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EAN : 9791096556625
52 pages
Tarmac éditions, 2022 (24/01/2024)
4.5/5   4 notes
Résumé :
Enfance en banlieue, humiliations, violences pour s'affirmer, solitude, incompréhension de sa famille, la rage de l'écriture, la quête de fraternité, la poésie et la littérature sans concession pour traverser ce tunnel... Grégory Rateau trouve ici sa catharsis dans un long poème à bout de souffle et tranche à vif...

Collection Ricochets.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
« de mon sous-sol » est un poème-sabre, la forme absolue de celui qui est l'esprit, le sabre et le corps en un.

Le temps à peut-être raison de la chair mais je crois que dans ce poème il n'a en rien altéré la trace de celui qui s'écrie et qui sort de lui pour conjurer son reflet.

Celui qui écrit, crie et danse avec son coeur en le déchirant.

Grégory Rateau est sorti de lui et de son discours. Il a choisi l'exil de soi, de sa « force brute », la vie en chute libre, hors des mystifications et des bassesses du passé. Terminé donc de perdre du temps à ressasser ses anciennes vies ou à prêter le flanc aux disants, aux « sachants ». Dans ce texte vif, la mémoire est à l'oeuvre, et l'oubli ramène le poète aux sens, le sens de la déchirure, de la liberté et de la quête.

« La seule révolte possible se passe sur le papier ici n'est pas le lieu de la pensée positive ni de l'extrême négativité la page n'a aucune moralité elle n'a pas vocation au militantisme aucun slogan pour apaiser la bonne conscience des uns et la haine des autres « coup pour coup oeil pour oeil »

Il se dégage de sa dernière mue, sa dernière peau de frappe. Il s'en extrait comme lors de ses différentes mues de croissances, il s'est dégagé du club familial, des paumés, puis des sectateurs littéreux, ou des poéticiens. « La poésie fera ci, la poésie fera ça ! » … /… elle ne fera rien elle se consumera et vos piètres certitudes avec elle si vous n'êtes pas prêts à l'attendre refermez ce carnet et allez donc vous faire enluminer »

Pour Grégory Rateau, le verbe est d'un sang toujours neuf et vivant. Même « à l'aube de mes quarante ans » écrit-il, c'est parmi la communauté éclatée de mes « Phrères » que les corps continueront de s'offrir au poème pour « racheter tout ce temps perdu ».

L'ultime métamorphose s'est accomplie. Sur les écailles de son exuvie, le passé inexorablement se nécrose. La nouvelle peau du poète est prête au combat. le temps n'existe plus. L'homme peut avancer avec et dans le verbe accomplissant les choses.

« Dans ton combat entre toi et le monde, seconde le monde » écrivit Kafka dans son journal intime en 1917.

Il me plait de croire que Grégory Rateau aura lui aussi fait ce choix : écrire, écrire et être pour se donner corps et âme à la poésie, et réinventer le monde.

« de mon sous-sol » est un texte court, ça se lit d'une seule traite, et c'est superbe !

Régis Nivelle, Lithoral


Lien : https://www.tarmaceditions.c..
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Décidément cet auteur ne peut pas me décevoir. Un long poème pour exprimer les violences subies dans son enfance au contact des autres et celles qu'il peut encore rencontrer aujourd'hui dans le secteur de la poésie où il semble y avoir énormément de copinages, de postures et de jalousies. Il ne triche pas, il laisse couler les mots à bout de souffle, sans vouloir éblouir le lecteur mais simplement lui témoigner son incroyable foi en cette littérature majuscule qui ne l'a jamais abandonné. On ressort de ces 52 pages en apnée, on a eu l'impression de cheminer aux côtés d'un petit frère, de se reconnaître dans ses colères et ses espoirs. Un poète, un vrai!
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"De mon sous-sol" par Grégory Rateau , éditions Tarmac.
Si vous ne le connaissez pas encore, lisez ce petit livre précieux où l'auteur dévoile les plus intimes moments de sa jeunesse, sans concession, sans tricherie il s'expose. Mais désormais sans la souffrance physique et morale des jeunes années. Les révoltes, les injustices vécues ont fait de lui un homme vrai, un combattant. Souhaitons que les aveugles retrouvent la vue, que les serpents trouvent d'autres pierres. Merci mon ami.
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Poème d'une révolte existentielle, d'un refus vital, d'une réaction aussi au harcèlement afin de continuer à s'interroger, à ne pas appartenir, afin de ne jamais faire de cette existence dans un dostoïevskien sous-sol non une caricature, mais un écart. Dans ce court recueil, pour partie narratif, Gregory Rateau s'empare de la figuration du poète maudit, de ses intempestives imprécations afin d'en offrir ses propres versions comme on met à nu ses colères, comme on traduit les aliénations et les secours qu'elles n'ont pas reçus. de mon sous-sol traverse les douleurs de l'enfance, les trahisons amicales et autres isolement comme pour mieux interroger la forme, brute, qu'il faudrait, sans acceptation, donner à tout ceci.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
ce sont les livres qui ne m’ont jamais lâché
des plaquettes et des pavés
sans discrimination aucune
juste un assemblage de briques
assez pour me surélever
des mots qui ne ressemblaient à rien d’autre
des galaxies contenues parfois dans une phrase
de vraies claques
Rimbaud, Miller, London, Istrati
Affamés de découvertes
de justice
d’une toute autre liberté
eux aussi en ont soupé
encaissé
sans jamais sourciller
leur rage a grandi
nourrie de rencontres
de frustrations
de fraternité sauvage
loin des lieux communs
du cordon ombilical
je la sens grandir en moi à mon tour
cette langue souterraine
le Bruit et la Revanche
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le lendemain brûlant de haine
  
  
  
  
le lendemain brûlant de haine
ma peur bien planquée
pesant sur ma scoliose
en nage à force d’uppercuts
lancés à la dérive
de brasser les mensonges
et autres chimères
dissocié du « moi »
je ne voyais plus que les fissures
les craquelures dans le béton
les petites imperfections
qui semblaient me sourire
l’acharnement reprenait
quand ce n’était pas les marques de ces morveux
c’était la règle qui opposait sa signature
ma peau finissait même par s’endurcir
par me donner des allures de vieux bonze
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lui me regardait de loin
l’ami trouble
autrefois accro comme moi aux VHS
deux novices s’enivrant à la vue de ces déesses
à coups d’imprécations depuis les hautes plaines
régnant autrefois sur ce qui fut notre banlieue
voilà que ce salaud avait troqué notre savoir contre de la ferraille
livrant notre territoire à des Sauvages
la honte était bien là
mais je peux me tromper
adieu nos « camarades »
sans rancune
là où je vais
tu n’aurais pu aller
pas assez d’estomac
je ne t’oublierai pas vieux frère
toujours là pour te hanter
tu n’as jamais participé à mon lynchage
mais ta violence c’était ton immobilité
me regarder me débattre sur notre sol
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