Le pouvoir du tricot : Retisser nos liens dans un monde désuni

Les Américains sont souvent très doués pour écrire des success stories et transformer leurs échecs en rebond. le pouvoir du tricot a cette ambition : flouée par un mari qui l'a ruinée à son insu, Loretta Napoleoni raconte comment renouer avec le tricot lui a permis de dépasser cette période difficile. Et fait de son expérience personnelle le point de départ d'une démonstration à visée plus générale. Elle peut ainsi apporter les témoignages de la neuroscience, d'historiens et sociologues pour faire du tricot une force non violente qui peut déplacer des montagnes. Si j'ai trouvé fascinante l'idée d'un soft power qui passe par les mailles, j'ai un peu moins adhéré à la volonté démonstrative systématique. Je me suis cru par moment transporté dans une conférence TED et j'avoue peu goûter le mélange des genres entre confession autobiographique et argumentaire au service d'une thèse. Aussi sympathique que soit la thèse. A la fin de l'ouvrage, on peut trouver des modèles : un bonnet en forme de cerveau, un autre phrygien, un bikini ou un pull sans manche unisexe. Je ne pense pas les utiliser beaucoup mais cela confère au livre un aspect généreux tout à fait sympathique.

Une lecture instructive et bien réconfortante, par les infos qu'elle donne sur l'histoire du tricot, artisanat des pauvres, sur son rôle politique et sur le bien-être qu'il procure. le phénomène qui consiste à trouver écrit par quelqu'un d'autre ce qu'on ressent depuis toujours, sans en avoir pleinement conscience, est à l'oeuvre. Merci Loretta, merci infiniment !

Une belle découverte. Les faits historiques sur l'histoire du tricot ne trainent pas trop en longueur ce qui permet une lecture facile du roman. Etant moi-même tricoteuse ce roman retranscrit ce que cela représente : un tissu social avec de belles rencontres , des moments conviviaux , des kilomètres de laine tricotés.