Deuxième roman pour le jeune auteur, et deuxième romance M/M. Si le précédent s'adressait plutôt à un public de jeunes adultes, ici,
M.W.V. Gulpen s'immisce dans la New Romance.
Dans ce registre, tout le monde sait que le mythe de la Belle et la Bête sert bien souvent de fondation. Ici, l'auteur assume pleinement la référence dès le titre et revendique d'autant plus la référence dès les premières pages.
Ce démarrage, gentillet, donne le ton d'une certaine naïveté, au sens noble du terme, qu'on retrouvera tout au long du roman.
Du côté des personnages, nous avons deux hommes, chacun assez cliché dans son genre et tout à fait conforme aux marqueurs de la New Romance: un jeune, peu aguerri aux difficultés de la vie, gentil au possible qui tombe sous le charme de son patron (et oui, le cliché de la secrétaire et de son patron n'a pas de sexe; et c'est tant mieux !), bourru, ombrageux, secret. Et sans surprise, le petit jeune timide révèle un caractère bien trempé tandis que l'ours mal léché cache bien un coeur tendre et peut même parfois verser une larme.
On sent un peu l'inspiration des Cinquante nuances (on aura même droit à une remake de la célèbre scène de l'ascenseur et de leurs "au revoir" formels pour clore un chapitre) et d'autres auteurs comme
Sylvia Day.
Il reste quelques belles fautes de grammaire et le style n'a rien d'extraordinaire. Mais tout cela est, de mon point de vue, largement compensé par l'enthousiasme de l'auteur que l'on sent derrière la plume. Je me suis surprise à sourire par moment, pas par rapport à l'intrigue elle-même, mais par rapport à l'intention de l'auteur que l'on sent trépigner comme un petit garçon derrière la page, juste très content d'avoir pu coucher sur papier une histoire d'amour qui l'a sans doute fait rêver.
J'ai passé un joli moment de lecture en compagnie de personnages rendus relativement attachants et une histoire d'amour, certes cousue de fil blanc, mais qui fait du bien dans la morosité ambiante.