Prise d'une petite envie de lire une romance historique, j'ai jeté mon dévolu sur ce roman à l'auteure encore inconnue à mes yeux. le résumé me semblait plutôt engageant et même prometteur, mais en fin de compte, je suis ressortie de ma lecture plutôt déçue ainsi que… qu'ennuyée.
L'histoire en elle-même n'est pas si mauvaise que cela même si elle manque un peu d'action, d'animation selon moi. L'auteure veille à ne pas précipiter les choses et l'ensemble se déroule plutôt paisiblement… trop paisiblement même. Nous avons droit à un peu de suspense seulement à la fin du livre et encore, nous nous doutons déjà du déroulement final. En dehors de cela, l'histoire est plus focalisée sur l'amitié de Ned et de Turner et le pari que sur l'histoire d'amour entre le comte et Phoebe ce qui est assez dommage à mon goût. Elle est tout bonnement passé au second plan. Certes, le pari prend une place importante dans le récit mais la romance en prend une tout autant ! Et je crois que c'est ce qui m'a manqué le plus: l'histoire d'amour. Je ne l'ai pas ressentie, je n'ai pas été touchée par la relation de Ned et Phoebe et donc cette « romance » m'a laissé quelque peu de marbre. Donc pour dire court, j'ai suivi leurs aventures avec distance, voire impassibilité, tout en ayant progressivement réussi à entrer dans l'histoire grâce au pari devenant incontrôlable ou encore aux diverses trahisons… Mais tout cela sans pour autant ressentir une quelconque émotion intense…
Passons un peu aux personnages, c'est-à dire Phoebe et Ned. Même si nous avons droit quelques fois au point de vue de Turner ou encore d'une des résidentes de la maison, Leticia, ce sont eux qui restent les protagonistes du roman. Phoebe Baker est le modèle de la gouvernante parfaite: elle est éduquée, patiente, impassible et correcte. Bien qu'elle soit de bonne naissance et que la perte de son statut ne fut pas aisé et assez douloureux, Phoebe ne s'est pas laissé abattre et profite de chaque instant de bonheur qu'elle peut attraper. C'est un personnage plutôt renfermé, et même discret, qui ne montre pas grand-chose de ses sentiments jusqu'à la réalisation de son amour pour Ned. Pour être sincère, je n'ai pas été totalement convaincu par ce personnage. Il me manquait un petit quelque chose chez elle… Plus de passion ? Plus de réactions de sa part ? Plus « d'humanité » ? Je ne suis pas sûre, mais le fait est qu'elle m'a semblé passablement fade. de ce côté-là, je n'ai pas été séduite. Passons à Ned, dit Edward le Chanceux. Pour son cas, c'est le contraire de Phoebe. Nous avons une conscience aïgue de sa présence tout au long de l'histoire, non seulement parce que l'on a droit à son point de vue plus souvent et parce que c'est l'un des instigateurs du pari, mais aussi parce ses émotions transparaissent plus souvent. Il est quelque peu arrogant mais sa maladresse et sa confusion face à ses nouvelles obligations arrivent quelque fois à nous faire sourire, tout comme ses faux-pas et ses inconvenances. Toutefois, comme pour Phoebe, ses émotions manquent de – je ne sais pas – de vie, de conviction. Quant aux rapports entre Ned et Turner, ils m'ont semblé assez tendus. Compréhensible étant donné la situation, mais j'ai rarement observé une véritable amitié entre eux et tout au long du livre, nous voyons cette « amitié » vieille de dix ans se détériorer et quasi voler en éclat sans espoir de réconciliation. Et même dans ce cas-là, je ne suis pas arrivée à éprouver quoi que ce soit pour lui, ou pour qui que ce soit d'autre, et c'est cela qui me gêne horriblement. L'indifférence que j'ai éprouvée pour ses deux personnages est réelle et j'en suis la première désolée car cela aurait pu être une très bonne romance si les sentiments étaient plus développés. Les seuls qui aient plus ou moins réussi à capter mon attention furent les enfants des Widcoates, Rose et Henry, dont s'occupe Phoebe. Une petite brise d'insouciance enfantine a été plus que bienvenue…
Par contre, je n'ai aucun reproche à faire du côté de l'écriture. Elle est fluide et irréprochable. Bon, peut-être pas autant que cela car j'ai plusieurs fois eu envie de fermer le livre après avoir lu de nombreuses fois « Splendide, merveilleux » – une des maximes favorites de Ned. Ce n'est pas si grave que cela, et même insignifiant à vrai dire, mais j'ai néanmoins été consternée par cette répétition. Hormis cela, le roman est bien écrit et j'en suis la première ravie après les objections que j'ai eu face à l'histoire ou aux personnages.
Pour résumer – et je ne vais pas vous mentir -,
de Si Doux Mensonges fut un roman qui ne m'a pas emballé, principalement à cause des protagonistes trop ternes. Et, comme je l'ai déjà fait remarquer plus tôt, je pense sincèrement que cette romance avait du potentiel mais, malheureusement, elle n'a pas su gagner mon coeur. Peut-être que ce sera le cas d'autres lecteurs – et je l'espère d'ailleurs – mais pas le mien.
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