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EAN : 9782742705894
132 pages
Actes Sud (01/01/1999)
3.56/5   45 notes
Résumé :
" Je brûlais d'envie de voir maman souffrir à la vue de mon cadavre. Souffrir jusqu'à vomir son sang. Une douleur inconsolable. La vie coulerait entre ses doigts et sa descendance lui échapperait. Mon corps commençant à pourrir par ces journées chaudes, ses gènes cesseraient de circuler dans mes veines, se perdraient au fond de la terre uniforme. Elle n'aurait plus d'enfant. Sa fille unique s'envolerait loin d'elle ainsi qu'un coup de vent mortel croise un arbre en ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Terrible histoire de mal de mère.

Une jeune Chinoise n'en peut plus de vivre. Elle n'est pas vraiment malmenée physiquement, mais elle survit dans un désert affectif, sous le joug d'une mère froide et contrôlante et d'un père plus ou moins absent.

C'est un court roman, d'une grande tristesse, car les flèches maternelles sont parfois d'une extrême cruauté : « Si je t'avais connue avant ta naissance, me disait-elle, je me serais fait avorter ! » Remontant dans ses souvenirs d'enfance l'héroïne peine à trouver un vrai sourire de la part de sa mère et la mort qu'elle recherche a des airs de vengeance. On accompagne même le fantôme venu observer ses propres funérailles pour vérifier le chagrin causé à ceux qui restent.

Une désolante histoire de famille où on voudrait tant que les protagonistes trouvent une autre solution que de quitter le monde…
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L'héroïne de cette histoire, est une jeune fille chinoise fraîchement décédée. Elle nous raconte sa souffrance, sa vie étouffée depuis toujours par sa mère possessive, un brin sadique et déroutante, on l'écoute telle une voie d'outre tombe afin de faire connaître son calvaire.



Sa fuite en avant dans la mort est un échappatoire, le seul qu'elle puisse trouver à sa vie bercée d'amour maternel et du carcan des traditions. Elle nous conte chacun des faits de sa vie qui l'ont marqué, des éléments qui l'ont passé de fille à adolescente. Elle tente de montrer au lecteur qu'elle est une victime, victime du carcan sociétal, des traditions, et de l'amour maternel.

Elle n'a de cesse de contredire sa mère, naturellement puis de façon hypocrite pour lui faire comprendre la situation.

Dans ce livre, on s'imprègne une société de type matriarcale, ou la mère est au centre du foyer que ce soit pour la famille ou pour les personnes extérieurs, un poids des traditions pesant.

Livre que l'on peu classer dans les relations de type mortifère et morbides, relation mère fille poussée à l'extrême.

Comme la narratrice est déjà morte, un lien peut être fait avec l'excellent roman de" La jeune fille suppliciée sur une étagère de Akira Yoshimura ".

Une expérience à effectuer.
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J'ai pleuré en lisant la dernière page. Je crois que c'est assez parlant.

J'ai vécu ce livre.
Malgré la froideur de l'écriture et l'apparente insensibilité du personnage principal qui en fait un leurre.
Car ce roman n'est qu'émotion. On parle de rapports humains, de relation mère-fille toujours si compliquée, de trouver sa place dans une société faite de milliers de rouages et qui semble pouvoir fonctionner sans nous. Au travers de phrases d'une beauté épurée, ces questionnements prennent tous leurs sens. Difficile alors de ne pas se poser ces mêmes questions à notre tour.

Au delà du fond du livre il y a des personnages qu'on déteste mais auxquels on s'attache. C'est là tout le paradoxe qui rend ce roman si réaliste. Ils ne sont ni bons ni mauvais, ils sont. Tout simplement.

Et puis il y a le décor, dépaysant, les odeurs diffuses, le goût des aliments. Tant de choses dans un si petit livre.

D'une rare intensité.
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Voilà un livre excellent me semble t-il concernant les rapports au combien complexe entre mère et fille. "Une personne sans parent est misérable comme un peuple sans histoire."
Le personnage principal la narratrice, chinoise est un fantôme. Elle s'est suicidée car le lien avec sa mère l'étouffait l'envie de se défaire des traditions de la société chinoise. Mélange d' amour et de haine entre la mère et sa fille. le besoin de plaire à sa mère " Mais on ne pouvait pas vraiment plaire à une mère après lui avoir fait mal en venant au monde."
La mère et la grand mère pleurent la mort de leur fille et petite fille, c'est le prix à payer du manque d'amour. Il est question , du paraître ne pas perdre la face. " Je savais ce qu'il fallait dire et ce qu'il ne fallait pas dire."
Un livre déroutant car il dégage une certaine froideur qui est propre à la littérature asiatique. Mais, cela n'empêche pas que c'est un roman qui ma beaucoup touchée, malgré sa dureté et cruauté. L'écriture de Ying Chen est superbe, ciselé, écrite en français. Ying Chen est née à Shanghai, mais elle a choisit le français pour écrire c'est sa langue d'écrivain. Nombreuses sont les phrases qui amènent à la réflexion et le rapprochement avec la nourriture.
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En Chine, une jeune femme cherche par le suicide à échapper à l'emprise de sa mère qu'elle considère comme trop envahissante. le roman s'ouvre et se ferme par sa mort. Ce qu'il y a entre les deux sont les motifs qui amènent cette fille de 25 ans à se donner la mort.
Au delà de la libération d'une mère qui régente sa vie, le suicide sert aussi comme moyen de sortir de l'emprise de la société, des traditions. Cette mère représente les familles qui considèrent leurs enfants comme des objets dont elles sont libres de faire ce qu'elles veulent vu qu'elles les ont mis au monde et qu'elles les ont élevés.  Se passant dans un cadre récent le roman donne une vision  d'une société attachée à des rites qui ne satisfont plus les jeunes générations, même si certains semblent s'en accommoder.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Il faudrait garder un oeil sur ces jeunes, ils sont affolés aujourd’hui, il s se permettent de tout dédaigner, leurs profs, leurs parents et leurs ancêtres. Mais, croyez-moi, le jour où ils tueront leur passé, il pleureront leur avenir!

(Québec Loisirs, p. 27)
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On n'est jamais seul. On est toujours fille ou fils de quelqu'un. Femme ou mari de quelqu'un. Mère ou père de quelqu'un. Voisin ou compatriote de quelqu'un. On appartient toujours à quelque chose. On est des animaux sociaux. Autrui est notre oxygène. Pour survivre, tu ne peux pas te passer de ça. Même les minuscules fourmis le comprennent mieux que toi.
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Tu vois tu te trompes. Tu t'es mortellement trompée. Oh, ma fille, tu paies trop cher ton erreur. Évidement, les livres ne t'ont pas rendue plus intelligente. Combien de fois je vous ai dit, à toi et à ton père, qu'il faut être raisonnable avec les livres comme avec l'alcool. Ils déroutent l'esprit et endurcissent le cœur. Mais on ne veut pas me croire. Quand on a trop lu, on mélange le blanc et le noir, on prend les amis pour des ennemis, on piétine les êtres chers.
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On s'incline volontiers devant cette boîte de cendres. Il est facile de reculer devant un rien. On s'accorde le pathétique plaisir de se rabaisser un peu, lorsque le corps d'un autre disparaît complètement. La supériorité d'être en vie mérite bien quelques instants d'humilité envers les morts. Mais il y a des limites à tout. Il faut tout de même garder la face devant les vivants. C'est pourquoi, en sortant du cimetière, chacun se sèche les paupières, reprend son sang-froid et se salue avec politesse.
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D'un geste las, Kong-Zi secouerait la tête : « Les femmes et les médiocres sont les plus difficiles à traiter. » Lao-Zi, de son côté, fermerait les yeux : « Qui confronte se brise. » À ces mots, une foule de jeunes suicidées se mettraient à larmoyer ensemble.
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