Au risque de me répéter, je suis définitivement addicte à la plume de
George J. Ghislain et aux univers qu'il est capable de créer. Et j'ai de la chance car je suis particulièrement adepte des romances historiques et du steampunk alors je ne pouvais qu'apprécier baigner dans cette atmosphère bruyante et grouillante de vie. Si on ajoute à ça le héros artiste peintre, que pouvais-je demander de plus ??? Ah ! Si ! J'oubliais ! Notre artiste s'appelle Gabriel, un de mes prénoms préférés au monde !!
Et parce que
François Panier ne s'appellerait plus
George J. Ghislain sans ça, vous aurez comme d'habitude une réflexion profonde sur la société, ses dérives et ses absurdités. Nous sommes à la fin du 19ème siècle mais ces tares peuvent aussi bien se transposer dans la société actuelle et son hypocrisie flagrante dans bien des domaines. de la même façon, parce que l'auteur ne se contente jamais d'un récit basique et sans saveur, vous aurez droit, en compagnie de nos héros, à votre lot de péripéties et rebondissements dans une intrigue rondement menée. Un combo parfait !
Autant vous dire que je me suis régalée et nous sommes passé à un poil de martre du coup de coeur. Au risque de me répéter (oui, encore !), j'aime la passion qui monte lentement. Malheureusement, les formats courts des romances de Noël ne permettent généralement pas ça, ce qui me gâche souvent mon plaisir. Ici, la romance est, en plus, plutôt en toile de fond, dans une histoire qui n'en reste pas moins superbe dans sa conception, l'attention minutieuse de l'auteur s'étant portée sur le processus créatif de notre peintre chéri. J'ai A-D-O-R-É ! Tout y est décrit avec le détail d'un orfèvre et j'y ai été d'autant plus sensible que je connais tout ça et l'ai expérimenté ! C'était fantastique et j'avoue que je ne m'attendais pas à vivre aussi intensément les affres de la création, les doutes, les contretemps et l'euphorie, auprès d'un peintre absolument adorable. D'ailleurs, avec le recul et en rédigeant ma chronique, je réalise que ce n'est pas tant la romance que j'aurais aimé plus présente mais plutôt Constantin. Il y avait peut-être une sorte de déséquilibre entre Gabriel qui éclaboussait les pages de sa présence et Constantin plus en retrait.
Mais c'est un détail car pour le reste, l'auteur a une nouvelle fois démontré son talent irréprochable pour créer un récit immersif tant les descriptions sont bien réalisées et nous donnent l'impression véritable de fouler les rues étouffantes d'un Paris en pleine ébullition. J'y étais. J'ai vu les grandes ailes des dirigeables comme les engrenages des machines. J'ai senti les rues qui empestaient comme j'ai respiré l'odeur unique de l'atelier de l'artiste. Une merveille.
À vous, maintenant, d'aller à la rencontre de la modernité dans la noirceur d'un Paris prêt à survoler le monde. Nul doute que vous reviendrez enchantés de ce voyage...