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Doom Patrol tome 1 sur 3

Nick Derrington (Illustrateur)
EAN : 9781401269791
176 pages
DC Comics (06/06/2017)
3.75/5   2 notes
Résumé :
The spirit of Grant Morrison's groundbreaking DOOM PATROL is captured in this debut series starring the cult-favorite misfits as a part of Gerard Way's new Young Animal imprint.

Flex Mentallo, Robotman, Rebis, Crazy Jane, and more are back to twist minds and take control. This new take on a classic embraces and reimagines the Morrison run's signature surrealism and irreverence. Incorporating bold, experimental art and a brash tone to match a new gene... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le premier d'une nouvelle version de la Doom Patrol, dans le cadre des séries New Animal, supervisées par Gerard Way. Il contient les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2017, écrits par Gerard Way, dessinés et encrés par Nick Derrignton, à l'exception de l'épisode 6 où l'encrage a été réalisé par Tom Fowler. La mise en couleurs a été réalisée par Tamra Bonvillain, avec l'aide de Marissa Louise pour l'épisode 3. Ce recueil comprend également les couvertures variantes réalisées par Michael Allred, Simon Bisley, Paul Rentler, Farel Dalrymple, Samplerman, Babs Tarr, Brian Bolland, Sandford Green, Jaime Hernandez, Dan McDaid.

Quelque part un coureur automobile vient de monter sur le podium pour brandir son trophée. Quelque part une ambulance s'est écrasée en plein désert. Quelque part un avion vient de lâcher une bombe appelée Grandma. Quelque part, des lèvres féminines embrasse un dôme de métal. Casey Brinke reprend ses esprits alors qu'elle est en train de conduire une ambulance, avec à son bord un malade ayant besoin d'une intervention d'urgence, pris en charge par l'infirmier Sam Reynolds. Ils arrivent à temps et le malade est pris en charge par le personnel de l'hôpital. Ils vont se détendre, Sam en prenant un sandwich, Casey en jouant à un vieux jeu d'arcade de type Space Invaders. Sur une autre planète, Robotman (Cliff Steele) avance dans une longue procession marchant dans un désert pour atteindre un temple. Une fois parvenu à l'intérieur, il appuie sur un bouton d'autodestruction et il se produit une explosion dans la poubelle ou Sam Reynolds a jeté le reste de sandwich. Dans un entrepôt désaffecté, Ricardo, un masseur en provenance d'Oolong Island, trie un tas de brique selon des critères qu'il est le seul à connaître.

Quelque part dans une jungle ou un jardin luxuriant, Niles Caulder règle 3 synthétiseurs musicaux. Casey Brinke et Sam Reynolds voient émerger Robotoman d'une ruelle sombre. Ils le regardent avancer, quand il est pulvérisé en morceau par un camion qui ne s'est pas arrêté à temps. Dans une salle de réunion d'un immeuble de bureaux, des représentants de 2 races extraterrestres font affaire à propos d'une source inépuisable de chair fraîche pour réaliser des steaks à mettre dans des hamburgers pour une chaîne de restauration rapide d'une autre planète. Casey Jones rentre chez elle portant le blouson en cuir de Robotman qu'elle a récupéré dans la rue. Dès qu'elle a franchi le pas de la porte, elle est agressée verbalement par son colocataire qui lui réclame sa part du loyer. La sonnette retentit ; elle ouvre la porte et découvre Terry None, une jeune femme habillée d'une sorte de tenue de magicienne de spectacle, et qui fait exploser son colocataire en petits morceaux.

En 2016, l'éditeur DC Comics annonce la création d'un label abritant 4 séries, supervisées par Gerard Way (chanteur et compositeur du groupe My chemical romance) et déjà auteur d'une série de comics The Umbrella Academy. Il s'agit des séries Doom Patrol (écrite par Gerard Way), Mother Panick (par Jody Houser & Tommy Lee Edwards), Cave Carson Has a Cybernetic Eye (par John Rivera & Michael Avon Oeming), et Shade the changing girl (par Cecil Castellucci & Marley Zarcone). le présent tome comprend une postface de 2 pages, rédigée par Gerard Way explicitant l'effet indélébile produit par la Doom Patrol de Grant Morrison, et indiquant les objectifs qu'il s'est fixés, à savoir écrire une nouvelle version tout aussi personnelle, mais mise à jour avec la sensibilité d'un auteur des années 2010. La série Doom Patrol a toujours été à part dans la production comics, à la fois pour ses personnages impossibles à réconcilier avec une forme de normalité, et pour ses aventures expérimentales, que ce soit la version initiale, Doom Patrol: The Silver Age Omnibus (1963) d'Arnold Drake & Bruno Premiani, celle de Grant Morrison & Richard Case Doom Patrol 01: Crawling Wreckage (1989-1993), ou même d'autres plus superhéros comme Doom Patrol Vol. 1: We who are about to die (2009) de Keith Giffen & Matthew Clarke.

Il est possible de lire ce tome sans rien connaître de la Doom Patrol. Gerard Way raconte l'histoire en prenant comme point de vue principal celui de Casey Brinke, et un peu celui Sam Reynolds, c'est-à-dire 2 personnages apparaissant pour la première fois dans cette série. le profane non initié à la Doom Patrol plonge alors dans une histoire bizarre, avec des personnages qui n'explique pas qui ils sont. Il se produit des événements surnaturels inexpliqués. Certaines réactions demeurent incompréhensibles, à commencer par le fait que Casey Brinke ne s'inquiète pas plus que ça que Terry None ait fait exploser son colocataire. le récit passe d'endroits normaux, à des lieux incongrus. Certains personnages semblent déjà se connaître sans que leur histoire personnelle ne soit détaillée. le lecteur ayant déjà côtoyé les personnages de la Doom Patrol (surtout version Grant Morrison) est tout aussi déstabilisé quelques réactions (non, ce n'est pas normal d'accepter comme colocataire une personne qui vient de faire exploser le prédécesseur), et prend également son mal en patience pour comprendre le rôle de Casey Brinke dans cette histoire, et ses potentielles relations avec la Doom Patrol.

Gerard Way tient donc sa promesse d'écrire une version de la Doom Patrol qui lui soit personnelle, et pas un ersatz de l'exploration des formes littéraires et des auteurs mystiques, réalisée par Morrison. Il a conçu une intrigue constituant l'ossature du récit : les étranges rencontres faites par Casey Brinke, ses motivations, et l'origine de sa vocation de conductrice d'ambulance. le lecteur voit apparaître les membres de la Doom Patrol, un par un, les reconnaissant aisément s'il a lu les épisodes écrits par Grant Morrison. le scénariste ne réalise pas un hommage à cet auteur, mais il intègre des références à ces épisodes. En particulier il résume les principales aventures de cette version antérieure de la Doom Patrol en 4 cases dans l'épisode 3. le lecteur profane y voit des bizarreries supplémentaires peu claires et fugaces. le lecteur expérimenté se retrouve projeté dans ses souvenirs de récits introspectifs et essentiels. de la même manière, dans l'épisode 6, Robotman se retrouve à prendre un métro psychique, métaphore en provenance directe des épisodes de Grant Morrison, qui n'évoquera pas grand-chose au profane, car le scénariste ne prend pas beaucoup de temps pour expliquer ce dont il s'agit.

Pour mettre en images ce récit inventif, Nick Derington réalise des dessins de type descriptif, avec un bon niveau de détails. Il y a un très faible nombre de cases dépourvues d'arrière-plan ce qui, ici, constitue un bon indicateur du degré d'implication de l'artiste. Il gère une distribution de personnages assez importante, des membres de la Doom Patrol, aux personnages secondaires, sans oublier les ennemis. L'histoire se révèle exigeante de par la diversité des scènes. Uniquement au cours de l'épisode 3, Derington se retrouve à représenter une rue après une parade avec cotillons dans une ville à l'architecture vaguement disneyenne, 3 mains qui émergent du torse nu d'un personnage (une séquence visuellement dérangeante), une décorporation ectoplasmique, une livreuse de pizza dans un appartement dont l'un des murs a été éventré, l'intérieur d'un comicshop, un facsimilé des comics du début des années 190 (avec un bel hommage graphique à l'un des couvertures de Crisis on infinite Earths), une gentille bébête sous forme de doudou rose, des extraterrestres cristallins, un robot se rebellant contre son créateur, etc. Cette énumération permet de prendre conscience de l'inventivité du scénariste et de la polyvalence de l'artiste.

Nick Derington délimite proprement chaque surface avec des traits de contour nets et peaufinés, bien jointifs, arrondissant imperceptiblement les formes. Il donne des visages un peu juvéniles aux personnages, en n'hésitant pas à les faire sourire quand la situation le justifie ou le permet. Il gère avec aisance les scènes de foule, en plaçant les figurants avec intelligence. Il donne une forme cohérente à chaque élément de science-fiction ou de superhéros, de manière à ce que le lecteur puisse croire à que tous ces trucs peuvent effectivement exister dans le même univers. Il est visible qu'il s'amuse bien à montrer l'absurde dans les pages consacrées à Niles Caulder. le scénariste n'oublie pas celui qui fut le chef de la Doom Patrol, mais il n'apparaît que dans une seule page par épisode, sous la forme d'un gag. Derington apporte la rigueur de cadrage nécessaire pour dérouler la situation jusqu'à la chute.

Par la force des choses, l'appréciation du lecteur dépend de sa familiarité avec les itérations précédentes de cette équipe. Gerard Way indique dans la postface qu'il profite de la liberté offerte par le contexte New 52 (redémarrage à zéro de l'intégralité de l'univers partagé DC) pour faire son choix dans ce qu'il conserve des versions précédentes. le lecteur profane plonge dans une histoire finalement facile à suivre, à la rencontre de personnages qui le déconcerteront parfois par manque d'explications sur leur nature ou sur leur identité, mais ce tome délivre un important quota de divertissement, avec une histoire racontée pour des lecteurs adultes, des situations bizarres, une inventivité de tous les épisodes et un dessinateur qui assure pour conserver une cohérence graphique, avec un mode descriptif agréable à l'oeil. Un lecteur familier de l'ère Morrison découvre avec plaisir cette nouvelle version, appréciant les variations apportées. Il peut trouver que les dessins sont un peu trop propres sur eux, et que Gerard Way n'atteint pas entièrement son objectif de parler de sa génération. Ses histoires comprennent de nombreuses idées, mais le lecteur ne retrouve pas le degré d'implication existentielle de Grant Morrison, sa démarche d'expérimenter, de jouer avec les formes narratives.
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