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Critiques de Yukio Mishima (640)
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Martyre - Ken

Deux nouvelles de Mishima. Lu rapidement, ces histoires abordent des thèmes récurents chez l’auteur. Sentiments ambigus entre deux jeunes pratiquants de Kendo et violence des adolescents dans un internat. J’ai trouvé ces récits très troublants ! Cela me donne en tout cas envie d'en lire plus de cet écrivain japonais au destin singulier.
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Le Pavillon d'or

Attiré par l'extrait poétique et sidérant de la quatrième de couverture (qui trouve son explication au milieu du livre), ce roman fut captivant à lire alors qu'il n'y passe pratiquemment aucune action et que le narrateur m'était antipathique. Pourtant je l'ai lu avec plaisir parce que les descriptions ne sont pas trop poussées et qu'un fil directeur apparait : l'évolution et les questionnements d'un adolescent. Sans partager ses choix mais en comprenant ses réflexions, il est fertile de voir comment il perçoit la vie et s'interroge sur ses rapports aux autres (amitié, hiérarchie, famille, sexualité) notamment à cause de son handicap.



Un suspens se met en place dans la dernière partie du livre . D'où l'intérêt de ne jamais lire les préfaces avant d'avoir terminé le livre afin d'éviter le divulgâchage.
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Les Amours interdites

Je suis allé jusqu’à la fin mais que ce fut long, ardu et pénible à lire !

Un style ampoulé, fastidieux, psychologisant, fait de digressions et d’analyses à outrance, qui se perdent dans des phrases longues où les négations se surajoutent et rendent le propos confus. Je n’ai parfois rien compris mais j’ai aussi parfois très franchement douté que l’auteur soit complètement au clair avec sa pensée (et douté aussi de la qualité de la traduction).

Mishima ne pouvait en tous cas mieux montrer la limite de l’esprit face à la beauté pure. C’était peut-être l’intention mais le risque de perdre le lecteur est grand !

Un roman certainement très audacieux en son époque et dans son pays, qui me semble avoir mal vieilli mais conserve un indéniable intérêt documentaire.



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Vie à vendre

Finalement, ce n'est pas si facile de mourir ! C'est dans cette aventure follement psychédélique que nous le comprenons en suivant Hanio, jeune homme de 27 ans, dont la vie est "à vendre". A travers cette quête visiblement simple et pouvant être écourtée à tout moment, on y découvre une féroce et presque absurde envie de s'en sortir et de vivre chaque instant. Du grand Mishima, que tout le monde devrait lire !
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Le Marin rejeté par la mer

Noboru Kuroda, jeune garçon de 13 ans, surprend les amours de sa mère (Fusako) - veuve depuis 5 ans - avec un marin du nom de Tsukazaki Ryûji.

Au départ fasciné par les récits de cet homme convaincu que la gloire l’attend en mer ; il ne peut cacher sa déception et sa colère, lorsque ce dernier décide d’officialiser l’union avec Fusako. Et devenir par ce biais, ce que lui et sa bande du collège méprise par dessus tout : une figure paternelle. Ce renoncement à un idéal élevé et héroïque, pour un destin aussi prosaïque scelle son destin. La petite bande l’a décidé, il devra subir le même sort qu’elle a au préalable fait subir à un chat.



Véritable tragédie grecque où l’hubris d’une bande de jeunes va décider du destin d’un marin ballotté entre deux vies. Ce n’est pas tant la mer qui le rejette, mais lui qui décide d’en faire consciemment le rejet. Un crime impardonnable pour ces collégiens à la fois désabusés par la vie, mais aussi pétris de valeurs traditionnelles et en quête d’un idéal.

La plume de Yukio Mishima est à l’image des liens qui se tissent entre le marin, la mère et l’enfant. Beaucoup de retenues dans les sentiments, une pudeur que l’imaginaire populaire attribue généralement aux Japonais, et que l’auteur personnifie à merveille à travers son style. Sans que cela ne soit pour autant dénué de poésie, les phrases sont ciselées, rien ne déborde.



Une première introduction dans l’univers d’un auteur qui a tendance à être plutôt clivant. Certains louent sa prose et sa poésie, quand d’autres la trouvent hermétique et ennuyeuse. Pour ma part, c’est une bonne surprise et je compte bien approfondir son œuvre.
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Dojoji et autres nouvelles

À travers quatre textes révélant l’éventail des talents narratifs de Mishima, le lecteur se retrouve immergé dans un Japon moderne mais enraciné dans ses coutumes et ses traditions. Il s’agit d’abord d’une pièce de théâtre, Dojoji, mettant en scène un antiquaire présentant une immense et singulière armoire à quelques fortunés acheteurs, tandis que surgit le personnage de la danseuse Kiyoko, prête à toutes les extrémités pour acquérir ce meuble à l’histoire tragique. Viennent ensuite trois nouvelles, la première décrivant la procession de deux geishas, d’une jeune fille de bonne famille et de sa servante, devant traverser sept ponts en récitant des prières sans adresser la parole à quiconque ni rebrousser chemin si elles veulent voir leurs vœux exaucés. La dernière nouvelle raconte le goûter d’anniversaire de Madame Sasaki avec quatre amies, au cours duquel elle égare parmi les billes de sucre du gâteau la perle portée à son doigt. Ce texte plein d’humour explore les circonvolutions psychologiques des invitées, les méandres manipulatoires que chacune imagine ou subit à l’issue de la réception. Une simple perle disparue peut-elle chambouler une réputation, détruire ou lier des amitiés ?



La nouvelle intitulée Patriotisme est selon moi la plus tragique et magistrale. Elle s’inscrit en 1936 dans la tentative de coup d’état par une faction ultra-nationaliste de l’Armée impériale. Au troisième jour de l’incident, le lieutenant Shinji Takeyama, « bouleversé d’apprendre que ses plus proches camarades faisaient partie des mutins et indigné à l’idée de voir des troupes impériales attaquer des troupes impériales » décide en rentrant chez lui de se faire seppuku, suicide rituel par éventration. Il sera dignement rejoint dans la mort par sa jeune épouse Reiko. Ce texte d’une dramatique élégance décrit les dernières heures du couple récemment marié, dont les corps pleins de verdeur et de splendeur s’apprêtent par honneur et amour à devenir cadavres. Un dernier verre de saké, une dernière étreinte d’une sensualité bouleversante, une dernière toilette, jusqu’au rituel atroce et sublime devant lequel aucun ne faillira. Un bijou noir d’une rare intensité.
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Le Japon moderne et l'éthique samouraï

Très intéressant pour approfondir le Hagakure. Permet également de mieux comprendre le suicide rituel de Mishima au beau milieu des années 1970. La moitié du livre est composée d'un appendice contenant des citations du Hagakure. Pour l'essentiel, le Hagakure prône une philosophie du service comparable au stoïcisme, avec quelques réflexions plus personnelles à l'auteur.
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Le Pavillon d'or

Lu étudiante. J'avais eu des difficultés au départ à avancer dans ce roman, au rythme inhabituel chez moi, mais j'ai bien fait de persévérer.

Mizoguchi est élevé dans le mythe de la perfection esthétique et de la beauté, "incarnés" dans le temple de Kyoto, le pavillon d'or. Sa fascination est telle qu'elle va conduire le jeune homme (laid, bègue et tourmenté) à fantasmer vainement et dangereusement cette perception... Paroxysme des sentiments, psychologie complexe du personnage, culte des apparences et des faux-semblants, dont la vanité et cruauté humaine sont les reflets, tout cela est décrit sous une plume poétique et réaliste à la fois.



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Confessions d'un masque

Lu en 2018. Une oeuvre d'inspiration autobiographique, qui fit scandale à sa sortie.

Un roman à replacer forcément dans son contexte, culturel et historique, mais une plume dont la "brillance" et l'acuité m'avaient personnellement touchée.

Un récit hautement introspectif, qui crée une forte intimité avec le lecteur, laissant planer un certain malaise (pour les non-initiés, je dirais, surtout) car l'atmosphère est plutôt sombre, pessimiste et sulfureuse. Mieux vaut être bien disposé, en connaissance de cause donc.
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Le Pavillon d'or

Dans toute l'oeuvre de Yukio Mishima et dans son suicide spectaculaire, la mort explose comme un soleil. L'origine du roman le Pavillon d'Or ( Kinkakuji, 1956) est un événement réel, qui choqua les Japonais. le 1er juillet 1950 Hayashi Shôken, bonze novice de vingt et un ans laid et bègue, provoque l'incendie d'un chef d'oeuvre architectural de Kyoto, jusque là miraculeusement épargné des typhons et des bombardements. Mishima s'empare du sujet, de quelques particularités d'Hayashi Shôken et imagine le processus intérieur qui conduira un jeune novice à la destruction du Pavillon d'Or. Et en même temps il développe ses propres préoccupations esthétiques et philosophiques. L'écriture est limpide, précise et les descriptions saisissantes.



Mishima est un très bon conteur qui prend au piège son lecteur. On s'attache d'emblée à Mizogushi, le narrateur. Ce jeune homme, bègue et laid, moqué et mal aimé est émerveillé depuis son enfance par ce que lui raconte son père, un obscur prêtre de campagne aux mains sales, au sujet du Pavillon d'Or. La réalité le déçoit évidemment : c'est un vulgaire pavillon noirâtre. Son père meurt et Mizogushi n'éprouve rien. Il est détaché de la réalité. Il devient novice au temple du Pavillon d'Or. Il ne l'idéalise plus même si le Pavillon demeure sacré. Cependant il se remet à l'aimer passionnément quand le Pavillon est sur le point de finir en cendres dans les bombardements ou d'être balayé par le typhon. Mizogushi est seul à garder le Temple et fait corps avec lui, souhaitant ardemment sa destruction. Il éprouve alors un rare moment de paix et de volupté. Mais le Pavillon d'Or ne cède pas, il semble au contraire immortel et lui renvoie sa laideur physique et morale ainsi que son impuissance à la figure. Mizogushi a deux amis. le premier lui semble un modèle de beauté, de gentillesse et de pureté. le second Kashiwagi est plus intéressant, plus ambigu. Il est laid et a un pied bot. Il s'adapte à la réalité et sait se faire apprécier des femmes. Il cerne parfaitement la personnalité de Mizogushi, l'entraîne dans la débauche avec l'intention de l'arracher au Pavillon d'Or, comme l'explicite son interprétation de l'énigme zen de « NANSEN TUE UN CHAT »*. En vain. Mizogushi est trop orgueilleux. Il imagine alors se venger cruellement de tous ceux et de toutes celles qui le méprisent. La vengeance d'abord fantasmée se réalise dans une scène explicitement sadique. En même temps il veut posséder jalousement le Pavillon d'Or et le défendre des souillures, de la vulgarité en particulier celles de l'occupant et des touristes. Il a pensé à remplacer un jour le Prieur mais son ambition est sapée par son orgueil démesuré et sa mauvaise conduite. Il est seul. le Pavillon d'or est devenue sa prison, un lieu de Beauté, de Pureté qui l'empêche de vivre. Et qu'il lui faut détruire.



Mishima plonge très profondément dans les pensées et les émotions les plus obscures de son personnage avec une rare intensité. le lecteur éprouve de plus en plus de répulsion devant sa cruauté. A un certain stade, l'identification me semble impossible, surtout si on est une femme, et il faut prendre du recul pour admirer le chef d'oeuvre.



*Tuer le chat, c'était arracher la dent qui fait mal, extirper la Beauté à la gouge. Était-ce bien résoudre le problème ? Je ne sais pas. Les racines du Beau n'en étaient point, pour autant tranchées ; morte la bête, sa beauté ne l'était peut-être pas. Et c'est pour se moquer de cette solution trop commode que Chôshu met ses sandales sur sa tête. Il savait, pour ainsi dire, qu'il n'est pas d'autre solution que d'endurer le mal de dents.
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Papillon : Suivi de La lionne

Un petit livre trouvé au hasard d'un bouquiniste et qui vient enrichir mes connaissances de la littérature japonaise. La première nouvelle concerne une célèbre cantatrice, peu de temps avant sa mort. L'auteur fait de subtile comparaison entre la brièveté de la vie des hommes et la fragilité du papillon. Les souvenirs d'une histoire d'amour passée rendent encore plus exceptionnelle la dernière prestation de cette cantatrice mythique. La seconde nouvelle n'est pas sans rappeler un mythe antique, le dénouement final est semblable à l'apothéose d'une représentation. Ces deux nouvelles laissent apercevoir toute la subtilité et l'adresse qu'a l'auteur pour peindre les sentiments humains et les trajectoires de vie complexes. Un livre idéal pour découvrir Mishima.
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Confessions d'un masque

Toujours dans la famille des dits grands auteurs japonais (lire ici : premiers auteurs contemporains d’après-guerre japonais à être traduits), j’ai nommé : Mishima. Ce roman a tout pour fasciner un public occidental : références à la peinture de la Renaissance, la Grèce antique, psychanalyse et sexualité, bref, un univers facile à appréhender car chargé de références connues en occident, interprétées d’une manière originale. Si j’ai rapidement été lassée par l’auto-psychanalyse de Mishima (pas parce qu’elle était mauvaise, mais parce que cet angle de vue n’est vraiment pas mon truc), j’ai toutefois apprécié découvrir le parcours de son personnage self insert. Les récits historiques prenant pour personnages principaux des adolescents ou de jeunes adultes sont rares (d’autant plus lorsqu’ils sont écrits par ces jeunes eux-mêmes). On découvre d’autres facettes d’une société, d’une époque révolue, que l’on connaît surtout à travers de grands récits politiques, militaires etc. Cette caractéristique du roman mériterait d’être davantage mise en valeur lorsqu’on le présente !
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Confessions d'un masque

C’est magnifiquement écrit, mais sans fioritures, passionnant dans son évocation du Japon de cette époque, souvent dur, parcouru de madeleines de Proust et d’illuminations quasi mystiques.



C’était ma première lecture de Mishima, et je reviendrais très vite à cet auteur !

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Vie à vendre

Les romans qui changent de genre au cours de la lecture me font toujours un petit effet. Ici on passe d'une fable loufoque à un polar avec un soupçon de burlesque . Une fois la suspension de l'incrédulité acceptée, le roman se déroule tout seul avec en accompagnement plusieurs maximes philosophiques savoureuses sur la vie et le suicide.



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La Musique

Reiko vient consulter un psychanalyste car elle n'arrive pas entendre la musique. La musique se révélera être en fait le symbole du désir sexuel, que Reiko ne ressent absolument pas. Très amoureuse de son petit ami, elle souhaite pouvoir enfin vivre une vie de couple épanouie. Le psychanalyste, sous le charme de cette femme, devra louvoyer entre vérité et mensonges pour comprendre la terrible réalité que cache Reiko.

Ce livre est évidemment influencé par son époque (1964) : le désir féminin est encore très marqué par la vison de Freud, qui voit la femme frigide comme une malade "hystérique" et non comme un symptôme dû à un traumatisme. Cela crée régulièrement au cours de lecture une certaine crispation devant cette vision datée et condescendante. J'ai été particulièrement agacée par le dénouement qui nie totalement les traumatismes dûs aux violences sexuelles. Alors pourquoi, lire ce livre? Même imparfaitement et à sa manière, ce roman traite de violence faite au femme: viol et inceste marquent définitivement le psyché et physiquement les femmes qui les subissent. Rien n'est occulté et pourtant on ne ressent pas de voyeurisme: juste une description implacable de la sexualité et des violences. L'analyse psychanalytique est souvent juste et on voit qu'elle a été bien documentée. Le personnage de Reiko est complexe, celui du psychanalyste légèrement amoureux (sous couvert de professionnalisme) fait sourire par son air candide.

Il faut reconnaître que la plume de Mishima est splendide, même sur un sujet aussi difficile. Elle est profonde, fluide, et même parfois ironique. Cet auteur est un écrivain iconique de la littérature japonaise et ce livre est assez étonnant dans sa bibliographie pour que l'on découvre.
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Le Pavillon d'or

J’avoue que je suis malheureusement passée un peu à côté de ce roman. Pourtant j’avais très envie de le lire et entre la plume de l’auteur et le sujet, j’étais sûre d’apprécier ma lecture. Ce ne fut pas le cas. C’est principalement dû au fait que je n’ai rien ressenti vis-à-vis du personnage principal, ni empathie, ni sympathie, ni antipathie. Il m’a laissée de marbre.



Mizoguchi est atteint de bégaiement et cette difficulté à s’exprimer le coupe de la plupart des liens sociaux que tout enfant, adolescent puis jeune homme devrait avoir. A la mort de son père, il entre en tant que novice au temple du Pavillon d’or. Il va y faire la connaissance de Tsurukawa, un autre novice avec qui il se lie d’amitié. Il s’agit du seul personnage pour lequel j’ai ressenti un intérêt et à propos de qui j’avais envie d’en découvrir davantage.



J’avais beaucoup apprécié ma lecture de Confessions d’un masque de Yukio Mishima et j’ai retrouvé avec plaisir sa très belle plume pleine de poésie dans ce roman. J’ai aimé la manière avec laquelle il décrit le Pavillon d’or. Ce roman propose une réflexion sur le Beau, sa pérennité et sa fragilité. Certains passages ne sont pas forcément évidents à lire et j’ai trouvé que les réflexions et l’analyse psychologique sont parfois un peu ardus. C’est peut-être même ce qui m’a aussi un peu perdue car ces passages nous éloignent un peu trop du récit. Bien sûr il ne s’agit que de mon propre ressenti et je comprends tout à fait l’enthousiasme des lecteurs pour ce roman. J’aurai d’ailleurs beaucoup aimé éprouver cet enthousiasme. Je pense qu’un jour je relirai ce roman en espérant que mon ressenti soit différent.
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Confessions d'un masque

Mishima nous invite dans son intériorité la plus profonde et on descend avec lui dans les abysses de ses fantasmes, depuis l’enfance jusqu’à l’âge adulte. Mais Confessions d’un masque ne peut pas être réduit au journal intime d’un homosexuel dans une société qui ne l’accepte pas: le style est travaillé minutieusement et accompagne des réflexions universelles sur l’amour et l’amour propre, la pulsion, la vie, la mort et la tension qui les unit.



Le miroir de la société japonaise vient croiser ses confessions: son homosexualité refoulée le poussera à s’interroger sur la norme au point de tout faire pour aimer une femme, qui est selon lui l’incarnation de “l’amour pour la normalité”. Le temps du roman s’étale de 1925 à la fin de la Seconde Guerre mondiale qui est vécue par le narrateur/auteur et qui donne lieu aux passages les plus poétiques du livre.



Certains moments sont crus, d’autres imagés et souvent, les deux en même temps. Ses fantasmes l’accablent, le tabou est trop lourd: Mishima porte le masque du refoulement pour que son homosexualité ne soit jamais révélée, pour que ses désirs ne soient jamais percés au grand jour



Ce livre, publié en 1949 quand Mishima n’a que 24 ans, ne cache pas ses influences occidentales: ses inspirations sont mentionnées explicitement (Zweig, Stendhal et Sade notamment) et on ne lira pas son premier ouvrage pour y trouver le Japon qui fascine.
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Après le banquet

Dans un Japon de l’entre deux guerres, une femme indépendante, propriétaire d’un restaurant chic de Tokyo, en relation avec des gens puissants du pays, belle et distinguée, la veuve Kazu tient à sa liberté. Elle croit sa vie amoureuse terminée mais, à plus de cinquante ans, se voir vieillir seule est difficile à accepter, qui priera pour elle lorsqu’elle ne sera plus? …. Sa rencontre avec le diplomate Nogushi changera sa vie.



Ce roman est d’une sensibilité … l’écriture est simple et décrit bien les sentiments et les réflexions de Kazu. Une femme si libre, si énergique, qui se demande jusqu’où aller pour l’amour d’un homme, jusqu'où aller pour ne pas mourir seule. Nogushi est un homme qui parle peu, qui semble assez antipathique et indifférent …



Après le Banquet, c’est lorsque le couple se retrouve confronté à lui-même. C’est lorsque l’un fait face à la vérité de l’autre, fait face à ses failles, fait face à la viabilité du couple … Un très beau texte .

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Confessions d'un masque

Nul doute que Kochan, un garçon frêle et chétif, renvoie à Yukio Mishima lui-même. Il a écrit ce livre à 24 ans. Il en a fallu du courage pour laisser tomber le masque et publier ce roman dans le Japon conformiste de l’après-guerre.

Très tôt, Kochan comprend qu’il est différent. Dans la rue, ses yeux se portent sur de jeunes militaires ou des ouvriers, souvent de jeunes hommes bien bâtis. Est-ce cela la perversion ? En 1949 au Japon, probablement.



Kochan va jusqu’à tomber amoureux, mais d’un amour suscité par la beauté de Sonoko qui n’entraîne chez lui aucun désir. Il lui faudra se rendre à l’évidence : embrasser Sonoko n’engendre rien.



Confessions d’un masque se termine de façon abrupte et ne laisse pas le choix : il faut lire d’autres œuvres.



L’écriture est somptueuse, il m’est arrivé de relire des paragraphes pour le plaisir des phrases.


Lien : https://dequoilire.com/confe..
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Le Marin rejeté par la mer

Un petit roman de 183 pages ,lu rapidement .

Comment un jeune garçon de 13 ans :Noboru,vivant seul avec sa mère : Fusako,jeune veuve,va t- il réagir lorsque sa mère lui présente son futur beau père: Un officier de Marine Marchande:Ryüji.

Un brave homme qui est prêt à tous les sacrifices par amour pour la belle et riche Fusako,patronne d'un magasin de vêtements haute couture.

Il renoncera à reprendre la mer ,car un mariage se profile et lorsqu'il l'annonce à Noboru ,le monde de l'adolescent s'écroule.

De cet homme, il s'en était fait un héros, mais il s'aperçoit que c'est un homme simple et à l'annonce du mariage ,il réagit très mal ,aidé en cela aussi par sa bande de copains.

Un roman sombre,surtout dans les réflexions et le comportement de cette bande d'ado.Issus pour la plupart d'un milieu favorisé mais qui ont une vision très noire de la vie,et veulent se montrer des durs auprès des autres ,surtout le N°1 ,le chef qui aura une très mauvaise influence sur Noboru.

Un roman étrange ,dur et froid et je n'ai pas été étonnée d'apprendre que l'auteur s'était donné la mort par Seppuku ( Hara-kiri.)suite à un coup d'État raté.

On ressent ce mal -être et ce mal de vivre tout au long du roman ,et la fin oscille entre frustration et délivrance.

Je viens de m'apercevoir que j'ai un 2ème livre de cet auteur Japonnais: le soleil et l'acier qui est en fait une confidence sur une partie de sa vie. À lire plus tard ,dans un état d'esprit au top, car il ne faut être dépressif pour ce genre de roman.⭐⭐⭐⭐

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