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Citations de Éric Plamondon (379)


Le problème des Amérindiens du Québec, et même de tout le Nord-Est de l'Amérique, c'est qu'ils n'ont jamais eu de chevaux. Des Indiens sans chevaux, c'est un peu comme des pirates sans bateau, ou des cow-boys sans chapeaux, ça fait moins sérieux, c'est moins glamour. Hollywood a imposé l'équation suivante: Indiens égale chevaux. En expulsant les Indiens sans monture de l'écran, Hollywood les a chassés de notre imaginaire. Alors les Hurons de L'Ancienne-Lorette ont continué à vendre des paniers en osier et des tomahawks en plastique made in China.
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C'est la nuit. Bany cherche sa fille qui n'est pas rentrée et qui peut-être est allée traîner autour de l'ancienne école en démolition. Le père crie le nom de sa fille et le gardien répond : "Dégage, t'as rien à faire icitte." Le gardien est armé. Le père dit qu'il cherche sa fille et le gardien lui tire une balle de .22 dans le genou droit à vingt mètres de distance. La balle traverse la rotule. Le fémur est brisé. C'est pour ça qu'il a une jambe de bois. C'est pour ça qu'il boite depuis dix ans. Il traîne dans son corps l'imbécillité d'un homme qu'on avait armé pour la défense d'un bâtiment en démolition, une école en train de disparaître. On a détruit l'école parce qu'on n'a pas réussi à faire cohabiter les enfants mi'gmaq et les enfants québécois. Ils étaient pourtant tous gaspésiens.
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Les reins du saumon se métamorphosent selon le milieu aquatique. Quand un saumon passe de l'eau douce à l'eau salée, et vice-versa, ses deux reins subissent des transformations d'anatomie et de fonctionnement. Encore aujourd'hui, les scientifiques ne s'expliquent pas ce phénomène.
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Ceux qui portent un rêve peuvent disparaître, cela ne fait pas disparaître leur rêve.
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On dirait que le colonialisme, c'est un peu comme un saumon, tu peux le jeter à la mer, il finit toujours par remonter là où il est né.
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Les nuits sont froides. Au matin, un duvet de givre recouvre le monde.
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La nuit passée, après la marée, la seconde vague avait scellé le sort des Mi'gmaq. Les Iroquois avaient massacré tous ceux qui étaient encore en vie, trois cents personnes.
- C'est pour cette raison que cette île s'appelle aujourd'hui l'île du Massacre.
Quelques jours plus tard, il y avait eu une vengeance. Deux Mi'gmaq avaient réussi à aller chercher des renforts chez les Malécites. Ils étaient moins nombreux que les Iroquois, mais grâce à l'effet de surprise ils avaient pris toutes les vies.
Pour conclure, William avait dit à Caroline :
- Personne n'est tout blanc.
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Il faut se méfier des mots. Ils commencent parfois par désigner et finissent par définir.  Celui qu'on traite de bâtard toute sa vie pour lui signifier sa différence ne voit pas le monde du même oeil que celui qui a connu son père. Quel monde pour un peuple qu'on traite de sauvages pendant quatre siècles?
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En langue mi'gmaq, on nomme taqawan un saumon qui revient dans sa rivière natale pour la première fois. 
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Des indiens, ce sont des Indiens. On les a appelés comme ça parce qu’on croyait être arrivé en Inde. Mais non, on était arrivé en Amérique. Avec le temps, on s’est mis à les appeler des Amérindiens. Plus tard, on dira des autochtones. Avant ça, on les a longtemps traités de sauvages. On les a surnommés comme ça, des hommes et des femmes sauvages. Il faut se méfier des mots. Ils commencent parfois par désigner et finissent par définir. Celui qu’on traite de bâtard toute sa vie pour lui signifier sa différence ne voit pas le monde du même œil que celui qui a connu son père. Quel monde pour un peuple qu’on traite de sauvages pendant quatre siècles ?
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Au Québec, on a tous du sang indien. Si ce n'est pas dans les veines, c'est sur les mains.
(p. 102 Livre de poche)
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Avec le temps, on s’est mis à les appeler des Amérindiens. Plus tard, on dira des autochtones. Avant ça, on les a longtemps traités de sauvages. On les a surnommés comme ça, des hommes et des femmes sauvages. Il faut se méfier des mots. Ils commencent parfois par désigner et finissent par définir.
p.39
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Elle tire une seconde porte. Une bouffée de chaleur lui rend la sensation d’humidité du mois d’août. Il doit faire au moins vingt-cinq degrés. C’est l’été avec le soleil en moins et les odeurs de bière et de tabac froid en plus. Un couple joue au billard. Il est en veste de chasse carreautée. Elle porte un t-shirt de Judas Priest. Ses seins font gonfler l’image de la lame de rasoir sur l’album British Steel.
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Je n'ai pas roulé très longtemps avant de me rendre compte que j'étais épuisée. A Sainte-Anne-de-Beaupré, je me suis décidée pour un motel de film américain, wifi gratuit, cuisinette et air climatisée. Le propriétaire m'a expliqué qu'il y avait de la place en masse à ce temps-ci de l'année. "Les touristes ont pas encore arsoud pis les skieurs ont paqueté leur gréement depuis un bout'." Le genre de personnage qui me rappelait que je n'étais pas née icitte. L'accent québécois n'avait plus de secret pour moi mais la langue des gens plus âgés me surprenait encore souvent. Ils avaient cette manière de dire comme s'il leur manquait des dents. Comme ton oncle qui imitait ton grand-père en sortant son dentier. A chaque fois un choc. C'était la première fois que je voyais quelqu'un se sortir les dents de la bouche. Tu m'avais expliqué qu'à une époque au Québec le dentier avait été très à la mode. Tu ironisais en ajoutant que c'était un autre élément qui faisait du Québec une société distincte.
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Je suis né dans le froid. La glace et la neige sont dans mes veines. Il n’y a pas de ciel plus clair et d’air plus pur qu’au milieu de l’hiver. Il n’y a pas d’odeur plus parfumée que celle de la neige fraîchement tombée sur les branches des sapins. Il n’y a pas de silence plus parfait que celui d’une nuit étouffée sous les flocons d’un début de tempête. J’aime cette saison parce que les choses y sont claires. On sait exactement ce qui se passe dans les bois quand tout est blanc. La moindre forme de vie laisse une trace. Les branches sans feuilles permettent de voir clairement les corneilles en haut des cimes. Les rivières sont des routes pour s’enfoncer au plus profond de l’inconnu. On n’est pas emmêlé dans les broussailles, on file droit, en raquettes ou en ski-doo. C’est une sensation de fuite qui n’est possible que dans la neige. Ceux qui se plaignent du froid n’ont jamais passé une nuit dehors à moins quinze devant un feu de camp et sous la lune qui éclaire comme en plein jour.
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Éric Plamondon
À grands coups de bâtons le matin, de douches froides le soir et de viols la nuit, les institutions vont faire rentrer l'idée de civilisation dans la tête des sauvages.
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J'ai simplement besoin de t'écrire, d'écrire, de parler avec quelqu'un. Maintenant que je t'ai quitté, il ne reste plus que toi.
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Je suis sortie et je me suis assise à une table. Le serveur m'a regardée bizarrement, disant que la commande était prête. Je lui ai demandée s'il pouvait m'apporter un verre de vin rouge et un coke, à prendre sur place. Puis, j'ai bu la moitié du rouge avant d'y verser le Coca-Cola. Je n'avais pas bu de 'calimucho' depuis une éternité.
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Avec elle, Océane avait commencé à comprendre que le pouvoir des uns reposait sur la résignation des autres.
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Quand César invitait Cléopâtre à sa table, il y avait toujours du saumon au menu, mets de choix, mets de roi. On lui prêtait des vertus magiques, ses bonds hors de l'eau témoignant de dons divins.
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Sur un plat d’argent à l’achat duquel trois générations ont contribué, le saumon arrive, glacé dans sa forme native. Habillé de noir, ganté de blanc, un homme le porte, tel un enfant de roi, et le présente à chacun dans le silence du dîner commençant. Il est bien séant de ne pas en parler.

Marguerite Yourcenar
Marcel Proust
Marguerite Duras
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