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3.84/5 (sur 83 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 26/07/1947
Mort(e) le : 03/08/2010
Biographie :

Jaime Semprun est un essayiste, traducteur et éditeur français d'origine espagnole né en 1947. Il est le fils de la comédienne et dramaturge Loleh Bellon et de l'écrivain Jorge Semprun. Il est aussi le neveu de l'écrivain Carlos Semprún Maura.

Lié au réalisateur Philippe Garrel, (il apparaît dans un de ses films, Le lit de la vierge sorti en 1970 aux côtés de Zouzou et de Valérie Lagrange), et auteur lui-même d'un court-métrage, Le meurtre du père (1968), et d'un long-métrage, La sainte famille (1968), il s'est ensuite intéressé à la question sociale et à l'Internationale situationniste. Collaborateur épisodique de la revue L'Assommoir de Roger Langlais et auteur de deux essais aux éditions Champ libre au cours des années 70, il a ensuite été à l'origine de la création du groupe et de la revue post-situationniste de l’Encyclopédie des Nuisances, dont il fut le principal animateur. Quinze numéros ont été publiés entre 1984 et 1992 avant que la revue ne devienne en 1991 une maison d'édition : les Éditions de l'Encyclopédie des Nuisances.

Jaime Semprun s'est beaucoup investi avec Anne Krief (sa compagne) et Michel Pétris pour traduire et publier les textes de George Orwell encore inédits en France aux éditions Ivrea en coédition avec les éditions de l'Encyclopédie des Nuisances, entreprise qu'il avait commencée, selon l'expression de Christophe Bourseiller, « sous les auspices » de Guy Debord et Gérard Lebovici. Ainsi, les quatre volumes d'Essais, articles, lettres d'Orwell paraissent entre 1995 et 2001.

Il développe, au fil de ses ouvrages et des publications qu'il édite, une critique radicale de l'État et de la société industrielle. À ce titre, il participe de la mouvance anti-industrielle.
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Source : Wikipédia
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Citations et extraits (68) Voir plus Ajouter une citation
Quand le citoyen-écologiste prétend poser la question la plus dérangeante en demandant : « Quel monde allons-nous laisser à nos enfants ? », il évite de poser cette autre question, réellement inquiétante : « À quels enfants allons-nous laisser le monde ? ».

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Parmi les choses que les gens n'ont pas envie d'entendre; qu'ils ne veulent pas voir alors même qu'elles s'étalent sous leurs yeux, il y a celles-ci : que tous ces perfectionnements techniques, qui leur ont si bien simplifié la vie qu'il n'y reste presque plus rien de vivant, agencent quelque chose qui n'est déjà plus une civilisation; que la barbarie jaillit comme de source de cette vie simplifiée, mécanisée, sans esprit ; et que parmi tous les résultats terrifiants de cette expérience de déshumanisation à laquelle ils se sont prêtés de si bon gré, le plus terrifiant est encore leur progéniture, parce que c'est celui qui en somme ratifie tous les autres. C'est pourquoi, quand le citoyen-écologiste prétend poser la question la plus dérangeante en demandant : « Quel monde allons-nous laisser à nos enfants ? » il évite de poser cette autre question, réellement inquiétante : « À quels enfants allons-nous laisser le monde ? »
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Le système des libertés marchandes se passe maintenant de quelque justification historique que ce soit, y compris par la référence à son ancien repoussoir stalinien. Il repose sur ce qu'ont accompli les totalitarismes de ce siècle et s’appuie sur leurs résultats. 
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L’humanité n’a pas vieilli. Elle peut à chaque instant retrouver, intacts, ses pouvoirs d’embellissement. C’est le monde qu’elle s’est fabriqué qui vieillit de plus en plus vite, drainé par ses nouveautés incessantes, se fissurant à chaque instant, se regardant tomber en miettes.
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À quels enfants allons-nous laisser le monde ?
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Rien de vraiment humain ne s'est fait dans l'histoire, et même à l'échelle individuelle, qu'en sachant « différer un plaisir » (c'est-à-dire indissociablement l'élaborer, le socialiser, le civiliser).

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Jamais sans doute une société n’aura vanté à ce point la jeunesse, comme modèle de comportement et d’usage de la vie, et jamais elle ne l’aura dans les faits aussi mal traitée. Chesterton avait pressenti dans Divorce, que le sens ultime des théories pédagogiques alors les plus avancées, selon lesquelles il convenait de considérer l’enfant comme un individu complet et déjà autonome, était de vouloir « que les enfants n’aient point d’enfance » (Hannah Arendt a redit cela beaucoup plus tard, à sa manière). S’étant débarrassé, avec l’individualité, du problème de sa formation, la société de masse se trouve en mesure de réaliser ce programme, et dialectiquement de le compléter avec ce que l’on a appelé son « puérilisme », en faisant en sorte que les adultes n’aient point de maturité. Les consommateurs étant traités en enfants, les enfants peuvent bien l’être en consommateurs à part entière (« prescripteurs », comme tous les publicitaires le savent, d’une part sans cesse croissante des achats de leurs parents). De tout ce qu’un dressage si précoce à la consommation dirigée entraîne d’infirmités et de pathologies diverses, les honnêtes gens soucieux de « protection de l’enfance » parlent fort peu. Ils se demandent d’ailleurs tout aussi peu comment il se fait que les pervers et les sadiques dont ils s’inquiètent de protéger leurs enfants soient venus à tant abonder, justement dans les sociétés les plus modernes, policées, rationnelles.

Quand on dit que la jeunesse n’a jamais été aussi mal traitée, et non seulement dans ces pays lointains sur le dénuement desquels on s’apitoie, mais ici même, dans les métropoles de l’abondance, on se voit en général opposer le travail des enfants au XIXème siècle, ou bien la mise en apprentissage d’avant-guerre. Comme toutes les images en forme de slogans qui servent à justifier le progrès, celle-ci permet de ne rien dire sur ce que le progrès a effectivement apporté, ou de dire seulement que cela pourrait être pire. En l’occurrence, c’est la scolarité prolongée qui est tenue par postulat pour un bonheur et une conquête au mépris de tous les faits constatables et accablants ; parmi lesquels le moindre est que ces études dites supérieures, auxquelles on ouvre un accès aisé par des taux de réussite au baccalauréat fixés administrativement, ne préparent à rien qui mérite encore le nom de métier. Cela n’est certes pas fait pour entraver le fonctionnement d’une économie moderne, puisqu’on sait qu’on n’y embauche guère que dans cette néo-domesticité des « services », qui va du livreur de pizza à l’animateur socioculturel. Et de toute façon, il importe assez peu qu’on laisse mariner plus ou moins longtemps dans le jus malpropre de l’Education nationale ceux qui seront surtout « élevés à la console de jeux ». Car, pour en revenir aux mauvais traitements, là est l’essentiel : nous voyons grandir les premières générations qui auront été livrées à la vie numérisée sans que ne s’interpose plus rien, ou presque, de ce qui dans les mœurs empêchait encore il y a peu de s’y adapter complètement.
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En effet, à ceux qui vivent dans les sociétés modernes et qui, n'ayant plus le secours des anciennes croyances, se trouvent dans l'obligation de penser par eux-même sans en avoir pour autant le loisir ou la capacité, il faut des idées générales qui leur permet de se représenter commodément leur condition et leur donnent la certitude d'en posséder quelque explication simple.

Comme de son côté cette condition est de plus en plus uniforme, elle se prête d'autant mieux à être décrite et expliquée à l'aide de termes généraux et abstraits.

A cette adéquation se reconnait la rationalité spécifique de nos démocraties.
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On ne s'en prend jamais au contenu et aux finalités de la production industrielle, à la vie parasitaire qu’elle nous fait mener, au système de besoin qu'elle définit ; on déplore seulement que la cybernétique n'ait pas été à l'arrivée l'émancipation attendue.
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Ce qui porte le nom d'art contemporain est un composé de publicité, de finance spéculative et de bureaucratie culturelle. (...)
Les trémolos des pleureuses de la "haute culture" ...
Quelle culture, quand le travail se décompose en opérations mécaniques, sans cohérence ni sensibilité?
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