Le péché originel de Takopi, tome 2

- Cet avis vaut pour les deux tomes -

Takopi est un petit extraterrestre en forme de poulpe qui provient de la planète Happy. Arrivé sur Terre, il croise Shizuka, une jeune fille harcelée à l'école qui va commettre le pire. Sa décision est alors prise : il doit faire sourire Shizuka.

J'avais entendu parler de ce court manga en deux tomes comme étant un véritable phénomène, ce qui m'a plutôt poussée à l'éviter qu'à l'acheter. Néanmoins, je l'ai conservé dans un coin de ma tête afin de tester peut-être un jour ou l'autre, et l'avis positif de plusieurs de mes amis m'ont finalement décidé.

Takopi, c'est une histoire violente, glauque, malsaine et triste. Et comme si ça ne suffisait pas, tout est vu du point de vue de ce petit poulpe naïf qui ignore tout des réalités, ce qui donne aux événements un impact encore plus violent. Son côté ignorant agit comme un bonus qui viendrait balancer la violence de l'histoire avec deux fois plus de force et de cruauté dans la face du lecteur. Autant dire que ce procédé narratif est extrêmement intéressant et efficace.

Mais plus que ce procédé, j'ai surtout trouvé que ce manga, s'il traite de sujets qui ne sont pas nouveaux, a surtout su le faire avec beaucoup d'intelligence et de sensibilité. Ici, le manichéisme n'a pas sa place, chaque personne a ses bons et ses mauvais côtés. Chaque personne est également englué dans le fil de ses relations familiales et amicales, son bonheur ou son malheur en dépendant. Tous les personnages sont interconnectés, et cette recherche du bonheur n'est donc pas simpliste, elle reflète au contraire la difficulté d'être heureux lorsqu'on est à peine maître de ses propres choix, sans jamais pouvoir réellement changer ceux des autres. Là dessus, ce manga a donc su capter la complexité de phénomènes tel que le harcèlement et la violence, n'excusant jamais rien mais présentant un tableau intelligemment complet.

Et puis, dans le tome 2, il y a ce chapitre sur 2022, ces révélations qui arrivent, cette baffe monstrueuse qui m'a émue plus que tout. Ce manga, c'est une terrible claque, celle de la réalité, mais jamais du cynisme. C'est une vision de l'existence avec ses travers, ses erreurs, ses excuses et ses miracles. C'est violent, complexe, cruel et beau à la fois. C'est une somme d'émotions brutes qui jaillissent des cases comme les larmes de Shizuka et Maria sur les couvertures.

Sorti en même temps que son premier tome pour que nous puissions judicieusement avoir l'histoire complète en une fois, ce second tome bouscule et percute encore plus que le premier, chamboulant totalement le lecteur et l'invitant à s'interroger sur la notion de bonheur et ce qu'il doit faire pour l'atteindre.

Série présentée comme un phénomène par son éditeur, si le terme est un peu galvaudé, force m'est de reconnaître qu'effectivement en refermant ce volume, j'ai été chamboulée par l'histoire de Shizuka, Marina et Azuma, ces trois enfants aux parents qui dysfonctionnent, ce qui a de graves conséquences sur leur vie d'enfant. Certes, le ton de l'auteur est volontiers provocateur et excessif mais la morale est là, nécessaire, et c'est ce qui compte.

Ce second tome fut un peu plus complexe à lire. J'ai cru un temps qu'il était même un peu plus brouillon du fait de son absence de linéarité et des agitations qui l'occupent, mais c'est qui l'a rendu d'autant plus fort. On ne suit plus un seul narrateur, mais plusieurs qui se succèdent. On entend ainsi également la voir d'Azuma et celle de Marina par un intermédiaire inattendu. Cela change tout, l'histoire prend une toute autre épaisseur.

Plus qu'une histoire de harcèlement à l'école, ce qui est quand même bien présent, ce sera donc l'histoire de trois enfants et trois familles avec des portraits de parents qui font mal. On a une mère qui met trop la pression à son enfant avec Azuma. On a un couple qui se sépare dans la douleur avec Marina et une mère qui se raccroche trop à sa fille, ce qui tourne mal. Et on a un père qui a probablement mené une double vie et a ainsi une double famille avec Shizuka. Comment voulez-vous que les enfants n'aillent pas mal ?

Si j'ai aimé les dénonciations faites ici, j'ai quand même trouvé le ton volontiers excessif. Autant pour Azuma, j'ai trouvé une certaine justesse chez ce garçon fragile qui veut toujours plaire et répondre aux attentes des autres, autant chez les filles, j'ai eu plus de mal, en particulier avec Shizuka. L'auteur va très loin pour montrer à quel point elle est amochée par ses expériences, ce qui la transforme indéniablement. C'est également le cas pour Marina. Et j'ai trouvé cela un peu too much, même si la pirouette finale rétablie cela, de même que la petite surprise narrative de ce tome. 

C'est donc plus dans le message sur la quête du bonheur que je me suis attardée. J'ai trouvé assez fort de la part d'un auteur de ne pas être dans la destruction du mal à la racine en quelque sorte mais dans le contournement de celui-ci pour quand même réussir à vivre sa vie. Il explique avec force qu'on ne peut pas lutter contre les saletés que la vie nous réserve, qu'on ne peut pas changer les autres, mais que c'est à soi de s'adapter et de trouver comment contourner cela pour trouver sa propre forme de bonheur. Ainsi, il ne transforme pas ces adultes dysfonctionnels d'un coup de baguette magique, non, il fait juste grandir ces enfants, en leur apprenant à compter sur d'autres personnes, leurs amis, leur frère, en s'ouvrant, en osant parler et dire quand ça va ou ne va pas. J'ai apprécié ce message moins bisounours que ce que j'attendais. C'est bien joué !

Oeuvre au final assez atypique, Takopi a su me surprendre par la façon dont l'auteur est finalement arrivé à sa conclusion après bien des détours. C'est souvent touchant, parfois excessif mais résolument percutant et indéniablement juste au final. Taizan 5 offre sa propre recette pour atteindre le bonheur, une recette piquante mais non dénuée de douceur qui demande travail et renoncement. Une belle surprise !
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Après avoir lu le premier tome, je me suis jetée sur le second et dernier tome de ce manga. Je ne pouvais pas définitivement le laisser traîner plus longtemps. C'est vraiment un énorme coup de coeur que j'ai eu pour cette petite série. Un titre fort, plein d'émotions avec des moments très difficile parfois. Ce n'est pas facile de le lire, j'ai été submergé par l'émotion pendant tout le long de ma lecture mais en même temps face à une histoire pareille, difficile de contenir tout ça! Je suis vraiment contente de l'avoir lu, lorsque je l'ai reçu, je savais que ce titre allait me plaire et je ne me suis pas trompée. Lisez-le vraiment, il en vaut la peine!

Dans ce second tome, le corps sans vie de Marina a été retrouvé. Mais Shizuka, imperturbable lors des interrogatoires de la police, continue de s'adonner aux préparatifs de son voyage. Azuma, de son côté, fait tout son possible pour dissiper le moindre soupçon. Une fois les vacances d'été arrivées, Shizuka se rendra enfin chez son père à Tokyo, avec Takopi à ses côtés… Mais la jeune fille y trouvera-t-elle seulement ce qu'elle espère ?

Je me demandais ce qui allait se passer dans ce second tome et je dois dire que ce qu'on retrouve ici était inattendu pour ma part. Je ne pensait pas du tout que l'histoire prendrait cette tournure. Ici on va suivre Marina avant que Takopi ne rencontre Shizuka, ça nous permet de mieux comprendre et surtout mieux connaître Marina. Il n'empêche que son personnage est vraiment un personnage détestable. Elle passe son temps à harceler Shizuka, je peux comprendre qu'elle souffre de la situation avec ses parents, mais elle ne devrait vraiment pas se comporter comme elle le fait. C'est tout simplement ignoble comme comportement… le personnage de Takopi joue un rôle bien plus qu'on ne le pense. Il finit d'ailleurs par faire preuve d'un grand courage et va faire en sorte de tout arranger pour que tout rentre dans l'ordre. J'ai beaucoup aimé la fin, je la trouve tellement touchante! C'est une fin que je trouve tout simplement parfaite et je ne voyais pas du tout autre fin que celle ci et tant mieux!

Dis donc, que d'émotions! Je ne peux que vous conseiller de découvrir cette série en deux tomes. C'est une histoire dure parfois violente qui vous fera ressentir une tonne d'émotions. Mais c'est aussi une histoire vraiment belle. Enfin du moins la fin est belle. Je suis contente d'avoir découvert ce manga et d'avoir dévoré ces deux tomes. Les personnages étaient tout simplement touchants et attachants. L'histoire est tellement difficile à lire si vous voulez lire ce manga, je vous conseille tout de même de vous accrocher parce que certaines scènes ne sont pas faciles. Et surtout préparez les mouchoirs aussi, vous risquez de verser beaucoup de larmers…
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C'est réellement un titre coup de poing qui aborde avec force des sujets difficiles. Takopi, qui est l'innocence même, se retrouve démunie, perdu face à toute la violence dont peuvent faire preuve les humains, physique ou psychologique. Nous avançons un peu plus dans la psychologie des personnages, nous constatons à quel point ils souffrent tous. Mais à quel point un humain peut souffrir seul . À quel moment pouvons-nous atteindre le point de non-retour ?

Les graphismes et les caractères des personnages sont grossiers, tout est dans l'excès, c'est pour ça que ce titre remue, percute. Nous nous prenons avec force toute cette violence que l'on peut voir à travers ces personnages.
Là où il est particulièrement intelligent, c'est qu'il n'y a pas les gentils d'un côté, les méchants de l'autre. Nous voyons à quel point les situations peuvent parfois être complexes. Nous nous retrouvons face à des personnages meurtris, le déroulement de l'histoire n'en est que plus cruel.

Le seul point négatif est qu'il y a un passage durant lequel nous nous retrouvons perdus face à ce qui se passe. Ce tome est complètement décousu avec des bons dans le passé étonnant. À ce moment-là je me demandais comment l'auteur allait pouvoir conclure, heureusement il a trouvé une parade intéressante, crédible, pour atterrir sur une belle fin. Nous voyons où il a voulu nous mener et d'un coup tout fait sens.

Je tiens à préciser que vu la violence présente qui met à mal notre moralité, ce titre n'est pas fait pour tout le monde. Il y a également de nombreux TW, s'il y a des sujets auxquels vous êtes sensibles faites attention avec ce titre.

J'espère que ma critique n'est pas trop décousue, ce titre m'a tellement remué qu'il est difficile d'en parler, de transmettre ce que j'ai ressenti à travers cette lecture. Je pense pouvoir dire qu'il s'agit d'un coup de coeur !

Titre surprenant, dur par moment, attendrissant par d'autres, mais il manque une certaine profondeur à mon goût.
On retrouve des thématiques fortes comme le harcèlement scolaire, l'abandon,... Mais tout est traité de manière trop convenue et la présence de l'extraterrestre (Takopi) qui est le personnage qui apporte le contraste pour le lecteur est lui aussi trop "simple". On est sur du blanc et du noir et quand certains personnages sont "noir" par le comportement, on justifie leurs actions par du "encore plus noir" pour qu'il paraisse "blanc".
Le twist final étant "baclé" à mon goût, j'ai terminé l'oeuvre avec beaucoup de frustration.