La Geste de Jehan

Dai Suzyc, un pêcheur, et son jeune fils, Jehan, découvrent, sur la plage, un homme bien près de s'être noyé. Il s'agit d'un guerrier, appartenant à une caste aussi réputée que crainte. Jehan et Dai le recueillent, et celui qui se fait appeler Garnet mène alors une existence tranquille et silencieuse, loin des combats… jusqu'à ce qu'un drame frappe la famille. le jeune Jehan est attaqué par une géante ivre de sang et de sexe. Il en réchappe miraculeusement, mais la menace d'une vengeance du monstre plane sur lui. Garnet, reniant sa promesse au père de ne jamais lui apprendre à se battre, va devoir entraîner Jehan dans l'attente d'une confrontation certaine…

Ce roman de Fantasy nous plonge dans un univers à la fois novateur, personnel et porteur des stéréotypes du genre. Géants, humains et petit peuple se côtoient, se méfient, se heurtent, dans un environnement de côtes, de forêts, de villes moyenâgeuses. Lorsque l'on ouvre le livre, on se trouve donc en famille, et à même d'apprécier cette geste qui reprend effectivement les grandes étapes d'un roman dit « d'apprentissage » ou quête initiatique. Jehan est un guerrier né, son destin est bouleversé et une menace mortelle l'entraîne sur le chemin des armes, le chemin de l'âge adulte, à quitter le village de pêcheur de son enfance. Là, où l'auteur se singularise, c'est d'abord par le style qui oscille entre l'efficacité, dans les descriptions, les phases narratives et le recours à un dialecte spécifique, imagé, (mélange de patois et de vieux françois ?) dans les dialogues. Ce procédé est une trouvaille bienvenue, il donne de la personnalité au récit, mais dans certaines répliques, trop de mots ainsi « dialectisés » nuisent un peu à la fluidité de la lecture.

L'autre aspect qui donne du caractère à ce récit, c'est l'accumulation de détails intrigants, insolites sur les races du monde, les Géants et leur perversité, leur curieux sens de l'honneur, leur instinct sexuel sur-développé ; les Tudigous et leurs étranges capacités. Les guerriers et leurs ki-brezelours, leur conditionnement, mais ce « savoir » reste empirique, à l'état de ouï-dire, je m'attendais, dans les évènements, à davantage d'interactions avec la caste des guerriers…

La suite de la critique sur mon blog...
Lien : https://momentscritiques.wor..