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France Meyer (Traducteur)
EAN : 9782070410491
208 pages
Gallimard (03/09/1999)
3.87/5   41 notes
Résumé :
Fils unique d'une prostituée, Sabir part en quête de son père et de son identité.

Saura-t-il s'extraire de la fange, où le métier de sa mère l'a englué ? Sabir est tiraillé entre un amour pur et platonique pour une journaliste et sa passion pour la propriétaire de son hôtel, une beauté sans foi ni loi qui le pousse au meurtre. Il choisira le mal sans jamais renier ses responsabilités, conscient qu'à tout instant il peut prendre le chemin du bien.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Naguib Mahfouz est le premier écrivain de langue arabe a avoir décroché le Prix Nobel de Littérature et il reste le seul et l'unique à l'avoir obtenu.
Mais je vais me permettre de le comparer, le Nobel Egyptien, au Français d'origine algérienne qui a lui aussi obtenu le Prix Nobel, Albert Camus, l'éternel Etranger français.

En découvrant le premier, je me suis rappelée le deuxième car le deuxième est le premier que j'ai découvert (non, je ne vais pas vous refaire le coup de ma critique du Premier Homme d'Albert Camus où je m'interroge sur l'identité du premier homme). Quelques similitudes entre l'Etranger et la Quête ont retenu mon attention :

L'Etranger de Camus se fait assassin ; Sabir, le personnage de la Quête, en devient un, lui qui se présente au Caire comme un Etranger, alors qu'il est d'Alexandrie. Ils partagent Meursault et Sabir, le même destin, partageant la même origine : la mort de leur mère. Dans les deux oeuvres, la mort de la mère est le point de départ de l'histoire. "Aujourd'hui, maman est morte" reste l'un des incipits les plus célèbres en France, pour le détachement de Meursault, qui le rend d'emblée étranger aux yeux et au coeur du lecteur ... Sabir, lui, s'émeut de la mort de mère et l'histoire commence avec un regard embué. Un regard embué qui troublera ses sens jusqu'à l'irréparable. Ce qui me rappelle l'Etranger, qui tue, si je me le rappelle bien, dans un moment d'aveuglement, à cause du Soleil ? Mais le Soleil n'est pas dans les pages de la Quête de Naguib Mahfouz, au contraire, car il est sans cesse occulté par les nuages de la mélancolie, par la pluie ou par la nuit ce qui nous plonge dans les 1001 nuits des plaisirs coupables de Sabir. Ce qui le rend étranger, Sabir, c'est son charme de prince ou de bandit des 1001 nuits - et ce qui donne du charme à l'écriture de Naguib Mahfouz, c'est la poésie du monde oriental (ce texte m'ayant rappelé, aussi, entre autres, la Chouette aveugle de l'Iranien Sadegh Hedayat) alors que ce qui rend Meursault étranger, et Camus étranger, c'est peut-être le fait qu'il soit paradoxalement plus français qu'algérien dans sa langue.
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Naguib Mahfouz a ce don de faire de son lecteur ce qu'il veut, le menant par le bout de sa plume dans les bas-fonds du Caire et de l'âme de son personnage.
L'histoire n'est pas extraordinaire mais l'écriture l'est. J'ai un faible pour ces auteurs dont on referme les livres en se demandant si on a lu l'histoire ou vu un film, tellement on est emporté par un style précis ; je pense à Irving, Marquez ou Murakami. Mahfouz est la version arabe de ces très grands auteurs.
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J'ai aimé découvrir cet auteur. Sa plume nous invite à voyager avec le personnage principal. A la mort de sa mère, Sabir commence sa quête, celle de son père, celle de l'argent, celle du temps qui passe inexorablement. Sur sa route deux femmes qui vont le mener à la folie.
Le roman est complet, voyage en Égypte, quête d'identité, amours passionnelles, enquête, choix du Bien ou du Mal. Une fin implacable.
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La quête, c’est celle d’un personnage grand enfant, d’un propre à rien à la vie de prince et aux finances erratiques : à la mort de sa mère, belle intrigante d’Alexandrie, Sabir décide de retrouver l’absent, le père – un notable qu’il sait fortuné et dont il cherche la trace pour se sauver de la misère à venir. Investi de sa nouvelle errance, le jeune homme débarque au Caire, multiplie les avis de recherche – en vain. Mais que faire, qui devenir sans le sou ni l’éducation ?
Sabir tourne en rond, explore les rues d’un regard pâle, les pensées noyées dans cette perte de temps, qui, au final, constitue le véritable but de « la quête » : il s’agit de trouver comment occuper les heures qui s’étiolent et le porte-monnaie qui se vide, quel sens donner à un âge adulte que l’on rejette aveuglément. Dans ce quotidien délavé, deux femmes : Ilham, douce amie aux projets tendres et aux attentions soignées ; et Karima, corps de braise et ambitions carnassières. L’ange face au démon, le bien contre le mal. Au centre de la bataille, Sabir ne sait à quelles sirènes se vouer…
Je ne dévoilerai (presque, mais c’est pas gagné) rien de plus pour ne pas gâter la surprise, sinon cette vivacité formidable avec laquelle Mahfouz dirige son intrigue : à l’instar du personnage qu’elle habille, l’écriture traîne, hésite, pour finalement s’emballer à mesure que les événements se succèdent, buter sur l’imprévu, jusqu’au cauchemar, perdre son souffle et le reprendre, parler vite, se méfier. Les phrases se font vivaces, les dialogues, nombreux et saccadés, éclairent la scène : on ne lâche plus ce bouquin où tout s’accélère, où la balance oscille jusqu’à la fin. C’est endiablé, grandiose. Presque impressionnant.
Pas de père ici – il restera un songe, un mirage hors d’atteinte – mais ce regard tendre que jette, par œillades, l’écrivain sur son personnage : à Sabir, Mahfouz s’adresse parfois en « tu », apportant au récit quelques moments de repos et la promesse d’une rédemption. Inaccessible, elle aussi : germée sur un mélange de grandes illusions et de profond ennui, la folie s’empare peu à peu d’un héros que l’on observe évoluer dans ses délires, dans le flou de la haine. Là encore, la plume nous entraîne et ourle la lecture d’une tension palpable, aux limites du malaise : un tragique brillamment mené.
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J'ai sauvé ce roman du pilonnage, et pendant un grand moment dans ma lecture me suis demandé si j'avais bien fait ;-)
En effet, j'ai eu beaucoup de mal avec le style : j'y ai trouvé des longueurs, des discordances aussi, des maladresses (par exemple quand l'auteur se met à parler à son personnage de façon totalement impromptue avec un "tu" qui s'avance et qui distille, qui compatit et qui s'émeut : j'ai détesté). Mais j'ai tenu, parce que je la sentais mal, cette quête, que je voulais avoir la suite (et la fin), que ce personnage de Sabir n'est pas du tout attachant, en rien, et que c'est assez intéressant aussi de lire un roman où on a envie de se débarrasser du héros. Au départ, j'ai pensé à Momo dans La vie devant soi, mais ça n'a duré que quelques lignes : Sabir a beau être fils de prostituée, il est habitué au luxe, à l'errance, aux filles, à la paresse, alors quand pour se sortir de la misère à la mort de sa mère il doit se mettre en quête de son père qu'il n'a jamais vu c'est assez drôle. Et donc non, il ne sera capable de rien à part celui d'être pris dans les griffes de deux femmes, l'une pour la violente passion charnelle qu'ils partagent et l'autre douce et rayonnante pour son amour pur et innocent. Oui, l'histoire finit mal et c'est tant "pieux", ça ne pouvait pas être autrement. Sabir deviendra assassin, assassin de lui-même finalement, creusant son propre tombeau, mais pouvait-il en être différemment ?
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Qui croirait que ce visage est celui de Bassima Omran!»
Aujourd'hui... Hier, il avait la plénitude de la lune, des joues roses comme des pommes ; quant au corps hier généreux et tendu à pleine peau, il ne tressaillait plus sous la houle du rire, un rire qui faisait pourtant vibrer toute chose à la ronde.
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- Il est tellement vieux !
- Très vieux ! J'ajouterai qu'il appartient à une lignée tellement résistante qu'on croirait que la mort les a oubliés !
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Les prisons sont comme les mosquées, ouvertes à tout le monde ; on y entre parfois pour ses qualités, non pour ses défauts !
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Il n’est de patience ni de paix à qui ne possède plus que deux cents livres. Pécule qui s’amenuisait au fil des heures et réduisait tout espoir d’une existence respectable.
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...l’argent n'est pas tout. J’étais riche, c'est bien vrai, mais je n’ai pu te donner ni respectabilité, ni emploi, ni paix.
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