Il paraît en effet possible et même logique de réajuster sa perception de la beauté selon les circonstances du jour. En cas de bad hair day, pouvoir se dire "Cela n'a pas d'importance, j'ai quand même bien mieux à apporter à cette réunion que mes cheveux et comme chacun sait, un chignon gras est le signe d'une employée dévouée au Vrai Travail." Et en cas de cheveux splendides : "Je vais impressionner tout le service compta à la réunion, et si je fais une bourde, mes cheveux auront tellement hypnotisé l'audience que personne ne remarquera."
L'histoire qu'on se raconte dépend entièrement de nous.
Justement parce que la contradiction laisse place à toutes les interprétations, il serait malin de choisir ce qui arrange plutôt que ce qui ne nous arrange pas. Et le nœud du problème pourrait bien se nicher dans notre tendance à choisir scénario qui ne nous arrange pas.
Quand nous donnons à notre apparence (trois cheveux en épis, quatre kilos de trop, une micro tache sur nos vêtements) la responsabilité de notre bonheur et de notre succès, c'est surtout pour éviter de remettre en question nos choix plus profonds. Ceux qui sont difficiles à changer. Ceux qui ne se résolvent pas en deux heures chez le coiffeur.