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EAN : 9782738139986
208 pages
Odile Jacob (07/02/2018)
4/5   3 notes
Résumé :
Ce livre renouvelle profondément ce que l’on sait sur le fonctionnement du cerveau.

Les cellules gliales ont non seulement certaines des propriétés des neurones, mais elles ont la capacité d’intégrer les messages apportés à partir de l’environnement pour produire un comportement. C’est dire combien elles sont importantes à considérer pour expliquer nos mouvements, nos émotions, nos pensées et combien elles sont des cibles thérapeutiques potentielles p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Depuis que je suis toute petite enfin jeune parce que petite... bref depuis fort longtemps lorsqu'on s'étend sur l'intelligence (ou pas) de quelqu'un, on parle de ses neurones. Or, il se trouve, comme le montre ce livre que les neurones n'occupent qu'environ la moitié du cerveau, l'autre moitié est constituée de cellules gliales et de capillaires sanguins. Ce savant mélange devient comme le disent les auteurs "un ménage à trois".

Je vais tenter d'en résumer le fonctionnement alors il faut me pardonner la longueur et peut-être quelques approximations parce que j'ai beau frimer, ce n'est pas facile de tout coordonner dans le cerveau, en particulier dans le mien...

Donc schématiquement, les neurones communiquent entre eux via une connexion appelée synapse. Les neurones communiquent également grâce à des influx électriques qui se propagent à travers les axones. Pour protéger ces axones et accélérer l'influx nerveux, ils sont entourés d'une gaine d'oligodendrocytes (deuxième catégorie de cellules gliales) qu'on appelle la myéline.

Il existe également une communication neurones/astrocytes (catégorie principale de cellules gliales) et astrocytes/capillaires sanguins. Les astrocytes permettent d'assurer la barrière sang/cerveau en servant de "passeurs" entre les neurone et les capillaires sanguins. Ils utilisent et transforment les substances contenues dans les capillaires pour "nourrir" les neurones et ils récupèrent également les "déchets" produits par les neurones pour les éliminer. D'ailleurs lorsque cette fonction d'épuration est altérée, cela peut déclencher certaines maladies neurodégénératives.

Enfin, les recherches que les deux auteurs ont compilées montrent que les astrocytes communiquent également entre eux (et avec les neurones) via des "ondes calciques" et qu'ils sont également à l'origine de la sécrétion de différentes substances chimiques indispensables au fonctionnement du cerveau. On sait notamment qu'ils sont impliqués dans les mécanismes de la mémoire qui est stockée par les neurones.

Quant à la dernière catégorie de cellules gliales appelée la microglie, elle intervient dans la gestion de la "plasticité" de notre cerveau. Autrement dit si une fonction du cerveau n'est plus utilisée, les connexions neuronales concernées deviennent inutiles. La microglie peut alors les supprimer et même en créer de nouvelles pour de nouvelles fonctions ou apprentissages que nous désirons mettre en oeuvre (apprendre le japonais par exemple au hasard).

Partant de ces constatations, les auteurs nous montrent que les cellules gliales sont aussi importantes que les neurones et les capillaires sanguins, puisque tout ça communique, permettant nutrition et échange d'informations dans notre cerveau en parfaite harmonie.

Ce livre fait la part belle aux cellules gliales qui sont indispensables pour le fonctionnement de notre cerveau au point que, si elles sont altérées, elles entraînent des dommages parfois irréversibles. Il nous promet donc des découvertes sur le traitement des maladies dites neurodégénératives comme Alzheimer. D'autre part, il promet des avancées pour expliquer comment notre cerveau, qui n'est que matière, peut fabriquer cette énigmatique et impalpable pensée qui nous caractérise.

Malheureusement, les réponses apportées par le livre en matière de résultats ou d'avancées significatives sur les maladies du cerveau sont bien minces. de la même façon, il prouve que ce ne sont pas les neurones qui pensent, ni les cellules gliales et encore moins les capillaires sanguins, cependant, il ne donne pas d'autres hypothèses réellement envisageables.

Conclusion : Un livre à lire pour comprendre le fonctionnement basique et physiologique du cerveau et surtout pour comprendre que seuls, les neurones ne sont rien.
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Homme glial versus Homme neuronal. Cet ouvrage dont le titre est un écho du best-seller de Jean-Pierre Changeux (sorti en 1983) est à la fois un ouvrage de vulgarisation et une introduction à de nouvelles découvertes dans le domaine des sciences du cerveau.
Ce livre voudrait attirer l'attention sur le rôle des cellules gliales dans l'apparition de la pensée et aussi dans certaines pathologies neurologiques et psychiatriques. Les cellules gliales sont les grandes oubliées des cellules composant un cerveau. Pourtant ces cellules ont été identifiées depuis longtemps par les premiers anatomistes du cerveau (Gogli et Cajal au début du 20è siècle). Par ailleurs le cerveau humain en contient en plus grand nombre que de neurones. Enfin, plus on avance dans l'évolution des espèces (depuis les vers jusqu'aux hominidés), leur nombre par rapport au nombre de neurones s’accroît jusqu'à dépasser le nombre de neurone dans le cas du cerveau humain.

Au siècle dernier, l'image du cerveau la plus commune avait évolué depuis celle d'une masse de matière grise vers celle d'une masse de neurones. Le neurone, cette cellule élémentaire du système nerveux était devenue la clé de compréhension du fonctionnement de cette dimension que les plus idéalistes considèrent comme la plus immatérielle de l'homme; l'esprit ou la conscience ou le psychisme ou la pensée etc. On retrouve ces neurones dans le cerveau des animaux organisés en systèmes plus rudimentaires que celui de l'homme. L'architecture du cerveau, si elle n'échappe pas à toute comparaison (par exemple, avec le cerveau des chimpanzés), reste cependant assez unique dans le monde animal.
Lorsqu'au vingtième siècle, les neurologues qui les étudient comprirent le rôle crucial du signal électrique véhiculé par ces neurones (l'influx nerveux), ceux-ci semblèrent devoir tout expliquer du phénomène de la pensée. C'est que parallèlement, la physique donnait naissance à la électronique puis à l'informatique. Il se développait une image du cerveau analogue à un circuit électronique traitant du signal avec des composants soudés sur les pistes cuivrée de circuits imprimés. Bref, on s'accorde désormais à voir le cerveau comme une sorte d'ordinateur; le neurone étant au cerveau de l'homme neuronal, ce que le transistor est au processeur de l'ordinateur.

Depuis une vingtaine d'années, quand les spécialistes des cellules gliales et les spécialistes des neurones ont commencer a travailler ensemble, cette image du circuit électronique conserve sa pertinence (toujours relative) mais elle doit désormais être corrigée. Pendant longtemps le rôle des cellules gliales avait été négligé dans la recherche de la compréhension des bases physiologiques de la pensée. Leur rôle était réduit à un rôle de "maintenance" et d'alimentation des neurones; on savait depuis longtemps que l'énorme consommation de sucre du cerveau (20% de la consommation du métabolisme) passait par les cellules gliales. En reprenant la métaphore électronique, les cellules gliales étaient considérées comme le circuit imprimé avec ses pistes cuivrées et les composant passifs qui régulent l'alimentation des composants actifs.

Il n'est pas question ici de se lancer dans une mauvaise description de ce que sont ces cellules encore méconnues. C'est l'objet de ce livre, court, d'une grande clarté pédagogique, élégamment illustré de schémas simples et efficaces. Un livre qui est le fruit de cette collaboration entre deux mondes de spécialistes qui s'ignoraient encore il y a une dizaine d'années; Yves Agid est neurologue et Pierre Magistretti est un pionner des études sur les cellules gliales.

Quant à la question de savoir si l'homme est glial ou neuronal, c'est évidemment un faux débat; il est plus commode de penser qu'il est neuro-glial ou glio-neuronal.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
La myéline est une membrane protectrice et isolante qui entoure la plupart des fibres nerveuses à la manière de la gaine plastique qui isole les fils électriques (Zalc et Rosier, 2016). Elle est faite d'oligodendrocytes et entoure les axones des neurones. À quoi sert-elle ? À accélérer le petit courant électrique (influx nerveux) qui court le long des axones.
[...]
Combien de temps un conducteur d'automobile met-il pour freiner devant un obstacle ? Réponse : 2/100 de seconde environ ! Pourtant, entre l'oeil qui perçoit l'obstacle et le muscle de la jambe qui freine, il y a presque 2 mètres...
La raison ? La myéline qui entoure les différentes fibres nerveuses qui vont de l'oeil au cerveau et de celui-ci aux muscles. Si ces fibres nerveuses n'étaient pas myélinisées, il faudrait 2 secondes avant que le conducteur freine !

N.D.L. : Les oligodendrocytes sont des cellules gliales.
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On attribue la découverte des cellules gliales au neuropathologiste Rudolf Virchow en 1856
[...]
Il faudra presque un siècle de travaux scientifiques pour montrer que les astrocytes permettent : 1. d'assurer la fourniture d'énergie pour le fonctionnement optimal des neurones ; 2. de participer à la communication entre toutes les cellules nerveuses ; 3. de contrôler la formation des synapses et la création de nouveaux neurones ; 4. de jouer un rôle dans la production de nos comportements...

N.D.L. : Astrocyte = L'un des trois principaux types de cellules gliales, celui qui est principalement traité dans ce livre.
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Contrairement aux idées reçues, les neurones peuvent se renouveler dans le cerveau de l'homme adulte. Jusque dans les années 1990, le dogme était que, chez l'adulte, les neurones ne se renouvelaient pas.
[...]
C'est il y a seulement un peu plus de vingt ans que la communauté scientifique a fini par accepter l'idée que, chez l'adulte, un certain nombre de cellules souches pouvait se diviser et donner naissance à des neurones nouveau-nés (Mori et al., 2005 ; Aimone et al., 2014 ; Eriksson et al., 1998).
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La vision classique d'une communication entre neurones par l'intermédiaire des synapses s'est étendue pour inclure une communication entre neurones et astrocytes et une autre communication au sein même du réseau astrocytaire. Et les surprises ne s'arrêtent pas là : les astrocytes libèrent des molécules qui agissent sur les neurones et peuvent même moduler l'activité synaptique. Un nouveau terme a même été formulé pour définir ce type de communication : la "gliotransmission" - par opposition à la neurotransmission.
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Malgré les progrès remarquables de la psychologie moderne, notamment grâce aux méthodes d'imagerie cérébrale, il faut dire et redire qu'on ne sait toujours pas répondre à des questions aussi fascinantes que : comment donner du sens à notre monde et nous-même ? ou : quel est le fondement physiologique de notre "soi" ? Toutefois, la présence des astrocytes est possiblement ou probablement une condition nécessaire pour expliquer le fait d'"être conscient", même si elle n'est pas suffisante.
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