Retour aux sources du polar scandinave avec
le soleil ne se couche pas écrit par
Kerstin Ekman, membre de l'académie suédoise où elle ne siège plus depuis 1989, pour protester contre la non-attribution du
Prix Nobel à
Salman Rushdie.
Traduit en 1968 par le Masque, époque où l'éditeur pour justifier l'audace de son choix exotique, incorporait en préambule du roman, un avertissement à l'usage des potentiels lecteurs : "Voici un roman policier d'un auteur suédois. Il se passe en Laponie. Par le style, le développement de l'intrigue, le dénouement, il diffère totalement des romans du même genre qui paraissent en France ou dans les pays anglo-saxons. Nous avons pensé que les lecteurs du Masque seraient curieux de voir comment les romanciers nordiques envisagent et traitent le roman policier. Celui-ci est un best-seller suédois".
Pour atteindre Rakisjokk, 25 kms à skis sont nécessaires depuis la ville la plus proche. C'est là que Matti, l'instituteur en poste est mort, officiellement de froid, après une dispute alcoolisée avec le météorologue du coin. Si David Malm n'avait pas décidé de revenir sur les lieux de la mort de son ami instite, l'affaire serait restée sans autre suite. Or, une suite, il y en a une...
Étonnante et réjouissante découverte littéraire et ethnographique. La Laponie, son climat, ses saisons jour-ou-nuit, le mode de vie des Samis (et non plus des Lapons comme nommés dans le roman), en osmose avec la nature, leurs traditions et légendes, la solidarité de la communauté villageoise, y compris dans le mensonge, l'élevage protégé des rennes, y sont parfaitement décrits. Un roman policier classique avec son meurtre et la recherche de l'assassin, au-delà du Cercle polaire, là où l'unique route s'arrête faute d'horizon.