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EAN : 9781090685940
72 pages
Le muscadier (13/06/2017)
3.92/5   6 notes
Résumé :
« Si on avait su, on lui aurait parlé au vieux. On lui aurait dit que pour nous aussi, c'était dur. On était là, on savait pas et on n'a rien pu faire... Pour sûr qu on s'est ratés. De peu, mais on s'est drôlement ratés... »
Parce que les vieux d'aujourd'hui oublient trop souvent qu'ils ont été jeunes hier... et parce que les jeunes d'aujourd'hui ne réalisent pas qu'ils seront vieux demain...
Et s'il suffisait de quelques mots ? d'un sourire ou d'un ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
C'est un court roman pour ados d'une auteure dont j'avais déjà lu des textes. J'aime les titres qui jouent sur les mots (toute la collection du Poulpe est réjouissante rien que pour ça^^) et celui-ci est particulièrement bien trouvé puisqu'il annonce que le récit est un fait divers... et qu'il se déroule en hiver ce qui n'est pas anodin puisque les protagonistes volent du bois pour se chauffer.
Les chapitres alternent le point de vue d'un ado - qui raconte la situation de sa famille qui vient de déménager d'une cité HLM du Nord dans un village rural plus au sud où ils ont du mal à s'intégrer et sont toujours aussi défavorisés - et celle du vieux qui vit seul dans sa ferme un peu plus loin et guette le voleur qui se sert dans sa réserve de bois.
L'histoire du veuf qui ne se remet pas de la mort de sa femme, Marcelle, est déjà très émouvante et j'ai aimé le personnage du jeune qui n'est pas juste un délinquant. S'ils avaient pu ne pas se rater, ça aurait fait un très beau roman car ils auraient pu s'entendre et s'entraider.
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Deux vies, deux oppositions en parallèle et pourtant.

On a Elie, le vieux qui n'attend plus rien de la vie depuis la mort de son épouse. Il y a aussi Tony et son frère qui essaient de survivre, de faire vivre leur famille par débrouillardise.

J'adore le jeux de mots du titre. Il illustre parfaitement le récit : des faits en hiver pour un fait divers 😉.

Ce petit récit nous montre deux vies, deux générations, proches qui ne se croiseront pas. Deux vies, une où les rêves sont finis, c'est le temps des regrets. L'autre, c'est l'espoir, le rêve d'une vie meilleur, d'un avenir.
C'est aussi le respect pour Elie, de lui, de sa solitude, de sa vieillesse et l'oubli des bêtises qu'il a pu faire dans sa jeunesse. Pour Tony, c'est se sentir conquérant, invincible.

Derrière cette histoire toute simple ressort une belle analyse de la vie, de la jeunesse, de la vieillesse.
Le tout écrit avec une plume poétique qui nous porte.

La fin , l'analyse de Tony nous permet de voir que parfois, il suffirait de peu pour que les choses basculent dans une autre direction.

De nouveau un très beau roman, pour cette collection "Rester vivant" avec une belle analyse d'un point de la vie.


Lien : https://viou03etsesdrolesdel..
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Une lecture prenante, haletante et mordante! Une très belle découverte de plus pour cette excellente maison d'édition!
Lien : http://parfumsdelivres.blogs..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
...Parce que la mort, on ne fait qu'en parler. Et on en rit parfois. Mais quand elle vous tombe dessus... Comme ça, sans prévenir... Parce qu'elle n'est pas toujours sournoise et insidieuse.
Elle peut être franche. Abrupte. Incisive comme la foudre. Pour Marcelle, elle a pas prévenu. Pas un signe, rien. Comme un orage sec. Avec son unique décharge. Ce n'est pourtant pas qu'elle vous prenne en traître : on sait depuis le premier jour qu'elle sera au rendez-vous. Mais qui voudrait y croire ? Qui ? (p.70)
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On a débarqué en décembre. Du nord. Comme la tempête de l'hiver d'avant. On était les premiers. Autant dire des bêtes curieuses. Les cas sociaux comme y disent : cas sos, c'est plus simple. Plus rapide aussi. On ne s'attarde pas sur des gens comme nous. Nous, on n'avait rien demandé. Sauf que là-haut, c'était la fermeture d'usine, licenciement, chômage. Accessoirement drogue, vol, avec un "i" parfois, dans le noir de la cave... (p.15)
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Pour les uns, il y aura le pauvre homme qui n'en peut plus de supporter l'outrage, et le voleur puni : bien fait pour lui !
Pour d'autres, il y aura le drôle dans le besoin, victime d'un vieil avaricieux revanchard : tant pis pour lui !
Pas si simple de départager le bien du mal. Tout dépend de quel côté des choses on se place. (p.47)
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Les rêves, ça se défait dès qu'on met le doigt dessus, comme les billes de mercure d'un thermomètre éclaté. ça vous échappe à tous les coups. (p.64)
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Les dates. Tout est affaire de date. De date et de temps...
D'avant et d'après, avec cette impression terrible que le "pendant" n'existe pas. Ou si peu. Qu'il a filé si vite, trop vite, sans qu'on s'en aperçoive... La vie, c'est une sorte d'attente. Une parenthèse entre deux néants. (p.37-38)
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