Il est comme un gros matou, presqu'y ronronne. Toujours dans son vieux fauteuil en cuir de tante Germaine, tout déglingue, creusé par les fesses. Je l'ai recouvert d'un plaid pour faire cache-misère. Pas question de le lui piquer, y a que Grisette qu'a le droit d'y faire la sieste. Il s'enfonce et il est tanqué là, sans bouger, des plombes. Sur la tablette, ses loupes de presbyte et un cendrier qui s'ouvre quand on appuie : je supporte plus l'odeur de ses Miniaturas sans filtre, il en fume plus que cinq par jour, il les met dans la boîte le matin.
Si t'as pas envie de te retrouver dans le journal, t'as intérêt à penser à tout chez toi, même à des trucs pas pensables. Faut protéger tout ce qui est sous ton toit : les choses, le chien, les mioches, le linge, les murs, les tuyaux. Pas la peine de briquer à mort ton petit chez toi si on y entre comme dans un moulin ou que les termites te bouffent les poutres. Chez ma mère, y avait pas de clés, pas de grillage, presque pas de porte. Tout ouvert : le poulailler, la cave, le bois. Bon, c'était avant.