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EAN : 9782228899239
548 pages
Payot et Rivages (15/10/2004)
3.5/5   1 notes
Résumé :
De la littérature persane on ne connaît guère en France que quelques noms : Firdousi, Khayyâm, Saadi, Hâfiz. Mais on ignore les centaines d'autres auteurs importants qui, à partir du XIe siècle, forts du rayonnement de l'Islam, lui ont donné ses lettres de noblesse. Cette indispensable anthologie, due à Henri Masse, rassemble des textes de toute nature : poétiques, romanesques, religieux, moraux et mystiques, philosophiques, historiques, politiques, scientifiques, e... >Voir plus
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Ivresse.

Je baise sa lèvre et je bois du vin ; je découvre ainsi la source de vie. D’elle, je ne puis me plaindre à personne ; et je ne puis voir personne avec elle. Tandis qu’elle boit le sang (de la vigne), la coupe a baisé sa lèvre ; et la rose, confuse, rougit voyant son visage. Donne à boire ! et ne parle plus du roi Djemchîd : qui sait quand il vivait, lui et les Kayanides ? ô beau musicien ! joue donc de la harpe ; et fais-moi gémir en froissant les cordes. La rose, sortant de sa solitude, est venue poser son trône au jardin ; plie donc le tapis de la tempérance, tout aussi serré qu’un bouton de fleur. Ne laisse donc pas l’ivrogne languide comme le regard de l’objet aimé ; pour lui rappeler sa lèvre vermeille, verse-lui du vin, encore, échanson ! Mon âme n’aspire en aucune sorte à se séparer du corps de sa belle : c’est qu’en tout mon corps — mes veines, mes nerfs — s’est insinué le vin de sa coupe. Hâfiz ! tiens ta langue un moment ; la flûte parlera pour ceux qui ne parlent pas.
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Loin de l’objet aimé.

O vent ! S’il t’advient de passer sur la rive du fleuve Araxe, baise le sol de la vallée et parfumes-en ton haleine. Les lieux où s’arrêta Selma — qu’à tout instant de notre part cent saluts s’envolent vers elle ! — tu les trouveras tout bruyants de conducteurs de caravanes et du tintement des clochettes. La litière de mon amie, baise-la ! Puis, en gémissant, présente-lui donc ce message : « Je me consume en ton absence ; tendre beauté, viens à mon aide ; dans les propos des conseillers, je n’ai vu qu’un air de musique ; je suis affligé par l’absence ; cela seul me sert de leçon »... Une intrigue amoureuse, ô cœur ! n’est pas un simple amusement ; joue ta vie ! L’on ne peut frapper avec le maillet du désir la balle qu’est le pur amour. Mon cœur renonce à l’existence, avec zèle, si son amie lui jette un regard langoureux, bien que les sages ne renoncent pour personne à leur libre arbitre. D’autres, pareils aux perroquets dans un champ de cannes à sucre, vivent au gré de leurs désirs, quand moi, soupirant de regret, moi, misérable moucheron, de mes mains je frappe ma tête. Mais si mon nom vient à la pointe de la plume de mon amie, c’est là tout ce que je demande à la suprême Majesté.
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Solitude.

Toi qui es loin de mes regards, c’est à Dieu que je te confie ; tu m’as brûlé l’âme ; pourtant je te chéris de tout mon cœur. Tant que je n’entraînerai pas le pan de mon linceul sous terre, ne crois pas que j’enlèverai du pan de ta robe ma main. Montre-moi le recoin sacré de ton sourcil : au point du jour, j’étendrai les bras pour prier et pour les jeter à ton cou... Je veux mourir en ta présence, ô toi, perfide médecin ! Je suis dans l’attente de toi ; enquiers-toi donc de ton malade. De mes yeux j’ai fait ruisseler sur mon sein cent fleuves de pleurs, en songeant aux graines d’amour que je sèmerai dans ton cœur. L’objet aimé versa mon sang, me sauvant du chagrin d’amour ; je rends grâces de ton œillade pénétrante comme un poignard. Je suis en larmes ; mon désir, quand mes pleurs coulent à torrents, ce serait de pouvoir semer dans ton cœur le grain de l’amour. Reçois-moi généreusement pour que, dans l’ardeur de mon cœur, de mes yeux je laisse tomber à tes pieds des perles, sans cesse. Hâfiz ! nectar, objet aimé, débauche ne sont point ton fait ; à tout cela, tu t’es livré ; je te pardonne cependant !
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Invocation.

Toi, tu es comme le matin. Je suis comme une lampe, à l’aube, dans une chambre solitaire. Daigne donc me sourire ! et vois comment je te livre ma vie. Tes cheveux en désordre ont tant brûlé mon cœur que la tombe pour moi serait lit de violettes. Je me tiens, l’œil ouvert, au seuil de ton désir, attendant un regard ; mais tu t’es dérobée. Que je te remercie ! Oh ! que Dieu te protège ! O mère des chagrins ! le jour que je suis seul, tu ne sors pas de mon esprit. De la pupille de mon œil je suis esclave : malgré que son cœur soit bien noir, elle fait pleuvoir mille pleurs, quand je dénombre mes douleurs. Mon idole à tous les regards se dévoile ; et pourtant personne ne surprend ce clin d’œil que moi je sais bien voir. Si sur ma tombe, à moi Hâfiz, ma bien-aimée passait comme le vent, je mettrais en lambeaux, à force de désir, mon linceul dans ma fosse étroite.
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Carpe diem.

Quoi de meilleur que le plaisir : jardin, printemps et doux commerce ? Où donc est passé l’échanson ? Qu’attend-il donc ? Oh ! dis-le moi. Des bons moments que la fortune te fournit, sache profiter, car nul ne peut savoir d’avance quelle sera la fin des choses. Sois en éveil ! notre existence est suspendue par un cheveu. Sache te consoler toi-même : de quoi le sort s’attriste-t-il ? Que signifient l’eau de Jouvence et le jardin du paradis, sinon le bord d’un ruisselet et le vin qu’on boit aisément ? Le ciel lui-même connaît-il le secret voilé ? Fais silence, ô chercheur ! pourquoi discuter avec celui qui tient ce voile ? Si Dieu ne considérait pas mes erreurs et mes manquements, que signifieraient en ce cas son pardon, sa miséricorde ? Le dévot cherche le nectar de l’éden ; Hâfiz, une coupe ; auquel des deux le Créateur donnera-t-il la préférence ?
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Video de Henri Massé (1) Voir plusAjouter une vidéo

Les débuts de la littérature persane
- Henri MASSE : l'importance de la langue arabe en Iran, notamment dans les milieux intellectuels, suite à la domination arabe de l'Iran pendant deux siècles. le farsi (persan, en français), dialecte parlé dans la province du Fars, à l'origine de la renaissance de la littérature persane dans la province du Khorassan, le texte le plus ancien datant du 7ème siècle (4'01").
- A 4'03" :...
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