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Citations de Åke Edwardson (180)


Les bruits assourdis de l’hiver suivirent les policiers dans l’immeuble et s’attardèrent dans leurs vêtements pendant le trajet en ascenseur jusqu’au quatrième étage du commissariat. Les couloirs étaient habillés de brique. En été, les bruits qui avaient réussis à s’infiltrer jusque là résonnaient fort. En hiver, ils se contentaient de glisser, comme de douces boules de neige. L’hiver, le silence enveloppe les choses et les êtres, pensa Winter en sortant de l’ascenseur.
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Ils étaient devant l'hôtel de police. Winter sentait sa tête s'échauffer. Il pleuvait à Marbella, il faisait vingt-quatre à Goteborg mi-mai, c'était le monde à l'envers. Il avait parlé à Angela cette nuit, une fois rentré à la maison. Il lui avait dit qu'il sentait déjà l'effet des cachets. Ne mens pas, avait-elle dit, mais il ne mentait pas. il n'avait pas bu de whisky, le docteur Andersson lui avait dit qu'il n'était pas prudent de mélanger la venlafaxime et le Glenfarcas.
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La solitude en tant que maladie incurable de cette société ? C'est une idée effrayante.
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On raconte un tas de bêtises sur les banlieues, reprir Ernst Lundgren. Mais une chose est vraie : il y a beaucoup de solitudes dans les cités.
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Jusqu'où pouvait aller la solitude ? Comment une mère et sa fille pouvaient disparaître sans manquer a qui que ce soit ? Comment était-ce possible ? Winter trimbala cette pensée d'une pièce à une autre. Des pièces saturées d'un chagrin muet.
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La fillette riait, il la voyait tendre le bras vers Bill qui se balançait sur son fil. Ils s'amusaient bien. il la vit glisser un petit bonbon dans sa bouche. il vit sa propre main droite la toucher et se retirer vite, très vite. C'était comme du duvet.
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Halders tourna à la hauteur de la baignade d'Askim. Ils dépassèrent le parking vide qui ressemblait à un terrain d'aviation abandonné. La mer grondait par delà les bâtiments endommagés. Ses parents l'amenaient ici, petite, quand il faisait beau temps. Je n'étais pas revenue depuis ... vingt ans? Elle vit le vieux bassin craquelé. Rien de plus désolé qu'une piscine abandonnée. Un pays commence à reculer quand on ne répare plus. Comme dans les pays africains en voie de développement. Exemple, le Burkina Faso, mon second pays. Les piscines des hôtels de Ouagadougou n'existent plus.
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Le commissaire Bertil Ringmar répondit. Il n'était plus qu'à quelques années de la retraite maintenant. Pour Winter, il avait joué le rôle d'un père ou d'un mentor.
- Salut, Bertil.
- T'es pas en congé aujourd'hui?
- Je pensais l'être.
- Qu'est ce qui s'est passé?
- Un cadavre s'est échoué sur la plage.
- Quelle plage?
- Tu ne demandes pas d'abord quel cadavre?
- Une connaissance?
- Non.
- Où est-tu?
- Sur ma plage privée. Avec la famille. Elsa et moi, nous faisions des ricochets et et elle a vu flotter quelque chose sur la baie.
- Merde alors!
- Il est arrivé à mes pieds. Je crains un meurtre. Des plaies suspectes sur la gorge.
- Pas moyen d'avoir la paix où que ce soit, soupira Ringmar.
- Non.
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“ Le garçon avait les cheveux noirs, Winter avait pu le constater par lui-même. Quant à la frange "irrégulière" son existence n'était plus possible à vérifier. Après le départ des techniciens et du légiste, Winter s'était attardé au troisième étage du foyer d'étudiants de Chalmers, quatrième chambre à gauche à partir de l'escalier. On avait emporté le corps.


L'odeur du sang imprégnait les murs. Ce n'est pas une odeur, pensa-t-il, c'est une puanteur qui réside dans ce qu'on imagine plus que dans ce qu'on sent en réalité. C'est la couleur, avant tout. La couleur pâlie de la vie étalée sur des murs d'un jaune pisseux.


Le soleil pénétrait dans la chambre par la droite, un faisceau de lumière éclairant le mur en face de lui. S'il plissait les yeux, les couleurs disparaissaient, le mur se transformait en rectangle lumineux. Il plissa les yeux. Il ferma les yeux, entendit le sang se dissoudre dans la chaleur froide du soleil, et le mur crier ce qui s'était produit dans cette chambre moins de douze heures auparavant.


Les cris s'amplifièrent, Winter se boucha les oreilles, traversa la chambre, ouvrit la porte du couloir. En la refermant, il entendit les hurlements à l'intérieur, et il comprit que le silence avait été aussi assourdissant au moment des faits.
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“ Winter se tenait dans Victoria Station, le vaste monde déployé autour de lui. Si je pouvait monter à bord de l'orient Express, pensa-t-il. Un enquête tranquille, tous les suspects rassemblés dans la voiture-bar.


La grande cité ne semblait jamais aussi proche qu'au cœur de cette gare. Winter était devant la porte sud, le regard levé vers le feuilletage d'informations concernant les départs à gauche et à droite : voilà, le train de Tattenham Corner était annoncé, avec un arrêt à Thornton Heath.


La voiture était presque vide. Le train s'ébranla lentement. Le ciel était presque vide. Le train s'ébranla lentement. Le ciel était en flammes derrière les cheminées au bord du fleuve. Le train franchit le pont et s'arrêta à Battersea Park : briques rouges, graffitis moins nombreux que prévu, une attente sur des bancs. Un grand silence.


C'est toujours silencieux le long de la voie ferrée, songea Winter, pas seulement ici mais partout où les gens voyagent. Ils sont absents momentanément, pas chez eux, pas chez quelqu'un d'autre. Ils, nous plutôt sommes dans un nulle part du voyage, fait de silence et d'ennui apparent, d'attente surtout.
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Winter se leva, décrivit un cercle dans le séjour. L'écran de l'ordinateur, sur la table derrière lui, se reflétait dans les fenêtres comme un carreau de lumière liquide.


Il avait écrit un nouveau scénario, s'était levé au moment où l'atroce récit approchait de sa fin. Coltrane jouait it"s easy to remember. Tu parles, pensa Winter tandis que le court morceau planait librement dans la pièce. 1966. Coltrane l'avait enregistré cette année-là. Winter avait six ans.


Il laissa le disque se finir et mit Charlie Haden et Pat Metheny, la sensation planante intacte. C'était une musique pour les souvenir - même du genre de ceux qui le faisaient marcher ainsi en cercle.


Il se rassit devant son texte et le fit défiler à l'écran. Il coupa un paragraphe, le colla trois pages plus loin. Voilà, inséré dans l'épilogue. Il continua de travailler la fin de son récit.


Il plongea vers ce qu'il aurait préféré ne jamais atteindre. Ses pensées étaient maintenant en place dans le bar de Johan Bolger. Wikingsson était assi au comptoir. Pourquoi ? Winter avait tenté d'éliminer le len entre eux, Bolger et Wikingsson, sans y parvenir.


Il s'obligea à penser à Bolger. Il le connaissait sans le connaître. Il avait impliqué Bolger dans cette affaire, comme un… consulltant. N'est-ce pas ? Il s'était tourné vers son camarade.


Il devait changer d'angle d'approche, faire usage de sa faculté analytique. A supposer qu'elle existe encor.


Pourquoi Bolger avait-il parlé d'un magasin de disque à Brixton, qui aurait existé depuis longtemps… alors qu'en réalité ce magasin venait d'ouvrir ? Winter avait vérifié ce point. Bolger affirmait ne pas avoir mis les pieds à Londres depuis des années. Il l'avait répété à plusieurs reprises.
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Il est mort, Aitor. Tu l'as bien vu. Jésus a disparu. C'est moi qui ai fait ça, l'ai abattu. Il est mort. J'ai payé pour mes pêchés.
- Dans deux secondes tu l'auras fait.
Les secondes passent. Et c'est une explosion blanche sur la plage.
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Son père est mort sur cette plage avec quelques centaines de pesetas dans la poche, des pesetas–parasols, il n'a même pas connu les euros–parasols. Il aurait pu prendre la place de son père. Il était lui aussi né pour être esclave. Son père est mort avec du sable dans la bouche. Personne n'était là pour le lui enlever. Même ça, il n'a pas pu le faire.
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Bertil Ringmar n’arrivait pas à dormir. Il se leva, habillé, impatient, but un café, un autre, se plongea dans les documents. Il avait mal aux yeux après seulement dix minutes devant un écran, ce n’était pas pour lui. C’était un homme du Filofax, non pas un rétrograde, mais un homme de la cartothèque, un homme de la fiche tenue à la main, noir sur blanc, un homme dans ses meilleures années : tout ce qu’il avait appris se fondait bientôt en une brillante analyse, bâtie sur la science et la clairvoyance marchant main dans la main. Marchant main dans la main, pensa-t-il à nouveau, une dernière fois la grande conclusion, un dernier bond du vieux lion, pour les livres d’histoire, pour les manuels de l’école de police. Pour Erik.
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– Ça aussi, ça me fait peur. J’ai peur de tout, je ne sais pas ce qui m’arrive.
– Tu es humain. Ein Mensch.
– Je ne l’étais pas, avant ?
– Si, mais autrement.
– Comment ?
– Tu sais bien, non ?
– C’est mon... congé, dit-il, ces deux ans.Ça m’a rendu humain, mais de la mauvaise façon.
– Tu racontes des conneries.
– La mauvaise personne pour le mauvais boulot.
– Dans ce cas, plutôt la mauvaise personne pour le bon boulot, rectifia-t-elle.
– Ou la bonne personne pour le mauvais boulot.
– Peut-être que tu ne devrais ne pas travailler du tout, suggéra-t-elle.
– Juste ce dernier boulot. Et encore un dernier. »
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« Je suis trop jeune, dit-il. Trop jeune pour la retraite. Tu sais qu’autrefois j’ai été le plus jeune commissaire de Suède ?
– Je crois avoir lu ça quelque part. »
[…]
« Tu veux finir plus vieux commissaire de Suède ? Dit-elle.
– Je ne sais pas. Je ne crois pas.
– C’est plus dangereux que dans ta jeunesse.
– Je suis encore jeune.
– La criminalité à Göteborg a atteint un niveau international. Ce n’était pas le cas à tes débuts. »
Il ne répondit pas. Elle avait raison.
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Tout le monde a le droit d’être un peu à plat. Il y a trop de gens satisfaits qui vous narguent avec leur bonheur à tout faire.
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C’était facile de se cacher dans une grande ville comme Göteborg. Et Ringmar n’avait pas lancé de mandat de recherche après ce fils qui n’avait pas donné de nouvelles depuis bientôt un an. Qui ne voulait pas qu’on le trouve. Au moins savait-il, par Moa, que le gamin était en vie.
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Les spéculations devaient maintenant être suivies de questions, d’autres questions encore, de promenades dans les rues, dans les escaliers, de nouvelles auditions et de conversations téléphoniques, de lectures, suivies de nouvelles lectures, suivies d’examens et de nouveaux examens.
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On ne peut pas arrêter un homme qui lit son journal dans sa bagnole ou se tient planqué sous un arbre à l’entrée d’un square. Ce n’est pas un crime chez nous.
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