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Citations de Yves Beauchemin (58)


Yves Beauchemin
L'argent ce n'est pas la jeunesse, mais ça console un peu de vieillir.
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(enfirouapé) À présent, je me rends compte combien ce beau vieux mot venu de l’ancien normand peut avoir quelque chose d’effarouchant pour des oreilles non québécoises.

(Note de l’auteur en fin de volume)
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…c’est peut-être la chose au monde qui demande le plus de courage. Vous savez, penser, c’est un peu comme voyager, pour reprendre un vieille comparaison. Si on laisse ses pensées tout à fait libres, on court le risque des les retrouver à des endroits bien peu confortables. Aussi, le plupart des gens se dépêchent de les parquer entre quatre clôtures car ils ont peur de voir trop de pays.

(10/10, p. 25)
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La chance est une dame qui a la peau des joues fort raide et se donne rarement la peine de sourire deux fois de suite à la même personne.
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- Vous ne deviez pas beaucoup aimer le maire Drapeau...
- Humm... est-ce que c'était réellement un maire ? Je le vois plutôt comme une sorte de contracteur spécialisé dans le cubage. Mais fin politicien : un vrai virtuose en relations publiques. Et puis, il faut admettre que son métro est une excellente idée : il est très beau et diablement pratique, sans compter que dans l'état actuel de la ville, on a plutôt envie de circuler sous terre! (...) Si Montréal avait perdu d'un seul coup dans un bombardement tous les édifices qu'on a démolis sous son règne, poursuivit Pagé, on en parlerait encore avec des frissons. Des quartiers complets ont été rasés, et non les moindres ! Montréal a perdu une bonne partie de sa beauté... et de sa mémoire. Mais il ne faut tout lui mettre sur le dos, le pauvre homme : nous sommes en Amérique. Depuis soixante ans, l'Amérique vomit son héritage européen. C'est ça le progrès, paraît-il. Nous commençons tout juste à comprendre qu'il est important d'avoir un passé, si nous voulons que l'avenir ait du sens.
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Yves Beauchemin
Écrire sénile, c’est pathétique. Écrire mort, extrêmement difficile
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[...] la vie, malgré ses revers et ses déceptions, pouvaient apporter, à qui s'en donnait la peine, sa part de joies, souvent modestes mais succulentes, et qu'au lieu d'attendre le Grand Bonheur, qui ne viendrait sans doute jamais, c'était sur celles-là qu'il fallait tabler.
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Et cela se produisit de nouveau, au moment où il déposait son verre vide sur le lavabo. Depuis quelques mois, cela lui venait presque chaque fois qu'il prenait un coup. Comme une huile nauséabonde, le cafard s'infiltrait peu à peu sous sa peau, diluant ses tripes, liquéfiant ses muscles et le plongeant dans un état proche du désespoir. Il retourna au fauteuil, s'y laissa choir, bras et jambes écartées, et fixa le tapis d'un air stupide. Sa vie lui apparut de nouveau comme une longue traînée d'ordures qui puait l'ennui.
- Rien, rien ! J'ai rien fait de bon en trente-huit ans. Juste écœuré tout le monde ! songea-t-il en s'efforçant de pleurer.
Mais il n'y parvenait même pas. C'était un cafard insoulageable, une rage de dents sans médicaments ni dentiste, un mal de ventre comme s'il venait d'avaler une bûche.
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« L’art de la politique, comme chacun sait, repose sur la parole, et celle-ci sert à répéter inlassablement les mêmes choses. Car les gens comprennent si lentement ! Il leur faut des années pour se pénétrer des choses les plus simples. Il faut donc répéter, répéter sans cesse. On en devient blasé, et même un peu cynique. Ces phrases que nous débitons mécaniquement et qui ne nous font plus aucun effet, nous voyons qu’elles continuent d’émouvoir beaucoup de citoyens, qui semblent les entendre pour la première fois. Cela crée une distance entre eux et nous. Une distance  terrible. Notre métier nous oblige à développer cette capacité effrayante chez l’homme : la simulation des émotions ; il nous pousse dans les rangs des comédiens, des menteurs, des tricheurs, des obséquieux et des trompeurs de tout acabit. L’art de la politique, mon cher ami, demande une résistance au cynisme que bien peu possèdent. J’en suis, hélas! totalement dépourvu. »
ebook p 905/906



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Vous savez, mes amis, la musique, la vraie, celle qui parle au cœur de l'homme et qui ne craint pas de lui dire ses vérités, même les plus cruelles, est une chose d'une importance inouïe, que bien des gens sous-estiment, hélas. Elle nous aide pourtant à refaire nos forces... et notre bonté. Si jamais elle venait à disparaître, nous serions foutus. Regardez Chostakovitch : c'est par lui que la Russie crie au monde sa souffrance et son angoisse. Sans Chostakovitch, moi, je prétends que l'âme de la Russie se dessécherait et finirait par mourir.
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On a quarante-cinq ans. On commence à perdre ses cheveux et à faire du ventre. On est marié, bon père de famille, chroniqueur des affaires municipales dans un quotidien de Montréal. Et un bon matin on se réveille avec le sentiment désagréable d'être devenu une nullité. Alors un désir fou éclate au fond de soi de crever le plafond, de s'extirper de la commune médiocrité et de montrer aux autres ce qu'on vaut réellement.

C'est ce qui amènera Nicolas Rivard à vivre des aventures étranges où il fera l'expérience d'un Montréal inconnu, connaîtra les dénommés Moineau et Chien Chaud (sans compter l'ineffable Douillette), mettra le nez dans un scandale politique (au grand déplaisir d'un ministre véreux), tandis qu'une petite fille aux cheveux roux, venue d'on ne sait où, lui enverra de mystérieux messages. Tout se terminera aux Îles-de-la-Madeleine par une drôle de fête qui annoncera le début d'une nouvelle vie.

Pascale Arguedas

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- La littérature, mon jeune et bel ami, c'est la vie concentrée servie aux lecteurs dans leur fauteuil (pour paraphraser Musset), c'est le fruit de millions d'expériences dont ils n'auraient pas le temps de vivre la plus intime partie! Elle nous fait participer à une sorte d'éternité, Charles, elle nous rend comme Dieu : omniprésents, dans tous les lieux, dans tous les temps! La fréquenter ne rend pas plus sage - ce serait trop beau, et puis tout dépend, n'est-ce pas, de la tête qu'on a -, mais elle nous aide parfois à être moins sot.
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Y'a des gens qui sont nés pour avoir la misère après eux comme la chair après les os
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Ma tante,
Je sais que vous aller me juger très sévèrement. Je sais que j'agis très mal et que je mérite les plus grand blâmes. Vous êtes la seule personne qui pouvez m aidez, voilà pourquoi je me suis adressé à vous. L'enfant que vous avez devant vous, c'est le mien. Il est né à Chicoutimi le 8 mai de l'an passé; c'est un garçon, il s'appelle Denis et je l'ai fait baptisé dans la paroisse de la Cathédrale. je ne suis pas sûre qui est son père (oui, je sais bien ce que vous êtes en train de penser de moi, mais je n'y peux rien). De toutes façons, avec les hommes que j'ai connu, il est mieux sans père.
J'ai essayée jusqu'ici de m'en occuper de mon mieux, mais là, je n'en ai plus la force. Avant de devenir une mauvaise mère, je préfère le confier à quelqu'un d'autre. J'espère que se sera vous qui en prendrez soin (car je connais votre bon cœur depuis longtemps), sinon, je vous demanderais de surveiller la personne qui en aura soin.
Je vous laisse deux boites qui contiennent tout son linge. Dans la boite la plus grosse (dans un petit gilet de laine bleu), vous trouverez 205 $ c'est tout l'argent que je possède actuellement. je vous en enverrai d'autre aussitôt que possible. N'essayez pas de me rejoindre, vous ne pourrez pas. De toute façon, ma décision est prise, je ne reviendrai pas là-dessus, on ne peut pas refaire sa vie, pas moi, en tout cas.
Je sais, vous devez vous dire, elle aurait pu venir me le remettre elle-même dans mes bras, la sans cœur. Mais justement, je sais que vous ne me croirez pas, mais j'ai du cœur, trop de cœur. J'avais trop honte de vous voir, ce qui fait que j'ai mieux aimé vous parlé par lettre. Et je me suis dit que c'était mieux aussi que de laisser mon enfant à la police. Pardonnez-moi. Faite que mon enfant soit heureux, moi, je n'y arrivais pas.
Pardonnez moi encore une fois.
Adèle
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L'entendez vous avec sa solitude ! ricana le capitaine Galarneau en lui enlevant prestement la bouteille. Il parle comme si j'étais un vieux matelas ou un cendrier de motel. Jériboire ! du Baron Otard Fine Champagne ! On ne vous a pas élevé à la pisse de truie, mon ami ! Je peinturerais le pont Jacques-Cartier gratis, moi, si on me promettait de me faire boire de ce petit jus-là jusqu'à la fin de mes jours !
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Le soir, à son arrivée à la maison, des cris de joie sauvage l’accueillaient. Les portes claquaient, l’escalier se mettait à trembler et on le prenait d’assaut avec une telle fougue qu’il devait parfois se laisser glisser sur le plancher, écrasé sous la bousculade et les baisers. Alors, malgré sa fatigue, il partait d’un grand rire, délicieusement ému.
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La chance est une dame qui a la peau des joues fort raide et se donne rarement la peine de sourire deux fois de suite à la même personne.
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Dans le silence de la nuit tiédissante, le piano se mit à jouer doucement. Les notes s'égrenaient avec une solennité un peu mélancolique, s'échappant par la fenêtre grande ouverte. La petite cour obscure et déserte aux pavés encore tout chauds se remplit d'une atmosphère grave et recueillie. Soudain, des lentes vagues de la musique qui se succédaient paisiblement et allaient mourir aux abords de la rue, surgit comme un message énigmatique. Quelque chose d'important allait se produire. C'est alors que le violon se joignit au piano:
La douceur de son chant était si poignante que Juliette Pomerleau ouvrit les yeux, souleva sa tête moite de l'oreiller et regarda dehors. À travers le feuillage des framboisiers, on apercevait, au-dessus de la cour minuscule que formait le U de l'édifice, une fenêtre illuminée au premier étage où se découpaient deux silhouettes presque immobiles; l'une était assise et légèrement courbée, l'autre, debout, tenait un violon. "Monsieur Martinek vient de terminer sa sonate", pensa-t-elle.
Se tournant péniblement sur le dos, elle poussa un soupir et se mit à écouter, ravie.
Elle pénétra dans la cuisine, fit de la lumière. L'endroit ne contenait plus qu'une vieille chaise de bois peinte en rose, sur laquelle on avait posé un litre de lait entamé.
Un sombre pressentiment se formait en elle. Traversant la cuisine, puis une autre pièce également vide, elle entra dans une chambre à coucher. Là aussi le plafonnier brillait et le store était tiré. Il n'y avait pour tout meuble qu'une chaise berçante, un lit-cage et une table à langer. Deux grosses boîtes de carton avaient été déposées au milieu de la place. Elles contenaient des vêtements d'enfant.
Juliette se pencha au-dessus du lit, puis recula, désemparée. Écarlate, les yeux contractés, les poings serrés, le bébé hurlait à se faire sortir les entrailles du ventre, sa couche à demi défaite, un biberon vide à ses pieds, dans une pénétrante odeur d'urine amplifiée par la chaleur d'une plinthe électrique réglée au maximum. Elle promena un regard éperdu autour d'elle;
- Mon Dieu, qu'est-ce qui se passe?
Ses yeux s'arrêtèrent sur la table à langer où reposait une enveloppe. Elle s'avança et la prit. Pour ma tante, avait-on écrit dessus.
Affolée par les hurlements du bébé, Juliette la déchira et apprit dans quel chaos sa nièce était tombée.
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Si l'enfer existe, soupira-t-il en se levant, ce ne sont pas des flammes qu'on y trouve, mais des emmerdeurs.
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Juliette Pomerleau sortit en soupirant de son sac à main une pomme, six raisins verts et un petit contenant de fromage cottage et commença son repas solitaire. La semaine d'avant, trois secrétaires, qui adoraient sa compagnie, l'avaient entraînée au Piémontais (son restaurant favori) où on lui avait servi une superbe lasagne (son mets favori). C 'est après avoir ingéré toutes ces calories traîtresses qui ne faisaient qu'alourdir sa taille et empâter son menton qu'elle avait décidé de se remettre au régime encore une fois.
― Quelle vie, soupira-t-elle. Crever de faim ou gonfler, voilà mon destin.
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