Classique roman de terroir sur fond de guerre 1940-1945, si classique que c'en est presque une caricature.
Tout y est : la magnifique campagne du Périgord, la belle fille, l'amoureux courageux à l'âme bien née, deux personnages à l'âme moins bien née, archétypes du pétainiste et du communiste, un soupirant éconduit même pas fâché de l'être...
Heureusement, l'auteur ne se prend pas trop au sérieux. Car il n'y a pas d'histoire en dehors de cela : le bel amoureux fait prisonnier s'est évadé et se cache dans la ferme de ses parents pendant toute la durée de la guerre. Voilà, c'est tout.
Je m'attendais à une intrigue plus compliquée, à plus de suspense.
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Au Pujol, Antoine Jonzac rabâchait le prêchi-prêcha bénisseur de ses modèles.
- C'est l'esprit de jouissance qui a été la cause de notre déchéance. La pureté des mœurs est garante de notre renouveau.
- Tu causes, tu causes, rétorqua Irène.
- J'en ai rien à faire, moi, de vos danses de nègre !
- C'est parce que tu danses comme un ours et que tu ne peux pas faire un pas sans écraser les pieds de quelqu'un. Té, tu es juste bon à tourner la manivelle du phono !
- C'est des "piqueupe", maintenant.
- Justement, Jeannot Privat en a un. Il m'a invitée à venir l'écouter chez lui.
- Je ne pense pas que ton Fernand serait content d'apprendre que tu te vautres dans l'orgie pendant qu'il se morfond dans les barbelés...
- Voilà que tu te soucies de lui, à présent !
- Comme de tous nos chers prisonniers.
Antoine darda sur sa sœur un regard réprobateur. Elle portait une jupe qui lui tombait une bonne main au-dessus du genou et se perchait sur des espèces de cothurnes à semelle de liège compensée.
- Tu t'habilles comme une pute.
- C'est la mode !
- Pas de montrer tes cuisses à tout le monde !