Hélène grandit dans une famille au bord de l'éclatement depuis trop longtemps. Ainsi, l'été de ses quinze ans, alors qu'elle commence à s'intéresser aux garçons, elle se retrouve plutôt à passer ses vacances à s'occuper de sa petite soeur et de son petit frère. Pour fuir la tension qui règne à la maison, elle aime se promener au parc de l'Île de la Merci. Mais voilà qu'on y retrouve le corps d'une femme assassinée…
À la maison familiale règne une atmosphère oppressante, ce n'est pas pour rien qu'on la compare à une prison. Et voilà qu'on apprend qu'une vraie prison se trouve pas trop loin. Ainsi donc, la réalité tordue des personnages se confond avec la perception qu'ils en ont. C'est du
Elise Turcotte, pas de doute là-dessus. Cette auteure aime se promener dans des sentiers pareils, à s'arrêter aux questionnements des écorchés vifs, prisonniers d'un monde dur et sans merci. La peur des plus petits les oblige un certain temps à se réfugier dans le tout petit grenier et ce, malgré la chaleur torride de l'été. Mis à part Hélène, qui se sent étrangement attirée, interpelée par le cadavre de la femme assassinée et dont le besoin d'évasion est trop grand.
Toutes les conditions sont réunies pour que le lecteur, à l'instar des personnages, se sente prisonnier, claustrophobique, qu'il ne puisse raisonner. Ainsi, ces derniers, troublés, livrés à leurs émotions brutes, sont complètement mis à nu.
Où nous amène
Elise Turcotte ? Impossible de prédire. On se laisse mener par l'auteur à travers sa protagoniste, Hélène, qui ressent tout, qui voit beaucoup (mais pas tout !) jusqu'à la finale. Celle-ci est complètement inattendue, quoique, le choc passé, elle n'étonnera pas le lecteur.
L'île de la Merci est un roman troublant, peut-être pas fait pour tous, dont on sort pas indemne.