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Ils ont fait l'Histoire tome 30 sur 40
EAN : 9782344023099
56 pages
Glénat (21/11/2018)
3.62/5   17 notes
Résumé :
Le premier roi de France, et probablement l’un des plus grands.

À sa naissance en 1165, Philippe II est accueilli comme un véritable miracle par son père Louis VII déjà âgé de 45 ans. En grandissant, il apprend ce qui structure le rôle d’un roi : le système féodal et l’idéal chevaleresque. Mais il découvre également les rapports ambigus faits de respects et de défis qu’entretient son père avec Henri II, roi d’Angleterre et d’Aquitaine. À son accession... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Mathieu Gabella au scénario, Malatini pour le dessin et le support de deux historiens, Étienne Anheim et Valérie Theis, et cela donne un excellent Philippe Auguste dans la série de bd historiques : Ils ont fait L Histoire.
Juste une touche d'amusement sur l'étonnement que manifeste ici Philippe II à propos de la propension des chroniqueurs qui racontaient sa vie à grandir ses hauts faits et à les nimber de légende. La Philippide de Guillaume le Breton lui a sculpté une statue qui l'apparente à un César ou à un Alexandre.
En réalité, et les auteurs de cette bd ne le cachent pas, Philippe se montra inférieur à Richard Coeur de Lion sur le plan militaire et ne prit de l'importance aux yeux de ses contemporains qu'après la mort de ce roi d'Angleterre, remplacé sur le trône par le piètre Jean Sans Terre.
Évidemment, dans sa jeunesse, il éprouva une vive admiration pour ce valeureux Richard, qui luttait alors avec ses frères contre leur père Henry II Plantagenêt, et cette amitié frôla peut-être la relation homosexuelle (mais on ne s'appesantit pas sur le sujet). L'accession de Richard au trône d'Angleterre desserra naturellement ces liens et leur participation commune à la Croisade qui leur permit de reprendre Saint-Jean-d'Acre ne fut pas faite pour les réconcilier, au contraire, chacun voulant se voir accorder tout l'honneur et le mérite de ce franc succès, mais qui n'était pas si grand qu'il l'aurait été s'ils avaient pu reprendre Jérusalem.
Les images en disent autant que le texte, et l'on voit Philippe, joliment chevelu jusqu'alors, perdre au cours de cette expédition, beaucoup de ses cheveux, et aussi, chose plus ennuyeuse, l'usage d'un oeil.
Le roi nous apparaît sous un jour qui n'est pas toujours à son avantage, comme lorsqu'il profita du fait que Richard était demeuré en Terre Sainte pendant que lui-même regagnait son royaume de France pour mieux agir contre ce même Richard au travers des lieutenants qui agissaient pour lui sur le continent. Philippe le conquérant se révèle à lui-même et à ses contemporains une fois Richard Coeur de Lion tué à Châlus-Chabrol en 1199. Il prend la forteresse de Château-Gaillard qui faisait la fierté de Richard et qui servait de verrou sur la Seine et sur la route de Rouen. Philippe ne cessa plus alors d'étendre son domaine et de repousser les limites du royaume.
Poussé par l'Église à s'investir dans la Croisade contre les Albigeois (ou plutôt contre les protecteurs des Cathares), il refusa de s'engager, mais laissa son fils, le futur Louis VIII le Lion y aller.
À ce fils, il offrit en 1214 de s'illustrer aussi contre le roi d'Angleterre Jean Sans Terre, battu à la Roche aux Moines, tandis que Philippe remportait la bataille de Bouvines sur le reste des localisés, Flamands, Allemands et Boulonais dans une rencontre militaire magnifiée par les chroniques favorables au roi de France. Louis fut encore servi un temps par son père dans sa tentative d'abord encouragée de se saisir de la couronne d'Angleterre, mais la mort de Jean Sans Terre par dysenterie en octobre 1216 mit fin à ce rêve, les barons anglais ralliant alors en nombre Henry III.
Pour finir, de la première à la dernière image, nous surprenons un roi assez craintif de la mort et désireux de mettre son âme en repos par la prière et d'implorer le secours divin : jeune quand il faillit se noyer au franchissement d'un pont en bois en 1198 et quand la camarde vint le chercher le 14 juillet 1223.
Bon équilibre entre spiritualité privée et volonté de l'homme de construire un grand royaume.

François Sarindar
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Dans la collection «ils ont fait l'histoire», un tome consacré à l'un des plus célèbres rois du Moyen-Age, Philippe II dit Auguste.

Cette biographie retraçant le parcours du «grand» roi est fidèle à l'histoire.

Contrairement au «roman national», ici on a une vision beaucoup moins flatteuse de Philippe, mais simplement humaine avec ses qualités, ses défauts, ses victoires et ses défaites, une biographie remarquable.

Seul bémol ( mais il est d'importance), le dessin qui est très classique ne m'a pas emballé, mais c'est souvent le cas pour ce genre de récit.

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Après Philippe le Bel et Saint Louis, la collection « Ils ont fait l'Histoire » revient aux « Rois qui ont fait la France » avec la figure de Philippe Auguste. Evidemment on est loin du roman national des historiens de garde, et une fois de plus les auteurs déconstruisent le mythe pour nous mieux dévoiler un homme et son âme…
Si Louis VII avait été élevé pour consacrer sa vie au Royaume de Dieu, Philippe II a été élevé pour consacrer sa vie au Royaume de France : enfant gâté, adolescent impatient, roi imprudent, le challenger des Plantagenets a eu le temps de changer pour passer du « valet mal peigné » à l'auguste souverain. En divorçant du roi de France pour épouser le roi d'Angleterre une génération avant, Aliénor d'Aquitaine a jeté de l'huile sur le feu des relations franco-anglaises : il soutient Richard, Geoffroy et Jean contre leur père Henri II, puis il soutient Jean contre son frère Richard, puis Arthur contre oncle Jean. Et force est de constater que la confrontation fut longue entre Auguste et Coeur de Lion, le deuxième entraînant le premier dans les aventures des croisades et ce dernier qui a finalement a toujours vécu à l'ombre de sa gloire s'en empresser d'ajouter la honte au déshonneur en le plantant sur place pour conquérir ses terres en son absence…
Le roman national a fait de Philippe Auguste un roi guerrier, un grand réformateur, un fin calculateur et un administrateur hors-pair qui aurait planifié de main de maître le destin de la France. Il en est ici tout autrement car il est impétueux au point de plusieurs fois manquer de tout perdre sur un de ses nombreux coups de tête / coups de sang, en voulant diviser pour régner il est pris au piège de ses propres machinations par retour de bâton (en m'alliant avec la Flandre je déclare la guerre à la Champagne, et en me réconciliant avec la Champagne je déclare la guerre à la Flandre ^^), à de multiples occasions il est obligé de raviser car ses décisions sont improductives voire dangereuses, et il a foutu le gros bordel dans son pays et dans sa famille en répudiant pour des raisons encore inconnues l'épouse qu'il avait mis très longtemps à choisir parmi tous les partis d'Europe (la mystérieuse affaire Ingeburge de Danemark ^^)… Tout aurait pu très mal tourner, mais il survit à son meilleur ennemi, celui qui le remplace brille par son incompétence, les matadors flamands ne cessent de se tirer dans les pattes, et l'empereur allemand est tellement lâche qu'une escarmouche heureuse devient la bataille épique du Dimanche de Bouvines ! C'est le fil conducteur du tome : les chroniqueurs rivalisent d'emphase et d'imagination pour chanter les louanges de la Fille Aînée de l'Eglise et de son royal protecteur. le personnage n'est pas dupe et prend tout cela avec autodérision et deuxième degré, ce qui rend particulièrement plaisant les dialogues de Mathieu Gabella. Il y a ainsi la mise en valeurs de moments clés que le roman national a oublié : le calvaire du Siège d'Acre en 1191 où il perdit ses illusions, ses cheveux et un oeil, le Siège de Gisors en 1198 qui ouvre cet album où dans une fuite éperdue suivant un assaut aussi précipité que mal préparé il faillit se noyer dans une rivière, la chance qui change de camp quand la mort de Jean sans Terre empêche son fils de conquérir l'Angleterre, ou ce passage où il ne prend au sérieux son petit-fils qui affirme haut et fort qu'il fera mieux que lui (il s'agit du futur Saint Louis ^^).

Pour en rien gâcher les graphismes de Mickael Malatini colorisés par Arancia Studio sont très sympas et collent bien au sujet, avec quelque fulgurances qui laissent entrevoir de belles promesses pour le suite de sa carrière, et les appendices intéressants réalisés conjointement par Etienne Anheim directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales et Valérie Théis professeure d'histoire médiévale à l'Ecole normale supérieure de Paris. Après j'en attendais plus et j'ai eu l'impression qu'il manquait un truc pour être dans le dépassement de fonction, mais pouvait-on faire mieux en 48 pages ?

PS : qu’est-ce que c’est que cette pastille jaune rouge sur la tranche qui indique une œuvre consacrée à l’époque contemporaine au lieu d’un œuvre consacrée à l’époque médiévale ?
Lien : http://www.portesdumultivers..
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Une excellente biographie de Philippe Auguste que voilà ! Elle m'a bien déstabilisé dans mes certitudes.

Certitudes basées sur des lectures précédentes – j'ai lu la biographie du roi par Georges Bordonove par exemple –, voire des films, qui embrassaient dans des hugs endiablés une peinture élogieuse du personnage, susceptible de nous rendre fiers d'avoir eu un roi de cette trempe et de cette classe.
Les historiens du présent album, Étienne Anheim et Valérie Theis, ont souhaité déplacer cette image vers quelque chose d'historiquement plus réaliste et moins estampillée « éducation des masses dans un esprit patriotique » (je ne jette la pierre à personne ; tout le monde a besoin de modèles positifs). Et ça surprend sévère !

Le jeune futur roi est dépeint comme désobéissant, enflammé, fier et méprisant (bon, les jeunes futurs rois le sont souvent, vu qu'on leur a seriné dès leur plus jeune âge qu'ils vivent au sommet de la pyramide du pouvoir). On voit Philippe évoluer vers plus de raison, de sérénité. En revanche le caractère rusé du personnage semble avoir toujours existé chez lui.
On saisit vraiment bien le caractère fragile du pouvoir des Capétiens de l'époque. Grâce à ma lecture récente de la biographie de Mahaut d'Artois, j'ai pu le comparer avec celui, solide, de la France de Philippe le Bel. Philippe Auguste devait jouer des coudes pour calmer les prétentions de ses grands vassaux, le compte de Flandres, mais surtout les Plantagenêt qui possédaient, lors de l'intronisation Philippe Auguste, toute la partie ouest de la France que nous connaissons sans compter l'Angleterre.
A sa mort, les Plantagenêt ne conservent que le duché de Guyenne et le domaine royal a au moins triplé de surface. Cela ne peut qu'impressionner. Mais le ressenti empathique sur le personnage à la fin de l'album s'est déplacé vers quelque chose de mitigé.

Le dessin de Mickael Malatini renforce la volonté des historiens auteurs lorsqu'il présente Philippe Auguste encore jeune et presque chauve à son retour de croisade. Une vision du roi frappante pour quelqu'un qui l'a toujours imaginé « grand et beau », à la hauteur de sa légende. J'ai apprécié aussi le dessin inventé de la cathédrale de Reims avant qu'elle ne devienne gothique.
Malheureusement, je n'ai pas apprécié sa façon de réaliser les dessins de foule. Dès que les personnages ne sont plus au premier plan, Malatini oublie de dessiner les traits des visages qui se résume à un ovale couleur chair. Paresseux Malatini ?

Le dossier final est indispensable pour bien comprendre les intentions des auteurs. Il complète plutôt qu'il ne « redit » l'album dessiné et est pour beaucoup dans mon appréciation finale.

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Je continue mon tour d'horizon des "grands hommes" du moyen-âge, dans le désordre, et c'est pas grave !

On a ici donc le roi de France (toute petite, de fait, au début de son règne), Philippe Auguste, grand-papa de Saint Louis, contemporain de Richard Coeur de Lion son "meilleur ennemi", d'Henri VI (père de Frédéric II), et de l'empereur Otton IV, le prédécesseur de Frédéric II, que j'ai longuement étudié sous la houlette de S. Gouguenheim et P. Boulle ce mois-ci également.

J'ai beaucoup aimé le parti pris réaliste de cette bande dessinée, tant au niveau des dessins, que du scénario, et de la psychologie des personnages. le fait que le règne Philippe Auguste a été magnifié par son chroniqueur de l'époque, Guillaume le Breton, suivi par tous ses successeurs, est bien mis en exergue et on touche du doigt tous les "défauts" qu'il a eus, les chances également, notamment que Richard Coeur-de-lion décède avant lui.
Sa longévité l'a servi, bien sûr, et si la sagesse l'a rattrapé sur le tard, on remarque qu'il a failli plusieurs fois perdre beaucoup plus qu'il n'a laissé à la postérité, sur des coups de tête et des coups de poker pas très politiquement avisés, on va dire.

Sa roublardise est également mise en exergue, ainsi que sa rapacité. Ceci dit, la préoccupation de l'argent et de son contrôle, également très prégnante dans les biographies de Frédéric II, s'explique par le fait que les guerres permanentes dans lesquelles tous ces souverains étaient engagés coûtaient très, très cher...

Côté papauté, le même constat qu'avec Frédéric II s'impose : les papes avaient l'excommunication facile, n'importe quel prétexte faisant foi, c'est à se demander, dans les rois importants des pays entourant les possessions papales, qui ne l'a pas été, mdr ... (Bon, d'accord, la pauvre Ingeburge n'avait rien demandé, mais quand même...).

Bref. J'aime bien me rafraîchir la mémoire sur cette période, et en bande dessinée, même si c'est survolé, c'est drôlement sympa !
Je dois cela au challenge historique de BazaR, sur le forum des Trolls de Babel, merci BazaR ! :)
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Philippe s’éteignit le 14 juillet 1223, après 44 ans de règne, un des plus longs de l’Histoire de France. S’il ne fut pas le roi parfait que les chroniqueurs capétiens ont souvent mis en scène, son règne a abouti à la construction d’un royaume de France d’une taille jusque-là inégalée et au renforcement de la monarchie féodale. Son enterrement fut à la hauteur de son règne : un dernier discours lu à ses fils, leur demandant de rendre honneur à leur mère quand lui-même n’avait pas toujours été un modèle… Les prêtres ne furent pas appelés avant l’ultime instant. C’est entouré de ses proches que Philippe décida de mourir. Aux yeux de la postérité, l’homme, Philippe, a fini par incarner réellement son surnom, Auguste.
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- Tout cela pour une bataille que je ne voulais pas engager ! C’est sûr qu’écrit de cette manière, c’est très impressionnant ! Mais quand même, vous ne pensez pas que c’est un peu exagéré ?
- C’est ce qu’il faut raconter, sire.
- La bataille a à peine duré trois heures, n’a concerné que l’aile droite de l’ost, les rebelles ont vite été capturés. Quant aux chevaliers morts… Il y en eu presque moins que dans un tournoi ordinaire…
- Il ne s’agit pas seulement de vous, ni de la bataille, nous devons penser à l’image que nous donnons au royaume…
- Ah, si c’est pour le royaume alors...
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- Oh la, oh la… Du calme. Du calme.
- On se fait encore un nouvel ennemi ?
- Un étalon un peu récalcitrant…
- Tu pourras l’appeler Renaud, alors… Ou Otton. Ou Jean.
- Si encore ils étaient aussi beaux que ce cheval...
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- Aaaah les petits seigneurs... Ils ont l'esprit aussi large que leurs domaines. Et la vassalité leur sied bien. (Philippe Auguste)
- Merci mon roi. (Un vassal)
- Je parle de mes ennemis, ne faites pas de mauvais esprit.
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On ne peut pas aller plus vite que les hommes. 
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