Dans ce roman, les héros ne sommes pas comme d'habitude, mais leur histoire n'en est pas moins belle !
Le passage avec les anges est important quand on connait l'identité de "son ange" (et pour ça il faut lire le livre).
Ce que j'aime dans les romans de cette auteure, c'est qu'il y a toujours une histoire bien ficelée, bien menée, avec du suspens, de l'action et le tout avec une belle romance. Côté romance d'ailleurs, elle est toujours forte. Les émotions, les sentiments sont intenses à cause du contexte dans lequel les personnages se retrouvent.
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Un livre que j'ai beaucoup aimé et que j'ai déjà lu plusieurs fois. Une histoire d'amour pas simple et qui ne commence pas de façon ordinaire dont on a envie de connaître le final. J'ai apprécié suivre l'aventure de Drea qui a eu l'opportunité d'avoir une seconde chance.
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Elle n’avait aucune illusion sur la pérennité de sa situation auprès de Rafael. Si elle atteignait à présent son apogée, assez âgée pour être féminine, assez jeune pour ne pas craindre les rides ou les cheveux blancs, qui pouvait dire ce qu’il en serait d’ici un an ou deux ? Un jour, Rafael se lasserait d’elle et, à ce moment-là, elle voulait avoir amassé un confortable petit pécule, en bijoux de préférence. Drea Rousseau savait ce qu’était la pauvreté et n’avait pas l’intention de jamais y retomber. Elle avait coupé les ponts avec la fille qu’elle avait été, une pauvre plouc dénommée Andie Butts, cible des pires moqueries à cause du nom qu’elle portait. Elle avait créé de toutes pièces Drea Rousseau, un nom de consonance française pour une femme élégante et coûteuse.
Soudain, elle réalisa qu’il avait assisté à sa mort. Elle tressaillit et le regarda droit dans les yeux. Elle se souvint alors l’avoir vu troublé, sans son masque d’impassibilité. Son visage à nu montrait… quoi ? Elle n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. Il lui avait parlé mais, dans sa mémoire, l’écho de ses paroles se fondait de la pure et merveilleuse lumière qui l’entourait. C’était sans importance. Mais il savait ce qu’elle avait traversé. Il savait qu’elle était morte. Il avait emporté ses affaires avant de la laisser— alors pourquoi était-il revenu ? Après ce qu’il avait vu, comment avait-il pu envisager qu’elle ait survécu ?
-Je suis morte, dit-elle tout à coup. Il leva les sourcils, comme s’il s’étonnait qu’elle change de sujet. --Je sais.
-Alors pourquoi avez-vous insisté ? Les cadavres sont enterrés. Vous ne pouviez pas savoir que j’avais survécu.
-J’avais mes raisons. Raisons qu’il ne comptait pas donner, c’était évident. Troublée, elle se prit la tête à deux mains, serrant ses doigts à travers ses cheveux contre son crâne comme si la pression pouvait l’aider à comprendre, à organiser ses pensées. Il était tendu, les yeux plissés, et elle sentait qu’il aurait préféré qu’elle n’insiste pas. Mais elle fit quand même.
-Vous saviez que j’étais morte. Il n’y avait pas d’erreur possible. D’ailleurs vous ne faites pas ce genre d’erreurs. N’êtes-vous pas curieux de savoir pourquoi je me retrouve assise ici ? Moi je suis curieuse de savoir pourquoi vous l’êtes— si ce n’est pas pour me tuer. Je serais devenue d’un coup importante pour vous ? Je ne vous crois pas. Une fois suffit, vous vous rappelez ?
- Emmène-moi avec toi, s’écria-t-elle soudain tout en ravalant la brûlante humiliation de ses larmes. La main sur la poignée, il s’arrêta et la regarda enfin, les sourcils légèrement froncés.
- Pourquoi ? Dit-il d’une voix calme et vaguement étonnée comme s’il n’arrivait pas comprendre qu’elle fasse une telle demande. Une seule fois me suffit. Puis il s’éloigna, laissant Drea figée sur le lit. Il agissait dans un tel silence qu’elle n’entendit pas la porte de l’appartement s’ouvrir ou se fermer mais elle sentit son absence, et sut le moment exact où il sortit. Le silence se referma autour d’elle, aussi profond qu’un tombeau. Elle savait qu’elle avait des choses à faire, des choses importantes, mais pour l’instant elle ne pouvait s’y résoudre. Tout ce qu’elle pouvait faire était de rester plantée là, respirant à peine, regardant le champ de ruines qu’était soudain devenue sa vie. Elle venait encore de se faire jeter, et de la pire façon qui soit.
Il soupesa son sein, le caressa, frotta son pouce sur le bourgeon érigé, puis se déplaça vers l’autre sein et répéta le procédé.
Une fois encore, ses sens s’exacerbèrent. Le plaisir infini de la caresse l’empêchait de raisonner clairement, la laissait haletante, perdue, sidérée. Quoi qu’elle ait pu prévoir, ce n’était en aucun cas… cela.
Il se pencha et appliqua sa bouche sur la tendre courbe de son cou tandis qu’il collait tout son corps contre elle, des genoux aux épaules. Il était chaud. Elle avait eu si froid que ce brasier la brûlait presque. Elle s’était préparée à être brutalisée mais il avait démoli ses défenses par une approche qui n’était que douceur.
Elle avait œuvré si dur pour que les gens la voient comme une poupée ornementale, hédoniste et pratiquement idiote, en clair quelqu’un d’inoffensif. Laisser les gens la sous-estimer lui donnait un énorme avantage… mais lui ne semblait pas du tout la sous-estimer, ce qui à la fois lui plaisait et la terrorisait. S’il pouvait voir un cerveau derrière sa comédie, alors d’autres pouvaient également le deviner. D’un autre côté, sa tranquille conviction qu’elle connaissait les réponses à ses questions répondait à un besoin crucial qu’elle n’avait pas bien réalisé, l’envie d’être enfin traitée comme un être pensant.