Le contexte: l'administratrice d'un immeuble de Rome, une jeune femme d'une trentaine d'années et pétillante de vie, meurt dans un accident de la route, en laissant derrière elle sa fille de six ans. On découvre qu'elle a écrit une lettre à l'intention de sa fille, dans laquelle elle lui déclare tout son amour, et en vient à révéler, comme ça en passant, que le père de la petite est un habitant dudit immeuble. C'est le choc et la consternation au sein de l'immeuble, car cela signifie que l'un des hommes, tous mariés ou au moins en couple, a été infidèle. Tous les habitants connaissant très bien Maria, la morte, ils décident de s'occuper tous ensemble de la petite Mandorla, afin que la vérité sur l'identité du père n'éclate pas au grand jour. La jeune fille grandit donc ainsi, habitant quelques années au 1er étage, puis un peu au 2e étage, etc. Chacun s'attache à elle. Jusqu'à ce que...
C'est un livre prenant, on a réellement envie de tourner les pages pour arriver au fin mot de l'histoire, et ce, même si on connaît déjà la fin: les premières pages décrivent la vie de Mandorla aujourd'hui, alors qu'elle a 17 ans, et la suite du livre est en fait un flash-back. Mais justement, ces premières pages sont tellement inattendues par rapport à ce qu'on peut s'attendre de l'histoire, qu'on a envie de connaître le chemin parcouru et de lire ce flash-back. C'est plutôt bien écrit, les personnages ont une réelle épaisseur, notamment la narratrice Mandorla, avec toutes ses préoccupations d'adolescente si soucieuse de rentrer dans la norme pour s'identifier à un groupe. Cette jeune fille a une façon particulière de se rassurer en cas de coup de mou: elle prie des objets. C'est original et mignon, mais j'ai trouvé légèrement agaçant de lire ces vers qui émaillent les pages, sans que je sache dire pourquoi.
Les autres personnages sont également intéressants, et ce, jusque dans leur nom: "Mandorla", par exemple, signifie "amande" en italien; ou la famille Barilla, dont il est inévitable de se demander s'ils ont un lien avec Pietro Barilla, le fondateur de la marque de pâtes; ou Lars le fils des voisins (comme
Lars von Trier), ou Palomo Carnevale, dont la sonorité en italien est assez ridicule; et surtout Luciano Pavarotti, l'homonyme du ténor, qui pourtant n'a aucun lien avec lui.
C'est une lecture assez agréable, même si ce n'est pas le livre du siècle.