Mahi, la narratrice de
A cappella, a perdu deux fois sa meilleure amie, Aïda. D'abord délaissée, puis inconsolable lorsque cette dernière est morte, prématurément. le roman de
May Telmissany, semble se focaliser sur le portrait d'Aïda, femme libre, fantasque, imprévisible et séductrice. Et aussi kleptomane, mythomane et plus ou moins schizophrène. Même si elle a conscience de ne pas faire partie de son "premier cercle" de relations, Mahi est malgré tout fascinée par cette personnalité complexe, qui, d'une certaine façon, lui est totalement opposée, du moins en apparence. Toute la subtilité du livre réside dans le changement progressif qui s'opère chez cette femme moins rangée qu'il n'y parait et qui découvre les carnets intimes d'Aïda, les réécrivant en partie.
A cappella devient au fur à mesure un récit à trois voix, à celle des deux femmes s'ajoutant une troisième qui est comme une fusion des deux. le talent de la romancière égyptienne s'exprime au mieux dans cette ambigüité psychologique, une confusion des sentiments décrite dans un style poétique et envoutant comme un sortilège.