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Citations de Élise Turcotte (86)


Élise Turcotte
Boucle d’oreille

Mon cœur a vieilli dans son
enveloppe nacrée.
Ce vent de février nous blesse,
nous, les affamées,
les vieillards,
les louves.
Je cogne à la porte
de ma propre maison.
L’heure de rien m’accueille,
étrange poupée debout,
chanson tordue :
ma doublure embusquée.

« Haute tension / Poésies françaises d’aujourd’hui », extrait (Le Castor Astral)
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Si je regarde les choses différemment, elles seront différentes.
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- J'aime le mot joli, a-t-elle répondu en souriant à Philippe.
- Le mot joli est joli, oui, a-t-il dit.
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- La force des mots, dit-il, c'est la force des rêves.
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- Qu'y a-t-il à l'intérieur de l'amour?
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C'était une maison assez cossue qui tranchait sur les autres maisons du quartier. Elle avait de toute évidence été agrandie et rénovée avec goût. A l'intérieur, la décoration était impeccable, presque trop, rappelant la mode des intérieurs entièrement meublés par des décorateurs dans les années soixante. Tout était parfait, douillet, et très légèrement démodé. Démodé dans des détails qu'on ne voyait pas tout de suite. Des rideaux un peu lourds dans le salon. Des motifs repris de pièce en pièce. Des cendriers énormes en verre dépoli. On aurait juré que ceux qui habitaient ici étaient des gens plutôt âgés. Mais Lorraine avait à peine trente-cinq ans. Sa maison était un miroir de ce à quoi ressemblerait sa vie plus tard.
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- Hier, j'ai dit que je t'aimais.
- Oui, tu l'as dit.
C'était comme nous embrasser. Une phrase décalée, en avance sur moi. J'avais dit «je t'aime», ce qui voulait dire «je veux t'aimer». Quelques semaines plus tard, cela voudrait dire «je vais t'aimer.» Donc, je l'aimais.
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Un fil si ténu et désincarné m'attachait au passé tandis que le présent n'était jamais assez présent. Je pensais aux serpents qui quittent leur peau et la laissent sécher au soleil derrière eux. Le présent se tenait peut-être là, dans l'instant précis où l'ancienne peau se recroqueville alors que le serpent commence à s'éloigner.
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Elle s'appelle Hélène, ma voisine. Elle a de grands cheveux roux qu'elle brosse tous les matins la tête en bas. Quand elle se relève, ses cheveux ressemblent à un groupe d'oiseaux qui s'envolent. C'est un mouvement de danse. Je vois son mouvement de danse par ma fenêtre, et parce que cela existe tous les matins depuis bientôt trois ans, on peut bien dire qu'il se passe quelque chose. Ses cheveux s'envolent. Les petites gouttes de pluie sont en train de geler sur les branches de l'arbre. Tous ces mouvements sont de même nature.
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Je n'ai pas peur de l'amour, ni d'être abandonnée. J'ai peur d'aimer trop et de revenir à pied le soir avec mes phrases tombées puis ramassées dans un précipice.
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Loin du pavillon des enfants
Qui me rappelle un passé orageux
Je cours dans la petite forêt
En attendant que quelqu'un m'attrape
Me retienne
De tomber encore plus bas
Dans la mire du chasseur
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Dans la vraie vie, on entre souvent dans les histoires d'amour par le milieu. C'est pour cela que les choses mettent tellement de temps à commencer.
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J'avais bien perdu quelque chose, mais déjà, je ne savais plus quoi. Comme quelqu'un qui ne se rappelle pas une partie de l'histoire qu'il est en train de raconter. Comme un homme dans une guerre qui ne se rend pas compte tout de suite, après l'impact, qu'il a perdu une jambe. On se réveille d'une nuit de sommeil, l'oubli persiste un instant, puis on ouvre les yeux en pleine tragédie, mais la tragédie est sans récit, sans personnage, sans lieu: sa réalité se tient à coté. Cela dure une seconde durant laquelle on ne sent que la substance de la tragédie. C'est ainsi qu'on sait très bien que la paix est vacillante. Puis la réalité de la tragédie nous rejoint et se répand en nous comme une tumeur galopante.
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La peur m'oublie
moi
fragment d'un autre
fragment.
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Elle croyait que les cheveux des gens en disaient long sur leur vie, sur la façon dont ils se percevaient. Passer sa main à travers une chevelure se révélait à son contact un geste d’une grande inimité, on soulevait la haine de soi, on relevait des mèches d’espoir, on lissait les mois de fatigue.
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Je pense encore à Félix. Pour lui, rien de visible. Pas de marques laissées par des extra-terrestres. Pas de main qui lui tape sur la tête. Rien. Mais il y a tant de façons de devenir petit à l'intérieur.
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Nous sommes toutes des personnes très occupées, car les images ne nous quittent jamais.
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Je voulais que cela dure mille ans, or rien ne dure mille ans à part la mer, les rochers et les paysages. Personne n'est encore arrivé à être un paysage.
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Je dépose des cendres de mots dans le confluent des rivières. Si j’arrive à répondre à qui étais-tu, peut-être que je pourrais réparer quelque chose.
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Son rire de mépris a vite fait de changer tout l'air du salon, comme est changé le sang dans le corps d'un malade par des manoeuvres secrètes.
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