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EAN : 9782930355887
181 pages
Maelström (10/04/2008)
4.08/5   6 notes
Résumé :
En 1958 le poète et éditeur de la beat generation Lawrence Ferlinghetti publiait ce livre qui allait devenir un véritable phénomène de l’édition en poésie. A Coney Island of the Mind serait bientôt le livre de poésie le plus vendu au monde après la Divine Comédie de Dante : 1 million d’exemplaires ! Portraits contrastés de la « demi-démocratie » américaine comme l’écrit l’auteur, poèmes intimes, évocations picturales et géo-sentimentales (de la France, de l’Italie),... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
De la poésie----------------------------
---------------------jazzy
inspirée--------------------------------
---------------------acrobatique
clownesque----------------------------
---------------------un joyeux cirque
qui se place----------------------------
---------------------du côté
de l'enfance---------------------------
---------------------et s'accommode
de la mélancolie----------------------
---------------------pour faire
du trapèze-----------------------------
---------------------en duo
avec la beauté------------------------
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Remarquable édition bilingue enrichie d'un « Avant-lire » de l'auteur. le texte original et sa traduction française se font face en double page pour un respect complet de l'oeuvre d'origine.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
CHIEN
Le chien trottine librement dans la rue
et voit la réalité
et les choses qu’il voit
sont plus grandes que lui
et les choses qu’il voit
sont sa réalité
Des soûlards sous les porches
Des lunes dans les arbres
Le chien trottine librement dans la rue
et les choses qu’il voit
sont plus petites que lui
Des poissons dans du papier journal
Des fourmis dans des fentes
Des poulets aux fenêtres de Chinatown
leurs têtes une rue plus loin
Le chien trottine librement dans la rue
et les choses qu’il voit
sentent un peu comme lui
Le chien trottine librement dans la rue
entre les flaques d’eau et les bébés
les chats et les cigares
les salles de billard et les policiers
Il ne déteste pas les flics
Il n’en a simplement pas l’usage
et il passe devant eux
et il passe devant les vaches mortes suspendues
à l'entrée de la Halle aux Viandes de San Francisco
Il préférerait manger de la vache tendre
plutôt qu’un policier coriace
même si les deux feraient l'affaire
Et il dépasse l’Usine de Raviolis Romeo
Et la Coit Tower
et le député Doyle
Il a peur de la Coit Tower
mais pas du député Doyle
bien qu'il entende des choses très décourageantes
très déprimantes
très absurdes
pour un jeune chien triste tel que lui
pour un chien sérieux tel que lui
Mais il a son propre monde libre à habiter
Ses propres puces à manger
Il ne sera pas muselé
Le député Doyle est juste une autre
bouche d’incendie pour lui
Le chien trottine librement dans la rue
et doit vivre sa propre vie de chien
et la ruminer
et la digérer
touchant et goûtant et testant tout
explorant tout
sans le bénéfice du parjure
un vrai réaliste
avec une vraie histoire à raconter
et une vraie queue à agiter
une vraie vie
à aboyer
un chien démocratique
engagé dans une vraie
entreprise libérale
ayant quelque chose à dire
à propose de l’ontologie
quelque chose à dire
à propos de la réalité
et comment la voir
et comment l’entendre
la tête penchée sur le côté
aux coins des rues
comme s’il s’apprêtait à être
pris en photo
pour la Victor Talking Machine Company
écoutant
La Voix de son maître
et regardant
tel un point d’interrogation vivant
dans le
grand gramophone
de l’existence déconcertante
avec sa merveilleuse corne creuse
qui semble toujours
sur le point de cracher
une réponse Victorieuse
à tout

DOG
The dog trots freely in the street
and sees reality
and the things he sees
are bigger than himself
and the things he sees
are his reality
Drunks in doorways
Moons on trees
The dog trots freely thru the street
and the things he sees
are smaller than himself
Fish on newsprint
Ants in holes
Chickens in Chinatown windows
their heads a block away
The dog trots freely in the street
and the things he smells
smell something like himself
The dog trots freely in the street
past puddles and babies
cats and cigars
poolrooms and policemen
He doesn't hate cops
He merely has no use for them
and he goes past them
and past the dead cows hung up whole
in front of the San Francisco Meat Market
He would rather eat a tender cow
than a tough policeman
though either might do
And he goes past the Romeo Ravioli Factory
and past Coit's Tower
and past Congressman Doyle
He's afraid of Coit's Tower
but he's not afraid of Congressman Doyle
although what he hears is very discouraging
very depressing
very absurd
to a sad young dog like himself
to a serious dog like himself
But he has his own free world to live in
His own fleas to eat
He will not be muzzled
Congressman Doyle is just another
fire hydrant to him
The dog trots freely in the street
and has his own dog's life to live
and to think about
and to reflect upon
touching and tasting and testing everything
investigating everything
without benefit of perjury
a real realist
with a real tale to tell
and a real tail to tell it with
a real live
barking
democratic dog
engaged in real
free enterprise
with something to say
about ontology
something to say
about reality
and how to see it
and how to hear it
with his head cocked sideways
at streetcorners
as if he is just about to have
his picture taken
for Victor Records
listening for
His Master's Voice
and looking
like a living questionmark into the
great gramaphone
of puzzling existence
with its wondrous hollow horn
which always seems
just about to spout forth
some Victorious answer
to everything
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17



 Cette vie n’est pas un cirque où
 les timides chiens savants de l’amour
                         regardent
le temps ingénieux cingler
            l’air en son fouet
                        pour nous faire avancer plus vite

 Pourtant d’allègres flottes de parades glissent
          décorées de créatures exquises en bas de soie
                avec à leur service des singes abasourdis
                            des moines déguisés
                            des hiawathas en chaleur
         et des babouins à califourchon sur des tigres dociles
                   qui ont mangé la dame
 tandis que les cuivres dodus jouent une musique de manège
   et que des pierrots de pantomime castrent le désastre
        avec des rires étranges et tristes
et que des gorilles sanglants jettent de tendres vierges vers le ciel
        que les danseurs de cakewalk et les bateleurs de foire
              tous bourrés comme des coings
                prennent des poses d’affiches de théâtre
        et suivent en titubant
                        tout ce qui a des roues

 Et pendant ce temps tout autour de la piste
 les chapeaux difformes du désir avancent à petit bonds
 Et nous tous, clowns à la Emma Kelly,
         toujours en train d’inventer des scènes imaginaires
 avec un masque à la place du visage
            nous mangeons même des Cènes de pacotille
                       sur des tables pliantes
       et nous nous crucifions pour rire
                            à des croix de sciure
avant d’engloutir enfin
               pour absoudre notre âme de cirque
     les hosties tout aussi
                   imaginaires de la grâce


/ Traduit de l’anglais par Marianne COSTA
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Le Château de Kafka surplombe le monde comme le dernier bastion
du Mystère de l’Existence
Ses abords aveugles nous déconcertent
Des chemins abrupts
s'en élancent vers le néant
Des routes se répandent dans l’air
comme les fils labyrinthiques
d’un commutateur téléphonique rendant les appels
infiniment indétectables
Là haut
le climat est divin
Les Âmes dansent toutes nues
à l’unisson
et comme des traînards
aux frontières d’une foire
nous lorgnons l’insaisissable
mystère fantasmatique
Cependant loin à l’autre bout
telle l’entrée des artistes d’une tente de cirque
il y a une vaste très vaste ouverture dans les remparts
où même des éléphants
passent élégamment

Kafka's Castle stands above the world like a last bastille
of the Mystery of Existence
Its blind approaches baffle us
Steep paths
plunge nowhere from it
Roads radiate into air
like the labyrinth wires
of a telephone central thru which all calls are
infinitely untraceable
Up there
it is heavenly weather
Souls dance undressed
together
and like loiterers
on the fringes of a fair
we ogle the unobtainable
imagined mystery
Yet away around on the far side
like the stage door of a circus tent
is a wide wide vent in the battlements
where even elephants
waltz thru
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Un Coney Island de l’esprit
  
  
  
  
26
Cette « phosphorescence sensuelle
                         où ma jeunesse se délectait »

  gît derrière moi ou presque désormais
                      comme une contrée de rêves
        où un ange
                      au sommeil torride
       danse comme une diva
                    danse dans d’étranges voiles
à travers lesquels le désir
                     jette un œil et crie

Et elle danse

                danse encore

    et vient vers moi
                    encore
                         avec ses seins qui respirent
        ses lèvres secrètes

                    et (ah)

                            ses yeux brillants


/Traduit de l’anglais par Marianne Costa
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J'ai toujours pensé que les poèmes doivent parler pour eux-mêmes, sans explications, sans commentaires et sans introduction.
Si un poème doit être expliqué c'est qu'il échoue à communiquer. Le poème doit tenir debout tout seul, comme une sculpture vivante ou un mobile qui tourne dans le vent.

Extrait de l'Avant-lire, 14 février 2008
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Vidéo de Lawrence Ferlinghetti
Tom Waits interprète "Fire Men", un poème de Lawrence Ferlinghetti.
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