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284 pages
Flammarion (31/12/1933)
3.5/5   2 notes
Résumé :
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Si ce n'est le titre qui attira mon attention, je n'avais pas une idée très flatteuse de Marcelle Tinayre pour acheter ce livre. Elle fait partie de ces écrivains qui ont eu un grand succès puis sont tombé dans l'oubli au fil des générations dans le même mouvement de transformation de notre société. J'avais peur de rencontrer un récit moralisateur archaïque, avec des bons sentiments à toutes les pages et un style ampoulé. Que nenni !
Écrit au début des années trente, ce roman vrai (indication de l'éditeur pour signifier que cette histoire est réelle) a tout d'une enquête criminelle. Les faits remontent aux années dix-huit cent trente. Marie Capelle, jeune fille de la haute société recherche le grand amour. Après avoir refusé de nombreuses demandes en mariage, elle rencontre grâce à une agence matrimoniale celui qui deviendra son mari. Charles Lafarge, de cinq ans son aîné, maître de forges, maire d'une ville en Corrèze, se présente comme un homme riche, habitant un château, ayant la considération de tous ses administrés et des personnages influents du département.
Mais Marie va rapidement se rendre compte qu'elle a été flouée. En guise de château, la demeure est une vieille masure infestée de rats, les comptes de la forge sont au plus bas, la faillite n'étant pas loin et Charles se révèle un homme rustre, malpropre, dont la mère règne en maître dans la maison. Quel changement pour Marie qui s'ennuie à mourir dans cet environnement, qui rêve de retourner près des siens pour fuir ce cauchemar.
Elle n'en aura pas le temps. Son mari tombe malade, gravement puisqu'il meurt quelques jours plus tard. La rumeur court. C'est sa femme qui l'a empoisonné. D'ailleurs ce n'était pas difficile puisqu'elle utilisait de l'arsenic pour combattre les rats qui envahissaient la maison. La justice met Marie Lafarge en prison dans l'attente de son procès aux assises.
Je ne peux raconter toutes les péripéties de ce livre tant l'histoire est foisonnante, faite de multiples voix et opinions. Je vous laisse le plaisir de découvrir l'intrigue dans son ensemble. Marcelle Tinayre , sûre de son métier, conduit le récit sans aucun balbutiement, d'un style étonnamment moderne pour qu'un lecteur de 2017 ne trouve jamais de trace d'une quelconque ride du temps.
Je me réjouis de cette découverte et je vais suivre Marcelle Tinayre qui eut ses mots en 1908, alors qu'on lui proposait la Légion d'honneur : "J'aurais l'air d'une vieille cantinière".
Décidément cette auteure me plaît de plus en plus !
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Le champ de courses de Pompadour s'étend devant le magnifique château du XVIe siècle. De grands arbres encadrent la pelouse verte où des barrières blanches jalonnent la piste. Ce dimanche d'août 1839, le gros bourg qui s'agglomère autour du haras était envahi par une foule bariolée et bruyante. Toutes les classes et tous les métiers se coudoyaient. Des fermiers étaient venus en "chartou". Ils avaient des vestes courtes en bure tissée à la maison et de grands chapeaux de poil de lièvre. Leurs femmes arboraient des devantaux de couleur, de grosses jupes noires, des fichus imprimés, des bonnets à ruches sous la pailhole nouée de velours, ou bien la coiffe charmante du Haut-Limousin, le barbichet de tulle et de dentelle aux transparentes ailes blanches. Ces gens s'asseyaient dans l'herbe à l'ombre de leurs charrettes dételées. Ils buvaient du vin blanc et mangeaient de lourds gâteaux ou du saucisson à l'ail ; une odeur de graisse chaude émanait des baraques où l'on vendait des beignets. Dans les tribunes, les dames de la société étaient assises, tenant des lorgnettes ou des éventails, et les messieurs se penchaient vers elles pour leur expliquer les chances des chevaux engagés.
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Mme Lafarge, morte depuis quatre-vingts ans, possède encore le don de séduire et de persuader. Son ombre garde une puissance singulière sur les imaginations qu'elle fascine. Elle a toujours des fanatiques, des "croyants", comme elle disait, avec un orgueil qui ne s'étonnait d'aucun hommage, et, dans les livres si nombreux qu'elle a inspirés, l'on trouve, à côté de réquisitoires impitoyables, des apologies enthousiastes jusqu'au délire.
Il semble difficile d'étudier, sans parti pris, cette figure extraordinaire. Je l'ai tenté, pourtant. Aussi bien, voulais-je me délivrer d'elle, car il y avait longtemps qu'elle me hantait. On ne peut séjourner dans le pays limousin et se désintéresser tout à fait de l' "affaire", puisque, après un siècle écoulé, les passions contraires qu'elle suscita demeurent vives et même violentes.
Mais ce qui m'attirait, c'était moins la tragédie du Glandier que ses causes profondes, moins le procès que l'accusée, moins le crime que la criminelle, moins l'énigme judiciaire que le mystère psychologique.
(Avant-Propos).
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Et Mme Ponthier se rappelait que Marie Cappelle avait défendu contre elle, dans une controverse animée, le talent de Mme Sand.
Mme Ponthier s'était récriée :
" Je vous assure, ma nièce, oui, je vous assure qu'on ne recevrait dans aucun salon de La Châtre, cette créature qui écrit comme une cuisinière et pense comme une poissarde. Les femmes respectables ne connaissent même pas son nom, et j'ai failli me brouiller avec un sous-préfet qui avait voulu perdre M.Ponthier, en lui prêtant une œuvre infâme appelée Lélia."
Marie Cappelle avait répliqué vivement qu'elle admirait Lélia, et surtout Indiana, ce poème de la femme incomprise. Elle avait comparé le style de Mme Sand à "un diamant caché dans les feuilles d'une rose".
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Il y en avait beaucoup, en 1839, de ces filles chastement romanesques, qui voyaient le monde réel à travers leur voile blanc d'enfant de Marie. Figures charmantes que le mariage et la maternité laissaient toujours un peu virginales, figures de pénombre, enfermées dans les vieilles maisons où leur vie s'écoulait comme s'était écoulée la vie de leurs mères et de leurs grand'mères, toutes dévouées à d'humbles devoirs, souvent sacrifiés, toujours résignées. Que reste-t-il d'elles après un siècle ? Un nom qui flotte sur les souvenirs d'une famille, ainsi qu'un pétale de fleur sur des eaux dormantes, quelques bibelots conservés à titre de "curiosités", des portraits, souvent médiocres, toujours attendrissants par les bandeaux plats, les corsages "à châle" pudiquement croisés sur les guimpes modestes, les manches traînantes, la suavité conventionnelle des visages à la bouche petite, aux grands yeux.
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Le roman dure jusqu'au moment où la tante Garat découvre cette nouvelle aventure. Scène de larmes ; gronderie : conseil de famille.
Marie comparaît devant les ancêtres. On lui dit :
" Tu aimes ce monsieur. Tu veux l'épouser ? Épouse-le donc. Nous avons pris des renseignements. Il est garçon apothicaire, fils de M. Guyot, droguiste à Montmédy, et il a six cents francs de rente. Il t'offre sa main, son cœur, son nom, sa rhubarbe et son séné..."
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Video de Marcelle Tinayre (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marcelle Tinayre
En Août 1839, Marie a épousé dans la précipitation Charles Pouch-Lafarge du Glandier à Paris. Elle est allée s’installer chez lui dans son château du Glandier, en Corrèze. Mais à l’arrivée, sa désillusion est totale : le château est à l’abandon, infesté de rats, et les forges sont au bord de la faillite. Marie menace son mari de se suicider ou de s’enfuir… Références bibliographiques : Château en Limousin de Marcelle Tinayre. Rebondissements dans l’affaire Lafarge » de Chantal Sobieniak (Editions Lucien Souny, 2010). L’affaire Lafarge » de Gérard Robin (De Vecchi, 2006). Dans le silence recueilli de ma prison, Mémoires 1840 » de Marie Lafarge (Tallandier, 2008)
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