AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Yu-jeong Jeong (76)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Un bonheur parfait

" Un Bonheur Parfait " Est Un Livre sur Les Profondeurs de l’Âme Humaine Où Secrets de Famille et Désirs de Bonheur se Heurtent Inévitablement à la Réalité. Écrit par Jeong You-jeong.

Dans l'univers littéraire sud-coréen, une étoile brille de mille feux : Jeong You-jeong. Originaire d'un parcours peu conventionnel en tant qu'infirmière, elle a tracé sa voie vers la renommée en tant qu'écrivaine, réalisant ainsi son rêve de toujours.
Lien : https://lapressedusoir.fr/un..
Commenter  J’apprécie          20
Bonobo

À la suite du sauvetage d'une Bonobo, la soigneuse Jin-yi, victime d'un accident de la route, est plongée dans le coma. Son esprit rejoint le corps de la primate Jin, avec qui elle partage, par cette expérience, une symbiose extraordinaire. Jin-Yi se raccroche à la vie, dans une quête aussi effrénée que sensible. Mais la jeune femme pourra-t-elle réintégrer son corps, et Jin retrouvera-t-elle à l'issue de cette histoire sa liberté ?



J'ai été rapidement embarquée par ce récit fantastique, dès la première rencontre où la jeune primate se retrouve en difficulté. Il s'est passé quelque chose de l'ordre de l'apprivoisement, de l'appel à l'aide, et de la confiance.



J'ai été émue par cette connexion, qui constitue l'ébauche de l'aventure surréaliste que la femme et l'animal vont vivre.



L'écriture est haletante et réaliste pour décrire les aptitudes des Bonobos. Pourchassée, traitée comme une vulgaire marchandise, Jin nous bouleverse par ses ressentis, son intelligence et ses émotions. Minju, le vagabond, les accompagne, intermédiaire d'une relation inoubliable. Comment ne pas se sentir proche de Jin, de ses combats, de sa souffrance ?



À travers elle, on pose un autre regard sur la nature et le vivant. Paradoxalement, c'est la conscience animale qui nous rend plus tolérants, plus humains également. La mort, ce grand passage, est évoquée avec poésie et mysticisme, et on se rapproche progressivement du détachement et d'une paix envolée.



L'autrice nous offre ici un récit sublime et captivant.
Lien : https://www.sophiesonge.com/..
Commenter  J’apprécie          10
Un bonheur parfait

"Bonjour les Babélionautes! Aujourd'hui, on part en Corée avec un roman titré Un bonheur parfait, signé Jeong You-jeong, traduit par Lim Yeong-hee et Suzy Borello.



Or donc, Jiyu, fillette de six ans, vit avec sa maman, Yuna. Ce n'est pas facile, il y a toujours plein de règles compliquées à respecter. Mais Jiyu adore sa mère, alors elle fait de son mieux, de toutes ses forces. Les cauchemars cesseront-ils? Elle l'espère...



Un bonheur parfait est un roman choral à trois voix, chacune liée à Yuna par le sang ou le mariage.



Alors, la première chose que j'ai remarquée...



-C'est la présence de coquilles!



-Pas du tout!



-Quoi? tu veux dire que le bouquin n'a pas été imprimé sous la malédiction conjuguée de Khôkhyass et Hyâd'Efoth, les infernales déités saboteuses de l'imprimé?



-Non! Je veux dire, si! oui, il reste quelques malheureuses scories...



-Moi, ça m'a vraiment sortie de la lecture! Et j'ai horreur d'être interrompue!



-Surtout dans un texte aussi prenant, palpitant et haletant. Bref, non, ce n'est pas la première chose que j'ai remarquée, madame!



-Et c'est quoi, alors?



-La structure. Mes dieux, j'ai a-do-ré le travail de construction de ce roman.



-Ha ha ha!



-Pourquoi tu rigoles, Méchante?



-Mais parce que je trouve ton argument nul, pauvre tache! "Alors c'est drôlement bien parce c'est bien construit." Sérieux, tu me dis ça, j'ai pas envie de l'ouvrir, ton bouquin.



-Laisse-moi terminer! Tu n'as vraiment pas remarqué l'habileté du texte? Tout le long du roman, Mme Jeong alterne faits, présent, passé, réflexions des persos pour te faire comprendre pourquoi le personnage pense de cette façon et comment il en est arrivé là.



Et elle le fait en livrant les informations au compte-gouttes, pour te donner envie de lire la suite, avec une habileté sadique nourrissant une curiosité brûlante qui ne te fait pas lâcher le bouquin!



J'ai adoré comment les choses se révèlent petit à petit. Et comment tu cherches des indices dès le début: "Tiens, je me demande si j'ai raison. Nan mais, je peux pas avoir raison. Ou si? Je me fais confiance ou pas?"



D'où mon argument: la forme de ce texte le rend addictif. Quel magnifique travail! Les voix se superposent, les faits s'imbriquent, il y a des histoires dans l'histoire... bref, je suis enthousiasmée par ce plan!



-Mouais, ça reste quand même un peu léger...



-Dans ce cas, je vais te parler des persos! Toutes leurs voix sonnent juste et crédible. J'avoue que Jiyu m'a beaucoup touchée, sans doute parce que Mini Déidamie n'est jamais très loin de nous et qu'elle y voit une potentielle copine.



Je me suis attachée à eux, j'ai développé de la sympathie pour eux, j'ai croisé les doigts pour qu'ils s'en sortent: aucun ne mérite son sort.



-Eun-ho, le mari de Yuna, quand même, j'ai l'impression qu'il se fait bêtement avoir par une jolie figure...



-C'est possible... mais je pense plutôt que Yuna a pris soin de ne pas lui montrer son vrai visage jusqu'à ce qu'il ne puisse plus partir facilement.



-Moi, j'ai pas aimé la surenchère de violence. Je trouve que ça va trop loin, que l'histoire perd en crédibilité.



-Moui, tu peux le voir de cette façon, en effet... de mon côté, ça ne m'a pas dérangée: c'était comme si les tensions accumulées depuis toute leur vie explosait d'un coup. Pourquoi pas.



-Je me suis sentie manipulée pour me sentir horrifiée tellement ç'allait loin dans les descriptions méticuleuses des souffrances subies! Je n'aime pas ce genre de procédé! C'est pas pour rien que je lis jamais de polar ni de thriller: j'aime pas quand on détaille par le menu les douleurs des victimes.



-Je te comprends, Méchante, cependant, encore une fois... dans cette oeuvre-ci, je pense que cela représente un peu un passage obligé.

J'ajoute que le roman est pourvu d'un mot de l'autrice, ce que j'ai trouvé fort appréciable.



-Gentille, tu disais que c'est un roman choral, hein?



-Oui.



-Ben c'est dommage qu'on n'entende jamais la voix de Yuna, non?



-Non, parce que nul besoin. Toutes les fois où elle s'exprime suffisent bien. Et je trouve aussi stimulant de chercher à la cerner par le regard de ses proches. Elle laisse de toute façon suffisamment d'indices, de signes et de paroles qui montrent ce qu'elle est.



Un bonheur parfait interroge les liens, familiaux et sociaux, et leur puissance. Je me sens fort satisfaite de l'avoir lu ce texte, délicieusement sinistre."
Commenter  J’apprécie          263
Bonobo

L'expérience de la métempsycose est peu exploitée dans la littérature, alors qu'elle fut esquissée dans la littérature fantastique du 19eS avec Maupassant ou Nerval. Le thème de la transmigration d'un esprit ( on parlait autrefois de l'âme), dans un autre corps, qu'il soit humain ou animal, est pourtant riche de possibilités.

Que ce soit par la réincarnation ou la conséquence d'un coup malicieux du destin, cette croyance se fonde sur la possibilité d'habiter un corps différent, soit après la mort, soit au cours d'une expérience de type chamanique ou autre caprice de l'imagination.



Yu-jeong Jeong imagine la transmutation entre une jeune soigneuse de chimpanzés et une jeune femelle bonobo suite à un grave accident de la route. Lee-Jin yi tenait Jin sur ses genoux lorsque l'accident s'est produit et alors qu'elles étaient toutes les deux projetées à travers le pare- brise, une étrange fusion s'est opérée. On imagine que consciemment ou non, la proximité physique, la proximité des prénoms, la proximité de genre ont permis à l' auteure d'envisager ce transfert.

On ignore à vrai dire s'il s'agit réellement d'un transfert puisque la jeune femme est dans un coma profond, entre la vie et la mort. Cela importe peu, puisque les expériences s'enchaînent dans le corps de la primate où cohabitent successivement les deux intelligences.

Mais Lee-Jin yi veut récupérer son corps, d'autant plus lorsqu'elle découvre que la fusion totale se précipite et qu'elle est condamnée à disparaître en tant qu'individu.



Au-delà du récit fantastique et de la légère touche philosophique, l'auteure propose aussi une réflexion sur les relations de l'homme et de l'animal avec la condamnation sans appel du traffic d'animaux. On apprend ainsi l'infâme pourcentage de perte admis sans état d'âme pour satisfaire la lubie d'un unique individu.

"Les animaux sauvages supportent mal ces conditions de vie restrictive pendant un aussi long voyage et ne sont pas habitués à vivre hors de leur jungle. Les trafiquants prévoient donc une grosse marge de pertes et organisent en général le transport de plus d’une dizaine d’individus. Cela revient à dire que neuf bonobos doivent être sacrifiés pour qu’un seul parvienne à son acheteur."

La définition de la civilisation devient toute relative face aux comportements humains, d'autant plus que l'auteure a choisi le bonobo parce qu'il partage 99% du patrimoine génétique humain et que, malgré cette proximité, sa survie est menacée.

" Je me sens tellement misérable que je n’ose même pas dire à Jin combien je suis désolée. J’ai honte d’être une représentante du genre homo sapiens, ces êtres soi-disant civilisés qui ont arraché Jin à sa jungle, l’ont expédiée à l’autre bout de la planète et la brutalisent parce qu’elle n’arrive pas à bien les imiter."



Enfin, on ne peut ignorer la troisième voix du roman, celle de Minju qui incarne le raté de la société coréenne mais qui sera le seul à accompagner Lee-Jin. Dans une société ultracompetitive, il représente l'échec alors même qu'il a accompli le parcours normé en menant des études supérieures. Mais cette société méprise ceux qui sont en bas de l'échelle ou ne sont pas à la hauteur des ambitions de la famille. Ce trentenaire qui peine à trouver sa voie est régulièrement humilié par sa propre famille, responsable de sa clochardisation.

En portant un regard critique sur le fonctionnement de son pays, Yu-jeong Jeong s'intègre à cette génération qui commence à remettre en question des comportements très hiérarchisés.
Commenter  J’apprécie          126
Traversée de l'été

Loufoques et déjanté, et hautement irréalistes que les pérégrinations de ces adolescents qui sont embarqués dans une mission impossible dans le cadre de la résistance au pouvoir dictatorial.

Cela donne un éclairage original sur la société coréenne, et on finit par s'attacher aux personnages cabossés et incompatibles qui doivent malgré tout coopérer entre eux.

La lecture est agréable grâce aux nombreuses péripéties et on ne s'ennui pas une seconde, mais le final malgré l'humour est doux-amer.
Commenter  J’apprécie          00
Généalogie du mal

Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Généalogie du Mal ?

"Toujours dans ma quête de romans coréens, et peut-être même plus particulièrement de thrillers coréens, qui correspondent davantage à mon genre de lectures, je suis tombée sur ce titre très attirant, avec une dimension psychologique qui ne pouvait que me séduire."



Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

"Un matin comme un autre, Yujin se réveille couvert de sang et découvre le corps de sa mère. Problème : impossible de se souvenir de la nuit passée. Avant d'appeler la police, il lui paraît indispensable de retracer les évènements de la veille..."



Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?

"C'est un roman vraiment particulier. Yujin est le narrateur de l'histoire et pour remonter le fil de ses souvenirs, il ne va nous épargner aucun détail, aucun retour en arrière, aucune interrogation. Il ne faut donc pas être pressé de voir l'intrigue se dérouler. Une seule journée va s'écouler tout au long de ce récit et en même temps, toute une vie. Et si on s'y laisse prendre, si on s'intéresse un minimum à ce qu'il peut se passer dans le cerveau d'une personne, c'est juste fascinant. J'ai vraiment eu du mal à lâcher ce livre et j'ai trouvé que cet aspect était mené de façon magistrale. En revanche, j'ai déploré le manque de suspense. Je pense que c'est le résultat de plusieurs éléments combinés : la quatrième de couverture, les chroniques que j'ai pu lire et la construction du récit elle-même. Une chose est sûre, rien ne m'a vraiment étonnée et ça m'a quand même un peu manquée."



Et comment cela s'est-il fini ?

"J'ai vraiment aimé la fin qui, pour moi, est l'illustration même de ce qui me séduit tant dans les histoires coréennes, que ce soit dans certains romans ou dans certains dramas. Un sens du réel bien particulier, qui ne ressemble en rien à ce que j'ai pu voir ailleurs."
Lien : http://booksaremywonderland...
Commenter  J’apprécie          40
Généalogie du mal

Généalogie du mal est un roman que j’ai pris plaisir à découvrir malgré qu’il soit sans surprise. Dès les premières pages on devine très facilement la fin mais ce qui est intéressant ici c’est plutôt la psychologie derrière le meurtre. Sans rebondissements ni grandes révélations, c'est une descente très lente dans la folie.



J'ai trouvé le premier tiers et le dernier tiers de ce livre assez intéressant mais ça cale un peu au milieu. Surtout quand le personnage principal essaie constamment de reconstituer ce qui s'est passé. J’avais vraiment hâte d’avancer et de connaitre le fin mot de l’histoire.



Dans l'ensemble, je pense que c'est un livre réussi en ce qui concerne l'étude des personnages, mais ce n'est pas vraiment un thriller ou un mystère tel qu'il est présenté.


Lien : https://missmolko1.blogspot...
Commenter  J’apprécie          281
Généalogie du mal



Se réveiller dans l’odeur du sang.

En voir partout : sur les murs, sur ses vêtements, dans ses cheveux, sur le lit sur lequel on est allongé.

C’est le réveil dramatique et angoissant que nous raconte Yujin, 26 ans.

Très vite, il découvre le cadavre de sa mère.

Il mène l’enquête.

Ce roman est incroyable ! La narration se déroule sur deux trois jours et est essentiellement le compte rendu des pensées affolées du narrateur. Chaque détail de ce qu’il fait est le sujet à des questionnements, des réflexions. Alors que la construction est celle d’un quasi-huis clos et que le narrateur est le plus souvent seul, il n’y a aucune redondance, aucune mention inutile. L’immersion du lecteur est totale pour le meilleur et pour le pire.

Bref, on ne s’ennuie pas une seconde !

Le profil psychologique de Yujin est très approfondi. La construction narrative est suffisamment subtile pour que le lecteur comprenne que les réponses aux questions évidentes ne sont pas les clefs de l’intrigue.

C’est sans doute le meilleur thriller sud-coréen que j’ai eu l’occasion de lire.

Commenter  J’apprécie          270
Généalogie du mal

J'ai vu et entendu de très très bon retour sur ce récit et comme je souhaite ouvrir mes horizons littéraires et que je suis plutôt curieuse de nature, je me suis lancée dans la lecture de ce livre, d'autant plus que l'on me l'a prêté et que j'étais très très heureuse de me lancer enfin dans cette lecture.



Je lis peu de littérature asiatique j'ai donc tout d'abord été un peu désarçonné par le style d'écriture mais j'ai persévérer ne voulant pas m'arrêter à la première difficulté, j'ai donc été au bout de ma lecture mais je ne peux cependant pas dire que j'ai tourné les pages avec rapidité.



Première chose qui m'a un peu dérangé il n'y a pas vraiment de chapitre dans ce récit mais quatre parties distinctes, il n'est donc pas simple de s'arrêter en dehors de ces parties et le livre faisant 500 pages il faut donc lire plus de 100 pages pour s'arrêter.



Si le début du récit m'a plus, en effet nous débutons avec Yujin un jeune homme qui est couvert de sang et dont le corps de sa mère est étendu sur le sol.



J'ai trouvé le récit très froid même glacial, je suis donc resté complétement hermétique aux événements, pourtant j'ai lu d'autres récits de ce type dont le personnages principal est l'auteur de meurtres mais je ne suis jamais resté autant en retrait dans une de ses lectures.



Mauvaise pioche pour moi mais je tenterai à nouveau la littérature asiatique. Je dois avouer également que lorsque je vois beaucoup de très bon avis, j'ai tendance à être souvent déçu car je place la barre très haute.
Commenter  J’apprécie          160
Généalogie du mal

Mais pourquoi je persiste à lire des livres aussi compliqués, voire marginaux (si j'en crois mon site chéri Babélio) ?

Pourquoi ?

Parce que... ils ne sont pas ordinaires. Et en plus ils sont très bien écrits et très bien traduits.



Généalogie du mal plonge dans le cerveau et le comportement d'un type, apparemment normal, cela c'est dans les toutes premières pages. Rapidement, à la lecture, je vois qu'il a un comportement bizarre, vous avez dit bizarre ?.

Le roman nous enfile ainsi dans un labyrinthe qui est le cerveau du "héros". Et nous lecteur, de ce labyrinthe et de ce cerveau, nous n'en sortirons pas... pas facilement, pas indemne... à chacun, lecteur de le vivre, de le ressentir.

Et c'est ce que j'ai aimé dans ce livre. Le lecteur est emmené dans soit un puzzle, soit un labyrinthe, à chacun de choisir son image ou son périple. Et l'auteur nous ballade.

Je ne peux pas aller plus loin car je ne veux pas découvrir la suite. Une fois de plus, vrai ou pas ? réalité ou imagination ? Va savoir... ou pas...

C'est une lecture qui déstabilise, mais qui fait aussi sortir de sa zone de confort; et il me semble (il ne me semble pas, j'en suis convaincue) que la littérature c'est justement ça.

Par moment, on ne sait plus où est le mal. Et qu'est-ce que le mal ?

Enfin, ce héros pour lequel on se prend un peu de sympathie, sans qu'on le connaisse trop, devient peu à peu monstrueux. N'incarnerait-il pas tout simplement l'être humain ? dans toute son horreur ? et toute sa banalité ?

Une lecture dérangeante, on l'aura compris, mais pour qui aime la littérature coréenne, est à découvrir. Et pour qui aime la littérature tout court et recherche une profondeur, est à essayer.

Commenter  J’apprécie          134
Généalogie du mal

Très bon roman noir psychologique. La construction du l'ouvrage est très habile et m'a mené par le bout du nez dans une tension haletante vers le dénouement. Le texte peu dialogué nous entraîne dans les méandres de l'esprit du protagoniste principal, ce qui est un beau tour de force au vu de la longueur du texte.
Commenter  J’apprécie          80
Généalogie du mal

J'ai eu une relation très compliquée avec ce roman. J'ai commencé par le détester dans un premier temps: trop de longueurs, on tourne en rond pendant le premier tiers du livre, principalement à l'intérieur du duplex luxueux, froid et aseptisé où vit le narrateur qui a la mauvaise surprise de retrouver un matin sa mère assassinée dans la cuisine. Souffrant d'épilepsie, il a eu une crise pendant la nuit et ne se rappelle rien de ce qui s'est passé...



Pour planter ce décor, l'auteur a pris son temps, a installé une ambiance (un grand appartement à l'atmosphère glaciale, dans une ville nouvelle en cours de construction et à moitié déserte). C'était peut-être nécessaire pour la suite du roman mais mon dieu, quelle purge à lire !



Bref les 150 premières pages ont été mortelles : trop de lenteur avec une présentation sans chapitre (cela m'a perturbé, j'aime bien quand l'auteur nous laisse un peu respirer), à tel point que j'ai eu la tentation d'abandonner.



Et puis contre toute attente, à la moitié du livre, ce sentiment d'ennui s'est progressivement effacé et l'intérêt a pris le dessus.



On a beau voir venir les mécanismes de l'intrigue d'assez loin, tous les éléments s'imbriquent parfaitement, les révélations se succèdent et le livre trouve enfin son rythme.



Il y a bien quelques passages à la « Inception » avec des flash back dans le flash back qui m'ont un peu perturbée, mais je peux vraiment dire que la deuxième partie du roman m'a scotchée, avec une fin magistrale qui m'a fait froid dans le dos.



Un vrai retournement de situation après un départ désastreux. Comme quoi, je n'aime pas abandonner même les livres que je déteste, maintenant, je sais pourquoi !
Commenter  J’apprécie          180
Traversée de l'été

Une lecture addictive (je n'aime pas le mot mais là je n'en ai pas d'autre) tant les personnages sont attachants, désopilants, le récit loufoque et déjanté, comme je n'imaginais pas que c'était possible dans la littérature coréenne (comme quoi) et l'écriture légère, grave, accompagnant drôlement les situations. Je me suis gavée, régalée, car j'ai souvent ri, me suis esclaffée, mais j'ai aussi versé des larmes, contenu mes émotions de tristesse, ressentant de l'injustice et de la colère ou tout simplement de l'empathie.

Ce récit est fabuleux... il est comme un road movie je n'aime pas trop l'expression, mais il a son sens, qui met ensemble un jeune Coréen riche obèse qui fuit sa famille car après l'avoir rendu obèse elle s'est mise en tête de l'enfermer dans un couvent pour le faire maigrir, un chien mal élevé prénommé Roosevelt, genre grosse mâchoire qui veut s'en servir, une pauvre fille battue par son père qui donc fuit aussi, un Papy dont on ne sait pas trop d'où il arrive et qui parait bien trop débrouillard pour être honnête, la suite du roman nous confirmera, et enfin notre héros, embarqué dans cette histoire abracadabrante, pas malgré lui du tout, mais dont la tournure s'est tout de suite mise à l'envers.

Là-dessus, n'oublions nous sommes en Corée dans les années 80, et à l'origine de l'histoire, il s'agit de protéger un étudiant révolutionnaire donc âprement recherché.

Policiers, et autres, s'en prennent pas mal pour leur grade. Obtus, maladroits, bêtas, corrompus, la critique y va de bon train.

Mais l'ensemble est drôle, vraiment très drôle, parfois pathétique ou triste. Loufoque, chtarbé, dingo, à vraiment rire... j'ai pensé aux pieds nickelés parfois... ou aux monty pythons...

Cela se lit aussi comme un polar...

bref, un bon moment, alors que je le rappelle, il s'agit d'un responsable étudiant révolutionnaire en fuite et qu'il risque gros.

La littérature coréenne est merveilleuse dans sa diversité et sa capacité à déjanter par rapport à la réalité.
Commenter  J’apprécie          133
Les nuits de sept ans

ATTENTION LE RÉSUMÉ SUR BABELIO CONTIENT DES SPOILERS (j'en ai fait les frais)



J'ai beaucoup aimé ce livre. Je ne suis pas habituée à lire des thrillers et je ne connaissais pas du tout cet auteur, mais je n'ai pas été déçue. J'ai trouvé l'histoire intrigante dès le début, et les rebondissements ont été à la hauteur. Ce que j'ai particulièrement aimé dans ce livre est que, comme l'auteur le dit lui-même, cela "parle du gris". On parvient à saisir toutes les nuances des personnages et surtout, on arrive à comprendre sur certains points des personnages pouvant apparaître comme hautement détestables. Tout n'est pas tout noir ou tout blanc.



J'ai aussi beaucoup apprécié que l'on découvre couche par couche les détails de l'affaire, même si on a la ligne principale quasiment dès le début. Un très bon point de ce livre est aussi qu'il ne tombe pas dans les clichés : on pourrait s'attendre à une histoire tendant vers le happy ending : père blanc comme neige et reconnu finalement comme tel par les autorités, libéré par la suite, qui rejoint son fils et l'homme qui l'a toujours aidé... Ce cliché a été évité avec brio!



Enfin, j'ai aimé l'idée un petit peu "méta" du livre dans un livre, et cette façon de raconter l'histoire en la découvrant réellement en même temps que le personnage principal.



Je recommande ce livre !
Commenter  J’apprécie          20
Généalogie du mal

L’autrice You-Jeong Jeong à travers son livre : Généalogie du mal nous plonge dans les abysses de la nature humaine. Yujin est un bon fils obéissant. Atteint d’une maladie dont lui-même ne comprend pas la nature, il est obligé de suivre le traitement recommandé par sa tante afin de lui permettre d’avoir une vie normale. À cause de sa maladie et des effets secondaires de son traitement, yujin est constamment sous la surveillance de sa mère. Âgée de 26 ans, il aimerait être libre, ne plus avoir de couvre-feu et surtout ne plus avoir à suivre son traitement. Mais sa mère ne l’entend pas ainsi. Ce qu’il prenait pour une protection maternelle excessive, vole en éclat quand yujin se réveille un matin dans l’odeur de sang. Il n’a aucun souvenir de ce qui s'est passé la nuit dernière. Alors qu’il essaye de se rappeler, sa mémoire va lui ouvrir les portes des souvenirs enfouies et la découverte va être aussi inquiétante que révoltante.



Ce livre est un thriller comme je les aime. Enivrant et haletant. On a envie de tourner les pages le plus vite possible pour comprendre ce qui se passe. Ce livre décrit comment on peut passer d’un être ordinaire et innocent à un dangereux prédateur. La lecture m'a semblé longue à certains moments, mais c’est ce qui rend ce livre obsédant. La lecture de ce livre vous laissera un gout étrange, partagé entre la tristesse, la colère, la compassion puis encore la colère.

Commenter  J’apprécie          30
Bonobo

L’un de mes objectifs de cette année était de lire tous les livres de cette autrice, du moins ceux traduits en français et que dire si ce n’est qu’à chaque fois je ne sais pas à quoi m’attendre tant ses histoires sont toutes plus improbables les unes que les autres.



Le résumé du livre ne me tentait pas du tout : une jeune chercheuse Jin Yi consacre sa vie à l’étude des primates et plus particulièrement des Bonobos. À la suite d’un sauvetage d’une bonobo, elle est victime d’un terrible accident de la route et se retrouve transportée à l’hôpital. Entre la vie et la mort, son esprit se retrouve dans le corps de la bonobo. Ainsi, Jin Yi va voir le monde à travers les yeux de la petite bonobo et va débuter le début d’un récit bouleversant.



Je l’ai laissé traîner longtemps dans ma PAL, attendant le bon moment pour le lire. Étant habituée à des livres sombres, je craignais d’être déçue par le style de celui-là. C’est donc avec une légère appréhension que je me suis lancée dans cette épopée livresque et que dire si ce n’est que j’ai été subjuguée du début à la fin.



L’autrice arrive à nous tenir en haleine du début à la fin. Elle traite de sujets sensibles tels que la traite d’êtres vivants, les conditions de vie déplorable de ces animaux, les conditions de capture et de transport qui sont plus que bien décrites et nous découvrons avec effroi tout cet aspect-là qui m’était jusque-là inconnu.



La dualité entre l’esprit de Jin Yi et de la bonobo s’intensifie au fur et à mesure de la lecture et on se rend compte de l’issue finale. C’est la véritable force de ce roman. C’est que bien que le sujet ne soit pas « réel » ce mélange de fantastique et cette thématique de la traite des animaux rend la lecture hyper intéressante et constructive.



On apprécie cette petite bonobo qui se retrouve confronter à la bêtise humaine, on apprécie également Jin Yi qui tente le tout pour le tout pour se sauver, pour la cause des primates et c’est vraiment incroyable.



Tous les personnages sont bien construits, ont leur place dans l’histoire et c’est sans fioriture que nous apprenons à les connaître. Ce roman nous pousse également à réfléchir sur les relations humaines à l’égard des animaux. Nous rencontrons des personnages brisés, cassés par la vie, qui se retrouvent à la rue et qui grâce à une rencontre parviennent à remonter la pente et arrivent à guérir.



Ce livre nous ouvre les yeux sur les notions de vie et de mort, les relations importantes et parfois inattendues que nous créons avec d’autres personnes / être vivants. De plus, j’ai beaucoup appris sur les bonobos, primates qui nous ressemblent bien plus qu’il n’y paraît.



On voit bien que l’autrice a fait en amont un véritable travail de recherche, qu’elle s’est investie dans le sujet et fait de ce livre un véritable bijou.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          30
Généalogie du mal

Généalogie du mal de Jeong You-jeon est brillant ! Jeong You-jeon m’a plongée dans la tête d’un jeune homme perturbé et comme il s’agit d’un thriller, rapidement, quelque chose cloche chez lui.

Le début du roman est particulièrement réussi car il s’agit du moment où il est le plus facile de s’identifier au personnage principal, Yujin. L’autrice nous montre un monstre avec un visage tout à fait normal et qui parvient toujours à justifier ses actes à ses propres yeux, mais pas aux nôtres car l’autrice fait monter progressivement la sensation de malaise, et joue sur une compréhension initiale des pensées de Yujin biaisée.

Et même si j’avais entrevue la fin comme une possibilité à un moment du récit, la pirouette est quand même habile.

Maintenant que je sais de quoi Jeong You-jeon est capable, je vais sans doute m’intéresser à ses autres livres traduits en français.

Commenter  J’apprécie          40
Les nuits de sept ans

Comme avec le premier roman que j’avais lu de cet auteur (Généalogie du mal), j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l’histoire, essentiellement en raison des prénoms coréens qui se ressemblent beaucoup et n’impliquent pas pour le lecteur français de savoir tout de suite s’il s’agit d’un homme ou d’une femme. Il y a aussi un plan des lieux, ce qui est une très bonne idée, mais en fait il est assez illisible, et ma lecture s’est faite plus aisée à partir du moment où j’ai décidé de ne plus m’en servir ! Ce n’est pas un polar, l’essentiel des faits est connu du lecteur dès le début, mais quel thriller ! Le roman commence par un prologue (le matin du 12 septembre 2004 raconté par Seo-Weon, 11 ans, fils d’un «meurtrier psychopathe»). Suit une première partie qui se passe sept ans plus tard, qui nous raconte ce qu’est devenu Seo-Weon, harcelé, rejeté par les membres de sa famille et pris en charge par Seung-Hwan. A la fin de cette courte partie l’adolescent se pose beaucoup de questions et se retrouve avec un manuscrit de Seung-Hwan. Et là le roman commence à révéler sa construction remarquable, le manuscrit relate le drame en nous le présentant de différents points de vue. C’est le coeur du roman, qui prend tout son sel quand le lecteur comprend que l’histoire est plus complexe qu’il n’y paraissait. Quand à la fin, c’est peu dire qu’il y a beaucoup d’action. Les personnages sont très fouillés psychologiquement, les motivations et les comportements de tous les acteurs du drame sont rendus crédibles. Le lecteur, tout comme Seo-Weon, ne sait pas ce qui, dans le récit, concerne les faits et ce qui est romancé par Seung-Hwan, faute d’éléments concrets. Des insertions de courriers ou d’enregistrements rythment la narration et fixent quelques certitudes. Et puis il y a le décor et l’atmosphère. Les événements de 2004 se déroulent exclusivement à Seryeong (qui est le nom du village, du lac, mais aussi de la première victime Se-Ryeong), cadre austère, peu hospitalier, toujours dans les brumes, et d’autant plus lugubre que presque tous les événements se passent la nuit. Sept ans plus tard le cadre du hameau du phare, quoiqu’un peu plus accueillant, est encore plus isolé et dangereux, par contre c’est le lieu où le jeune héros va finir par sortir de sept ans de brouillard ! Bref, un roman passionnant et une romancière très talentueuse.
Commenter  J’apprécie          201
Traversée de l'été

Bon.



Une chose de sûre : c’est les montagnes russes du ressenti si tu veux tout savoir.



J’ai mis du temps avant de comprendre que l’action se passait à la fin des années 80 et que ce roman a été publié dans les années 2000 en Corée ; j’ai trouvé le comportement des jeunes prtagonistes un peu archaïque (surtout au niveau de leurs idées) et du coup je commençais à nourrir une émotion un brin négative sur le roman.

Mais je sais pas pourquoi, dès qu’on comprend le roman, cette virée à travers la Corée pour rejoindre un militant pour la Démocratie, devient assez lumineuse et les thématiques abordées gagnent en profondeur.



Junho doit remplacer son meilleur ami afin de rejoindre Grand Frère, recherché pour activisme, et prend place à bord d’un camion dans lequel sont réfugiés d’autres adolescents, un vieil homme et un chien de sauvetage, et vont apprendre à voyager ensemble, à compter les uns sur les autres, à faire également avec le passé et les blessures de chacun.



Le parti pris sur la maltraitance juvénile a changé depuis le début des années 2000 et le male glaze aussi (on l’espère en tout cas, du moins dans les romans Young adults), mais Traversée de l’été est un très bon roman, qui tient en haleine jusqu’au bout et qui termine sur une note beaucoup moins Little Miss Sunshine qu’on pourrait l’imaginer !



C’était pas mal minou, on en reveut bien !






Lien : https://www.instagram.com/lo..
Commenter  J’apprécie          80
Bonobo

Le jour où j'ai eu connaissance du résumé de ce roman, j'ai eu envie de le lire. Bien m'en a pris ! Entre communion avec les grands singes et fascination pour eux qui sont génétiquement à un poil de nous, tout était là pour me plaire dans cette histoire.

Et que dire de cette couverture magnifique et mystérieuse, comme une fenêtre ouverte sur une jungle pure et vierge de nos méfaits ? Hélas, nous avons mis nos sales pattes partout où c'est possible, il n'existe sur terre aucun sanctuaire inviolable.



Les chapitres alternent entre Jin-yi la soigneuse, et Minju le SDF.

Elle consacre sa vie à l'étude des primates et à la communication avec eux.

Lui est une espèce de boulet pour sa famille qui se demande ce qu'elle va bien pouvoir en faire. À trente ans il a multiplié les cursus universitaires, ne travaille pas et vit toujours chez ses parents qui en ont assez et le mettent dehors.



J'ai adoré ce roman pour un tas de raisons.

▪️Il y a un message écolo qui nous parle de notre responsabilité envers la faune, la honte que sont les trafics d'animaux sauvages enfermés dans des cages pour le plaisir de quelques abrutis.

▪️Les personnages sont extrêmement attachants et souvent très drôles.

▪️Le triangle totalement improbable qui se crée entre Jin-yi "la gentille soigneuse" dont l'esprit à intégré le corps d'une bonobo, Minju le nihiliste suicidaire et Jin la bonobo entrée illégalement en Corée, donne lieu à des moments complètement délirants mais aussi des réflexions profondes sur la vie, la mort, le libre arbitre.

▪️Les bribes de la vie de Jin, vu de l'intérieur par Jin-yi qui a accès à ses souvenirs, nous font découvrir la vie sociale des bonobos, leurs comportements, leurs sentiments, leurs tragédies. C'est très émouvant.



La rencontre entre Minju et Jin-yi en miss bonobo est totalement désopilante et m'a énormément amusée avec ma pensée cartoonesque. D'ailleurs, la cohabitation entre Jin-yi et Jin dans ce petit corps simiesque donne aussi lieu à des scènes assez amusantes et des retournements de situations inattendues et délirantes.



Alors que le fond de l'histoire est plutôt violent et sombre, trafics d'animaux sauvages, grave accident de la route, une femme entre la vie et la mort, un homme suicidaire, j'ai pourtant ressenti beaucoup de douceur dans ce récit. Tout est très visuel et je me suis sentie transportée là bas. J'y ai trouvé aussi une infinie poésie et beaucoup d'amour et d'humour. L'écriture est fluide et on se laisse emporter comme un bouchon sur l'eau.

Et finalement je me suis demandé qui étaient les bêtes : les bonobos ou nous les primates sans poils, faibles, gringalet, destructeurs et adeptes du conflit sous toutes ses formes.



Je suis tombée en amour pour les trois personnages de ce roman et c'est un énorme coup de coeur ! Il m'a fait passer par tout un tas d'émotions, de la colère à l'amusement en passant par l'attendrissement et le chagrin, en plus de l'intérêt de tout ce qu'on apprend sur nos cousins bonobos, car il est très bien documenté.

Une chose est sûre, il vient d'entrer dans ma liste des livres à offrir à ceux qu'on aime !
Lien : https://mechantdobby.over-bl..
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Yu-jeong Jeong (263)Voir plus

Quiz Voir plus

1984 - Orwell

Comment s'appelle le personnage principal du roman ?

Wilson
Winston
William
Whitney

10 questions
2294 lecteurs ont répondu
Thème : 1984 de George OrwellCréer un quiz sur cet auteur

{* *}