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Le roman de la Cité interdite tome 1 sur 2

Corinne Atlan (Traducteur)
EAN : 9782809700664
572 pages
Editions Picquier (18/10/2008)
4.2/5   63 notes
Résumé :
An 12 de la dynastie chinoise des Ts'ing... A Tchouen-yun, le petit ramasseur de crottin, la vieille sorcière Pai Taitai a prédit qu'un jour "tous les trésors existant sous le ciel se trouveraient entre ses mains" ; et à Wen-sieou, le cadet de bonne famille, que lui reviendrait "l'écrasant destin de soutenir l'empereur". Asada Jirô signe ici, dans la grande tradition du XIXème siècle européen, le premier volet d'un roman fleuve, où la vérité historique devient le fe... >Voir plus
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5000 ans d'Histoire. Des dynasties très complexes qui se succèdent. Puis vers la fin du XIXe siècle, un bouleversement qui fera trembler le monde : la fin de la dynastie Ts'ing. L'impératrice Tseu-Hi, la démone aux yeux de l'Occident, est prête à passer le pouvoir à son neveu.... mais les conflits internes, les manipulations, les enjeux ou intrigues politiques menées par les autres puissances mondiales feront basculer la Chine.

C'est cette période charnière qui est étudiée ici. Oui, étudiée car la leçon d'histoire, mêlée d'intrigues romanesques, prend toute son ampleur. C'est magnifiquement dépeint, terriblement addictif, minutieusement révélé.

Ce pavé de 1000 pages est une vraie plongée dans l'Empire du Milieu et pas une seule seconde l'ennui ne m'a guettée. J'y ai découvert les us et coutumes de la Cité interdite, les rites imposés, la vie des lettrés, celle des eunuques. J'ai perçu la misère d'un peuple et la richesse de ses classes privilégiées. J'ai rencontré Confucius et capté certains de ses enseignements. J'ai connu des mandarins et autres figures militaires pétris de leurs devoirs envers l'impératrice, et d'autres pétris d'envies et opportunistes. J'ai observé le trafic des puissances étrangères pour s'approprier les richesses de la Chine. J'ai regardé le ciel, appris à lire les étoiles, je me suis frappé le front par terre maintes fois. Et surtout, surtout, j'ai éprouvé une profonde sympathie pour son héros Tchouen-Yun, le petit ramasseur de crottes, prêt à tout pour subvenir aux besoins de sa famille et à qui la vieille Pai Taitai a prédit un avenir hors norme...

Vous avez compris, ce roman m'a subjuguée. C'est une vraie source d'informations sur la Chine des empereurs et anciennes dynasties. J'ai toujours été attirée par ce pays et ce roman m'a permis de pénétrer un monde aux codes bien éloignés des nôtres et d'approcher un peuple fier de ses racines et de ses connaissances.
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Composée de deux tomes, LE MANDAT DU CIEL suivi de LE DRAGON A DEUX TÊTES, cette fresque historique est essentiellement axée sur la fameuse REFORME DES CENT JOURS et s'étend jusqu'à l'arrivée de Mao Zedong.

Nous sommes en 1886, l'empire du milieu souffre de mille maux. Incapable de s'affranchir d'une bureaucratie gangrénée par une corruption galopante, de mater les invasions répétées, les rebellions des différentes tribus, de faire face aux épidémies, à la pauvreté, à une explosion démographique, à une dégradation économique et sociale, Jiro Asada retrace les dernières années d'un empire et d'une dynastie aux abois.
Kouang-siu, neveu de Tseu-hi nommée régente jusqu'à sa majorité, comprend que ce vaste pays a besoin de réformes drastiques pour le sortir de l'inertie qui l'étrangle, jouer à armes égales face aux étrangers, le sauver de l'anarchie ou d'un soulèvement général. Il est à la tête d'une Chine littéralement coupée en deux, une Chine à deux vitesses.
L'intérieur des terres, toujours soumis aux règles édifiées trois siècles auparavant, peine à s'en sortir. Sa principale ressource économique, l'agriculture, ne peut plus supporter les lourds impôts que la capitale lui inflige. Sans support industriel, elle repose sur une paysannerie exsangue, malade, arriérée, engluée dans la servitude et une tradition séculaire certes très riche mais qui mène le pays à la ruine. Vivant en autarcie complète, elle souffre, s'essouffle et fait pale figure face aux terres du littoral.
Véritable état dans l'état, la région bénéficie des apports et échanges commerciaux, culturels, industriels, diplomatiques avec l'occident. Dotée d'une administration autonome, d'une armée forte, de moyens de transports et communications modernes, portée par le courant de l'époque, elle n'en reporte pas moins au palais. Comment un pays si riche, fort de 400.000.000 d'âmes a pu se figer ainsi?

Les règles établies trois cents ans auparavant l'ont sclérosé.
- Les terres appartiennent à de riches familles qui ne pratiquent pas forcément la redistribution des richesses avec la paysannerie. Réduite à des saignées de plus en plus violentes, à une terrible misère, ce petit monde qui compose le gros de la population active commence à gronder.
- La complexité des rouages gouvernementaux, la malhonnêteté des fonctionnaires, le recrutement basé sur la connaissance des Livres Classiques exempte de science, de technologies nouvelles, d'arts, momifient le pays entier.
- Les différentes guerres qu'elle a eu à livrer et qu'elle a perdu, l'ont mise à genoux. Ne possédant pas une armée ou une flotte puissante pour contre-carrer les puissances étrangères, l'occident lui impose des traités commerciaux humiliants, lui arrache des concessions portuaires assorties d'amendes colossales.
- La fermeture d'esprit talonnée par l'hostilité que la classe dirigeante ressent envers le reste du monde, le besoin viscéral de n'apporter aucune réforme qui pourrait un tant soit peu bouleverser l'ordre des choses, l'aliénation aux coutumes ancestrales, tout cela précipite un pays vers un chaos annoncé.

Le pays est à l'image des deux courants de pensée qui s'affronteront réglant leurs comptes dans le sang, la répression totale.
Kouang-siu attendra une bonne décennie avant de mettre en oeuvre sa réforme. Aidé par de jeunes lettrés conscients de l'urgence d'une telle entreprise, ils tenteront ensemble de modifier l'avenir de la Chine. Inspirés par le petit frère honni, le Japon, ils rêvent de connaitre leur ère Meiji, en faisant mieux, plus vite. Dans leur précipitation ils oublient que l'arrière garde, les ultra conservateurs menés par Tseu-hi, ne se séparera pas d'un pouvoir absolu hérité des dieux.

Jiro Asada met en scène deux personnages qui illustreront ce moment historique, Wen-sieou et Tchouen-yun. le premier, cadet d'une riche famille, dérangera l'ordre établi en réussissant à devenir un lettré; le second, petit ramasseur de crottin, soutien d'une famille trop pauvre, se résoudra à la mutilation pour échapper à un destin cruel. Grâce à eux et à la cohorte de personnages, pour la plupart historiques, nous découvrons une Chine dans son intimité. Entre les couloirs du pouvoir, le quotidien du petit peuple, splendeur et misère se côtoient. Il revient sur certains faits; la présence d'européens dés le XVII siècle, la naissance de ce pays, les rivalités entre les Han et les Mandchous, l'univers des eunuques et leurs fragiles existences, les croyances populaires, la notion de famille, les liens liants le peuple et l'empereur… Il dissèque pour notre plus grand bonheur tout un mode de vie. Récit minutieux mené tambour battant qui mélange allègrement réalité politique et sociale et légendes avec une galerie de portraits hauts en couleurs. LE ROMAN DE LA CITÉ INTERDITE tient beaucoup de la fresque cinématographique, il est très visuel. Très dense, bien documenté, son seul point faible est la cadence infernale que l'auteur a choisi. C'est un action pack book qu'aucun dialogue, précision historique ne parvient à ralentir. Tenue en haleine pendant plus de mille pages, j'en suis ressortie crevée.
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Je l'ai lu il y a plus de quinze ans et j'avais beaucoup aimé ce roman sur la Cité interdite chinoise. Tout commence avec le jeune et pauvre Li Tchouen qui veut croire en son destin... Mais il y a une multitude d'autres personnages ! Nous sommes en l'an 12 de l'ère Kouang-siu sous la dynastie des Ts'ing (en 1886). La vie n'est pas tendre pour les hommes surtout les plus démunis et il est difficile de savoir comment survivre.
C'est vraiment un roman envoûtant, j'ai eu du mal à lacher chacun des deux tomes de cette fabuleuse saga historique. C'est elle qui m'a donné envie de découvrir d'autres livres historiques sur la Chine. Je le conseille aux curieux de l'Histoire (il ne faut pas avoir peur du nombre de pages).
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Une magnifique fresque qui nous amène à la fin de la Chine impériale. On ne sait pas qu'elle est la part de fiction et de réalité dans ce roman tellement l'auteur nous emporte dans son histoire et nous détaille le fonctionnement de la cour et de la politique impérial.
Il peut y avoir quelques longueurs justement avec les détails sur les tractations politiques notamment dans le T2 et les nombreux personnages aux noms chinois compliqués peuvent parfois nous faire perdre le fil. Un glossaire avec les noms et le rappel des fonctions n'aurait pas été de trop me semble t il.
N'hésitez pas à pénétrer dans la Cité Interdite, à venir côtoyer les eunuques, l'empereur, le Vieux Bouddha et tous les autres membres de la Cité. Venez discuter politique avec les journalistes Thomas Burton et Oke, vous ne le regretterez pas !

Je conseille également dans le même genre, Mémoires d'un eunuque dans la Cité Interdite de Shi Dan, qui se déroule durant la même période.
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Dans ce livre de près de 1000 pages que je n'ose qualifier de roman tant il m'apparaît cours d'histoire contemporaine mais aussi d'histoire ancienne de la Chine, de son Empire, de ses dynasties qui se suivent et pourtant tellement d'autres choses : roman initiatique aux personnages multiples et attachants auxquels l'on s'identifie forcément peu ou prou.

La dynastie Ts'ing est sur sa fin et l'Empire céleste lui-même sait qu'il va bientôt mourir dépecé par les puissances occidentales et vicié qu'il est, de l'intérieur, par les rivalités, les coteries… Asada nous fait vivre tout cela de l'intérieur et les rites, le cérémonial, les traditions, le vocabulaire sont autant d'éléments qui conduisent vers cette « Chine carte postale historique » sans doute bien éloignée de la Chine populairement capitaliste d'aujourd'hui que je ne connais ni l'une, ni l'autre.

Je ne suis pas sinologue, loin de là, mais Asada (japonais) m'a donné envie… d'en savoir plus, aidé aussi par les films de Zhang Yimou qui mit des images (et quelles images) sur les mots que je lisais…

J'oublie d'en dire tant il y en a, mais l'histoire du petit Li, de l'Impératrice douairière Ts'eu-Hi et du mandarin Wen-Sieou constituent tout de même l'essentiel de ce roman qui vous emporte dans la divination mais aussi dans la force d'extraction et la motivation dont l'Homme, même mutilé, peut faire preuve.

Cette cité interdite, c'est aussi l'évocation des décadences politiques, des fins de régime, des sociétés qui exigent l'air dont elles ont besoin pour se ressourcer quitte à brûler tout ce qu'elles ont construit pendant si longtemps.

J'avais offert ce livre sans l'avoir lu il y a quelques années, il a marqué son lecteur et une envie forte de partage m'est venue… clin d'oeil… fallait-il que mon ami lût récemment une biographie évoquant un personnage qui passe subrepticement dans cette Cité Interdite ? Signe de plus que les signes sont toujours des messages.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La Chine impériale m'a toujours fascinée... Son décorum, son étiquette, sa violence doublée de la sagesse confuséenne... La Cité Interdite est un état dans l'état où tous les aspects de la Chine impériale sont exacerbés. J'ai déjà lu de nombreux livres sur cette période mais celui-ci est particulièrement éclairant sur la période. C'est un roman car les personnages sont imaginaires, mais on est davantage dans la docu-fiction comme il est dit à la télé. C'est passionnant. La difficulté réside pour moi dans le fait de retenir tous les noms des personnages (qui quelques fois en ont deux en plus !), ce qui est pesant dans la lecture quelquefois; il vaut donc mieux le lire d'une traite sans quoi on se perd.
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Cependant, dès les premières lignes, il eut le souffle coupé. C'était un admirable exemple de dissertation en huit parties. Plus il avançait dans sa lecture, plus il se rendait à l'évidence devant la perfection sans artifice de ces longues phrases. La forme était élégante et fluide, les phrases nobles et régulières, le fond dense. Le choix des caractères était également parfait, conforme au bon usage. Qui plus est, tout le texte était imprégné d'une érudition naturelle, dénuée de toute pédanterie.
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