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EAN : 9782205202366
224 pages
Dargaud (09/06/2023)
3.55/5   60 notes
Résumé :
Clément et son frère partent à Istanbul avec comme but de trouver la tombe de Carole, la première-née de leurs grands-parents paternels. Carole est morte quelques semaines après sa naissance, quelques années avant le départ de ses parents pour la France, eux les Arméniens d'Istanbul. Clément a interrogé ses grands-parents et ses parents, il a senti des non-dits. Il s'apercevra en Turquie, après des démarches nombreuses et infructueuses, que ce qu'il vient d'accompli... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Il est vrai que j'en attendais beaucoup de cette BD étant également intéresse par ce que les psychologues appellent le traumatisme intergénérationnel. Cela peut se transmettre entre les générations sans même l'usage de la parole. Un génocide non reconnu par exemple. Une tombe disparue également.

On fait la connaissance de deux jeunes frères qui descendent d'une famille d'origine arménienne dont les ancêtres ont connu l'exil de la Turquie à la France. Visiblement, les grands-parents qui ont survécu au génocide ont eu une vie heureuse en Turquie avant d'être chassé par un pogrom fomentée en 1955 par un politique véreux dans un contexte de tension avec la Grèce sur la question de Chypre. Les nationalistes ont toujours eu la côte dans ce pays.

Par la suite, les grands-parents ont perdu leur bébé du prénom de Carole qu'ils ont enterré dans un cimetière mais la tombe a totalement disparu. Les deux frères amis vont alors partir dans un voyage mémoriel qui va leur permettre de découvrir la Turquie.

Il faut préciser que les dirigeants turcs successifs ont rasé les cimetières arméniens pour effacer toutes traces d'un triste passé et construire une Turquie plus moderne et sans doute plus respectable. le fameux Ataturk sera par exemple cité alors qu'il est une figure marquante incontestable. Les stèles mortuaires ont même servi de fondation pour les nouvelles constructions ce qui constitue une violence dans le symbole...

J'avoue ne pas avoir été en phase à plusieurs reprises même si la démarche de départ me paraissait assez légitime. Je comprends qu'on puisse vouloir survivre en s'intégrant à tout prix à une société qui a voulu une extermination totale d'une minorité. Mais bon, il y a quand même des limites qui sont plus ou moins acceptables. Il faut savoir que depuis, tous les gouvernements successifs de la République turque, fondée sur les ruines de l'Arménie, ont toujours nié la culpabilité de la Turquie dans le génocide des Arméniens.

J'ai l'impression également que ce voyage qui n'a pas permis d'aller jusqu'au bout n'aura été qu'une chimère. Une personne disparue est toujours présente dans notre coeur. Il ne faut pas nécessairement une lointaine tombe pour que ce souvenir disparaisse même si le culte des morts peut apparaître important.

J'ai apprécié le dessin qui concourt à un graphisme assez agréable. Ainsi, on pourra profiter des merveilles de la Turquie actuelle. A noter que cela se passe lors du dernier soubresaut de la démocratie alors qu'Erdogan est encore que le Premier Ministre de ce pays sombrant vers une dictature déguisée. Les manifestations font rage dans le pays et notamment dans la partie européenne de la ville d'Istanbul qui est plus ouverte sur le monde mais ils sont minoritaires.

Il s'agit d'une BD un peu différente dans le traitement de ce que j'ai pu lire à propos du massacre des arméniens. Il n'aborde pas le génocide mais plutôt les conséquences indirectes sur les générations qui ont suivi. Cette particularité provoque un certain intérêt dans cette lecture thérapeutique.
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Club N°54 : BD non sélectionnée
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Deux frères partent en Turquie sur les traces de leur histoire familiale.

Du génocide arménien on n'apprendra pas grand chose.

Cette BD aborde plus le problème de la mémoire et plus particulièrement de l'héritage mémoriel.

Le sujet est donc intéressant.

Les dessins sont doux et réussis.

Mais le scénario se perd dans des longueurs, laissant le lecteur sur sa faim.

Virginie
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Le dessin est très agréable et les couleurs suaves Mais cette histoire, même bien menée (flashbacks et tout) ne me convint pas

Le protagoniste ne semble pas savoir ce qu'il cherche et nous non plus...

L'auteur cite PORTUGAL de Pedrosa, et me donne une furieuse envie de relire celui-là.

Benoit
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Un dessin doux, une touchante histoire dans l'Histoire du peuple arménien.

Un scénario et des personnages qui auraient mérité d'être approfondis.

Morgane R.
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Des dessins agréables et une histoire familiale qui permet de découvrir l'histoire du génocide arménien.

Je reste cependant sur ma faim ayant eu l'impression d'une histoire pas aboutie.

Sam
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Histoire intéressante mais pas aboutie.

Wild57
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Une jolie recherche et puis une impression de temps perdu...

Vincent
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Clément et son frère partent à Istanbul à la recherche de la tombe du premier enfant de leurs grands parents, Arméniens arrivés en France en 1956.

Tout d'abord, dans une BD, il faut accrocher aux dessins. Ici, le trait est très fin, un peu pastel presque , comme si le soleil stamboulioute "pastellisait ' le ciel. Donc, aucune gêne visuelle, on peut se concentrer sur l'histoire.
Je ne sais pas trop quel est le but de l'auteur ? Quête personnelle , recherche des racines ou support pour exposer succinctement quelques pans de l'histoire turque contemporaine ? Sans doute, un peu tout cela .
On va se concentrer sur l'histoire turque alors car la quête familiale est ce qu'elle est et non soumise à commentaires.
Pour l'histoire turque , j'ai bien aimé l'approche. On parle d'une famille arménienne dont Louis était capitaine de l'équipe olympique de basket turque aux JO d'Helsinki de 52. Lui , l'Arménien. Ce personnage du grand père est très intéressant : Aucune haine, aucun grief contre la Turquie, sa Turquie qui lui manque tant. Il s'est intégré à la société qu'a voulu Atatürk et a quitté son pays pour des raisons sanitaires et non ethniques.
Plongée dans l'histoire récente aussi, en 2013, avec Erdogan qui commence à montrer des signes inquiétants au monde.
Si l'auteur ne rentre pas dans les détails , il insiste quand même sur la fracture de la société turque , entre le coté européen , prompt à critiquer le maitre des lieux, et le coté asiatique , véritable soutien du pouvoir en place.

Un livre intéressant, frustrant parfois car il n'entre pas trop dans les détails , notamment lors du faux attentat en Grèce en 1956, mais qui permet de voir les faits sous un coté non binaire et qui bouge un peu les lignes .
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Carole est un souvenir douloureux pour ses parents qui l'ont perdue au cinquième jour de sa naissance puis qui l'ont perdue une seconde fois par la "disparition" pure et simple de sa tombe, quelque part en Turquie.
Des décennies plus tard, deux membres de la famille font le voyage pour tenter de retrouver une trace de cette pierre tombale, sans succès.
La finalité du voyage n'est pas que cette recherche physique mais c'est aussi un retour aux sources, un voile levé sur un secret transgénérationnel qui influe sur la vie des descendants.
Une belle histoire de famille complétée par de superbes croquis un focus sur la géopolitique en Turquie et le déni toujours actuel du génocide arménien.
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Clément – c'est l'auteur – a des origines arméniennes. Ses grands-parents maternels ont quitté Constantinople (ou Istanbul, si vous préférez) au milieu des années 1950 pour fuir le climat de plus en plus hostile à leur communauté. Ils y laissent la tombe de Carole, leur première fille morte peu après sa naissance. Clément décide de partir à Constantinople avec son frère Robin pour retrouver la trace de cette tante qu'ils n'ont jamais connue.

J'ai longtemps attendu ce livre pour avoir suivi sa réalisation pas à pas sur Instagram (vous savez, le crayonnage, les couleurs…). J'avais hâte de le tenir en main ! J'étais attiré par le fait que Clément Fabre, l'auteur, essayait de renouer avec ses origines – on ne peut avoir que de la sympathie pour le peuple arménien qui lutte pour sa survie depuis plus d'un siècle – et par le cadre du récit offert cette ville si envoûtante qu'est Constantinople. Et quand je l'ai acheté, l'Artsakh (ou le Haut Karabakh, si vous préférez) se vidait de sa population arménienne sous la pression de l'armée azerbaïdjanaise. Je n'avais pas la force de lire ni même de feuilleter ce livre, qui est resté debout sur mon buffet pendant de longues semaines. Mal m'en prit : je l'ai terminé hier, j'en suis encore bouleversé !

Plusieurs choses m'ont charmé dans ce livre. D'abord, ce que je savais déjà : le dessin, à l'aquarelle, tout en jeu d'ombres qui font rêver. Les couleurs sont chaudes et réconfortantes. La calligraphie de l'auteur est un poème en soi. Les dialogues en turc (et en arabe), de même que les inscriptions dans cette langue, ne sont pas traduits, ce qui contribue à plonger le lecteur dans l'ambiance de la ville.

Il y a ensuite l'intérêt que l'on peut avoir pour son histoire familiale, ses origines. le livre s'ouvre sur une scène de psychanalyse. À ce moment-là, Clément n'attache pas encore beaucoup d'importance au passé. le psy, qui établit des liens entre son histoire et l'Histoire, lui lance alors ce qui provoquera chez lui un déclic : « Je suis juif. Comment réagiriez-vous si je vous disais que la Shoah ne m'intéresse pas ? » Plus tard, Clément dira : « On est tellement intégrés [dans la société française] qu'il m'a fallu 30 ans pour découvrir que mes origines ne se limitaient pas à mettre du yaourt dans le riz. » (On apprend quelque chose au passage !) Son frère, à qui il parle de ces « traumatismes intergénérationnels » dont il vient d'apprendre l'existence, lui révèle qu'ils ont une tante morte en bas âge à Constantinople. C'est le point de départ de leur quête.

Une quête qui se muera, pour le frère aîné, en obsession, tempérée par le rôle du frère cadet, qui garde les pieds sur terre et accepte plus facilement que, non, ils ne retrouveront pas la sépulture. On a ainsi droit à plusieurs pages de tombes dessinées dans le cimetière arménien de la ville, pages de toute beauté. Robin console son frère par ces mots : « Ce livre sera la tombe qu'on n'a pas trouvée. »

« Carole » est aussi un livre sur la piété filiale que Clément voue, avec son frère, à ses grands-parents. Il y a beaucoup de tendresse, de pudeur aussi sur les sentiments – cette scène où, dans une église, Clément dit à son frère qu'il « se pose pour dessiner », pour détourner la tête à la case suivante car il est en train de baigner de larmes son carnet de notes…

Un livre qui émeut et fait chaud au coeur, qui invite à la rêverie et à la réflexion. Un livre à garder !
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critiques presse (3)
BDGest
19 septembre 2023
Entre autobiographie, devoir de mémoire et récit introspectif, Clément C. Fabre propose avec "Carole, ce que nous laissons derrière nous" un album intimiste et universel.
Lire la critique sur le site : BDGest
LigneClaire
17 juillet 2023
Un lent et joli parcours et qu’il faut savoir emprunter car il le mérite avec les deux frères.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Actualitte
04 juillet 2023
Et le récit met en lumière — une très belle lumière, il faut le souligner, chaude et aveuglante, comme celle de la baie du Bosphore — les forces familiales qui ont survécu aux épreuves : l'amour des grands-parents, leur complicité et, deux générations plus tard, celle qui unit les deux frères, Robin et Clément, malgré leurs différences de surface. Un voyage réparateur, donc, au bout du compte. Et fondateur, dans tous les sens du terme.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Tes parents ont vécu le génocide ? La Turquie, c'était pas le pire endroit pour envoyer sa fille de 16 ans ?
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- T'as déjà entendu parler de transgénérationnel?
Un truc psy comme quoi les traumatismes passeraient entre les générations.
- Comment ça?
- Par exemple des difficultés à avoir un enfant pourraient être l'écho d'un deuil non fait.
Si des grands-parents ont perdu un enfant en bas âge, même sans en avoir parlé…
- Tu veux parler de Carole?
- Carole?
- La première fille de Papy et Mamie, quand ils étaient à Istanbul.
Avant maman.
Elle est décédée au bout de quelques jours.
- Jamais entendu parler. Comment tu sais tout ça?
- J'avais posé des questions à Papy sur la famille. Il m'avait dessiné un arbre généalogique.
Il y avait Carole.


p.17/18
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C’est particulier, ces moments tellement attendus qu’il est impossible de les vivre pleinement. Comme si on était trop conscient de l’instant pour arriver à l’appréhender. Une sorte de résistance de l’esprit.
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C'est particulier, ces noments telement attendus qu'il est inpossible de les vivre pleiñenent. Comne si on était top conscient de l' instant pour arriver à l'appréhender. Une sorte de resistance de l'esprit.
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Après ce voyage,touché par le vide de la disparition de cette tombe, je réalise que c'est l'histoire qui fait la famille et qu'en conserver la trace aussi infime soit-elle, est important.
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Video de Clément Fabre (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Clément Fabre
Dans le 155e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente Ne lâche pas ma main, roman de Michel Bussi qu'il adapte au scénario avec Fred Duval et Didier Cassegrain au dessin et qui est édité chez Dupuis dans la collection Aire libre. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie de l'album Carole, ce que nous laissons derrière nous que l'on doit à Clément C. Fabre et édité chez Dargaud - La sortie de l'album Une révolution nommée Raspoutine que l'on doit à Hernán Migoya pour le scénario, Manolo Carot pour le dessin et c'est édité chez Glénat - La sortie de l'album De l'amour et du hasard que l'on doit à Manu Boisteau et aux éditions Casterman - La sortie de l'album Himawari house que l'on doit à Harmony Becker et aux éditions Rue de Sèvres - La sortie du cinquième tome de la série Les frères Rubinstein, un album intitulé Un pacte avec satan, série que l'on doit au scénario de Luc Brunschwig, au dessin conjoint d'Étienne Le Roux et Loïc Chevalier et c'est édité chez Delcourt - La réédition de l'album Les petits ruisseaux que l'on doit à Pascal Rabaté et aux éditions Futuropolis
+ Lire la suite
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