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EAN : 9782876786318
502 pages
L'Aube (18/04/2001)
4.27/5   68 notes
Résumé :
Tous les portraits de femmes que brosse Wei-Wei constituent un portrait de la Chine elle-même, de son histoire et des épreuves que son peuple a traversées. Chrysanthème, vendue à 15 ans , ancienne soldat de l’armée rouge qui a participé à la longue Marche ; Gardénia, qui témoigne de la prison avec son cortège de folie et d’humiliations ; Jasmin, qui fait fortune à la bourse ou encore Lotus qui se bat pour sauver sa terre contre la jalousie des gens de son village...... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Elles s'appellent Magnolia, Pêche Parfumée, Ketmie, Chrysanthème, Gardénia, Ambrosia, Orchidée, Pivoine, Jasmin, Azalée, Camélia et Lotus. Elles sont filles de Chine et leurs histoires s'ancrent un siècle de révolutions et de bouleversements. Elles ont vécu dans leur chair tous les drames de ce pays. L'une a été vendue, l'autre violée. Une autre a été fiancée à un nourrisson, une autre a été soldat de l'Armée rouge et a participé à la Longue Marche. D'autres ont subi la prison pour des fautes inconnues et d'autres encore choisissent la liberté en montant un commerce ou en jouant en Bourse. Certaines divorcent comme on part en guerre et d'autres pleurent de ne pas avoir de frère et soeur.

Ce recueil de portraits balaie toute l'histoire de la Chine. Des bords du Fleuve Jaune, « cet éternel écoulement de boue » (p. 48) à la muraille de Chine en passant par toutes les provinces, on croise Tchang Kaishek et Mao Zedong. On tremble aux récits de la Longue Marche, « la retraite la plus catastrophique et la plus pathétique dans l'histoire de l'armée rouge. » (p. 81) et des émeutes de Tian'anmen. La Révolution culturelle est un rêve qui prend l'eau et le communisme peine à combler les espoirs. le dernier malheur de la Chine, mais celui qui meurtrit le plus les femmes, c'est la politique de l'enfant unique. Et les enfants eux-mêmes expriment leur désarroi devant cette loi inique, anti-démographique et qui pousse à l'égoïsme : « être des enfants uniques, être les seuls porteurs des aspirations souvent absurdes et irréalistes des parents, être les objets de tous leurs fantasmes de réussite, croyez-vous que c'est plus facile ? » (p. 414)

Les hommes sont les grands absents de ce roman polyphonique. Ils apparaissent en arrière-plan. Ils sont éphémères ou transparents. Plus souvent bourreaux que victimes, rarement amants et amis, ils constituent un groupe vaguement défini qui se tient à la lisière de tous les destins féminins. Impossible de les ignorer, mais bien difficile de les inclure dans l'univers des femmes.
De ces portraits de femmes se dégage un fil rouge. C'est Ketmie. Figure de l'auteure, elle apparaît entre les chapitres et explore une voie nouvelle, celle de l'indépendance. de voyages en rencontres, elle recueille des histoires. Grâce à elle, des vies se rejoignent, des récits se recoupent et des histoires trouvent enfin leur conclusion. Ketmie est un fil : le fil qui noue plusieurs existences, le fil qui tisse une destinée collective, le fil qui relie les différents livres de la grande histoire des filles de la Chine. Ketmie ne s'exprime pas en son nom propre. Il y a une voix qui s'adresse à elle et qui décrit ses gestes et ses voyages par une longue apostrophe à la deuxième personne du singulier. Si Ketmie est le lien, elle est aussi partie et son histoire s'inscrit dans la mosaïque des fleurs de Chine.

Finalement, toutes les femmes de Chine sont soeurs. Leur voyage est parfois un périple exténuant, mais le plus souvent, c'est un chemin intérieur, une autre longue marche vers elles-mêmes. « Je vagabonde toujours. Oui, j'aime partir. Chaque départ est un changement. Chaque voyage apporte des rencontres et des découvertes. Cela me donne à la fois une satisfaction immense et un désir permanent de recommencer. Je ne sais pas m'arrêter. Je ne veux pas m'arrêter. Et je la cherche toujours ma soeur. » (p. 50)

D'abord déconcertée par ce roman découpé comme un recueil de nouvelles, j'ai finalement pris grand plaisir à suivre les existences de ces femmes. Une phrase ou un mot renvoient au portrait précédent. le roman est une gigantesque fresque où toutes les destinées s'inscrivent. Passé et présent se mélangent : il y aura toujours des grands-mères pour avoir vécu l'avant et des enfants pour construire l'après. La Chine est dotée de filles courageuses, belles et volontaires. Ce roman m'a beaucoup rappelé la biographie de Zhimei Zhang, Ma vie en rouge. Ici encore, l'auteure ne montre pas des révoltes vaines, mais brosse avec tendresse et respect des portraits de femmes aux caractères opiniâtres. L'épanouissement final compose un bouquet chatoyant et plein de promesses.

Lien : http://lililectrice.canalblo..
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Un petit bouquet de fleurs chinoises.
Chaque fleur a son histoire, son odeur, ses couleurs.
Cependant, toutes aussi différentes qu'elles peuvent être, elles ont un point commun: celui d'appartenir au même bouquet.

J'ai beaucoup apprécié la lecture de ce livre, qui se déguste comme on peut déguster un doux voyage rempli de vies, d'histoires, de sagesse et de réflexions.

Voici donc un petit bouquet qui saura faire son effet à n'importe laquelle (ou lequel sait-on jamais...) d'entre nous, à la seule condition, de savoir apprécier les saveurs oniriques de chacune de ces fleurs.
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Chaque chapitre correspond à un prénom. Ce prénom appartient à quelqu'un qui raconte, ou à la personne dont on parle. Ces chapitres sont également des moments dans l'histoire, des périodes que vivent nos personnages dans la Chine du XXe siècle … Tous ces personnages s'entrecroisent, sont parents ou ont une ou des choses, un ou des lieux, un ou des moments en commun … Mais ce n'est pas toujours clair ou facile à trouver. On raconte : les femmes qui ont fait la Grande Marche avec l'armée rouge ; les combats avec les envahisseurs japonais; les femmes qui, malgré avoir été des membres fidèles du Parti et de la révolution, se retrouvent en prison sans en savoir la raison; les femmes et leurs famille qui doivent survivre et se plier aux différentes réformes dictées par le Parti …. C'est un pan de l'histoire de la Chine raconté par le biais des femmes.

Un roman que j'ai trouvé difficile à lire. L'auteure a recours à des séries d'énumérations interminables, d'un chapitre à l'autre on a de la difficulté à se situer dans le temps, ou de voir les rapprochement entre chaque personne … On revoit des noms, des lieux, et ça prend du temps à comprendre les liens. Ce qui se dégage de ce livre c'est l'incohérence de certaines décisions du gouvernement chinois depuis la révolution de Mao et les épreuves qu'à vécu la population chinoise.

J'ai bien aimé certains chapitres et je me serais passé de certains autres … Je suis un peu confuse à savoir si je le recommande ou non ?
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C'est le 2ème 4,5 de ces 2 mois. Autrement dit un livre qui frole la perfection ( à mon avis très personnel et subjectif j'entends!). Après plusieurs livres bons, mais sans plus, assez vite oublié, celui là laisse une impression tenace bien après la dernière page, comme le dernier rêve de la nuit, celui du petit matin vous savez?
C'est une suite de récits de vie. Tous ont pour personnage principal une femme, au nom de fleur.
Je vais encore faire une comparaison qui n'a de sens que pour moi...Ca me rappelle le film " paris, je t'aime". On n'aime pas forcément tous les courts métrage qui le composent mais on aime la globalité, l'hétéroclisme (???), l'aperçu de quelque chose de très vaste.
Dans Fleur de Chine c'est pareil. Tous les récits n'ont pas la même force mais l'ensemble est excellent. Les récits se croisent brièvement ici et là pour le plus grand plaisir du lecteur. Et le tout donne une vue détaillée des destins de femmes chinoises de ce siècle sans jamais généraliser ou simplifier.
Qui plus est, l'écrivain (au nom très sympa!) est chinoise et écrit directement en français, un beau français simple. Une belle réussite!
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Voilà un livre qui nous offre un voyage dans le temps en Chine (entre les années 30 et notre époque), une Chine citadine et rurale, pauvre et prospère. On rencontre des femmes de tout âge et de toute condition sociale.

Une histoire a toujours un lien avec une autre, les destins de ses femmes se croisent, quand on s'en rend compte on se prend au jeu de deviner quelle personnage va de nouveau apparaître et quel en sera le lien.

Au détour d'une histoire, Wei-Wei évoque des faits politiques, historiques ou de société, la guerre, les mariages arrangés, les emprisonnements abusifs, la "valeur marchande" des petits garçons, avortement des femmes attendant une fille, la politique de l'enfant unique, le suicide etc. On voit l'évolution ou la non-évolution des moeurs, on suit le quotidien dans des familles tout au long de ces années. le sort de ces femmes est touchant et révoltant.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
« Je vagabonde toujours. Oui, j'aime partir. Chaque départ est un changement. Chaque voyage apporte des rencontres et des découvertes. Cela me donne à la fois une satisfaction immense et un désir permanent de recommencer. Je ne sais pas m'arrêter. Je ne veux pas m'arrêter. Et je la cherche toujours ma sœur. » (p. 50)

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Chrysanthème: Je suis un ancien soldat de l'armée rouge. J'ai participé à la Longue Marche. J'ai suivi l'armée rouge depuis le sud du Jiang Xi jusqu'à Yan'an. Plus tard, j'ai pris part à la guerre de Résistance contre les Japonais et après la capitulation du Japon, à la guerre de libération contre les troupes de Tchang-Kaï-Chek. Pendant la Révolution culturelle j'ai survécu au mouvement des gardes rouges, et j'ai passé six ans dans les prisons communistes. A partir des années 80 la société a changé tellement vite que je ne comprends plus rien. J'appartiens à une autre époque, celle du passé. Je me dis que ce sera bientôt mon tour, que je me trouve sur la route de la Source Jaune.
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"Nous les Chinois en sommes très fiers. Nous avons la seule construction humaine sur la Terre que les astronautes américains ont vue de la lune! Mais si cette gigantesque muraille savait parler, elle nous dirait sa vérité : elle n'est pas ce symbole de la gloire et de la grandeur de la Chine que nous voulons croire, non, mais le témoin d'une politique ... ou d'une psychologie? de la fermeture, de la peur des autres, du refus du monde extérieur."
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"Les morts ne seront vraiment morts que quand personne en ce monde ne se souviendra plus d'eux. En d'autres termes, les morts ne sont jamais vraiment morts tant qu'il y a encore en ce monde une personne qui pense à eux."
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« Allez sur les plateaux de loess. Lorsque vous aurez vu les hommes à la peau jaune naître sur la terre jaune, boire aux ruisseaux gorgés de terre jaune, arracher leur nourriture à la terre jaune, dormir dans des yaodongs creusés dans la terre jaune, faire l’amour sur le lit bâti en adobe de terre jaune, et être enterré, morts, au sein de la terre jaune… vous saurez pourquoi. » (p. 13)
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