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Critiques de Yves Ravey (496)
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Adultère

La veille ils ont fêté leurs dix ans de mariage.

Cette nuit sa femme Remedios est rentrée à l’aube raccompagnée par Walden, le président du tribunal de commerce. Il est sorti et a lancé un grand salut. Que sa femme rentre si tard, aucun souci, c’est la présence de Walden qui le préoccupe. Il le lui dit. Walden est offensé et démarre. Sa femme trouve son comportement bête et mal élevé vu qu'il vient de déposer son dossier de dépôt de bilan de la station de service qu'il gére à ce même tribunal où le Walden est président.

Vous pensez qu'il y a un problème ?

Deux femmes vont le confronter à ses propres difficultés.....dans un décor qui rappelle les tableaux de Hopper.



Chez Ravey tout est cartes sur table, pourtant jusqu'au bout on n'y croit pas, cherchant la petite bête 😁! C'est court, sans fioriture, sans psychologie, à la limite du minimalisme, très cinématographique avec des personnages impassibles esquissés en quelques traits. Et pourtant rien ne manque à cette fausse intrigue qui se déroule dans un climat de mal être constant , et qui nous tient en haleine jusqu'à un final qui laisse pantois 😆!
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Taormine

Yves Ravey dans son dernier opus nous revient avec un couple au bord de la rupture, qui pour se rabibocher s’offre des vacances en Sicile.

Elle s’appelle Luisa Hammett, fille du Professeur Gozzolli.

Il s’appelle Melvil Hammett ( 😜Dashiell Hammett !).



Une voiture est louée à l’aéroport de Catane, direction Taormine, pour l’Hotel Via del Mare, quatre étoiles. En route Melvil a soudain la mauvaise idée de bifurquer sur un chemin de terre pour aller voir la mer. La nuit tombe suivie de la pluie. Dans l’obscurité totale ils heurtent QUELQUE CHOSE , de gros, vu le choc, et ils ne s’arrêtent pas , plutôt IL ne s’arrête pas pour en vérifier la cause ni ses conséquences…

Dès les premières pages, de la bouche de Melvil , Ravey suscite le malaise comme d’habitude , ce fameux malaise dont tout ses lectrices et lecteurs assidus en raffollent, par commencer par moi 😊. Bon ceux ou celles qui y cherchent le suspens d’un vrai thriller en seront pour leur frais , car Ravey comme toujours procède dans son style minimaliste, sans psychologie, aux personnages impassibles, où tout semble évident….Pourtant ici le Melvil comparé à l’habituel personnage Raveyen est quand même un peu embarrassé avec sa conscience, bien qu’il fait tout pour se convaincre qu’il n’en a aucune raison. L’auteur lui force la main ajoutant certains détails d’actualité et l’embarrassant surtout par le biais de sa femme versatile. Entre les lignes il nous révèle aussi leur différend standing social qui y apporte même minimal une petite goutte de psychologie,mais pas trop effectif 😁, vu qu’on hésite si le Melvil est en faite un imbécile ou tout simplement un bonhomme très ordinaire ! La Sicile où les mesures de temps , de distances et d’honnêteté sont très particulières finissent par boucler la boucle….Bref de pépins en pépins , Ravey nous roule une fois de plus dans la farine, même si étant une inconditionnelle de lui je connais bien son procédé. La fin est simplement géniale ! Si vous aimez son style ne passez absolument pas à côté !!!!

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Pas dupe

Dans le dernier roman d'Yves Ravey, dont je suis devenue fan, il est question d'un type ( il s'appelle Salvatore....hummm...connotation très sicilienne, ça vous dit quelque chose ? ), dont la femme gise au fond d'un ravin sous la ferraille. Seule, elle fonçait à cinq heure du matin au volant de son bolide, elle a loupé le virage ?



Ravey écrit des faux polars littéraires où l'on devine facilement dès le début le coupable, qui se comporte toujours comme si de rien n'était, et a l'air de s'en ficher royalement de ce qui en faite devrait le toucher profondément ou presque. Ici pourtant ce Salvatore paraît-il, aimait Tippi, la dame au fond du ravin, et paraît-il toujours, ne tire aucun bénéfice de sa mort......peut-être que Ravey cette fois ci nous joue-t-il un autre jeu ?

Dans l'histoire il y a aussi,

le beau-père, qui vit avec le couple et chez qui travaille Salvatore,

un amant, agent d'assurance, celui qui a établie l'assurance-vie de Tippi,

un commissaire qui essaie de sortir de ce labyrinthe,

et une voisine curieuse et trop bavarde.



J'adore les bouquins de Ravey. L'histoire chez lui en tant que telle importe peu.

J'adore ses personnages, impassibles, indifférents, sans scrupules, soutenus par un style d'écriture simple, sans fioriture, sans psychologie, à la limite du minimalisme.

J'adore son humour pince sans rire, ses inlassables réinterprétations et changements de perspectives sur l'Incident, l'intrigue pivot du livre, qui viennent se renforcer ou se contredire, nous faussant continuellement les pistes, pour finalement en arriver à une fin toute simple.



Du nanan pour curieux et curieuses de faux polars insolites.







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Trois jours chez ma tante

A quarante balais et quelques, depuis vingt ans, votre vieille tante riche, qui vit en France, vous vire chaque mois une certaine somme au Liberia où vous administrez "une école pour enfants déshérités", suite à un départ forcé de votre patrie. Vous êtes son neveu unique, elle vous sollicite constamment depuis vingt ans pour que vous rentriez, sans succès, et puis un jour elle dit, Basta ! Finit les virements ! Vous prenez le premier avion pour régler le Basta ! et la rejoignez pour trois jours......Vous, c'est Marcello Martini; elle, c'est Vicky. Vicky vous dit, Marcello tu dois te souvenir que l’argent ne tombe pas du ciel..., vous lui répondez, je suis au courant......Mais bon il faut quand même régler le problème. Le choix des solutions est peu orthodoxe,......et la tante loin d'être gaga a plus d'un tour dans son sac....aah, j'adore ces super mémés !



Nous voici embarqué sur le dernier Ravey, et encore une fois c'est du nanan ! Encore une fois Ravey joue magistralement sur l'ambiguïté des personnages. On n'est jamais sûr de leur honnêteté ni de leur malhonnêteté, jusqu'à l'approche de l'épilogue, toujours surprenant. J'adore son style d'écriture simple, sans fioriture, sans psychologie, à la limite du minimalisme, qui donne à ses personnages cette impassibilité , cette indifférence, même dans le cas des pires malfrats.

Jubilatoire !
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Enlèvement avec rançon

Encore un truculent Ravey !

Les personnages portent comme toujours la marque Ravey, les lieux, les circonstances et leurs occupations n'y changent rien. Ici c'est Max et Jerry, deux frères. Max est comptable dans une scierie, Jerry vient le retrouver d'Afghanistan, après 20 ans d'absence. Deux types sans états d'âme, qui colmatent d'enlever contre rançon la fille du patron de la scierie, Samantha. Comme toujours, ce faux polar est tout sauf un polar. Ne cherchez ni logique, ni indices, ni suspects !

Ravey c'est du mini thriller Dada , si vous en êtes un adepte, lancez-vous y sans arrière pensée, un des meilleurs ! Sinon s'abstenir 😀!
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Taormine

Son couple battant de l’aile, Melvil décide d’offrir à sa femme une semaine de vacances en Sicile : une parenthèse qu’il espère suffisamment enchantée pour leur redonner une chance de repartir du bon pied. Mais, alors qu’ils ont quitté l’autoroute entre l’aéroport et leur hôtel pour aller voir la mer, leur voiture percute violemment un obstacle. Intimant à sa compagne de lui faire confiance, l’homme poursuit sa route sans s’arrêter. Puis, parvenu à destination, il s’enquiert d’un carrossier susceptible de réparer discrètement l’aile défoncée de leur véhicule.





Pour notre plus grand et admiratif plaisir, Yves Ravey nous soufflète à nouveau avec l’un de ces fulgurants et laconiques récits dont il a le secret. Dans une langue à l’os dont l’implacable sobriété descriptive, déshabillée de toute psychologie, crée le malaise par une impression de froideur distanciée en complet décalage avec les émotions du lecteur, il nous plonge dans l’atmosphère oppressante d’un banal voyage touristique que les erreurs à répétition de ses personnages transforment en cauchemar.





Développée du point de vue de Melvil, l’intrigue révèle un homme égoïste, lâche et cynique, capable de s’arranger avec sa conscience dans une indifférence tranquille qui fait froid dans le dos. Sa compagne, aux velléités spontanément plus scrupuleuses, se laisse pourtant circonvenir avec une faiblesse d’autant plus ironique, que c’est finalement sa coupable solidarité, dans une situation pour le coup inacceptable, qui finit par recimenter leur relation de couple qui chancelait.





Mais une fois tombé du côté occulte du miroir, dans le monde souterrain de l’illégalité et dans la dépendance à ses prédateurs en tout genre, l’on risque fort de se faire croquer par au moins aussi ignoble que soi. C’est ainsi qu’une rencontre accidentelle, à proximité d’une plage où normalement touristes et migrants échoués ne se croisent pas, finit par refermer un piège diabolique sur des coupables rejoignant à leur tour le rang de leurs victimes.





Un récit noir et féroce, autour d’un effroyable engrenage, qui, sans avoir l’air d’y toucher, pose la question de la responsabilité, accidentelle ou aggravée…


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Le drap

Yves Ravey, champion de la pratique littérature minimaliste, aborde dans le Drap un sujet intime, la mort de son père. À ce titre, ce roman dépourvu de tout effet dramatique constitue une exception à l'intérieur de la production littéraire de l'auteur, bien que la mort sous une forme ou sous une autre soit la thématique centrale de ses livres. Car la mort ici en question est celle de son propre père, la seule qui importe en définitive pour lui , sujet autrement grave, qu'il semble vouloir désacraliser le traitant avec une grande légèreté.

Un ouvrage bref, qui à part le récit de la maladie , de l'agonie puis de la disparition d'un homme qui bravait la mort préférant en ignorer les symptômes, revient sur des souvenirs familiales anciennes, sur quelques rares confidences de la mère, des petits plaisirs du père, la pêche, le PMU, ses promenades avec sa 203…., et alors qu'il détendait un diplôme d'ingénieur, sur sa carrière professionnelle contestée d'ouvrier dans l'imprimerie dont il succombera aux gazes toxiques.



En faites tel père tel fils, Ravey aussi brave ce sujet personnel grave , avec la même désinvolture que le père bravant la mort. Il alterne d'un style aéré avec de très courts chapitres, les sketchs d'une vie au passé et celle au présent, et soudain quand arrive la mort, étrangement il est en train de peindre des volets métalliques…. Juste le temps de prendre une pause il continue pour terminer la quatrième persienne. Mais cette désinvolture cache en faite une douleur profonde qu'il exprime superbement à travers celle de sa mère dans un court chapitre «  Ma mère est morte en même temps que lui…elle a traversé la vie comme s'il était encore là. »



Dans ce livre autobiographique qu'il intitule Roman par pudeur , Ravey d'un récit tout simple, à travers des petits détails va à l'essentiel . Un romancier qui me parle beaucoup.

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La Fille de mon meilleur ami

Sous le titre assez moyen de « La fille de mon meilleur ami » se cache l’un de ces petits bouquins qui se dégustent comme des cafés serrés. De ceux qui, d’un seul trait, vous gorgent d’arômes subtils, à la fois toniques et délicats.

Equilibre entre force et finesse, dosage impeccable entre ce qui est dit et ce qui est sous-jacent, entre ce qui s’exprime et ce qui se sent et une note finale qui laisse en bouche comme une petite touche d’amertume.



Ristretto donc que ce texte bref, dont le charme persiste dans le temps, nous laissant apprécier tout le talent d’un auteur qui va à l’essentiel, qui évite les longues digressions et affectionne particulièrement les formats courts des novelas.

Avec justesse et modération, Yves Ravey fait de l’art dans du peu.

Et avec presque rien, une poignée de personnages, un cadre de banlieue, des phrases écrémées et un style sans détour, l’auteur nous projette dans ce qui se présente au départ comme une gentille historiette mais se révèle bien vite un bel objet littéraire aux formes effilées, très séduisant dans sa limpidité, plus grave qu’il n’y paraît de prime abord.



Ainsi le récit se dévide comme une évidence, l’air de ne pas y toucher, porteur toutefois d’une fatalité qui sourd presque de manière nonchalante, distillant goutte à goutte une atmosphère de roman noir avec cette simplicité élégante et faussement distante qui lui donne toute sa suavité.

Fausse simplicité, fausse désinvolture, Yves Ravey ne s’encombre pas de superflu et chaque mot tombe pile là où il le faut, net, juste, d’une imparable efficacité.

Des phrases courtes sans aspérité, concises, lisses et précises, sur une écriture lucide, factuelle et sans bla-bla.

Cela peut sembler simple, ça ne l’est que pour mieux nous prendre dans les filets d’un univers en demi-teinte, un peu gris, un peu glauque, un peu banlieusard, un peu provincial, un peu cynique, le genre d’histoires courues d’avance à la chute aussi infaillible qu’inéluctable.



Et c’est ainsi, avec une assurance tranquille, au gré d’une mécanique toute efficace dans sa placidité, que l’on accompagne William Bonnet, d’abord gentiment compatissant par la promesse qu’il a faite à un ami militaire décédé de veiller sur Mathilde, sa fille plus ou moins dérangée, puis peu à peu intrigué par le profil de ce personnage qui se révèle à nous en homme moins charitable et honnête que ce qu’il nous avait semblé au départ. Ainsi, que fait-il avec plusieurs fausses cartes de visite et d’identité ? C’est néanmoins un homme qui tient ses promesses. Et lorsqu’à sa sortie de l’hôpital psychiatrique où elle fait régulièrement de longs séjours, Mathilde lui demande de l’emmener voir le fils qu’elle a eu avec Anthony, son ex-mari, et que la justice lui a enlevé, William, bien que se doutant que cette requête sera source d’ennuis et par fidélité à la parole donnée, finit par céder et accepte d’accompagner la jeune femme.



L’enfant vit chez son père maintenant remarié dans une bourgade de province.

Connaissant le caractère imprévisible de Mathilde, William s’emploie à repérer les lieux, rôde, enquête, s’attarde…

Et lorsqu’il rencontre la belle Sheila aux yeux verts, la nouvelle femme d’Anthony…et quand il remarque à quel point ce dernier, trésorier du syndicat et collecteur de la caisse de solidarité des usines Rhône-Poulenc, semble attaché à son petit cartable de cuir….l’idée ne tarde pas à germer qu’il y aurait peut-être un bon coup à se faire dans cette petite ville de banlieue en plein piquet de grève, une occasion à saisir…Oui, il se pourrait bien qu’il touche le gros lot…

« Attention William, sais-tu bien où tu mets les pieds ? » a-t-on alors envie de lui conseiller. « As-tu pensé à Mathilde ? »

Mathilde et ses crises inattendues, Mathilde et son esprit en capilotade…belle et sauvage Mathilde…déroutante, déconcertante, surprenante Mathilde… avec elle, on ne sait jamais comment les choses vont tourner…



Alors fonctionnera, fonctionnera pas, le plan de William Bonnet ? On a envie d’y croire, on n’y croit guère, on attend la chute, la tuile sur le coin de la gueule, tout en s’attachant à ce type pas trop comme il faut mais terriblement sympathique. La mécanique se met en place, le suspense s’installe avec le tranquille savoir-faire de l’auteur et nous, on boit ça d’un trait, café serré, corsé, ristretto…

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Adultère

Rien ne va plus pour Jean Seghers : sa station-service est en faillite, tout laisse à croire que sa femme le trompe avec le président du Tribunal de commerce, et son employé lui réclame le paiement immédiat de ses indemnités. Mais notre homme et narrateur n’a pas dit son dernier mot…





Clair, net et sans bavure : Yves Ravey n’abandonne pas sa marque de fabrique et nous plonge à nouveau dans un de ses courts récits dont le minimalisme fait toute la force de frappe. La situation est banale, les personnages ordinaires et l’intrigue d’une extrême simplicité, pourtant le texte subjugue, surprend et finit par ouvrir des perspectives aussi dérangeantes qu’inattendues. En se cantonnant à l’observation et à la description sèches de leurs faits et gestes, la narration suscite une impression étrange de décalage et de malaise face à des personnages dont le lecteur, perturbé par un tel vide, ne pourra que supputer les sentiments et la psychologie. Sur ce plan, la conclusion, que d’aucuns pourront juger trop abrupte et à première vue frustrante, est une apothéose de non-dit, où s’entrevoit soudain un au-delà du récit, glaçant et diabolique.





Aussi implacable que dépouillée, cette noire histoire aux accents chabroliens se lit d’un trait et vous laisse, déstabilisé, sur les bords de ce faux vide qu’est le non-dit.


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Taormine

Je n’ai pas honte de le dire : cet auteur m’échappe.

Lire du Ravey c’est contempler une œuvre d’art contemporain, en rester perplexe et s’entendre dire derrière son dos : « il n’est pas donné à tout le monde de l’apprécier, Madame ».

Le dernier roman d’Yves Ravey lui vaudra d’être traité de génie ou d’imposteur – c’est selon. Le Yoko Ono de la littérature en somme, un sentiment diffus de rater quelque chose de grand, la frustration de voir une bonne idée se diluer dans les prétentions de son auteur.

Je vous résume l’histoire. Melvil emmène sa femme infidèle en vacances à Taormine dans l’espoir de redonner un souffle à son couple vacillant. Dans la nuit, sa voiture de location heurte un objet non identifié. Était-ce vraiment un objet ?

Jusqu’à la page 66, c’est aussi ennuyeux qu’un épisode de l’inspecteur Derrick. Après cette page, le récit devient plus intense (j’en conviens) jusqu’à une fin en eau de boudin dont les cuistres me diront : « oui, mais tout est dans la suggestion, la fatalité, le clin d’œil du destin ».

Je devine ce qui plaît aux admirateurs d’Yves Ravey : un minimalisme un peu snob, une sagesse d’universitaire éprouvé par les années d’amphi, une jouissance de philatéliste, une connivence de contrepéteurs… Ce n’est pas ma tasse de thé, darling.

Quand je lis du Ravey, j’ai toujours l’impression qu’il me manque l’essentiel… comme des frites sans sel, un smartphone sans batterie, une piscine sans eau, @monsieur_etiennedorsay sans humour.

Je comprends qu’il soit dans la première liste du Goncourt. De là à ce qu’il le remporte, il y a une frontière qui, je l’espère, ne sera pas franchie.

Bilan : 🔪

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Trois jours chez ma tante

Après avoir terminé ce " petit livre " , je me suis précipité vers les critiques toujours avisées de mes ami(e)s babeliotes et là , pas vraiment de surprise , je m'étais dit que cette histoire pouvait être diversement appréciée. Mon intuition était la bonne et j'ai tout lu avec attention , le négatif , le positif et j'en ai déduit que la vraie qualité de ce livre était de ne pas laisser les gens indifférents. Que de discussions si nous pouvions nous rencontrer!!!!

Bon , l'histoire , vous la connaissez bien sûr . Il y a la " vieille tata " , Vicky , une vieille dame riche qui séjourne en maison de santé pour les derniers jours de sa vie . Sa générosité , elle la manifeste en " monnaie sonnante et trébuchante" envers son neveu Marcello . Marcello , il est parti un peu précipitamment en Afrique où il serait engagé dans une association humanitaire à qui le " pognon de dingue " de la " tata" est destiné....Seulement , Vicky , elle aimerait bien une " petite visite" de temps à autre et Marcello est un peu " ingrat " ...C'est décidé, sa tante veut le voir , elle veut lui annoncer que son généreux mécénat s'arrête là . Marcello accourt...et les situations désopilantes s'enclenchent jusqu'à un dénouement pour le moins inattendu .

Très franchement , j'ai aimé cette histoire sans fioritures, sèche , dépouillée de tout élément superflu , maintenant en permanence notre attention sur un jeu d'acteurs léché et efficace . Quelle " partie " en effet entre Vicky et Marcello , avec , pour point d'orgue et pour témoin un malheureux chèque à ....plusieurs zéros...L'aura ? L'aura pas?

Ce roman est court , bien écrit , original dans son contenu et j'ai imaginé qu'il pourrait donner naissance à une jolie " pièce de théâtre de boulevard ".

En tout cas , en ce qui me concerne , j'ai passé un fort bon moment , mais ce n'est que mon humble avis , très intéressé aussi par les avis et les argumentations des lecteurs et lectrices déçus , et ils sont nombreux .

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Adultère

Jean Seghers sur le point de perdre sa station service, en redressement judiciaire et sa femme, infidèle, imagine un moyen radical de résoudre ses problèmes.

Première incursion dans le monde très particulier d'Yves Ravey (merci Idil) qui en très peu de pages, et une histoire au premier abord banale, intrigue, dérange et déstabilise. Comme son héros, champion de la manipulation, on a le sentiment d'être baladé par l'auteur dont le récit en apparence prosaïque nous pousse à de multiples supputations sur le dénouement, qui finalement arrive tellement inattendu et abrupt qu'il nous laisse sans voix. Vraiment du grand art.
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Adultère

Jean Seghers est le gérant d’une station-service qui est en cours de dépôt de bilan. Il suspecte sa femme Remédios d’entretenir une liaison avec le président du tribunal de commerce. Son employé Ousmane lui réclame son indemnité de licenciement. Sa mère Dolorès refuse de l’aider. ● Sur une intrigue très convenue, qui relève à la fois du roman noir et du vaudeville, l’univers très particulier d’Yves Ravey se déploie dans toute sa splendeur. Il est fait notamment de non-dits et d’inquiétante étrangeté. On a l’impression d’être dans un monde très légèrement décalé par rapport à celui que nous habitons. C’est incroyable de parvenir à faire cela avec des mots. D’une totale originalité à chaque fois les livres d’Yves Ravey me ravissent. ● Sa prose est serrée, il n’y a pas un mot en trop et aucun mot ne pourrait être retranché, peu d’auteurs arrivent à faire cela. ● Même si la fin vraiment trop rapide ne m’a pas plu, je recommande vivement ce livre et cet auteur.
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Taormine

Après une passe difficile, un couple s'envole vers la Sicile pour se refaire une santé et retisser des liens que l'adultère a altérés.

Pourtant , dès leur arrivée , la pluie et les ennuis ne les épargnent pas.



Livre très bien écrit , concis, où l'atmosphère s'alourdit à chaque page.

Bon l'image de la Sicile n'en sort pas grandie, pas plus que la morale mais ce court roman est très agréable à lire.

J'ai trouvé la relation entre les deux époux un peu distante pour des gens venus recoller les morceaux, mais pourquoi pas cela rajoute au burlesque de la situation qui colle bien au style ironique de l'auteur.

Une lecture sympathique, une mise en scène par l'auteur astucieuse , très bien écrite, avec beaucoup de clin d’œil, notamment aux rapports sociaux des deux époux.. Je m'en contente largement même si un texte plus dense , plus de développement et sans doute une fin moins tirée par les cheveux, mais qui a le mérite de boucler la boucle, m'auraient poussé à être plus dithyrambique.





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Pas dupe

L'épouse du narrateur est retrouvée morte dans sa voiture accidentée. L'inspecteur en charge de l'enquête s'obstine à interroger encore et encore le voisinage, et surtout l'époux. Accident ou pas accident ?





Voici un récit précis comme un scalpel, qui, sans lui laisser le temps de respirer, entraîne son lecteur dans un jeu de dupes serré et captivant. Ne vous fiez pas à la banalité de l'histoire : vous avez entre les mains une petite pièce d'orfèvrerie, dont toute l'originalité tient en l'habileté minutieuse de sa construction et en son écriture maigre et épurée, qui parvient à restituer la stricte essence de son intrigue et de ses personnages en un minimum de pages.





Ce très court polar se lit dans un sourire de connivence, pour le plaisir d'une écriture qui s'amuse à faire un tout à partir de presque rien.
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Trois jours chez ma tante

La toute première fois que je lis Yves Ravey... Pris dans un suspens terriblement efficace, tant et si bien , qu'une fois ma lecture débutée... je n'ai pas lâché ce roman !!



Le pitch... on le connaît!... Un neveu parti depuis 20 ans est rappelé par sa tante pour aller chez le notaire, changer ses intentions à l'égard de cet unique neveu, qui dirait-on ne se montre pas des plus empressés ni des plus attentionnés , depuis deux décennies, malgré l'affection, les aides financières de cette généreuse tante !



Cette dernière se retrouve dans une maison de retraite médicalisée de standing, en ayant conservé toutes ses facultés, en continuant de s'occuper de sa fondation et de ses affaires... Et là, elle convoque son neveu , Marcello, pour lui annoncer qu'elle le déshérite, et cesse ses versements mensuels...Celui-ci , s'occupant au demeurant d'une association humanitaire qui vient en aide à des jeunes enfants, pris dans les tourbillons de la guerre....traverse une mauvaise passe financière !



Le talent d'Yves Ravey est de concocter un vrai suspens, avec des pistes qui

s'avouent fausses ou trompeuses.... Ce Marcello est insaisissable, pas

franchement sympathique , pas franchement détestable !!!...Une personnalité opaque, qui enfant ne pleurait jamais.. ce que finit par déplorer et remarquer la tante, qui même si elle éprouve indulgence et vraie affection pour ce neveu "ingrat"...ne le comprend pas et ne se fait guère d' illusion sur lui...



"Elle m'a adressé cette remarque, perdue dans son histoire d'accident du cordonnier, qu'en définitive, elle ne m'avait jamais vu pleurer, enfant. Pourtant , (...) un enfant , ça devrait pleurer de temps en temps, non ? "(p. 137).

La comparaison serait sans doute trop forte, mais la personnalité de Marcello pourrait faire quelques échos à une sorte " d'Etranger" sur terre, avec des décalages de sensibilité , dépourvu de la moindre empathie envers autrui, au demeurant ! !?



L'auteur écrit de façon lapidaire, avec une neutralité confondante, sans la moindre note de jugement ou d'explication psychologique, ce qui démultiplie le mystère de l'intrigue et notre envie de savoir, comprendre !!



Je n'en dirait pas plus.... car le suspens est maintenu jusqu'à l'extrême grâce

à des détails des plus ténus... qui alimentent notre impatience à connaître

l'issue de ce tête à tête entre le neveu et la tante !!



Surprenant, désopilant, grinçant, loufoque, humour très noir ou "violet"

[petit indice dont je ne vous dirai rien !!]



Un moment de lecture très prenant et fort déroutant... qui "titille' ma

curiosité de lire d'autres textes de Monsieur Ravey , très vite !!



Pour les "fans" de cet auteur, quels sont les textes qui ont particulièrement

retenu votre attention ?
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Trois jours chez ma tante

Ces trois jours devaient être une formalité pour Marcello.

Il fait un rapide voyage, quittant l'Afrique où il s'occupe de son association qui aide des enfants, financé en partie par l'argent que lui verse cette tante depuis des années, depuis qu'il a dû partir précipitamment...

Pourquoi sa tante veut-elle le voir, pourra-t-elle lui verser une belle somme pour renflouer ses finances,...

Mais sa tante lui annonce qu'elle met fin à ses versements et qu'elle veut le déshériter, elle revient sur le passé, parfois semble un peu perdre la tête,...

Et en Afrique son association est inspectée plus tôt que prévu...

Que s'est-il réellement passé il y a quelques années...



Yves Ravey instille le doute, révèle par petites touches les différentes vérités des uns et des autres, nous tenant en haleine pour ce récit qui n'est pourtant pas un roman policier, encore que...

Je l'ai lu juste après « Paris-Brest » de Tanguy Viel et ils ont en commun un style minimaliste, une approche « économe » du récit, excellant dans l'art de dire l'essentiel.

Comme dans « Un notaire peu ordinaire », il réussit en peu de pages à créer une histoire ambiguë où la vérité des uns et des autres apparaît peu à peu, même si, dans le même genre, je trouve Tanguy Viel plus caustique et plus malicieux...

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Trois jours chez ma tante

Si vous suivez mes chroniques, vous savez comme je peux m’enthousiasmer pour un roman qui me plait. Mais lorsque ça ne me plait pas, je le dis aussi tout net.



J’ai lu Trois jours chez ma tante en à peine deux heures. C’était très peu de mon temps, mais j’ai quand même eu le sentiment de le perdre... Ça m’a énervé.



L’histoire m’avait paru attrayante.



Marcello avait été exfiltré hors de France il y a vingt ans à la suite d’une sombre affaire. Il vit depuis en Afrique, où il a monté, dit-il, une école pour enfants déshérités. Il lui faut des fonds. Une vieille et riche tante qui l’a toujours aidé, semble vouloir lever certains doutes avant de mettre à jour ses dispositions testamentaires. Pour Marcello, un séjour de trois jours en France s’impose...



Le livre compte cent-quatre-vingt pages, petit format, écrit gros, beaucoup de vide. Cela ne fait pas beaucoup de texte. Mais l’intrigue principale est si pauvrement traitée, les intrigues secondaires, laissées à l’état embryonnaire, ont tellement peu d’intérêt, que l’ensemble aurait pu tenir en cinquante pages. Cela aurait évité bien des rabâchages et des délayages creux et insipides.



Je n’ai pas eu un instant le moindre doute sur Marcello, sur sa mentalité, sur la soi-disante école africaine, ni sur les événements d’il y a vingt ans. Mais s’il est normal que le romancier donne au lecteur les clés des vérités occultées, n’y avait-il pas mieux à trouver que s’appesantir sur le contenu d’une enveloppe kraft planquée depuis vingt ans, ou transcrire sans finesse des conversations téléphoniques de pieds nickelés entre Marcello et son collaborateur africain ?



J’ai trouvé ridicules les effets de suspense ménagés par les tergiversations de la vieille tante pour écrire et signer un chèque sans rature et à l’encre violette. Des tergiversations dont je n’ai d’ailleurs pas compris si, dans l’esprit de l’auteur, elles étaient caprices ou manipulations... Tant pis !



Le livre se présente sous forme d’un monologue de bout en bout. Marcello raconte tout, les intrigues telles qu’il les vit et les subit, ses espoirs et ses déceptions, ses souvenirs et ses projets tels qu’il consent à les dévoiler. Les dialogues aussi sont intégrés dans le monologue de Marcello ; un simple empilage de ses propos et de ceux de ses interlocuteurs… Une narration continue relevant d’un procédé littéraire qui s’avère plaisant chez certains écrivains talentueux, mais dont le risque, s’il est bâclé, est de tomber dans le salmigondis.



Dommage ! Il y avait quelques bonnes idées de départ pour structurer et écrire un roman de qualité. Il aurait sans doute fallu se donner un peu de mal et travailler...


Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Taormine

Melvil et Luisa , fille du professeur Gozzolli, forment un vieux couple , usé , au bord de la rupture ,ils ont traversé des zones de turbulence, cela donne à leur relation un aspect tumultueux…

Ils ont connu maints crises , devine t- on, proches de la séparation?.

Nous l'apprenons au tout début du roman.



Alors quoi de mieux qu'un voyage pour reléguer ces tensions conjugales et les rabibocher ?

Ils désirent y croire : les voilà en Sicile destination Taormine à bord d'une voiture de location , fonctionnant à merveille .



L'accident arrive dans les premières pages, à quelques kilomètres de l'aéroport , sur un chemin de terre, la voiture heurte un objet non identifié.

Le lecteur confiant , séduit par les phrases descriptives , éprouve soudain un vrai malaise , se sent au bord du gouffre.



Les doutes l'envahissent …. L'émotion le submerge … entre tendresse au début pour ces irresponsables et —— horreur grandissante quant à leur.comportement ——-.



Pas de blessés apparents mais la conscience des personnages est sévèrement touchée : ils ont pris la fuite.



L'empreinte sur l'avant droit de la carrosserie témoigne …



Le lendemain ils cherchent un garage afin de réparer fort discrètement les dégâts ….



.

L'auteur avec son talent habituel nous plonge dans l'indifférence glacée de Melvil, confondante de cynisme .



Il s'arroge le droit de s'arranger avec sa conscience, sans scrupule , aucun ! .

Sa compagne , à l'air plus scrupuleuse , se coule pourtant , avec une faiblesse coupable dans le déni , au sein d'une situation inacceptable , pensant peut- être redonner du rythme à son vieux couple !



Maître du polar décalé , l'auteur, à l'aide d'un style minimaliste , épuré , sobre, une langue à l'os , au ton ironique , détaché est imbattable pour manipuler le lecteur , installer des atmosphères inquiétantes à souhait , ébranler les certitudes , bousculer notre perception des autres …



Il dit sans en avoir ,l'air , subtilement ,à bas bruit , beaucoup de l'âme humaine , ses noirceurs, sa lâcheté , ses compromissions avec le réel, son cynisme et son indifférence honteuse sur le fond crucial, problème - clé de la responsabilité .



, .

Un récit noir et je ne vous parle pas de la fin …… féroce, fulgurant , diabolique ,un voyage idyllique tournant au cauchemar, fuite en avant pour ces deux touristes, ce qui leur enlève leur part d'humanité et de dignité .



Du grand art en peu de pages !



Admiration pour cet auteur , véritable tueur de texte qui élimine tout gras et superflu , il crée pourtant de émotions complexes chez le lecteur .

J'aime ce style qui peut ne pas plaire à tout le monde !









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Pas dupe

Dupe ou pas dupe ? J'avoue que ce pseudo polar me laisse perplexe. Il faut dire que c'est le premier livre d'Yves Ravey que je lis, ceci explique peut-être cela...

L'histoire est simple avec très peu de personnages. La victime : Tippi Meyer, son mari : Salvator, le père de Tippi : Bruce, la voisine bavarde :Gladys et enfin l'enquêteur : Costa qui a des faux airs à Columb à cause de sa ténacité.

Un huis-clos mais sans vraiment la pression qui va avec. Je l'ai lu rapidement mais sans grand intérêt

D'après les autres critiques, je suis passée vraiment à côté Les allusions que l'auteur nous décrit n'ont pas été très claires pour moi. Dommage.
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