Taqawan est le terme utilisé en langue mi’gmaq pour désigner le saumon adulte qui remonte la rivière qui l’a vu naître pour venir s’y reproduire.
Voilà en tout cas un livre surprenant, oscillant entre roman noir et pamphlet socio-politique, entre roman écologique et western contemporain. Construit en 67 chapitres, il décortique une guerre du saumon québécoise entre fiction et témoignage scientifique. Des histoires entre passé et présent, entre Indiens mig’maq et gouvernement au beau milieu de la Gaspésie, territoire tiraillé entre ses enfants mi’gmaq et ses enfants québécois.
La construction du roman rythme le récit qui traite d’Océane, jeune fille indienne de la réserve. Le tout est entrecoupé de contes et de légendes, de recettes de cuisines, de rappels historiques… Comme un documentaire romancé sur ces tribus amérindiennes que l’Histoire et les Canadiens n’ont guère épargnées. « Au Québec, on a tous du sang indien, dit un vieil homme, si ce n’est pas dans les veines, c’est sur les mains. »
Une histoire de saumon aussi, qu’on peut pêcher mais en respectant une seule règle : l’autoriser à remonter la rivière. « Sagesse de l’évidence : si on pêche trop de poissons cette année, il y en aura moins l’année prochaine. Si on pêche trop de poissons pendant des années, un jour il n’y en aura plus. »
Un roman touchant et émouvant, à fort pouvoir instructif, que ce soit sur la tyrannie subie des peuples amérindiens au Québec ou sur la vie et mort des saumons au Canada.
A glisser sous le sapin pour fans de nature writing ou de causes sociales et politiques.
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