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Ils ont fait l'Histoire tome 1 sur 40
EAN : 9782723495783
56 pages
Glénat (05/03/2014)
3.72/5   53 notes
Résumé :
Philippe IV de France, dit Philippe le Bel ou le « roi de fer », fils de Philippe III de France et de sa première épouse Isabelle d'Aragon, fut roi de France de 1285 à 1314. Derrière la légende du procès des Templiers et des rois maudits se cache un roi silencieux, secret et éminemment politique. Et les « affaires » qui émaillent cette époque suscitent les questions : Pourquoi le Temple ? Pourquoi la dévaluation ? Pourquoi ce conflit avec le Pape ? De l'étude de ces... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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L'historien doit-il aujourd'hui "faire avec" la bande dessinée, devenue un moyen de communication comme un autre ? Est-ce un moyen d'intéresser le jeune public à L Histoire ? Ou de tenir un plus large public, qui ne lirait pas d'autres livres traitant de sujets historiques, informé des avancées récentes de la "science historique" dans tel ou tel domaine ou de la réflexion sur l'action et la personnalité de tel ou tel grand homme ou de telle ou telle grande actrice de l'Histoire ?
Ce Philippe le Bel, publié dans la collection, Ils ont fait L Histoire, semble répondre à ce besoin. Mathieu Gabella pour le scénario et Étienne Anheim et Valérie Theis, soutenus par les planches de Christophe Regnault, remplissent assez bien le contrat.
L'Histoire commence en 1315, après la mort de Philippe IV le Bel, et nous montre, en quelques dessins et quelques bulles, le sort réservé à l'un des plus importants des personnages qui avaient servi le Roi de Fer, et c'est ainsi que l'on assiste à l'exécution dEnguerrand de Marigny, qui fut le grand spécialiste des finances sous Philippe le Bel mais qui fit des envieux du fait de son immense fortune et que l'on envoya au gibet de Montfaucon pour crime de "sorcellerie" sous le règne de Louis X le Hutin. C'est sa mort, disent les auteurs de cette bonne bd, qui aurait vraiment marqué symboliquement la fin du règne de Philippe dans les esprits. Cet album est bien fait, qui nous fait suivre la vie de ce roi, assez peu aimé mais plutôt fascinant, depuis la mort de son grand-père Louis IX jusqu'à ses propres funérailles, et l'on refait au passage l'histoire des démêlés avec le pape Boniface VIII, l'historique de la guerre contre les Flamands (défaite de Courtrai le 11 juillet 1302 et revanche à Mons-en-Pévèle le 18 août 1304), le résumé sommaire de l'affaire des Templiers, etc. C'est succinct, mais quelques épisodes moins connus figurent aussi (tentative avortée pour reprendre Bordeaux à Édouard 1er d'Angleterre, etc.) dans ce bref aperçu. En fin d'ouvrage, comme dans tous les volets de la série, quelques pages permettent au lecteur d'approfondir un peu plus le sujet et quelques indications bibliographiques le renvoient vers des ouvrages qui comptent.

François Sarindar
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A propos du règne de Philippe le Bel, on a tendance à s'attarder (grâce aux Rois Maudits surtout) sur la destruction de l'ordre des Templiers et le scandale de ses brus adultères. Ces faits, qui ont eu lieu tardivement dans la vie de Philippe, sont volontairement peu évoqués ici.
L'idée des auteurs est de s'éloigner des images populaires voire d'établir un contraste avec elles. Pas de mysticisme non plus, ici : pas de malédiction de Jacques de Molay – Grand Maître du Temple – ni de vision de punition divine dans la mort du roi.

Le faible nombre de pages maximum (56) a contraint les auteurs à faire des choix. Ils ont décidé de se focaliser sur la première partie du règne (donc avant les Rois Maudits). Ils nous présentent un roi de France qui essaie d'imposer son autorité sur ses vassaux et d'annuler l'ingérence de la papauté. Mais l'approche choisi a quelque chose de nouveau ; l'arme principale est la Loi.
Le combat de légistes que Philippe livre au pape Boniface VIII forme la colonne vertébrale du récit. La propagande joue un rôle important. Les conseillers légistes et financiers s'imposent au Conseil du Roi aux dépends des pairs du royaume. J'ai été particulièrement impressionné par la vision de l'arrogance de ce pape, persuadé que les rois doivent plier le genou devant le Saint-Siège. Ce n'est ni la première ni la dernière fois, mais cela m'agace à chaque fois. Je suis définitivement opposé à l'intervention du religieux quel qu'il soit dans les affaires temporelles ; un produit de mon lieu et de mon époque je suppose.

Autre élément du règne qui ressort : la recherche d'argent. Philippe veut accroître l'emprise de son Etat, mais cela coûte cher, et la période économique n'est pas de première forme. Il est certain que ce roi était prêt à tout pour acquérir l'argent nécessaire pour faire tourner sa machine. Templiers, Juifs, Lombards, vassaux, peuple ; beaucoup y ont laissé des plumes. Mais le récit laisse penser que seul l'accaparement de leurs ressources guidait les actes du roi, pas l'antisémitisme ou la lutte contre la sorcellerie qui ne seraient que des prétextes.

Le dossier qui clôture l'album est vraiment très intéressant. Il appuie sur les choix qui ont guidé les auteurs tant en terme de scénario qu'en terme de dessin de costumes ou de décors architecturaux. C'est l'envers du décor qui est dévoilé.

Bref, une autre excellente BD à mettre au titre de la collection « Ils ont fait l'Histoire ».
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Ce premier tome de la série "Ils ont fait l’histoire", collection de bandes dessinées qui prend la forme de biographies historiques présentant une dimension pédagogique car à destination du grand public, et qui espèrent vraiment que le public scolaire se prêtera au jeu, est consacré à une figure bien connue du Moyen-Âge français : Philippe le Bel.

Ici le scénario de Mathieu Gabella m’a un peu déçu dans la mesure où il m’avait carrément embarqué avec sa Renaissance fantastique ("La Licorne") et sa relecture horrifique des Mille et une nuits ("3 Souhaits"). Cela reste de bonne facture, pas de souci, et je gage qu’il était tout sauf évidemment d’inaugurer cette nouvelle collection de BD historiques. Je gage aussi qu’il n’est pas facile de passer après le grand Maurice Druon et ses célébrissime "Rois maudits" (d’où l’idée de ne pas traiter le procès des Templiers). Pour faire tenir le récit en une seule bande dessinée, les auteurs ont décidément de traiter le personnage et sa période sous l’angle du légisme et des légistes. Le droit est ainsi une arme politique pour lutter contre les prétentions des rois d’Angleterre, pour mater les rebelles flamands, pour continuer le bras de fer avec la papauté (« le roi est empereur en son royaume »)…
Le récit sur finit sur l’arroseur arrosé, Philippe le Bel sacrifiant ses créatures pour couper l’herbe sous les pieds à ses opposants, quitte à recruter de nouvelles créatures pour accomplir les basses besogne. On sent arriver à grand pas le machiavélisme plein de Raisons d’Etat… mais on tourne ici autour d’une administration royale qui peine à impose des impôts royaux que les Français ne seront prêts à payer qu’au fil des malheurs de la Guerre de Cent Ans (comme la monarchie absolue n’a été acceptée qu’au fil des malheurs des Guerres de religion : c’est la théorie du choc prônée par la pensée unique néo-cons actuellement employée par les gouvernements régressistes du monde entier : terroriser les citoyens pour leur faire accepter des changements qui n’aurait jamais été acceptés en temps normal : Al Quaïda, DAESH, Russie, Chine, étrangers, chômeurs, pauvres… Rayez les mentions inutiles).

Les dessins et leurs couleurs de Christophe Regnault sont satisfaisants. Les personnages sont rapidement identifiables et reconnaissables, même si on joue un peu trop sur la beaugossitude de Philippe le Bel (qui pourrait presque participer à un manga bishonen ^^). Rien d’exceptionnel ou d’inoubliable, mais il faut bien avouer que cela reste agréable à regarder.

Pour ne rien gâcher, les historiens Valérie Theis et Etienne Anheim bons connaisseurs de leurs sujets, supervisent le tout et nous livre un dossier et un making-off très intéressants autant pour le grand public que pour l’amateur d’histoire.
Lien : http://www.portesdumultivers..
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Le roi de fer, Philippe le Bel, a droit à un album dans la série Ils ont fait l'histoire. le traitement qui lui est réservé est original et franchement pertinent.

Les auteurs affirment ici vouloir s'éloigner du traitement classique qui est souvent réservé à ce personnage. Il n'y a pas vraiment de références aux Rois maudits ici. L'arrestation des templiers ou l'affaire de la Tour de Nesle ne tiennent pas ici une très grande place. Même si le pari est réussi, ce sentiment de manque sera bel et bien perceptible. Il en va différemment de la confrontation avec le pape Boniface qui sert ici presque de fil rouge. Presque, car le conflit avec la papauté semble s'éteindre, ou à tout le moins passer au second plan, à la mort du pontife, ce qui est également regrettable.

L'histoire s'intéresse ici davantage à la mise en place progressive de ce qui devient État. Nous découvrons donc un monarque préoccupé par les questions d'argent, tentant par tous les moyens, de trouver une solution au manque de liquidité… La question ne vous rappelle rien ? Si les solutions aujourd'hui mises en oeuvre n'ont plus à rien à voir avec celles de l'époque, les auteurs parviennent ici à toucher l'actualité du doigt et à retenir l'attention.

Il ne s'agit pas de la seule thématiques qui est évoquée et les sujets sont nombreux : conseils donnés au roi par son précepteur, contexte de l'avant règne, conflits avec l'Angleterre et interventions politique et militaire dans ce qui est aujourd'hui la Belgique, volonté de distinguer l'image du roi de celle de ces ministres, approche (assez fugace certes) du quotidien des plus humbles... L'ennui n'est jamais au rendez-vous et l'ensemble est riche. le cahier historique permet d'aller un tantinet plus loin et c'est surtout le making of qui retiendra l'attention en évoquant des points qui auront pu être occultés au cours de la lecture. Tous les choix sont clairement justifiés, ce qui est toujouts une délicate attention.

Les dessins sont réussis et plaisants à l'oeil : le roi Philippe a fait l'objet d'un sacré travail de précision. Il vieillit tout en restant lui-même. Les personnages secondaires sont tout aussi réussis, reconnaissables du premier coup d'oeil. Les décors sont somptueux et réserveront des surprises, expliquées en fin de volume.

Cet album est donc une pleine réussite… d'autant que l'album possède un potentiel de relecture intéressant. Philippe le Bel est donc une bonne pioche, à découvrir, avant de vouloir se (re)plonger dans les célèbres romans historiques de Maurice Druon
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Achat et lectures surprises du week-end! J'ai découvert cette bd par hasard et ça été le coup de coeur!
Issu de la collection "ils ont fait l'histoire", les différentes planches retracent le parcours du roi Philippe IV le bel, de sa naissance en 1268 à sa mort en novembre 1314.
Beau comme une statue, ce monarque inflexible et féru de droit ne souhaitait qu'une seule chose: l'obéissance absolue de tous ses sujets, à travers la mise en avant de la loi. Plusieurs épisodes sont relatés comme la défaite de Courtrai, l'attentat d'Agnani contre le Pape Boniface VIII ou encore la victoire de Mons-en-Pevèle en 1303. La phase arrestation des templiers est peu décrite, mais ici c'est la relation exercice du pouvoir-roi qui est surtout mise en avant. Les couleurs et les dessins sont bien faits et la lecture est attrayante sans tomber dans la confusion de termes administrativo-politiques. Je le recommande!
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Le roi et ses conseillers lancent [...] une campagne dans tout le royaume, marquée par de nouvelles assemblées, pour attaquer le pape et défendre la monarchie capétienne, avant de projeter de réunir un concile pour déposer le pape. Débute une sorte de course de vitesse entre les deux adversaires, Boniface [VIII] préparant de son côté l'excommunication de Philippe.
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(Boniface VIII): Je crois qu'il se moque ouvertement de moi! Un lopin de terre du nord de la France transformé en diocèse du midi !!!? Un évêque qui me soutient, soumis à un procès laïc ??
(Cardinal): Il y a aussi le Languedoc...
(Boniface VIII): Je sais !! Il s'attaque à nos tribunaux maintenant !!! Qu'on promulgue une bulle. J'ordonne la libération de l'évêque de Pamiers !!! Et je veux qu'on convoque les prélats de l'Eglise de France pour un concile, ici, à Rome !
(Cardinal): L'Eglise de France... convoquée à Rome ? Mais... votre sainteté... nos frères de France ne viendront pas. Ils ont plus peur de Philippe que de nous..
(Boniface VIII): Ils n'auront pas le choix !!! Je déposerai ceux qui ne viendront pas, et je bloquerai la décime. Que ce roi choisisse: son autorité ou ses finances !
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(homme 1): C'est Enguerrand de Marigny. C'est l'ancien garde du sceau, un homme qui gouvernait le royaume pour le compte de l'ancien roi...
(enfant): Pourquoi on va le pendre ?
(homme 1): Parce que c'est un sorcier, comme les Templiers, mon grand.
(homme 2): Tu parles... un magicien de la taxe, de la décime et de l'expropriation, ouais. Il plaît pas aux princes parce qu'il les a sucés jusqu'à la moelle, voilà tout...
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-Il a désobéi, il sera puni. Son goût pour la chasse est beaucoup trop prononcé...
-Mais il a fait preuve de courage.....
-Il faut aussi faire preuve d'intelligence. On doit mesurer les risques, ne pas foncer à l'aveuglette...et s'entourer. Écouter des gens compétents....
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"L'arme la plus subtile, la plus efficace, la plus féroce qui soit. Le droit n'est que l'ensemble des règles naturelles que les hommes ont acceptées, les règles qui les régissent naturellement ..."
Grâce à cette citation, on peut voir qu'à l'époque le droit, la justice et les lois avaient un rôle essentiel dans
le quotidien, que l'on soit roi ou moine.
Le droit était l'arme la plus puissante, elle pouvait défier n'importe qui, et l'envoyer au cachot. La justice permettait d'établir une certaine guerre politique entre les églises et le domaine royal...
L'homme a acceptées ces lois, pour pouvoir avoir une "avance" sur l'autre.
Il y a toujours eu des lois entre les hommes, depuis bien longtemps et encore aujourd'hui, mais au Moyen-Age, le droit atteint son apogée.

Lisa-Marie.K.
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Vidéo de Mathieu Gabella
Comment adapter un jeux vidéo Ubisoft en BD ? Rencontre (et Let's play Lapins Crétins) avec Romain Pujol (The Lapins Crétins), Robin Jolly (éditeur), Gabriel Germain (Watch Dogs Legion) & Mathieu Gabella (Assassin's Creed Valhalla).
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