Première lecture de 2024, les Lettres chinoises. Je me suis forcée à terminer ce livre pour enrichir ma culture générale, mais j’ai eu de nombreuses réticences à apprécier cette lecture.
De manière très pratique, ce roman épistolaire ne donne pas beaucoup d’indications de lecture pour comprendre directement le destinateur et le destinataire des lettres. Je me suis habituée à regarder directement à la fin des lettres pour savoir qui en était l’auteur.
Ensuite, ce roman reste écrit à l’ère de l’informatique, je ne comprends pas l’usage de cette correspondance papier. Bien que cela ait été publié avant 2000, les ordinateurs et messageries électroniques existaient déjà. Cela me semble donc illogique, d’autant plus que, par miracle, la poste n’a perdu aucune lettre.
En passant outre ce pragmatisme, il m’a semblé que l’écriture de Ying Chen était polluée par des pensées datées héritées d’un confucianisme non progressiste. Ayant lu auparavant d’autres ouvrages sur la Chine post-maoïste, je reste dubitative que l’adresse de l’autrice concernant les relations de genre et la sexualité soit aussi peu ouverte quant à la culture occidentale. Cela reproduit des idées arrêtées concernant le pseudo libertinage occidental s’attaquant à la pureté des relations « traditionnelles » chinoises basées sur le mariage et la procréation.
Si le message principal de ce roman décrit les oppositions de mentalités dans un monde en pleine transition idéologique, soyons heureux que le vieux monde se meurt comme un vieil organe nécrosé. Pour les moins puritains, j’invite à lire en vo (puisque non traduits) Once Upon a Time in the East par Xiaolu Guo. Cette dernière y dénonce la violence sexuelle et le patriarcat présent en Chine à la même période. Un peu d’auto-critique à l’Est comme à l’Ouest évite les préjugés.
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Premier roman de Ying Chen que je lis. Je devais lire un roman épistolaire pour un challenge et je me suis dit que ce serait enfin l'occasion de lire sa plume.
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Trois personnes s'échangent des lettres dans ce roman : Yuan, jeune chinois qui est parti tenter sa chance au Canada,Sassa, sa fiancée restée à Shanghai et Da Li, l'amie de Sassa qui a elle aussi émigré au Canada. Yuan veut à tout prix que sa compagne le rejoigne sur place mais Sassa tarde à venir.
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Ce roman évoque en quelques pages : l'exil, la séparation des êtres chers, le sentiment de se sentir étranger en son propre pays, la peur de quitter ce que l'on connaît et l'amour. La plume de l'auteur est très agréable, certains passages sont très poétiques. Cela m'a donné envie de lire un autre roman d'elle, peut-être avec plus de matière. Toutefois je suis restée à la surface car les personnages ne m'ont pas vraiment émue, ils m'ont même parfois agacé. Un petit flop côté histoire mais une envie de découvrir autre chose de l'autrice grâce à sa plume.
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Ce court roman est composé de cinquante-huit lettres que s'envoient Sassa, Yuan et Da Li, la première étant à Shanghai et les deux autres à Montréal.
Ces jeunes gens parlent d'amour mais aussi d'émigration et de la notion d'étranger. Nous y découvrons le mal-être de Sassa, sa difficulté à se sentir à sa place dans son propre pays, la joie de Yuan d'avoir pu quitter la Chine, le tiraillement de Da Li entre l'amour qu'elle ressent et sa fidélité à son amie.
Les thèmes abordés sont très intéressants et certains passages sont poétiques.
Cette courte lecture est agréable mais ne me laissera peut-être pas un souvenir imperissable.
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Une histoire terrible mais agréable à lire. Un peu trop longue néanmoins et on a bien envie de la tuer nous même au final cette jeune fille, même si toutes ses questions, ses "je voudrais", ses "j'aurais aimé", servent à faire ressortir l'hésitation de la jeune fille devant son choix. Et servent peut-être à faire ressortir cette relation dure, incompréhensible et amoureuse entre une mère et sa fille.
Cependant je dois avouer que cette histoire on n'y croit pas, c'est trop froid pour sembler réel. L'émotion reste de façade. Dommage.
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Une femme se sens anormale car elle n'a pas d'enfants comme la majorité des autres femmes. Un jour, elle trouve un jeune garçon et décide d'en prendre soin. Mais elle ne se sens pas capable de le faire. Elle a beau tout donner, elle sens sa vie se défaire, cet enfant lui gobant son énergie et même sa vitalité.
Une histoire axée sur les pensées de cette femme incapable d'être mère, un sujet presque tabou, qui va à l'encontre du stéréotype selon lequel toutes les femmes ont la fibre maternelle. Ce roman a donc une tendance légèrement audacieuse, car il évoque le fait que certaines femmes ne sont tout simplement pas faites pour la maternité.
Ce n'est pas mon style de roman, mais je lui accorde le fait qu'il aborde un sujet relativement sensible et pertinent, qui a tout de même suscité une réflexion de ma part suite à ma lecture.
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Nominé au Prix Collégial Littéraire.
C'est un livre qui traite d'un dialogue à sens unique entre deux jumelles, l'un femme de foyer, l'autre mourante sous les décombres de sa maison effondrée par un tremblement de terre.
C'est un style particulier, qui se lit bien, mais qui au final, ne m'a pas interpelée. C'est existentiel et philosophique, mais je n'en tire rien de spécial en enseignement ou en plaisir.
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Malgré les critiques positives, la magie Ying Chen n'a pas opérée pour moi.
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J'ai accueilli la lecture de ce petit opus de Ying Chen comme un bel intermède poétique entre deux lectures plus intenses.
Grâce à cet échange épistolaire tri-partite, nous suivons les traces de Yuan, fiancé de Sassa, parti s'établir à Montréal, officiellement pour étudier, officieusement pour s'échapper de son monde qu'il trouve trop étriqué.
La jeune Da Li, meilleure amie de Sassa, suivra le même chemin que Yuan, officiellement pour les mêmes raisons.
Sassa, quant à elle, reste accrochée à son pays d'enfance, malgré l'insistance sans faille de son fiancée pour la faire venir auprès de lui.
Ces courtes lettres sont empreintes de poésie et de tendresse. Chaque personnage livre avec beaucoup d'humilité ses propres sentiments qui sont tous autant légitimes l'un que l'autre.
L'histoire en tant que telle ne représente pas grand intérêt. La complexité des relations entre ces trois personnes étant l'essence-même de ce petit livre.
En résumé, j'ai passé un agréable moment, sans pour autant que ce roman ne me laisse un souvenir impérissable.
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Sous la forme d'une lettre, Ying Chen partage à son fils, ses souffrances de mère-écrivaine-migrante qui concernent principalement le concept d'identité qui fige l'individu dans un préjugé.
De ce mal-être, elle lui transmet sa vision du monde, toujours en devenir, qui se perd souvent dans des théories appuyées rapidement par des citations d'auteurs.
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"Mes oreilles sont assez bonnes, j'entends tout, mais elles sont fermées aux paroles. Les mots comptent peu pour moi. Il me faut un autre langage." Cet extrait résume bien la façon dont l'auteur transmet des messages au delà des mots, au travers des maux, derriere, la Vie.
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Au début, ce court roman est difficile à suivre. Puis, tout à coup, on s'habitue à la prose de Chen qui est très riche, pleine de circonvolutions heureuses. On devine tout le respect qu'elle voue à ce docteur qui donne sa vie pour des blessés, qu'il soit d'un camp ou l'autre. Très bel hommage à Betune, bien sûr, mais aussi à tous ces docteurs qui partent encore aujourd'hui sur des champs de batailles modernes qui ne sont pas plus humains que ceux du XXe siècle.
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Terrible histoire de mal de mère.
Une jeune Chinoise n’en peut plus de vivre. Elle n’est pas vraiment malmenée physiquement, mais elle survit dans un désert affectif, sous le joug d’une mère froide et contrôlante et d’un père plus ou moins absent.
C’est un court roman, d’une grande tristesse, car les flèches maternelles sont parfois d’une extrême cruauté : « Si je t’avais connue avant ta naissance, me disait-elle, je me serais fait avorter ! » Remontant dans ses souvenirs d’enfance l’héroïne peine à trouver un vrai sourire de la part de sa mère et la mort qu’elle recherche a des airs de vengeance. On accompagne même le fantôme venu observer ses propres funérailles pour vérifier le chagrin causé à ceux qui restent.
Une désolante histoire de famille où on voudrait tant que les protagonistes trouvent une autre solution que de quitter le monde…
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À ceux qui lisent cette critique sans connaître Blessures ni avoir lu ou entendu d’informations à son sujet, ne lisez pas la quatrième de couverture. Là, il est dévoilé l’identité du narrateur, pourtant restée voilée, cachée tout le long du roman. N’ayez crainte, je ne le ferai pas plus. Je regrette un peu l’avoir lue avant ma lecture, me privant du plaisir de la découvrir moi-même (j’adore les intrigues !). Ceci dit, découvrir cette identité n’est pas le but du livre et les indices sont rares donc, ne pas la connaître peut rendre la lecture du roman difficile. Parfois, on a besoin de quelques assises… Dans tous les cas, on suit les pérégrinations d’un médecin, toujours nommé « le docteur ». Il est mort, il y a un certain temps. Dix ans ? Cent ans ? On ne sait trop et ce n’est pas vraiment important. Son esprit erre d’un continent à l’autre, de son pays d’origine à un autre, où il a œuvré plusieurs années, où il a trouvé sa vocation et, ultimement, sa mort. Quelques indices sont disséminés ça et là, permettant aux plus subtils deviner les lieux, les personnages. Bonnes chances à ceux qui s’y attèleront.
Donc, on baigne dans le mystère mais l’écriture fluide, lyrique, poétique de Ying Chen fait en sorte qu’on se laisse emporter par ses mots un peu comme on se laisser charmer au son d’une jolie berçeuse. Même si l’auteure habite le Québec depuis longtemps, sa plume a gardé ce petit quelque chose d’oriental, une musicalité, qualité esthétique que j’apprécie beaucoup. Elle favorise l’instrospection et c’est important, car on suit le docteur dans ses états d’âme, alors qu’il se rappelle ses moments dans son pays d’origine, ses parents qui ne le comprenaient pas, son épouse qui n’a su le maintenir à ses côtés. C’est qu’il avait des convictions : son désir d’aider son prochain, même à l’autre bout du monde, auprès de gens que ses compriotes et ses proches considéraient comme des ennemis. Et toutes ses expériences dans cet immense empire en crise, en proie à l’appétit des grandes puissances étrangères, à la division interne, à la guerre et à la violence. Là, il se rend compte que personne n’est complètement innocent mais il continue tout de même son œuvre.
Mais tous ces souvenirs, et peu d’action… Pas que se soit à ce point important, ni que je souhaite que le roman devienne un feu roulant de péripéties, mais quelques gestes ou événements importants aident n’importe quel lecteur à s’accrocher, peuvent servir de point de repère. Par moments, je croyais m’y perdre un peu. Déjà que le docteur est si éthéré, distant, qu’il risque de disparaitre à tout moment… On a l’impression que l’auteure nous amène nulle part, que son oeuvre n’est qu’une succession de tableaux. À la fin, il n’en reste que des images évanescentes (je ne me rappelle clairement que de la rencontre avec le commandant et la scène où le docteur demande de la péniciline) et je n’ai pas l’impression d’avoir appris beaucoup sur le docteur, ce grand personnage historique, révéré à l’étranger et pendant longtemps oublié dans son pays d’origine. En d’autres mots, Blessures est une lecture agréable sur le coup mais il en reste peu par la suite…
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J'ai découvert cette auteur au secondaire, parce qu'un de ces bouquin était un livre obligatoire à lire (L'Ingratitude) et je suis tombée sous son charme. Y'a de ces lectures qui touchent directement au fond du coeur et c'est ce que me font les livres de Ying Chen.
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J'ai découvert cette auteur au secondaire, parce qu'un de ces bouquin était un livre obligatoire à lire (L'Ingratitude) et je suis tombée sous son charme. Y'a de ces lectures qui touchent directement au fond du coeur et c'est ce que me font les livres de Ying Chen.
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J'ai découvert cette auteur au secondaire, parce qu'un de ces bouquin était un livre obligatoire à lire (L'Ingratitude) et je suis tombée sous son charme. Y'a de ces lectures qui touchent directement au fond du coeur et c'est ce que me font les livres de Ying Chen.
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