partie. De la même façon, dans la première partie l'indifférence du monde extérieur, l'absence de soutien des enseignants, des voisins n'ont pas manqué de m'interroger. Deux mondes irrémédiablement étanches au sein desquels sa passion pour la littérature se renforce et se prolonge dans son désir d'écrire, d'abord en imitant les mots de ses maîtres puis en trouvant sa propre langue jusqu'à la publication de son premier roman.



Autant la première partie est un témoignage fort, glaçant qui peut permettre de comprendre le personnage public qu'est devenu Yann Moix, autant les fantasmes qu'il étale dans la deuxième partie m'ont profondément ennuyée même si j'ai cru comprendre qu'il voulait ainsi montrer l'origine de ses difficultés avec les femmes mais sa pensée n'est pas toujours facile à suivre... Le découpage Dedans/Dehors, technique narrative que j'ai au départ trouvé très intéressante, m'a finalement semblé assez artificielle, il m'a manqué des liens entre les deux parties très distinctes, des éléments pour comprendre comment il a pu survivre.

Dès les premiers chapitres on se rend compte qu'on est ici dans de la grande littérature, la plume de Yann Moix que je découvre avec ce roman est très belle, d'une puissance rare. Cependant son utilisation abusive de mots savants et d'effets de conjugaison (imparfait du subjonctif, deuxième forme du conditionnel passé..."J'eusse dû faire l'inverse") finit par rendre son style trop précieux, voire pédant, plus de sobriété dans l'écriture m'aurait permis de mieux l'apprécier. J'ai apprécié que le ton ne soit jamais larmoyant, que ce témoignage soit totalement dénué de voyeurisme. J'ai aimé la pudeur de Yann Moix et le regard assez distancié qu'il porte sur lui-même dans la deuxième partie où il ne manque pas de se moquer de lui-même.

Ce texte est aussi un très bel éloge à la littérature, un cri d'amour pour les écrivains qui l'ont sauvé, Gide, Péguy, Sartre. Un texte autobiographique qui semble sincère et qui peut être lu par tous ceux qui, comme moi, n'éprouvent aucune sympathie pour ce personnage public qui se révèle être en fait un grand traumatisé. Un texte que j'espère libérateur pour Yann Moix...



J'ai lu ce roman début août avant la polémique qui sévit autour de texte avec la réaction dans la presse du père de Yann Moix et le tapage médiatique qui en découle. Je suis ravie de l'avoir lu sans rien connaitre de ce règlement de comptes et d'avoir pu le lire comme une oeuvre littéraire hors de tout autre contexte qui ne m'intéresse pas.
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Orléans

Dans ce roman (autobiographique ?) Yann Moix raconte en deux parties l'histoire d'un jeune homme de son année de maternelle à celle de mathématiques spéciales.

La première partie s'intitule "Dedans", ainsi pour chaque année scolaire il raconte sa vie à la maison, dans sa famille ; pour la seconde intitulée "Dehors" il s'agit de sa vie à l'école, à l'extérieur de sa famille, ses rencontres amoureuses et amicales.



C'est un livre un peu difficile à chroniquer car j'ai ressenti beaucoup d'ambivalence entre une compassion la plus absolue face à l'horreur infinie de la maltraitance et un ennui profond face à la vie d'un jeune garçon/homme.



Cette première partie sur la vie à la maison décrit une maltraitance psychologique et physique parfois à la limite du soutenable, ces parents sont d'une cruauté sans limite, mais le jeune garçon se plonge dans la littérature pour se "sauver", et malgré les différentes descentes de ses parents dans sa chambre pour bruler, jeter, déchirer les oeuvres qu'il lit, il s'accroche à ce besoin des mots et des phrases.



Dans la seconde partie à l'extérieur, le jeune garçon n'est pas tellement épargné non plus, par ses camarades ou par les filles. Il vit beaucoup d'humiliations et notamment amoureuses, mais pas que.



Je sais que l'homme est sujet à beaucoup de polémiques et je ne veux absolument pas m'attarder la dessus, c'est l'écrivain qui m'intéresse et là je crois que l'on peut dire qu'il y a un vrai génie, YM sait parfaitement manier le verbe et surtout la phrase, littérairement parlant c'est un plaisir de le lire.



Un bilan mitigé donc, un livre qui me laisse décontenancée face à un personnage encore plus f(l)ou qu'avant cette lecture.



#Orléans #NetGalleyFrance
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Naissance

J'ai trouvé le livre par hasard dans un pêle-mêle. Je ne connaissais pas l'auteur....Le titre m'a de suite attirée, j'ai lu les critiques et j'ai observé dans les médias le personnage, je l'ai un peu analysé...j'ai commencé avec lui le long voyage de sa naissance, de naissance reprochée, d'enfance maltraitée, un peu comme la mienne....j'ai eu plus de chance, j'ai été abandonnée une partie de mon enfance, ce qui m'a valu de moins subir, autrement en tout cas...

Le début me plaît, j'ai même recommencé depuis le début, car quelque chose m'échappait....

Je reviendrai compléter cette critique après avoir tout lu...



Ce que j'ai déjà compris, c'est sa faculté de rire de son malheur, faute d'en pleurer à crever....

Car même s'il a montré du détachement professionnel durant son interview, certains signes ne trompent pas, celà lui en a couté. Et oui, ce livre vous est très personnel, tout le monde ne vis pas cela...
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Rompre

Yann Moix se retrouve à soliloquer sur sa rupture amoureuse devant un journaliste venu l’interviewer... Son monologue c'est Rompre, un texte brut, touchant et violent.



Suite à une dispute avec sa compagne, Yann l'a quitte sans retour en arrière possible. Revenu à Paris, l'auteur ne pense plus qu'à elle et philosophe sur la façon dont il aime et se lasse. Face à ce journaliste, Yann s'épanche et confesse, joue sur les mots et les tournures de phrases. Ce procédé narratif est inventif et permet de ne pas perdre le lecteur dans un texte sans coupure. L'insertion du personnage du journaliste permet de relancer le sujet sans que la lecture n'en devienne pompeuse.



Rompre est un court texte, qui pourrait se lire sur une scène de théâtre ou à haute voix tant il est propice à ce jeu sur les sonorités et le double sens des mots. Un dialogue savoureux, qui si il est autobiographique, parlera sans conteste aux lecteurs. L'amour et ses difficultés est un sujet universel dont Yann s'empare avec intelligence et sentimentalité. Il se jette à corps perdu dans ses mots, il mâche et remâche la phrase, jusqu'à l'épuiser de son sens, en avoir fait le tour, pour être lui-même épuisé et ne plus penser.



Yann Moix est un homme public comme on en connaît peu, on l'aime, on le déteste, mais il faut oublier l'homme derrière l'écrivain. Il faut savoir plonger sans préjugés dans ce texte pour pouvoir en tirer tout le génie.
Lien : https://topobiblioteca.wordp..
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Rompre

Je ne vais pas vous mentir : je n'avais jamais lu Yann Moix. Ce qui m'a amené à ouvrir ce livre, c'est la polémique. Celle de cet homme mûr qui refuse les femmes de son âge, prétendant que seules les jouvencelles peuvent être dignes de ses faveurs. Auparavant, je ne connaissais de lui que le chroniqueur acerbe qui s'exprime sur les plateaux télé. Au point que j'en avais presque oublié que ce polémiste en HD avait été écrivain un jour.



Dans Rompre, l'auteur évoque ses histoires d'amour, et plus particulièrement la dernière, sous la forme d'un entretien. A travers le prisme de son enfance, il s'explique pourquoi il quitte les femmes de sa vie, ou s'emploie à ce qu'elles le fassent, de façon méthodique et surtout systématique.



Les mots sont beaux, la plume est déliée. Le vocabulaire, choisi avec soin, nous décrit les processus de la rencontre et de la rupture comme intimement liés. C'est une réflexion intéressante sur l'amour, le couple et le libre arbitre.



Mais dès le milieu de l'ouvrage, j'ai ressenti un certain ennui peser sur mes épaules. L'homme est vaniteux, il parle de son couple en ne parlant que de lui, la place de l'autre c'est seulement celle qu'il lui laisse.



On comprend vite qu'aucun changement n'interviendra dans ce processus, parce que le personnage s'y complaît, indéfiniment. Il tourne autour de lui dans une danse triste, qui ne parvient pas à trouver l'harmonie.



Une lecture qui ne m'a pas transportée  malgré, cependant, une très jolie manière d'écrire et de décrire...


Lien : http://mademoisellemalenia.o..
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Rompre

Un livre dans lequel un homme explique ce que la rupture amoureuse signifie pour lui. Je n'ai pas été du tout entraîné par cette lecture, et j'ai d'ailleurs failli abandonner.

Quelques moments d'écriture m'ont clairement fait identifier une part de folie que semble refléter le schéma tout personnel du fonctionnement de cet homme.

Je n'y ai pas trouvé d'intérêt à avoir publié ce qui est pour moi plus le reflet de "pages défouloir" qui m'ont laissé un sentiment d'étrangeté, voire de malaise, à la limite d'un monde fou que je n'ai aucune envie de découvrir.
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Une simple lettre d'amour

J'ai pas du tout aimé. La seule chose positive que je retire, est une référence à Montherlant. Ca m'a donné envie de le découvrir donc, je vais aller voir. En tout cas, si certains s'écoutent parler, lui s'écoute écrire...
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