J'ai beaucoup aimé ce livre exposant les bases d'une société fondée sur un pacte social et ce 70 ans avant le Contrat Social de Rousseau.
Le texte est clair, avant-gardiste pour son époque et balaye de nombreux aspects des société humaine (gouvernements, lois, famille, guerre, propriété, liberté, etc...).
Voici les principales idées qui m'ont marqué:
- Distinction de 3 états possibles pour l'homme: nature, société, guerre.
- Définition détaillé et pertinente du concept du propriété. On sent le proto-libéralisme.
- Vision progressiste de la famille pour l'époque avec une égalité père/mère et un impératif de devoirs envers les -enfants.
- Explication détaillé de la mise en place et du fonctionnement des pouvoirs législatif et exécutif.
- Nuance dans le système théorique exposé. L'exécutif peut utiliser sont droit de 'prérogative' pour passer au-dessus des lois si c'est pour le bien commun. le peuple peut se révolter et renverser un gouvernement devenu tyrannique.
Je comprends mieux pourquoi ce livre est aussi important dans la monde anglosaxon.
Si vous vous intéressez à la philosophie politique, je vous le recommande vivement.
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Dans un État formé, qui subsiste, et se soutient, en demeurant appuyé sur les fondements, et qui agit conformément à sa nature, c'est-à-dire, par rapport à la conservation de la société, il n'y a qu'un pouvoir suprême, qui est le POUVOIR LÉGISLATIF, auquel tous les autres doivent être subordonnés ; mais cela n'empêche pas que le POUVOIR LÉGISLATIF ayant été confié, afin que ceux qui l'administreraient agissent pour certaines FINS, le peuple ne se réserve toujours le pouvoir souverain d'abolir le gouvernement ou de le changer, lorsqu'il voit que les conducteurs, en qui il avait mis tant de confiance, agissent d'une manière contraire à la FIN pour laquelle ils avaient été revêtus d'autorité.
Chapitre XIII.
L'homme, ainsi qu'il a été prouvé, ne peut se soumettre au pouvoir arbitraire d'un autre; et, dans l'état de nature, n'ayant point un pouvoir arbitraire sur la vie, sur la liberté, ou sur les possessions d'autrui, mais son pouvoir s’étendant seulement jusqu'où les lois de la nature le lui permettent...
La liberté naturelle de l'homme, consiste à ne reconnaître aucun pouvoir souverain sur la terre, et de n'être point assujetti à la volonté ou à l'autorité législative de qui que ce soit; mais de suivre seulement les lois de la nature.
Enfin, il (le peuple) a le droit de repousser une violence présente, non de tirer vengeance d'une violence passée. La nature a donné le pouvoir de faire l'un, pour la défense de notre vie et de notre corps; mais elle ne permet point l'autre; elle ne permet point, sans doute, à un inférieur de punir son supérieur.
C’est pourquoi, partout où il y a un certain nombre de gens unis de telle sorte en société, que chacun d’eux ait renoncé à son pouvoir exécutif des lois de la nature et l’ait remis au public, là et là seulement, se trouve une société politique ou civile.