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EAN : 9782378560454
128 pages
Verdier (09/01/2020)
4/5   15 notes
Résumé :
« Personne ne sait comment le désert est entré dans la ville. » Ainsi commence « Luoes », la première des huit nouvelles de ce recueil ; « Luoes », anagramme de Séoul. Une anagramme qui révèle l’étrangeté qui habite ce livre polyphonique.
L’une décide de refuser le vacarme du monde, l’autre urine « pour éteindre le feu qu’il y a au-dehors, en ville », l’un décide de fuguer, mais ne sait, à son retour, s’il... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Les auteurs coréens sont déroutants, enfin du moins ceux ou celles que j'ai abordé jusqu'à aujourd'hui. Guka Han dans ce recueil de nouvelles n'y fait pas exception . D'une sensibilité à fleur de peau, oscillant entre rêve et réalité, elle touche à la face sombre de notre quotidien, la solitude de nos vies accentuée par le virtuel, la complexité des relations humaines et l'abysse entre nos désirs et nos besoins et ce que nous vivons dans la réalité, où la fugue semble une solution, même si temporaire. C'est très bien vu , profond et glaçant.

Dés la première nouvelle qui donne son nom au recueil, l'incongru arrive d'un jeune narrateur qui quitte la maison de ses parents pour Luoes, anagramme de Séoul, d'où l'auteure est originaire, à la recherche du "désert entré dans la ville." Un désert, image de la vie inodore, incolore, insipide des grandes métropoles, où les détails frappent par leur brutalité, leur violence. La deuxième nouvelle est aussi glaçante, mais magnifique, où la neige est associée à la mort, d'un mode étrange......En tout huit récits, dont le dernier " Pyromane" m'a fortement rappelée "Burning" le film coréen récent de Lee Chandong. Décidément l'indicible fait partie de leur culture.

La prose est belle et très subtile, et même l'emploie fréquent de la deuxième personne du singulier ou du pluriel, que d'habitude ne me plait pas beaucoup, ici sied parfaitement. Un recueil qui n'est pas pour tous les goûts, mais le recommande très fortement à toutes lectrices et lecteurs curieux, surtout que c'est court, une centaine de pages.
J'ai beaucoup aimé malgré le sordide du fond des sujets, qui reflète très bien notre monde d'aujourd'hui .


"Au coin d'une rue, un clochard somnole avec son chien. La lumière du jour ne semble pas les déranger. Vous aimeriez pouvoir dormir avec la même tranquillité. Une vieille dame s'arrête devant eux et dépose quelques pommes et des canettes de bière sur le trottoir, sans faire de bruit. Vous l'observez s'éloigner à petits pas, le dos courbé, et lorsque vous vous retournez vers le clochard, vous vous apercevez qu'il vous regarde. Ses yeux noirs et humides semblent tirés du fond de la mer."( Perles )
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Guka Han nous donne à ressentir des destins étranges. Des personnes en marge, en rupture de la société.

Clin d'oeil à Séoul, capitale de son pays natal, avec la première nouvelle "Luoes"... Plus que l'anagramme, c'est le nom à l'envers, à l'instar de cette ville étrange dans lequel le sable est entré. Car souvent dans les nouvelles de Guka Han, la réalité finit par céder, ne serait-ce qu'un instant fugace, la place à l'envers du décor, l'autre côté du miroir.

L'enfant qui fugue et rencontre un prédateur, le SDF pyromane, l'ado qui se rend sourde à force d'écouteurs pour ne plus entendre les radios allumées par sa mère... ce sont des portraits qui s'effilochent au rythme des textes écrits en français par une auteure coréenne arrivée en 2014 à Paris.

Et ce n'est pas la moindre des perfs de l'auteure... écrire directement dans une langue qui n'est pas la sienne. Et d'une très belle manière, douce et forte à la fois, poétique et simple. Une très chouette découverte que je dois à Masse Critique janvier 2020 et aux éditions Verdier.
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Récits d'étrangeté tant à soi qu'au monde. Cités esseulées, ensablées, visions oniriques, fantômes d'enfance et de basculements. Dans une langue distanciée, étrange étrangère, Guka Han signe une série de nouvelles où l'inquiétude pointe telle une basse sourde comme si chaque récit était la continuité d'un cauchemar, d'un récit commun. le jour où le désert est entré dans la ville surprend et submerge par la panique au coeur de toutes ses nouvelles saturées de perte, de séparation et de ce flottement inquiet où nous nous sentons être.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Ce recueil de nouvelles est juste incroyable. Je l'ai lu en une fois. Je me suis sentie bien au fil de ma lecture et me suis reconnue. On ne sait jamais si on suit un personnage féminin ou masculin en dehors des détails dans l'écriture. Tout est plein de subtilité. On sent beaucoup de solitude et d'observation de la part de chaque narrateur. Ils ont chacun fait un choix de vie qui peut déconcerter et ne rentre pas dans les normes.


On y trouve quelques critiques de société. On y parle d'homosexualité, homophobie sur une nouvelle. Je l'ai trouvé pudique et élégante. C'est tellement rare une écriture comme celle de l'autrice. On y aborde le harcèlement scolaire assez régulièrement. On sent que ce sujet est important dans la construction de l'adulte, que ça a joué un rôle important peu importe d'avoir été le harceleur ou le harcelé.


Le point commun de toutes ces nouvelles est le rapport aux souvenirs d'enfances. L'adulte se souvient d'évènements qui l'ont marqué ou qui ont rapport avec ce qu'il vit au moment présent. On y parle des réseaux sociaux et du deuil. Ce passage m'a vraiment marqué. C'est tellement juste.


En bref, ce recueil se doit d'être lu. Il est magnifique. J'ai le sentiment que cette chronique ne rend pas justice à ce livre.
Lien : https://lessortilegesdesmots..
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J'ai reçu « le jour où le désert est entré dans la ville » de Guka Han dans le cadre d'un Masse critique, merci à Babelio et aux éditions Verdier.

Huit nouvelles contenant un sentiment d'inquiétude plus ou moins diffus composent ce livre, ce sont des histoires de choix de vie, parfois étonnant. Chaque personnage est différent, pas vraiment identifié masculin ou féminin de façon claire. Une impression (ou une interrogation ?) demeure à la fin de ma lecture : les personnages que nous suivons semblent avoir des points communs et me semblent évoquer une seule et même personne.

Il s'agit d'une autrice déroutante, mais pleine de subtilité et de sensibilité, qui aborde des sujets difficiles comme la solitude et le harcèlement.

Pour ma part, j'ai trouvé certaines nouvelles inégales. Toutefois, j'ai été happée par Fugue, Canicule ou encore Ouïe. Mais la variété des situations et les histoires courtes font qu'on finit quand même par y trouver un destin qui nous parle.
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critiques presse (1)
LeSoir
24 février 2020
Avec « Le jour où le désert est entré dans la ville », Guka Han dessine le portrait d’une ville imaginaire et de gens au regard cotonneux qui s’en sentent exclus.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Si le passage de la vie à la mort pouvait être parcouru en bus, je pense que le voyage ressemblerait à celui-là : un défilé de paysages plus monotones les uns que les autres, une route si lisse qu’elle ne produirait pas la moindre vibration, un itinéraire suivi au centimètre près, et à bord, aucun bruit, pas même un chuchotement.
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Je passe mes nuits en haut d'une ancienne tour de guet laissée à l'abandon. Elle est située en plein centre-ville, mais personne n'y monte jamais. Autrefois, elle devait surplomber les constructions environnantes, mais aujourd'hui, les tours de verre et de béton qui se dressant tout autour la rendent insignifiante. Elle n'est pas éclairée, ni protégée. C'est comme si la ville d'aujourd'hui ne savait quoi faire de ce vestige, comme si elle voulait l'oublier. Personne ne sait que je suis ici. Personne ne peut me voir. Je suis à la fois au milieu de la ville et loin de tout, dissimulé dans la nuit. (Pyromane)
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Depuis que je vais à l'école, j'ai appris beaucoup de choses dans beaucoup de matières différentes, mais pas comment me faire des amis, ni même bavarder avec insouciance pendant les pauses. (p.68)
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