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EAN : 9782253067269
350 pages
Le Livre de Poche (01/11/1996)
4.25/5   6 notes
Résumé :
Retraduit intégralement pour la première fois depuis plus de trois siècles, Du citoyen (1642 puis 1647) se révèle être bien plus qu'une étape en direction du Léviathan. Initialement conçu comme la troisième et dernière section des Éléments de la philosophie, l'ouvrage est finalement rédigé et imprimé avant les deux autres. Si les circonstances de la guerre civile sont l'occasion de ce changement de calendrier, elles permettent surtout à Hobbes de percevoir l'autonom... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Texte classique entre tous, fondateur d'une philosophie politique, énonçant des principes qui nous guident (ou sont supposés le faire) depuis des siècles, il faut bien reconnaître que ce livre (initialement écrit en latin!!) n'est pas des plus aisés à lire. A petites doses... sans doute, mais on rate l'ampleur de la pensée de Hobbes, penseur engagé.
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Hobbes pose avec cet ouvrage paru en 1642 les fondements de la philosophie politique. Certes, d'autres avant lui (Platon, Aristote, Saint Thomas...) avait tenté d'embrasser le chantier des fondements d'une civilisation mais c'est Hobbes avec cet ouvrage qui jette vraiment les bases de ce que sont que l'état de nature, l'Etat, les pactes, les alliances, les formes de gouvernements, etc...un monument donc qui sera affiné et complété par son oeuvre majeure quelques années plus tard, le Léviathan.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
L'homme est un loup pour l'homme.

Homo homini lupus est
L’expression se trouve déjà chez Plaute, mais sa célébrité est due à Hobbes qui l’utilise dans un ouvrage en latin, De cive, Du citoyen.
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Une chose, en effet, est de dire "je te donne le droit de commander ce que tu veux", une autre est de dire "je ferai tout ce que tu commanderas". Il se peut qu'un commandement soi tel que je préfère encore me tuer plutôt que de le suivre. Par conséquent, si nul ne peut être obligé de vouloir se tuer, bien moins encore peut-on être obligé à ce qui est plus grave que la mort. Si donc on m'ordonne de me tuer, je n'y suis pas obligé, car même si je m'y oppose, le droit de souveraineté n'est pas vain — il pourra s'en trouver d'autres, en effet, qui ne refuseront pas de le faire si on le leur commande — et je ne refuse pas, moi, de faire ce à quoi je m'étais engagé. De même, si celui qui possède le pouvoir souverain commande à un homme de le tuer, lui, le souverain, celui-là n'y est pas obligé, car on ne ne saurait concevoir qu'il s'y soit engagé ; il en est de même si le souverain commande de tuer un parent, qu'il soit innocent ou légitimement condamné — car d'autres le feront volontiers si on le leur commande — et le fils préférera mourir plutôt que de vivre infâme et haï. Il existe de nombreux autres cas où, puisqu'il est méprisable aux uns de faire telle chose qu'on leur commande mais non à d'autres, les uns peuvent légitimement refuser d'obéir et les autres accepter, et cela sans manquer au droit absolu qui a été accordé au souverain. En aucun cas, en effet, le droit de tuer ceux qui refuseront d'obéir ne lui est enlevé. Cela étant, ceux qui donneraient ainsi la mort, même si c'est en vertu d'un droit accordé par celui qui détient ce droit, fauteraient contre les lois naturelles, c'est-à-dire contre Dieu, parce qu'ils exerceraient ce droit autrement que ce que la droite raison réclame.
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Ceux qui, jusqu'à présent, ont cherché à soutenir que le père est le maître de ses enfants n'ont apporté aucun autre argument que celui de la procréation, comme s'il était de soi évident que ce que je procrée m'appartient ; ils procèdent comme celui qui penserait que, un triangle étant donné, il apparaît immédiatement et sans autre raisonnement que ses angles sont égaux à deux angles droits. En outre, comme l'autorité, c'est-à-dire le pouvoir suprême est indivisible, de sorte que nul ne peut servir deux maîtres, et que deux personnes, un homme et une femme, concourent à la procréation, il est absolument impossible que l'autorité soit acquise par la seule procréation. C'est pourquoi il faut ici rechercher avec plus de soin quelle est l'origine de l'autorité parentale. [...] Or, il est manifeste que celui qui vient de naître est de prime abord au pouvoir de la mère plutôt que de tout autre, de sorte qu'elle peut soit l'élever, soit l'exposer, comme elle le désire et ce, légitimement. [...] Ajoutez à cela qu'à l'état de nature il n'est pas possible de savoir quel est le père de l'enfant, si ce n'est sur l'indication de la mère. C'est donc la mère qui décide de qui il est l'enfant, c'est donc à elle qu'il appartient. Ainsi, la mère a originellement l'autorité sur ses enfants et, dans l'espèce humaine non moins que dans les autres espèces vivantes, le fruit suit le ventre.
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Mais quelqu'un peut agir contre les lois par faiblesse humaine, tout en désirant les respecter ; néanmoins on a raison de juger cet acte coupable, comme contraire aux lois, et de l'appeler une faute. Certains en revanche ne se soucient pas des lois et chaque fois qu'apparaît l'espoir d'un profit et de l'impunité, aucune conscience des pactes ou de la parole donnée ne les retient, si bien qu'ils les violent ; ce ne sont pas seulement leurs actes mais aussi leurs dispositions d'esprit qui sont contraires aux lois. Ceux qui commettent une faute uniquement par faiblesse sont des hommes de bien, même lorsqu'ils la commettent, mais ceux-là sont des hommes mauvais même lorsqu'ils ne commettent aucune faute. Or bien que l'une et l'autre, l'action et la disposition d'esprit, sont en conflit avec les lois, on distingue cependant ces conflits par des noms différents. Car l'irrégularité d'une action se nomme ACTE INJUSTE et l'irrégularité d'une disposition est dite INJUSTICE et MÉCHANCETÉ ; celle-là est la faiblesse d'un esprit perturbé, celle-ci est la dépravation d'un esprit serein.
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Tous les hommes donc sont naturellement égaux. L'inégalité qui règne maintenant a été introduite par la loi civile. (p.95)
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